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She can catch up with the fireflies, dance across the blueberry skies, living dreams...
« - Alors, t'étais chez lui ? » lui demanda Jazz, sa meilleure amie avec curiosité, les yeux brillants d'impatience à l'envie dévorante d'en savoir plus sur la soirée qu'avait passé Sloane la veille. La blonde opina du chef lentement, muette, sans expression particulière sur le visage; elle réussissait encore parfaitement à se souvenir de sa nuit chez Julian, mais elle ne désirait pas réellement en parler. Jazz décida d'insister cependant, et lui demanda sans gêne « - Vous avez couché ensemble ? Allez Sloane... Tu peux me le dire c'est bon ! », Jazz rit et Sloane leva les yeux vers elle, surprise, se mettant à rougir d'un coup. Embarrassée, elle s'exclama : « - Non ! Ca va pas ou quoi... Ca fait que deux semaines qu'on est ensemble. » Jazz leva les yeux au ciel, réaction qui ne plut pas réellement à la blondinette qui, vexée, détourna les yeux pour regarder ailleurs. Elle connaissait la réputation de Jazz et savait que celle-ci avait de l'expérience avec les garçons, du moins, pour une fille de seize ans, mais Sloane ne se sentait pas encore prête à suivre cette voie là, quitte à se prendre les moqueries de sa meilleure amie et si elle appréciait Julian, elle savait qu'il allait devoir attendre un petit peu plus avant qu'elle ne se décide à se dévoiler un peu plus à lui, voir à s'offrir entièrement à lui. Elle n'était pas certaine qu'il était celui qu'il lui fallait, mais elle l'aimait bien et ils étaient amis à la base, raison pour laquelle sortir avec lui, du fait qu'en plus il n'avait pas un physique désagréable, n'était pas une mauvaise idée, et puis Jazz ne lui aurait sans doute jamais pardonné un refus. Sloane avait donc décidé de jouer le jeu, sortir avec Julian était une expérience, pourquoi pas, mais ce n'était pas une raison pour faire n'importe quoi, et elle ne voulait pas perdre sa virginité trop vite. Elle voulait attendre d'être prête. Elle se sentait pudique encore, et elle arrivait encore parfaitement à ressentir ce gêne et cette frustration lorsque Julian avait tenté d'aller trop loin. Le simple fait de se déshabiller devant lui la gênait encore; elle lui faisait confiance sur beaucoup de point mais elle craignait encore de ne pas lui convenir. Il n'était pas amoureux d'elle après tout, elle le savait. Et si elle non plus ne l'était pas, elle ne souhaitait pas essuyer une rupture pour cause d'insatisfaction sexuelle. Elle savait que ça la minerait. Aussi repoussait-elle l'échéance pour le moment. Elle ne pourrait pas le faire infiniment, mais elle pensait avoir encore le temps. Ca ne faisait que deux semaines après tout...

Lorsqu'elle rentra une semaine plus tard chez elle, elle ne pleurait pas. Julian venait de rompre « car ça ne marchait pas », et si elle savait que le fait qu'elle avait refusé de coucher avec lui était sans doute la cause principale de leur rupture elle ne lui en voulait pas tellement. Ils restaient amis, bien qu'elle était déçue de sa réaction, elle se disait qu'au final, elle avait bien fait de ne pas se précipiter puisqu'il n'avait même pas été capable de tenir un mois entier pour l'attendre. Tout chez Sloane O'Reilly-Lynch paraissait normal. Elle était une petite blonde, pas très grosse, suivant un régime stricte et bio imposée par sa mère passionnée d'écologie. Elle avait un frère dont elle était très proche, elle vivait dans une large maison dans un beau quartier de Montsimpa, elle avait des bonnes notes. Sloane était une jeune adolescente parfaitement banale. Parfois timide, toujours assez pudique, secrète, calme et mystérieuse. Elle était de ces amies à qui l'on pouvait se confier car elle ne révélait aucun secret, elle était muette comme une tombe et on avait même parfois tendance à l'oublier. La gentille petite Sloane que tout le monde appréciait.

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I need someone to save me 'cause I am goin' down.
Elle eut l'impression que le monde s'effondrait autour d'elle lorsque son père mourut des suites d'une crise cardiaque. Lorsqu'il avait eu son problème, les médecins avaient été optimistes, pensant qu'il sortirait bientôt de l'hôpital. Mais il avait fait une autre crise alors qu'il était encore à la clinique, et elle lui avait été fatale. Elle comprit que c'était finit lorsqu'elle arriva dans le couloir blanc et que sa mère sortit de la chambre 341, celle de son père, en larmes. Accablées, complètement détruites par la morte si soudaine de leur mari et père à peine quarante-cinq ans, la mère et la fille pleurèrent longtemps dans ce corridor. L'une dans les bras de l'autre, l'autre dans les bras de l'une. On les raccompagna chez elles en voiture. Sa mère ne put pas entrée dans la chambre parentale. Sloane arrêta ses études et partie avec sa génitrice en Irlande pour retrouver la famille de son père. Leur vie à Montsimpa n'était plus la même et elles ressentaient le besoin de changer d'air. Ainsi, du jour au lendemain avaient-elles fait leurs valises et prit le premier vol pour l'Irlande. Sloane prévint ses amis. La plupart comprirent, jugeant que ça lui ferait du bien, espérant qu'elle reviendrait assez vite. L'Irlande lui plût. Elle trouva un petit job de serveuse dans un pub et découvrit la culture irlandaise de son feu père et de sa famille paternelle. Sa mère s'y trouva bien elle aussi. Elle apprit à apprécier les différentes sortes de bières et de whisky. Elle changea radicalement. Elle décida d'affirmer ses goûts et ses envies car elle n'avait plus envie d'être la petite Sloane qui suivait les autres. Elle goûta aux excès, prit plus confiance en elle, se libéra et cessa d'être triste.

Lorsqu'elle réalisa qu'elle se sentit mieux, elle jugea qu'il était temps pour elle de retourner à Montsimpa.

« - M'man.. Tu penses pas qu'on devrait rentrer ? J'ai envie de retourner à Montsimpa... » demanda-t-elle un soir à sa mère qui parut surprise. Celle ci avait trouvé son bonheur en Irlande. Elle fréquentait depuis peu un homme dans le dos de Sloane, pensant que celle ci n'était absolument pas au courant alors qu'elle les avait vu rentrer plus d'une fois ensemble à la maison.. Mais Sloane s'en fichait, elle acceptait l'idée que sa mère souhaitait refaire sa vie avec quelqu'un d'autre, et si elle était heureuse ainsi alors c'était très bien. « - Tu veux retourner là bas ? » la questionna-t-elle, fébrile et soucieuse à l'idée que sa fille retourne dans cette ville où Mr O'Reilly, son père, était décédé. Elle craignait que les souvenirs la fasse défaillir. Mais Sloane se sentait bien; elle était prête à y retourner, car c'était là bas qu'elle se sentait le mieux. Cette petite ville tranquille qu'elle connaissait par coeur.
Sa mère refusa de partir alors elle fit ses valises seule. Elle trouva rapidement un appartement. Sa mère acceptait de le lui payer et de l'aider financièrement. Elle en avait les moyens, largement, et elle ne souhaitait pas retenir sa fille en Irlande si celle ci préférait s'en aller...

« - Hey Adriel, c'est Sloane... Je voulais juste te dire que... Je reviens la semaine prochaine. Tu pourrais prévenir les autres ? » c'était le message vocal qu'elle lui avait laissé après avoir acheté son billet d'avion en direction de Montsimpa. Elle avait hâte oui, de les revoir tous... Lui, Julian, Snoopy, et puis les filles aussi bien sûr. Ils lui avaient tous manqué, et ils étaient la principale motivation pour son retour imminent dans sa ville d'origine. Elle était impatiente et se demandait si ils avaient changé. Ils avaient gardé contact pendant cette année où elle avait été loin, mais ce n'était que des appels ou messages ponctuels, assez espacés généralement, et maintenant qu'elle se sentait mieux, elle était d'attaque à les rejoindre et espérait que les choses allaient pouvoir reprendre leur cours. Elle se demandait s'ils l'avaient remplacé, et si oui, avec qui.. Et dans tous les cas, ça ne l'empêchait d'avoir envie d'y retourner.

« - Salut Julian... » dit-elle d'une suave, se voulant sensuelle. Elle ne garda pas son sérieux longtemps, pouffa de rire derrière son téléphone, alors qu'il répondait « - Oh tiens.. Sloane. Adriel nous a dit que tu revenais bientôt.. », elle ne tenait plus en place. Elle venait d'arriver à Montsimpa et avait réussit à se repérer très rapidement. Rien n'avait changé, tout était comme dans ses souvenirs, et la voix, aussi indifférente fut-elle, de Julian au bout du fil lui faisait penser qu'en fin de compte, il n'était plus loin d'elle du tout. Elle avait hâte de le revoir. « - Moui... c'est pas faux.. » rétorqua-t-elle sur un ton taquin et amusé, comme si elle désirait le faire languir un peu; elle reprit rapidement «- Je m'installe. ». Julian, apparemment intéressé lui demanda « - Où ça ?» et elle haussa les épaules avant de répondre « - Pas bien loin de là où vivent tes parents. J'ai trouvé un appartement sympa. Il faudra que tu le vois. », un silence s'installa après que Julian eut acquiescé à sa proposition. Et pendant un moment, elle hésita à crier dans le téléphone " RAMENE TOI JE SUIS LA !! ", mais elle avait des choses à faire avant de voir tout le monde. Si l'envie de les revoir la rongeait intérieurement et qu'elle était chaque minute un peu plus impatiente, il fallait qu'elle règle certaines choses avant. Ce serait fait en deux jours, pas plus. De toute façon, elle ne tiendrait pas plus de vingt-quatre ici sans voir personne...

J'peux m'incruster dans ta fiche, tu crois ?