Bretzel sortait d'une chambre d'hôpital, un paquet de bonbon aux trois quarts vides dans la main ainsi qu'une bouteille à la couleur étrange, vide de moitié (ou à moitié pleine, suivant les goûts). La bouteille contenait un liquide violacé avec des nuances de rouges. En réalité, à l'intérieur se trouvait un jus de betterave tomate. Peu ragoutant pour toute personne normale, mais terriblement exquise pour une personne comme Bretzel. En effet la demoiselle aime beaucoup ingurgiter des mélanges étranges de toutes sortes, souvent avec pas mal de fruits et légumes dedans. Bref. Elle sortait de cette chambre d'hôpital. Elle venait de rendre visite à une petite fille atteinte d'une maladie orpheline. La demoiselle aimait beaucoup rendre visite à des enfants malades lors de son temps libres. Elle aime beaucoup remonter le moral des gens, et est, on peut le dire, assez douée pour ça. Bien que parfois maladroite, elle dit des choses qui ne sont pas forcément bonnes à dire. Les enfants l'aiment bien parce qu'elle a toujours des bonbons sur elle. Oui c'est une vraie gamine qui a toujours son paquet d'haribo ou autre sur elle. Aujourd'hui par exemple elle se trimballe avec trois paquets de sugarpova, les bonbons crées par Maria Sharapova. Encore toute enjouée par cette visite, elle ne regardait pas où elle mettait les pieds. Enfin c'est souvent que Bretzel ne fait pas attention où elle marche, ce qui lui pose quelques soucis puisqu'elle tombe fréquemment. Et c'est ce qui arriva en plein milieu de l'accueil de l'hôpital. Elle tomba, renversant au passage le reste de son paquet de bonbons et une partie de son jus de betterave tomate. Génial, son t-shirt blanc avec pris de la couleur et était devenu transparent (pour le plus grand plaisir des plus pervers qui jetèrent volontiers un regard sur cette pauvre demoiselle). Son jean aussi en avait pris un sacré coup. La demoiselle aperçu le regard meurtrier de l'hôtesse d'accueil qui allait sûrement lui passer un savon (dans tous les sens du terme, bah oui, faudra bien nettoyer). Heureusement une sympathique personne l'aida à se relever.

Darcy était pas du genre à se promener à l'hôpital juste pour la joie de voir des vieux mourants et des enfants chauves avant l'âge. Non, tout ça c'était plutôt déprimant, et s'il y avait une chose qu'il n'était pas, c'était bien ça. Mais comme un idiot, il s'était ouvert le côté de la main. Il serait trop embarrassant de raconter le pourquoi du comment, n'empêche qu'il avait dû prendre sa voiture avec du papier toilette enroulé autour de son membre (je parle de la MAIN hein) pour se rendre au mémorial de la rate sacrée de machin truc. Il avait été tellement pas doué qu'il avait réellement besoin de sutures, le genre de truc qu'il n'avait jamais eu de sa vie. Pourtant, Darcy c'était un casse-cou de nature, et beaucoup de fois il avait eu des accidents. Mais on lui avait jamais recousu la peau, jamais. Alors quand le docteur s'était ramené avec le fil et l'aiguille, il avait un peu flippé. L'épreuve passée, il décida de se balader un peu dans les couloirs histoire de voir s'il pouvait pas trouver une machine à bonbecs défectueuse pour avoir un peu de confiseries gratuites. Cela faisait bien vingt minutes qu'il s'acharnait sur un distributeur lorsqu'il entendit une sorte de boum. Il se retourna et il vit cette fille, là, les quatre fers en l'air. Dans un premier temps, il se dit que c'était pas vraiment ses affaires, et puis, il se dit que s'il avait l'occasion de jouer le sauveur de ces dames, il ne fallait pas réfléchir. Ni une ni deux, il se précipitait vers la blonde et l'aidait à se relever. Ce n'est qu'après cette tâche faite qu'il put à loisir observer .. mater .. laisser ses deux gros yeux en direction de .. je crois que vous pouvez deviner par vous même. Darcy n'était pas un pervers, mais là, elle était trempée. Et les gars aimaient pas les concours de t-shirt mouillés pour rien. Bon, elle n'était pas si bien fournie que ça, mais des seins c'étaient des seins. Il s'éclaircit la voix et remonta directement le regard pour fixer l'inconnue dans les yeux. « Dites moi si je me trompe, mais .. Est-ce que vous êtes un vampire qui hait le fait de planter ses crocs dans le cou d'une mémé et qui préfère utiliser son ongle pour verser le sang dans une bouteille qu'elle trimbale ensuite joyeusement dans les couloirs de l'hôpital jusqu'à perdre l'équilibre malgré ses réflexes de créature supernaturelle et s'en mettre partout ? Parce que vous êtes toute rouge. Enfin, je veux dire, vos habits. Vos joues sont d'une couleur tout à fait normale. Un peu trop pâle d'ailleurs. Vous êtes malade ? »

La sympathique personne qui l'aida à se relever fut un jeune homme. Le genre de type qui a l'air bien propre sur lui, mini prince William en puissance à l'allure de premier de classe de dix-neuf ans à peine. Mais bon, comme on dit, il ne faut pas se fier aux apparences. Quoique ça dépend pour qui. Par exemple Bretzel, si on ne prend que son physique, elle a juste l'air d'une blonde, c'est à dire une cruche, mais bon elle l'est. Oui la demoiselle a des capacités intellectuelles assez réduites, mais elle n'en est pas pour autant pas sympathique. Ce n'est pas une attardée mentale non plus, non, juste un peu débile avec une culture défaillante. Bref. Par contre, si on prend tout ce qu'il y a autour, ses bonbons et son jus de betterave tomate, on voit tout de suite qu'elle est un peu bizarre et assez gamine. Mais bon passons. Un preux chevalier un peu matteur vient donc la sauver. Elle ne lui tient pas rigueur de regarder à travers son t-shirt mouillé, c'est un réflexe d'homme. Elle espère juste que s'il a une copine, elle n'est pas là, sinon vive le scandale ! Une fois de nouveau sur ses deux jambes. Elle vit avec un peu plus de clarté les dégâts. Il y avait des bonbons jusque dans ses cheveux et son décolleté. Peut-être que le mini prince william un peu pervers lui proposera de les lui retirer. A moins qu'il ne l'ait aidé à se relever uniquement pour avoir une faveur. Toutes les options sont possibles. Dans un discours n'ayant pas franchement de queue ni même de tête, il lui parla de vampire pour finalement lui demander si elle est malade. Bretzel ne comprit pas tout à son petit monologue, mais reprenant ses esprits, elle tenta une réponse « bah en fait j'aime bien manger des gens. Si vous voulez j'vous mange. » bon ok. C'était pas la meilleure chose à dire. On réessaye. « j'suis pas malade, mais bon ça m'emmerde un peu d'avoir gâché mes bonbons quoi, heureusement que j'en ai encore. Et sinon c'est pas du sang mais du jus de betterave et de tomate. C'est super bon ! » génial le moment je raconte ma vie. « ah et au fait merci, c'est sympa de m'avoir aidé. Vous voulez des bonbons ? »

Darcy était pas toujours très clair dans ses pensées ni dans ses dires, et ça ne semblait pas être différent aujourd'hui. Elle sembla pas y prêter beaucoup attention, pour être totalement honnête, elle ne semblait pas très bien dans sa tête non plus. Vu le liquide bizarre avec lequel elle se baladait et les bonbons qui étaient éparpillés au sol, elle pouvait très bien être un vampire, oui, mais aussi une pédophile qui venait de s'échapper de l'hôpital psychiatrique où elle était internée. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Se faire manger, c'était pas vraiment une perspective très attrayante, mais au moins elle était honnête sur son côté anthropophage. Il admirait ça, il regardait la série hannibal comme d'autres et l'adorait tout simplement. Elle lui expliqua que la mixture qu'elle transportait n'était qu'un jus de fruit/légume et il acquiesça de la tête, l'air de tout comprendre. C'était le genre de chose qu'il aurait voulu goûter mais maintenant ben, y en avait clairement plus. « J'allais pas vous .. te ? Laisser crever en plein milieu du hall. Enfin, en même temps, on est dans un hôpital, s'il y a un endroit où se blesser gravement, c'est bien ici. » Il lui adressa un sourire. « C'est très gentil de proposer d'honorer ma chair tendre et délicieuse dans un de vos rôtis au dîner du soir mais je garderai mon bras pour moi ! J'en ai besoin, je suis musicien. » Il fourra les mains dans ses poches. « Aboule les bonbons, ça fait toujours du bien un peu de sucre dans ce monde cruel. » Il jeta quelques regards autour et se concentra à nouveau sur la jeune femme. « Tu fais quoi ici, si je peux demander ? Parce que si ce n'est ni pour recueillir ta nourriture ni pour te faire soigner, j'imagine que la seule réponse qui reste est que tu es une de ces personnes qui prétend ne pas avoir de problème mais qui est en fait interné dans la section psychiatrie et qui a réussi à s'échapper pour un petit moment .. » Il se pencha vers elle. « Dis le moi tout de suite, histoire que je ne mette pas un coup de poing au mec qui te plaquera soudainement au sol pour te ramener dans ton unité. »

Bretzel n'est pas trop fan du vouvoiement envers les gens qui ont l'air d'avoir son âge ou même un peu plus jeune, mais bon ses parents lui ont appris à être polie. Par contre, si on en vient à la vouvoyer avec un peu trop d’insistance ça va pas le faire. A chaque fois que quelqu'un fait ça, elle a l'impression d'avoir quatre-vingt balais. Elle n'a que vingt-trois ans ! Et toute la vie devant elle. D'ailleurs mini prince William a l'air de pas trop savoir quoi faire ? Il a l'air de d'abord tenter la technique de « on dit rien » et puis il s'essaye au vouvoiement. La demoiselle trouve qu'il parle d'une manière relativement étrange. C'est quoi ce délire de chair dans un repas ? Ah oui c'est vrai, elle devait le manger (une journée normale dans la vie de Bretzel).  Il préfère garder son bras, ce qui est compréhensible. De toute façon elle n'allait pas lui sauter dessus, en tout cas pas en plein milieu d'un hôpital, un peu de tenue. Il a l'air quand même assez barge. Enfin il faut l'être quand même forcément un peu pour l'écouter ou rester un peu avec elle. Ou alors il faut être sacrément en manque et chercher n'importe quelle personne pour coucher avec. Enfin c'est pas avec Bretzel qu'il va avoir un plan, ça c'est sûr ! Elle n'est pas vraiment du genre à se taper n'importe qui. Elle est même plutôt romantique. Le genre qui croit au coup de foudre dès le premier regard, aux films romantiques ou tout fini bien, etc. Et oui on ne dirait pas et pourtant si. Bref. Après lui avoir dit qu'il ne voulait pas qu'elle lui bouffe le bras, il lui propose de manger ses bonbons. Voilà ce qu'il voulait le bougre ! A manger ! Quel opportuniste ! Il a de la chance, Bretzel n'est pas radine, et même plutôt généreuse, voir crétine et crédule. Bref, tandis qu'elle sort un paquet de son sac, il lui demande si elle n'est pas échappée du service psychiatrique. La demoiselle fait deux gros yeux ronds puis prend un air apeurée. « comment t'as deviné. C'était un secret ! Je devais dominer le monde ! T'as tout fait foirer. Tu crains la sardine ! » oui ceci est normal pour Bretzel. « mais bon c'est pas tout ça, mais faut quand même nettoyer ce bordel ! » et justement, l'hôtesse d'accueil qui a l'air de vouloir lui sauter dessus lui tend un truc pour nettoyer par terre et un seau. Tandis qu'elle commence à nettoyer, elle poursuit « dis, tu veux bien m'aider à m'échapper ? Promis si on se fait arrêter je dirais que je t'ai contraint parce que je retenais tes deux grenouilles et ton chat en otage. »

C'était toujours agréable de rencontrer quelqu'un qui jouait autant le jeu que Darcy. Il aimait bien partir dans des délires un peu bizarres, et en général, les gens ouvraient de grands yeux et s'en allaient au ralenti, faisant comme s'ils ne l'avaient pas entendu. Mais cette fille, dont il ne savait toujours pas le nom, il l'appréciait vraiment sans la connaître. Un sourire était collé sur son visage comme s'il avait rencontré la femme de sa vie, peut-être que c'était le cas. Sa partenaire de méfaits, son acolyte. La fille avec qui il ferait de la balançoire jusqu'aux petites heures du matin. Elle avouait donc s'être échappée du service psychiatrique, il espérait sérieusement que ce n'était pas vraiment le cas sinon il aurait de gros ennuis. Comme apparemment il n'y avait pas de concierge dans l'hôpital (très bizarre), ce fut à la blonde de commencer à nettoyer le sol. Elle commença sans se plaindre, c'était d'ailleurs assez bizarre à regarder. Elle lui proposa de trouver un moyen de s'échapper et son sourire se ragrandit. « Tout d'abord, il ne faut pas amener la suspicion. Je vais t'aider à nettoyer, comme si j'étais juste un parfait gentleman .. » Il se précipita en courant vers l'hôtesse qui lui balança une serpillière à lui aussi, et il commença à nettoyer le sol en synchro avec la blonde. « Le secret de tout bon plan est de rester dans son personnage jusqu'au bout .. Dis moi, qui es-tu ? Une parisienne qui a déménagé dans cette ville pour échapper à son mari abusif dans l'espoir de percer dans le domaine de la vente d'épices orientaux ? Avec bien entendu, une passion indécente pour le tricot ... » Il s'approcha d'elle et lui murmura à l'oreille. « Il faut que tu suives mes instructions, que rien ne soit laissé au hasard. Si tu veux t'en sortir vivante, bien entendu. » Il s'écarta et continua à nettoyer en sifflotant. Il s'amusait comme un petit enfant, c'était dans ces moments là qu'il était bien content d'être en vie et de trouver des gens aussi dérangés que lui pour marcher dans ses plans fous. Il tourna la tête et vit un infirmier sûrement parti pour prendre sa pause déjeuner. Il marchait tranquillement, regardant le sol. Darcy quand à lui continuait de siffloter comme quelqu'un qui n'avait VRAIMENT rien à se reprocher. « Je crois que je vois un infirmier qui travaille dans ton service, on ne voudrait pas l'alerter. Tu devrais faire semblant de rire à une blague très marrante que je viens de te raconter, ou un truc du genre. » Regarder ses pieds, regarder ses pieds. Pas du tout suspect.

Bretzel aurait pu être interné dans un hôpital psychiatrique, mais vu qu'elle ne nuit pas à la société, elle n'a jamais alerté les autorités compétentes. Et puis c'est une folle, mais bon, elle se contrôle quand même...parfois. Toujours est-il que son acolyte, oui maintenant ils font la paire, accepta son deal. Qu'est-ce que ça aurait été si elle avait dit qu'elle retenait son chien en otage ! Toujours est-il que ce petit jeu l'amusait beaucoup. Elle commençait limite à se demander si elle n'était pas vraiment échappée de la section psychiatrie. Tandis que mini prince William, transformé à présent en super Batman qui aime à faire s'enfuir des gens, l'aidait à nettoyer le bordel qu'elle avait foutu, en parfait gentlemen, selon ses dires, lui demanda quelle était son identité secrète, son personnage. La façon dont il décrit le personnage de la p'tite parisienne lui fit retenir un fou rire. Surtout, rester sérieuse. N'empêche qu'elle trouvait ça vachement excitant et elle n'était pas la seule. Le type se mit ensuite à siffloter. Autant se mettre un panneau de signalisation sur la tête avec marqué dessus « je fais quelque chose d’illégale et je suis nul pour jouer la comédie ». En plus il regardait ses pieds, ses chaussures étant devenue aussi intéressantes que la Joconde. Enfin, Bretzel ne peut pas critiquer l'attitude du jeune homme, elle est une piètre actrice. Le seul truc qu'elle est jamais joué c'était un arbre dans une pièce de théâtre quand elle avait huit ans, autant dire que l'arbre va pas lui servir à grand chose au milieu d'un hôpital. Il est vrai qu'elle aime bien joué la blonde complètement écervelée, mais elle n'a pas trop besoin de se forcer pour ça, juste à accentuer sa stupidité. Le jeune homme lui conseilla ensuite de faire semblant de rire car il avait vu un infirmier « de son service ». Ce ne fut pas trop dur pour la demoiselle vu qu'elle retenait un fou rire depuis tout à l'heure. « j'sais même pas faire de tricot ! Imagine, j'leur dis que j'adore faire du tricot, il me demande de faire un pull, j'suis dans la merde ! J'pense que le mieux c'est de partir avec un air discret. Et t'en fait pas pour Rob. Il dira rien. Depuis que je l'ai surpris dans un placard à balais en train de tromper sa femme, il fait tout ce que je veux. Faut pas croire mais, Grey's Anatomy c'est vachement réalistes. Y'a qu'à voir ici, tous les médecins c'est des chauds lapins ! » et c'est vrai pour Rob. Vu qu'elle vient souvent ici pour voir les enfants malades, bah, elle commence à connaître du monde. « j'crois qu'on devrait arrêter de frotter le sol sinon ça va paraître suspect de nettoyer pendant une heure deux mètres carrés en plein milieu d'un hall d'hôpital. »

Ouais, monsieur Darcy n'était pas le meilleur acteur au monde. En tout cas, pas dans les situations réelles. Tellement de fois il avait essayé de se faire passer pour quelqu'un d'autre et les gens lui avaient ri au nez, ce qui ne l'avait jamais vexé. Après tout, être nul à quelque chose pouvait être très comique et dieu qu'il aimait l'humour. Il ne put s'empêcher de rire avec elle en entendant son fou rire, qui semblait .. trop honnête. L'inconnue partit dans un petit discours qui le fit sourire, il était vrai qu'elle serait pas embêtée si on la demandait de parler français, de faire du tricot ou encore de différencier plein d'épices qui venaient de tous les coins du monde. Rob ? Il était à moitié en train de se demander si elle inventait tout ça ou si elle était vraiment sérieuse. Parce que ça changeait tout. Il avait pas envie d'aller en prison parce qu'il l'avait vraiment aidée à s'enfuir, zut, peut-être qu'ils devraient arrêter la mission tout de suite. Darcy, pars en courant, maintenant ! Dans quelle situation tu t'es fichu. La blonde lui dit d'arrêter de frotter le sol, et il s'arrêta soudainement, c'était vrai qu'à force ils pourraient faire un trou pour partir au sous sol. Il s'appuya sur son balai genre cool cool dicool, et leva les yeux au plafond. « J'espère que tu as pris des photos pour Rob, tu sais jamais quand ça pourra te servir dans la vie ce genre de truc. » Il attrapa leurs deux nécessaires de nettoyage et les ramena à la fille de la réception qui lui adressa un gros regard noir. Ben quoi, ils avaient nettoyé, c'était quoi son problème ? Il lui fit un grand sourire de the mask et revint vers l'inconnue. « En fait c'est quoi ton ptit nom ? Ton vrai nom, histoire que j'aille te googler plus tard pour voir si tu as vraiment assassiné trois SDF avant de te faire interner. » Il lui tendit la main. « Moi c'est Darcy, mais on m'appelle aussi Prince Charmant, je sais pas pourquoi .. » Il poussa un soupir et lui attrapa la main. « Bon allez, je te sors d'ici. Fini la rigolade, il faut qu'on tente le tout pour le tout. Si ça marche pas, ça aura été un plaisir de t'avoir connue. » Il la tira vers les grandes portes de l'entrée de l'hôpital, et reprit son sifflement pas du tout suspect. Allez, un pas, deux pas, personne ne semblait prêt à les arrêter. Il y avait un gars de la sécurité à l'entrée et il lui adressa un grand sourire pas du tout forcé. « Il fait beau aujourd'hui, non ? » Bon il pleuvait dehors mais il espérait que ça soit pas remarqué.

C'était quand même un peu du grand n'importe quoi leurs histoires, ils partaient dans un sacré délire ! Mais ça lui faisait du bien à Bretzel. Elle ne croisait pas tous les jours des gens aussi barges qu'elle. En général elle devait avoir l'air assez normal pour ne pas effrayer les gens. Mais là avec machin (oui parce qu'elle ne sait même pas comment il s'appelle le bougre), elle peut être naturelle et ça lui fait du bien. De plus il a l'air aussi barré qu'elle, donc c'est parfait. Elle l'aime bien, même si elle ne sait rien de lui. Si ça se trouve lui s'est vraiment échappé de l'hôpital ou pire, il aurait pu faire de la prison. Bref, tous les choix sont possibles en somme. Il lui demanda si elle avait pris des photos pour Rob. C'est vrai qu'elle n'y avait pas pensé sur le coup, elle est blonde que voulez vous ! En somme elle n'a aucune preuve que Rob se soit tapé la p'tite rousse de son service entre deux trois interventions. Mais bon, elle se dit que sa parole suffit à faire pression. C'est sûrement dû au fait que la femme de Rob soit très jalouse, donc si une fille, même cinglée, vient la voir pour lui dire que son mari la trompe, elle va la croire. Bref. Bidule alla rapporter les trucs qui ont servi à nettoyer le sol, puis il revient vers Bretzel. Voilà ! Enfin le temps des présentations. Il s'appelle Darcy. C'est quoi ce prénom ? On dirait des parents dyslexique fan de Darty. Enfin, peut-être que Darcy est un contrat de confiance, on sait jamais. Toujours est-il qu'il a un prénom aussi original que la personne qui le porte. Tout comme Bretzel. En effet, quelqu'un qui porte un nom de bouffe ça ne court pas les rues. Il lui dit ensuite que s'il lui demande son nom c'est pour la gloogler et vérifier qu'elle n'ait pas tué trois sdf avant de se faire interner. « j'suis pas une tueuse ! Pour la peine tu sauras pas mon nom. » et ouais. Bon elle va sans doute finir pas lui dire. Il lui attrape ensuite la main, ça lui fait bizarre, elle n'a pas l'habitude qu'un gars lui tienne la main, même amicalement. Enfin, elle n'a plus l'habitude plutôt. Ils finissent par sortir de l'hôpital. Le temps est sombre, il pleut mais selon Darcy il fait beau. Les lunettes ça sert des fois. Elle lui fait un bisou sur la joue puis dit « merci » avant de commencer à danser sous la pluie. « au fait, mon nom c'est Bretzel, et j'adore la pluie ! » ajoute-t-elle avant de commencer à courir, comme pour s'échapper. Le jeu est lancé, catch me if you can.

Fallait comprendre la logique de Darcy, il avait toujours préféré le mauvais temps au beau temps. Ce qui était très bizarre vu sa personnalité, on se serait attendu à ce qu'il se roule dans l'herbe durant l'été et qu'il reste bien au chaud chez lui lorsqu'il faisait froid. La pluie, il adorait ça, mais plus encore, il vénérait la neige. Malheureusement, ce n'était plus vraiment le bon moment de l'année pour ce dernier. Alors qu'il ne s'y attendait pas, il sentit l'inconnue l'embrasser sur la joue et un grand sourire vint se plaquer sur son visage. Merci de quoi ? D'avoir réussi à la faire sortir ? Vu comment ça avait été facile, il doutait maintenant sérieusement qu'elle ait vraiment été une patiente. Tant mieux après tout. Il l'observait commencer à danser un peu bizarrement sous la pluie et il ne put s'empêcher de rire. Elle était belle comme ça. Elle lui apprit son nom et il leva les deux sourcils. Bretzel ? Bon qu'elle adorait la pluie ça se voyait, mais elle était vraiment sérieuse ? Avant même qu'il ait eu le temps de lui demander si c'était vraiment son prénom, elle était partie en courant on ne sait où. Darcy s'essuya les yeux qui étaient plein de pluie et commença à courir un peu au hasard parce qu'il voyait pas grand chose. La pluie commençait à tomber vraiment fort et il n'était pas garanti qu'il aille dans la bonne direction. Au bout de quelques minutes, il s'arrêta pour reprendre son souffle et s'appuya contre le mur d'un bâtiment. Il l'avait perdue, c'était bon. Ou alors, Bretzel avait été un rêve, une de ces hallucinations qu'on a après avoir mangé un truc pas frais. Et alors qu'il marchait lentement, sans espoir de la retrouver, il vit une chevelure blonde, passant comme un mirage. Il fit alors un sprint et lorsqu'il fut assez près d'elle, il lui sauta dessus et ils atterrirent face la première dans la boue. Darcy ne put contenir son rire et se roula, ne se rendant pas compte que pour une fois, il oubliait un peu son obsession de la propreté. Il s'amusait tellement. Il espérait qu'elle ne lui en voudrait pas de l'avoir rendue toute marron, c'était pas vraiment joli à voir. « J'ai gagné ! » dit-il entre deux rires. Finalement il s'assit et deux passants les regardèrent comme s'ils étaient totalement tarés. Ben en fait, ils l'étaient sûrement. « Bretzel c'est cool comme nom,  j'suis sûr que t'aurais des réductions dans certains magasins de bouffe. »

Elle courait. Étant relativement sportive Bretzel avait une endurance assez bonne. En effet, la demoiselle fait du jogging une à deux fois par semaine et pratique également la gymnastique comme une passion. Et oui, ce n'est pas avec tous les bonbons qu'elle mange, les hamburgers et autres trucs gras américains qu'elle s'enfile que la demoiselle réussira à garder la ligne et un cholestérol à un niveau normal. Pour rien au monde elle ferait un régime. Et puis elle aime courir et faire de la gym. Toujours est-il que lorsqu'elle tourna la tête pour regarder si Darcy la suivait, elle ne vit personne. Elle s'arrêta donc, quand même un peu essoufflée par sa course, c'est alors qu'elle sentie quelqu'un ou quelque chose lui sauter littéralement dessus. Bretzel ne put s'empêcher de lâcher un petit cri très aiguë de surprise. Elle se retrouva projeté dans la boue à côté de Darcy. Elle était marron de la tête aux pieds, de toute façon son haut et son jean ne ressemblait déjà plus à grand chose à cause de son jus de betterave tomate qu'elle s'était renversée dessus.  Le jeune homme lui dit qu'il avait gagné. « t'as surtout gagné le droit de me laver mes habits ! » à interpréter comme on veut, surtout si on a l'esprit tordu. Bretzel a un certain don pour dire des choses relativement ambiguë alors qu'elle n'a aucune arrière pensée. Reste à savoir comment Darcy va pendre ça. Espérons qu'il ne prenne pas ça comme une avance et qu'il lui saute dessus, quoiqu'elle ne dirait peut-être pas non à cet instant, enfin c'est un autre débat. Elle s'assit à côté de lui tandis que deux personnes passaient devant eux. Ils les regardaient comme des dégénérés, Bretzel ne se gêna pas pour leur tirer la langue comme il se doit. La bonne femme attrapa le bras de son mari et marcha plus vite, l'air indigné. Elle devait sans doute lui dire « ah la jeunesse de nos jours, c'est plus ce que c'était ! ». bref. Darcy se mit ensuite à parler du prénom de la demoiselle. Ah si seulement elle avait des réductions parce qu'elle s’appelle Bretzel. « j'ai déjà essayé, c'est tous des radins. Toi avec Darcy comme prénom tu dois avoir des réduc', dans j'sais pas moi, un magasin de slips ! »  sur ce coup là t'aurais mieux fait de la fermer, se dit-elle. Pourquoi un magasin de slips ? Y'a aucun rapport et puis vive la conversation. Elle le connaît depuis quoi, un quart d'heure et elle se met à parler de slips. Où va le monde !

Heureusement, la pluie battait encore fort, et si elle continuait comme ça, leurs habits seraient complètement lavés avant qu'ils ne rentrent chez eux. Darcy n'avait aucune envie de partir pour l'instant, il en avait même oublié sa douleur à la main qui aurait pu se rouvrir avec tout le grabuge qu'ils faisaient. Il éclata de rire devant le couple indigné et se laissa tomber dans la boue encore une fois, agitant les bras et les pieds comme s'il voulait faire un ange de neige. La pluie lui tombait dans les yeux et il se sentait exalté, il n'aurait pu rêver de meilleur moment. C'était pour ça qu'il vivait, pour ces moments de folie qui semblaient tout à fait naturels. Quand on voyait le violoniste en costume sur la scène, avec son visage tout sérieux, il était difficile d'imaginer qu'il était capable de ce genre de chose. Darcy était très paradoxal comme mec. « Si tu veux que je lave tes habits il faudra d'abord les enlever, je vais pas dire que ça me dérangerait de te voir toute nue mais il faut voir si tu assumerais » dit-il avec un sourire, regardant le ciel gris. Les nuages étaient bien noirs et il trouvait la vue tout simplement magnifique. Il ne s'étonna même pas de l'entendre parler de slips, Bretzel était aussi originale que son prénom. « Tu es pas au courant ? » Le sourire s'agrandit sur son visage. « On s'appelle Darcy de père en fils depuis des générations et des générations, ça remonte jusqu'à la préhistoire ! Bon ça se prononçait pas de la même manière à l'époque mais tu vois le genre. Et depuis la nuit des temps, on fait partie de l'entreprise des slips. Oui, oui. On est les premiers fournisseurs dans tous les pays de la planète. Slips kangourou, strings léopard, on fait dans tous les genres. J'ai hérité de l'entreprise quand mon père a décidé de devenir ermite dans les montagnes de Sunset Valley et je suis immensément riche, c'est un marché florissant .. » Il passa ses bras derrière son cou pour se faire une sorte de coussin, histoire de pas avoir les cheveux incrustés de boue. Quelle bonne douche il prendrait quand il reviendrait chez lui. « Si tu veux je peux te faire des réductions, il y a pas de ligne féminine mais ça peut se faire. »

Elle était bien là sous la pluie avec lui. Bretzel s'amusait bien. Pour une fois qu'on la suivait dans ses délires ça lui faisait plaisir. Darcy lui confia que ça ne le dérangerait pas de la voir nue mais qu'il faudrait voir si elle en serait capable. La demoiselle n'est absolument pas le genre de fille qui se met à poil devant n'miporte qui, ni qui couche avec n'importe qui d'ailleurs. Elle aime bien s'amuser mais pour ce qui est de l'amour, c'est différent. Elle est plutôt romantique, elle aime bien suivre la règle des rendez-vous et ne veut donner son corps et son cœur qu'à une personne qu'elle aime vraiment. Darcy a l'air d'être un gentil garçon, mais par expérience elle sait qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Elle a connu quelques gars qui n'ont pas hésité à la tromper alors qu'ils avaient l'air tout à fait respectable. Le jeune homme lui parla ensuite de cette histoire de slip. Il parti dans un délire selon lequel depuis la préhistoire sa famille a une entreprise de slips depuis la préhistoire et qu'ils s'appellent tous Darcy aussi. Cela fit bien rire Bretzel. Il ajouta cependant qu'il n'y avait pas de sous-vêtements pour femme. La demoiselle fit une poker face et dit « qui t'as dit que j'en étais une ? » mais elle ne put s'empêcher de se mettre à rire. Bien sûr que c'était une fille. Bon elle n'avait pas des seins énormes pour le prouver mais bon. De toute façon elle aime ses seins. C'est un peu bizarre mais elle ne fera jamais de chirurgie esthétique, elle se l'est promis. Et ce n'est pas un homme qui la fera changer d'avis ! « alors comme ça, ça te dérangerait pas que je retire mes habits ? » dit-elle en esquissant un petit sourire. « désolé mais, pas dans un lieu public, imagine la police passe, hop j'me fais arrêter pour exhibitionnisme, c'est pas top comme truc quand même. »

Bretzel, un homme tout du long, ça aurait été marrant. Cela aurait pu être les débuts homosexuels de Darcy, parce que bon, en oubliant ce qu'elle avait peut-être entre les jambes, elle était vachement jolie. De ce genre de beauté originale dont Darcy était aussi doté. Et puis elle avait des sourcils impressionnants, il n'en avait jamais vu des aussi bien sculptés et fournis. Ça, il allait le regarder pour lui. Elle joua le jeu et il lui renvoya son sourire lorsqu'elle parla de la possibilité de se déshabiller. Il doutait qu'elle le fasse, mais si elle jouait les exhibitionnistes, il serait le dernier à se plaindre. Certes, elle n'avait pas un corps de top model victoria secret, mais il était persuadé qu'elle était quand même jolie. De toute façon, Darcy n'était pas un de ces gars à juger automatiquement au physique de quelqu'un, il avait tendance à changer sa vision d'une personne en apprenant la connaître. Il avait souvent remarqué que dans ses souvenirs de rencontre avec quelqu'un, la personne en question n'avait jamais le même physique que celui qu'il lui prêtait à présent. Une personne qui se révélait être méchante et sournoise pouvait devenir très moche à ses yeux, comme l'exact contraire. « Quoi, tu as vraiment peur de la POLICE ? Alors que tu viens de t'échapper d'un hôpital ? Petite joueuse. » La pluie continuait de tomber, et sans un mot d'avertissement, il commença à faire passer son t-shirt au dessus de sa tête. « ça va, quand on est un gars on a moins de chances de se faire arrêter quand on se met torse nu. Sexiste non ? » il lui fit un clin d’œil et frissonna, il ne faisait pas vraiment chaud, bien que la lourdeur de l'air était conséquente. « Je vais tomber malade et ça sera de ta faute ! Je t'ai entendue prier silencieusement pour que je te montre mes abdos d'acier, je le sais ! »

Oui, elle a peur de la police, ce qui est compréhensible. Bretzel se dit que Darcy devait être pas mal inconscient pour en avoir rien à foutre de se faire arrêter. Certes, elle aussi ne réfléchissait pas toujours aux conséquences de ses actes, mais elle n'a pas spécialement envie de se retrouver dans une cellule en compagnie d'un vieux sdf plutôt porté sur la bouteille et LA chose, vous voyez quoi et un p'tit délinquant qui n'a pas prévu de passer quarante-huit heures dans une cellule. Elle a déjà été mise dans une cellule, mais c'était une erreur et son casier est toujours vierge, et heureusement. Son rêve serait d'écrire des livres pour enfants, alors si dans son casier y'a arrêtée pour exhibitionnisme, ça le fait moyen quand même. Par la suite sans prévenir, Darcy retira son t-shirt. Comme ça, tranquille, en pleine rue, sous la pluie, sans complexe le mec. Faut dire qu'il n'est pas moche à regarder et même plutôt attirant pour Bretzel qui jeta un petit coup d’œil. Mais elle ne va pas lui sauter dessus, au contraire même. Elle lâcha un « qu'est-ce que tu fous ? » avant de se dire qu'au final ce n'était pas grand chose. Il lui dit ensuite qu'il avait entendu Bretzel le prier silencieusement pour qu'il retire son t-shirt. « ouais c'est ça. J'peux dire la même chose pour moi alors ? » dit-elle en souriant avant de retirer son t-shirt, qui de toute façon, vu la pluie et tout ce qu'il avait reçu laissait déjà bien apparaître son soutien gorge. « enfin on ferait mieux de pas rester trop longtemps comme ça si on veut pas que quelqu'un appelle les flics. Si tu veux j'habite pas loin, j'pourrais te faire du thé. Mais s'te plait, t'imagines rien ! » oui parce qu'elle le voyait venir. Ils sont à moitié à poil, elle l'invite chez elle, chez un homme ou une femme d'ailleurs, il en faut pas plus pour s'imaginer des choses.

Ouais, toute fille serait partie en courant en criant pervers en le voyant se déshabiller comme ça, surtout par ce temps. Et Bretzel parut un peu choquée lorsque Darcy fit ceci, ce à quoi il répondit par un grand rire. Il voulait profiter de tout, et s'en fichait bien de ce que les gens pouvaient penser de lui. C'était sûr que s'il se faisait arrêter c'était une autre histoire .. Il avait déjà eu des petites altercations avec la police mais jamais rien qui valait un interrogatoire ou quelque chose du genre. Comme il était un peu fou, parfois les gens se posaient des questions. Et alors là, il eut un grand sourire en la voyant retirer elle même son t-shirt. C'était peut-être pas une bonne idée vu que la pluie tombait encore, il détourna donc le regard pour ne pas voir à travers le tissu de son soutif. Darcy n'était pas un pervers, même s'il pouvait jouer sur le côté charmeur avec les filles. Bretzel lui proposa de venir chez elle et il se leva en lui tendant la main pour l'aider elle aussi. « Je crois que c'est une bonne idée, j'ai l'impression qu'il y a un vigile là bas qui nous regarde un peu trop. Et puis, en plus, tu viens de t'échapper d'une aile de l'hôpital, ça serait trop dommage d'y retourner. » Une fois qu'ils furent tous les deux debout, il attendit que la jeune femme l'amène chez elle. « Tu crois quoi ? Je ne suis pas en manque au point de croire n'importe quoi, on se connaît même pas. On dirait pas comme ça mais je suis un vrai romantique. » Il lui fit un petit sourire, il ne mentait pas après tout. Jamais il n'avait couché avec une fille qu'il ne connaissait pas ou avec qui il n'était pas en couple. Il prit son t-shirt et le noua autour de sa tête pour en faire un bandeau, plongea ses doigts dans la boue et se fit des peintures de guerre. « On y va ? »

Visiblement ça ne gênait pas Darcy d'aller chez la demoiselle. En effet il se leva et l'aida même à se relever. Ils étaient à moitié à poil en plein milieu de la rue, tout va bien ! Bretzel se sentait tout de même un peu mal à l'aise. Elle se disait qu'elle faisait sans doute une bêtise en l'emmenant chez elle, même si elle ne s'imagine rien, ce n'est peut-être pas le cas du jeune homme. C'est vrai, il peut très bien être un pervers qui va lui sauter dessus dès qu'ils seront tous les deux chez elle. Après tout c'est lui qui a retiré en premier son t-shirt. Enfin, elle chassa ses idées de sa tête. Après tout les murs de son appartement sont relativement fins, si elle crie quelqu'un l'entendra, c'est sur. La preuve, Bretzel entend relativement souvent sa voisine crier sur ou avec suivant la situation ses divers petits copains dont elle change relativement souvent apparemment. Darcy lui confia être un grand romantique. Si c'était vrai cela leur faisait un point en commun de plus. Il noua son t-shirt autour de sa tête et se fit des peintures de guerre avec de la boue. La demoiselle ne put s'empêcher de rire face à la situation. Il avait une de ses têtes comme ça. Ils se mirent ensuite en route pour l'appartement de la demoiselle qui se trouve à deux rues environ de là où ils se trouvaient. Durant le trajet elle remit quand même son t-shirt parce qu'elle n'était quand même pas très à l'aise dans la rue avec le regard des gens sur elle et celui des hommes sur sa poitrine. Quelle bande de pervers ceux-là ! « moi aussi j'suis plutôt romantique tu sais. » dit-elle au moment où ils arrivèrent devant son immeuble. Il n'est pas vieux, c'est un immeuble écolo, ou du moins c'est ce que prétendait le type qui lui a loué. Toujours est-il qu'elle a un toit et qu'elle trouve son appart' quand même douillet. Elle ouvrit la porte puis ils prirent les escaliers « j'aime pas les ascenseurs, mais vraiment pas du tout. Oui j'ai un peu la phobie des ascenseurs c'est vrai. » une fois arrivée elle ouvra la porte de son chez elle.

Franchement, se retrouver seul avec une fille dans son appartement, ça lui était déjà arrivé. Et en général, ça finissait pas par une partie de jambes en l'air, il se tenait à carreaux. C'était avec plaisir qu'il voulait découvrir l'intérieur de Bretzel car honnêtement, il pensait qu'il serait au moins aussi original qu'elle. Peut-être qu'il se trompait, après tout, l'intérieur de Darcy lui même dénotait beaucoup de sa personnalité. Tout était de couleurs neutres, noir, blanc, et tout était impeccablement rangé, merci ses troubles obsessionnels. Heureusement ils ne s'étaient pas vraiment manifestés depuis qu'il avait croisé Bretzel et il espérait qu'elle ne pense pas qu'il était véritablement fou si jamais il venait à se comporter de façon bizarre. Elle lui apprit qu'elle était romantique et cela le fit sourire, on imaginait pas forcément que des gens aussi marginaux pouvaient être presque clichés quand il s'agissait d'amour. Ils arrivèrent à son immeuble et commencèrent à prendre les escaliers, il espérait qu'elle n'habitait pas trop haut parce qu'il ne voulait pas être en sueur avant d'arriver. « Moi j'aime bien les ascenseurs, mais bon, j'ai arrêté de les prendre pendant une semaine après avoir vu Devil. Je te le conseille pas ! » Elle aurait sûrement une crise cardiaque en voyant ça. Puis ils arrivaient et elle lui ouvrit la porte. Il rentra en poussant un soupir, ne se préoccupant même pas de la décoration. Direct, direction le canapé, il s'affala avant de se rappeler qu'il était plein de boue. « Merde ! » Il se releva rapidement mais .. c'était trop tard. « Oh je suis désolé, je vais t'aider à nettoyer. Mais pas tout de suite, je suis épuisé. Et je veux ce thé ! » Il se décida pour une chaise normale qui ne tâcherait pas trop et attendit qu'elle lui serve son breuvage, en fait courir sous la pluie c'était pas si sympa que ça. Il commençait à avoir froid et tremblait un peu.

L'appartement de Bretzel faisait plus petit cocon qu'autre chose. Il n'était pas ultra coloré, il y avait juste des coussins et quelques petits accessoires rigolos un peu partout. Sinon c'était une table en bois et d'autres trucs en bois qui font penser à la montagne. Elle aime bien la montagne. Son appartement est très agréable, en général les gens s'y sentent bien. Darcy alla directement s’asseoir sur le canapé, mais il oublia qu'il était plein de boue. Il en avait mis un peu partout et s'en excusa « oh c'est bon t'inquiète, t'as de la chance, je salie tellement souvent ce truc que maintenant j'ai mis une housse, c'est vachement plus pratique ! » on ne la remarque pas vraiment d'ailleurs cette housse. Et elle dit vrai, elle est relativement maladroite pour ce qui est de transporter des trucs, boire devant la télé ou ce genre de choses. Le jeune homme s'assit sur une chaise normale avant dire qu'il voulait le thé qu'elle lui avait proposé tout à l'heure. Allant dans la cuisine qui donnait sur le salon et la salle à manger, elle lui répondit « ah ouais romantique mais un peu macho quand même ! Alors comme ça c'est la femme qui doit faire à manger et l'homme qui reste bien assis dans le canapé ?! J'vois l'genre ! » avec elle il faut faire assez gaffe à ce qu'on dit. Bretzel est une femme qui milite pour l'égalité et ce genre de trucs. Elle va même manifester parfois. Cependant elle lui fit son thé, lorsqu'il fut prêt elle lui apporta. « thé fruit de la passion mangue, recette maison ! »

Une fois assis, Darcy jeta un coup d’œil à l'intérieur de cet appartement. C'était mignon, pas tellement extravagant mais assez original quand même. Il aimait bien, c'était le genre d'endroit dans lequel il se sentait à l'aise. Son sourire s'agrandit. Heureusement il n'avait ruiné aucun canapé, il avait été tellement crevé qu'il n'avait pas remarqué la housse sur laquelle il s'était assise. C'était bizarre d'avoir une housse sur son canapé mais bon, il y avait de tout dans le monde. Lorsqu'elle se plaint il éclata de rire mais ne bougea pas le petit doigt. Il ne se serait pas donné le droit de lui quémander le thé s'ils n'étaient pas chez elle, et qu'en plus elle ne lui avait pas proposé. Il pensait que c'était malpoli de sa part de toucher aux affaires de Bretzel, voilà tout. Lorsqu'elle lui dit le goût il leva les sourcils. Jamais il ne lui semblait avoir goûté à une telle mixture, ça serait une nouvelle expérience. « Je suis pas macho ! Mais j'vais pas tripoter tous tes trucs, voyons. Je me vois mal arriver chez toi et commencer à me servir dans le frigo et tout. » Il poussa un soupir et posa son menton sur la table, laissant ses bras tendus de chaque côté de sa tête. « Tu m'as eu à un mauvais jour, je suis pas si fatigué d'habitude. Tu m'aurais pas drogué pendant que je regardais pas, par hasard ? » Si ça se faisait, c'était elle la perverse. Elle l'avait amené chez elle, l'avait drogué et allait le violer dans son sommeil. Superbe. C'était ça le fardeau d'être aussi mignon que lui. En pensant à ça, il rigola tout seul. « Tu fais quoi dans la vie si je peux demander ? »

Le jeune homme se défendit fermement de ne pas être macho. Il est vrai qu'après tout, elle trouverait ça bizarre qu'il vienne fouiller dans son frigo alors qu'ils se connaissent à peine. Mais bon, Bretzel est un peu le genre de femme à démarrer au quart de tour. Il est vrai qu'il n'a pas l'air d'être un grand macho après tout. De toute façon qu'est-ce que ça peut bien lui faire ? Elle n'est pas sa femme ! D'ailleurs c'est une question à lui poser ça : est-ce qu'il a une copine. Non pas que la demoiselle soit intéressé dans l’immédiat à devenir sa copine mais bon. Elle garde cette question dans un coin de sa tête. Darcy demanda à la demoiselle si elle ne l'avait pas drogué parce qu'il était fatigué. « si...et tu vas devenir mon esclave et je vais régner sur le monde, mouahahah ! » pour ce qui est du rire maléfique c'est à revoir, ça ressemble plus à une mouette apeuré qu'à a un grand méchant du mal absolu. Il changea ensuite de sujet en lui demandant ce qu'elle faisait dans la vie. Question délicate. Il est vrai qu'elle travaille dans un restaurant en temps que commis mais ce n'est pas quelque chose dont elle est fière. Bretzel cuisine très mal et n'a obtenu ce job que parce que personne d'autre n'en veut tellement l'endroit où elle travaille à une réputation minable. Heureusement les prix sont très bas ce qui fait que quelques néophytes viennent s'y aventurer. La demoiselle n'en doute pas, l'établissement va bientôt fermer, ce qui fait qu'entre temps elle cherche un autre travail. « j'enchaîne les p'tits boulots, d'ailleurs t'aurais pas un truc à me proposer ? Et toi, tu fais quoi ? »

C'était pas dans les plans de Darcy de devenir l'esclave d'une fille qu'il connaissait à peine, mais si elle ne lui donnait pas le choix .. Après tout, peut-être que ce serait une vie sympathique. Il doutait que Bretzel ne lui demande des tâches trop compliquées, elle avait pas l'air d'être une fille pourrie gâtée qui pleurait à la moindre frustration, mais il ne la connaissait pas, après tout. Lorsqu'elle fit part de son plan, il éclata de rire, surtout à cause de son espèce de bruit diabolique qui ressemblait pas à grand chose. Régner sur le monde de Sunset Valley, il voulait bien voir ça. C'était pas vraiment une grande ville, ni un endroit où on pouvait s'élever socialement jusqu'à un poste avec un quelconque pouvoir. Darcy n'avait jamais aspiré à contrôler des gens ou quoi que ce soit, il se contentait de sa simple vie. « Tu n'es pas la première à essayer crois moi, mais si tu penses que le fait que je sois ton esclave va t'amener à la domination du monde, tu te mets les doigts dans l’œil .. Je suis pas assez important, je ne suis pas riche, j'ai pas de pouvoir, rien, et si je disparais je doute que quiconque s'en aperçoive. » Il lui fit un sourire, il ne disait pas ça pour que tout le monde déprime, il énonçait simplement la vérité. Bien entendu, il avait beaucoup d'amis, mais il se sentait étrangement à l'écart du monde. Elle ne lui donna pas un travail précis, elle enchaînait les petits boulots, soit, ce n'était pas l'occupation la plus passionnante au monde. Il se demandait régulièrement ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas trouvé sa passion dans la musique, mais sûrement qu'il serait dans la même situation. Darcy n'était pas du genre à être sérieux et il était un peu tête en l'air, il se ferait virer à chaque fois. « Je crois qu'on cherche un concierge au conservatoire si tu te sens de lessiver la scène .. » Il se gratta la tête. « Moi je suis violoniste, mon métier change pas vraiment le monde »