Ou est-ce que l’on croisait le plus souvent Mademoiselle Wingfield ? Eh bien en soirée pardi. Les fêtes et elle, ne formait qu’un. C’était en elle. La jeune femme avait besoin de sortir à limite du quotidien. Si ce n’était pas le cas, elle était comme un oiseau en cage. Bien trop à l’étroit et non dans son environnement naturel. Sa mère avait pourtant tenté de la changer, la forçant à participer plutôt à des galas de charité et des congrès festifs. Bien trop ennuyeux pour elle. Loïs préférait laisser cela à Zoey, sa petite sœur qui s’y retrouvé comme un poisson dans l’eau. Pathétique. Ce soir n’échappait pas à la règle : Loïs, penchait sur un verre de Tequila, s’amusait à noyer l’olive du fond. Elle était ainsi affalée sur sa chaise depuis une bonne heure, attirant de nombreux regards sur elle. Surement la robe ! s’était-elle dite. D’habitude, ouverte, là il n’était pas question de venir l’emmerder avec des plans dragues à deux francs cinquante. C’était sa période « pause » comme elle aimait l’appeler, signifiant que la belle ne se laissait draguer par personne et encore moins se laisser emballer pour finir jambes écartées sur un lit. Cela pouvait durer deux heures comme trois mois, dépendant de l’humeur de la blonde.

Se levant enfin avec comme seul accompagnateur, son verre d’alcool, Loïs s’approcha de la piste de danse. Se coinçant dans un coin, elle resta plantée à cet endroit afin de ne pas se faire bousculer et surtout pour toiser la foule dansante. Non loin d’elle un couple dansait, collé serré, la fille accrochée à un beau brun qui pourtant ne prenait peine à la regarder mais n’avait d’yeux que pour Loïs. Lui lançant un sourire charmeur, la belle le lui rendit malgré qu’elle s’était interdit tout flirt. Mais il fallait dire que le jeune homme en valait la peine. Physiquement parlant bien sûr. Lui faisant signe de venir vers elle, le jeune homme ne se fit pas prier et lâcha derechef la demoiselle sur qui il se frottait.*Oooh Loïs qu’est-ce que tu as fait encore…* Ne pensant pas qu’il allait répondre à son appel, la demoiselle fit prise de cours quand elle le vit s’approcher. Elle tourna, ainsi, les talons, tentant de lui échapper. La boite était grande, elle avait peut-être une chance. C’était maintenant que le jeu commençait. Loïs rit, jetant un œil à quelques reprises derrière elle, heureuse de ne pas voir le bel apollon à ses trousses. Elle l’avait semé. Ehé. Prête à ré avancer et sortir de la boite finissant son verre d’un trait, elle fut prise de surprise quand elle vit le dit chasseur devant elle. Prise à son propre piège, elle lui sourit. « Tenace ! Tu m’as bien eu.»

Soirée, ce mot résonnait dans ma tête depuis quelques jours et prenait tout son sens maintenant. Bien sûr, c’était une évidence et pourtant je n’avais pas compris la signification de ce mot avant ça. Depuis bientôt deux semaines je m’étais fait rare en ville, profitant de mes quelques heures de libre pour corriger des copies, le premier trimestre arrivait à sa fin et j’avais donc toute une tonne de bulletins à remplir. N’étant qu’un simple remplaçant je préférais être sympathique, mes élèves avaient dans l’ensemble des bonnes notes, mes cours n’en étaient pas pour autant simplistes. Mon contrat était totalement rempli, je respectais le cahier des charges que l’on m’imposait depuis le début de l’année et, même si d’ici à trois mois je quittais ce poste j’aurais au moins une expérience sur mon CV. Ce soir j’étais d’humeur à me bourrer la gueule, pas au point de ne plus pouvoir être capable de donner son prénom, juste pour être bien. Dans l’ambiance et pourquoi pas faire un peu de rentre dedans à une jolie demoiselle.

Rentrant à la maison je souriais lorsque je constatais une nouvelle fois que la lumière fonctionnait, l’électricité était quasiment revenue partout et c’était très agréable, pouvoir allumer la télévision, mettre la musique à fond c’était mon grand plaisir et rien que ça suffisait à ce que je sois de parfaite humeur. Prenant une bonne douche chaude je sortais de cette cabine on ne peut plus simple dix minutes plus tard, une serviette simplement enroulée autour de ma taille. J’avais tendance à être un peu exhibitionniste en temps normal, mais la dernière fois que j’étais allé jusqu’à ma chambre à poil j’avais constaté qu’une jeune adolescente me matait derrière sa fenêtre et même si c’était flatteur je ne voulais pas faire du détournement de mineur. Je prenais un boxer blanc dans l’un de mes grands placards entièrement garni de fringues en tout genre, je l’enfilais prenant également un simple jean que j’accompagnais d’une chemise blanche rentrée dans ce jean diesel laissant ainsi ressortir ma ceinture. Je n’avais pas besoin de faire grand-chose pour être sexy, mais ce soir j’avais mis le paquet. Laissant tomber quelques gouttes de one million, un parfum du célèbre Paco Rabanne sur ma peau je débranchais ensuite mon i phone protégé par une coque avec pleins de personnages marrants, prêt à partir je rejoignais ma voiture. Une excellente soirée s’annonçait.

Je n’avais pas eu besoin de faire la queue pour obtenir l’autorisation d’entrer dans cette grosse boite de nuit, je connaissais en effet deux des videurs qui bossaient ce soir. Deux amis du lycée avec qui je gardais le contact même si nous passions beaucoup moins de temps ensemble qu’il y a quelques années. Pénétrant dans cette boite, j’étais tout de suite dans l’ambiance, commandant un cocktail sans trop savoir ce qu’il y avait dedans je le buvais tranquillement. Oui je n’étais pas un adepte de la nouvelle pratique courante chez les jeunes qui consistait à boire le plus vite possible un maximum de liquide avec comme récompense ultime de finir à l’hosto à cause d’un coma éthylique. Enfin bref, je dansais seul sur une chanson que j’appréciais tout particulièrement lorsqu’une jeune femme vint me rejoindre, je dansais avec elle ne refusant jamais une bonne compagnie même s’il fallait admettre que j’avais la tête ailleurs. J’étais en effet trop occupé à jeter un coup d’œil sur la jeune fille qui était en face de moi, nos regards finissaient pas se croiser. Elle me faisait même signe de la rejoindre, sans plus attendre je m’excusais auprès de cette fille avec qui je dansais, oui je pouvais être gentleman parfois. Le truc c’est que cette magnifique femme semblait vouloir me fuir à présent, je la cherchais du regard tombant nez à nez avec elle. Un petit sourire amusé sur le visage j’attendais qu’elle dise quelque chose. « Tenace ! Tu m’as bien eu.» Approchant un peu plus d’elle pour pouvoir me faire entendre à cause de la musique je lui chuchotait à l’oreille. « Qu’est-ce que tu croyais ? » Reculant je lui prenais le bras l’emmenant sur la piste de danse, la musique était parfaite, une chanson quelconque sur laquelle il fallait danser coller serrer, je prenais donc la liberté de déposer mes mains contre son ventre, étant derrière elle.

C’était généralement Loïs qui piégeait. Il était rare que ses techniques la trahissent ou se retournent contre elle. La belle avait cette habileté à jouer avec une extrême facilité, comme un oiseau qui volait sans se poser de question. C’était en elle ; le jeu, la ruse, elle savait toujours comment s’y prendre. Sa finesse ne lui faisait jamais défaut et quand on la voyait jouer dans les jeux de casino, on pouvait être sûr que ce serait elle qui repartirait avec le gros lot. Mais il fallait dire, qu’en cette soirée, la jeune femme avait mal calculait son coup, bien surprise d’ailleurs de voir que le bel inconnu l’ai retrouvé sans grande complication. Un échec cuisant qu’elle garda en elle. « Tenace ! Tu m’as bien eu.» C’était un sourire sceptique qui s’affichait sur le visage de l’italienne. Avait-elle trouvé plus fort qu’elle à ce jeu ? Impossible. « Qu’est-ce que tu croyais ? » *j’aurais pensé que tu terminerais ta soirée à me chercher dans la boite comme un idiot… ouais le genre qui perd ses clefs et qui les cherche désespérément sans jamais les retrouver* songea Loïs. Elle s’abstenue et se laissa attirer par le jeune homme qui la trainait sur la piste de danse. A contre cœur elle se laissa porter. Il avait gagné cette manche, elle pouvait tout de même le récompenser d’une danse. C’est donc après cinq bonnes minutes que la jeune femme se détacha de lui. Croyait-il qu’il allait l’avoir si facilement ? Même pas en rêve. « C’est pas tout mais je vais rentrer chez moi. Ravi d’être tombé sur toi ! » Loïs slaloma entre la foule abondante pour regagner la sortie. Se sentant à la fois stupide d’avoir délaissé un si beau garçon qui plus est aussi bon qu’elle à l’envie de jouer, et vexée. Il l’avait en quelque sorte défiée et elle ne pouvait en rester là. Loïs se remit derechef à la recherche du garçon. Enfin devant elle, la belle ne put se retenir « tu crois que parce que tu as une gueule d’ange, tu es invincible et qu’aucune fille ne te résistes hein ? » Désormais si proche de son visage, à la limite d’effleurer ses lèvres, elle rétorqua « Eh bien je viens t’annoncer une mauvaise nouvelle… tu n’es pas invincible ! » Comme ça c’était dit. Et elle s’enfuyait de nouveau comme une voleuse, cette fois ci prête à prendre la route de son appartement.

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Il était bien rare de trouver des filles qui avaient fait en sorte de me piéger, peut-être lorsque j’étais un puceau et encore, je n’étais pas resté bien longtemps dans cet état. J’avais attendu d’avoir quatorze ans et une fois ma virginité envolée je m’en étais donné à cœur joie, c’est limite si je n’aurais pas été partant pour une orgie. Hélas, j’étais encore trop censé pour me laisser aller à ce genre de jeux, oui, baiser avec une dizaine de personnes ce n’était pas trop mon kif, je préférais amplement faire en sorte d’être dans une intimité minimale, même si c’était dans les chiottes pourris d’un bar hideux. Tout ça pour dire que cette fille qui pensait me résister avait tout faux, honnêtement je ne me donnais pas pour objectif de finir la soirée avec elle. C’était juste un bonus que je m’accordais, j’étais amusé par la situation puisqu’elle se démenait à me faire croire que je ne lui plaisais pas et elle ravivait le peu d’intérêt que j’avais pour elle. « tu crois que parce que tu as une gueule d’ange, tu es invincible et qu’aucune fille ne te résistes hein ? » Un petit sourire aux lèvres je mimais une moue un peu boudeuse, mais terriblement sexy. Elle s’approchait de mon visage, manquant de l’embrasser. « Eh bien je viens t’annoncer une mauvaise nouvelle… tu n’es pas invincible ! » Un petit rire prévisible, elle fuyait et j’adorais ça. Hélas pour moi il faudrait que je lui cours au derrière ne serai-ce que pour lui dire quelque chose qui lui donnerait envie de jouer davantage. La rattrapant je lui saisissais le bras ne me gênant pas pour lui rouler un bon patin comme je savais le faire. Reculant je lui répondais d’une manière totalement énervante volontairement. « Je ne suis pas parfait… Je ne suis pas invincible… Ce qui est sûr c’est que toi non plus… Sur ceux, bonne soirée, je ne me contente pas du strict minimum. » Si je voulais atteindre l’égo d’une personne c’était bien de cette manière que je devais m’y prendre.

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