Pique-nique… Un pique-nique. Mais que peut-il bien apporter ? Tobias, debout devant le petit frigo qui s’est enfin remis à émettre du froid pour lui permettre de manger autre chose que des pâtes et des boîtes de conserves, réfléchit à ce qu’il pourrait bien ramener au repas qu’il a prévu avec la jolie Bretzel, ce soir sur la plage. En y réfléchissant, on peut se dire qu’un pique-nique sur la plage en hiver, ce n’est pas ce qu’il y a de plus banal, mais ça ne dérange pas les deux jeunes gens. Comme l’a si bien fait remarquer la blondinette, être anticonformiste, c’est pas si mal, en fait. Et puis, il suffit de se ramener un truc genre bonne couverture, de faire un feu, et le tour est joué, se dit Tobias. Il se souvient de ses soirées étudiantes sur la plage entre amis, à délirer en dansant autour des flammes, une sensation de liberté intense leur donnant l’impression d’être plus vivants que jamais, là seuls sous le ciel étoilé. Cette fois, ça ne va sûrement pas ressembler à ça, mais le brun sait que ça sera quand même génial.

Finalement, il se décide à préparer un cake avec ce qu’il a, c’est-à-dire jambon et olives. L’air de rien, Tobias est plutôt doué, aux fourneaux. La vérité, c’est qu’il est juste submergé par une flemme monumentale, qui ne le pousse qu’à appuyer sur le bouton du micro-onde pour se faire réchauffer des plats surgelés ou autres. Mais lorsqu’il s’y met, même sans savoir trop comment il arrive à ce résultat, ce qu’il cuisine au pif, c’est toujours bon. Il hésite à préparer une petite salade aussi, mais il se dit que c’est galère à manger, comme ça. Alors il se contente d’enchaîner avec un simple brownie aux noix. Lorsque l’heure de leur rendez-vous – dix-huit heures, parce que les couchers de soleil en hiver, c’est tôt – approche, Tobias glisse ses préparatifs dans un sac de shopping en plastique. Il ajoute aux deux plats un thermos de chocolat chaud – il s’est dit que ça serait plus sympa que du café – deux verres et un couteau. Et une couverture, comme prévu. Si elle ne sert pas à les réchauffer finalement, elle pourra faire office de nappe, ou simplement d’endroit où se poser les fesses. Puis il enfile une veste noire, chaude, par dessus sa chemise bleue, enfile des chaussures de toile assorties, style sport, et se coule hors de son petit appart’, sac en main.

Il est pile dix-huit heures lorsqu’il fait ses premiers pas sur le sable, scrutant la plage déserte avant d’apercevoir Bretzel, assise un peu plus loin. Il avance vivement vers elle, jetant un œil dans le ciel dégagé, empreint de couleurs orangées, irisé de rose par endroit, là où les nuages s’effilochent en bandes inégales. C’est dingue comme le soir tombe vite… Son regard retombe sur la silhouette en contre-jour de la jeune femme, assise face à la mer, l’attendant. Il se fait discret et s’avance silencieusement derrière elle, un sourire aux lèvres à l’idée de la frayeur qu’il espère lui faire. Une fois suffisamment près, il se baisse et lui saisit brusquement les hanches, zone qu’il sait sensible aux chatouilles chez la plupart des demoiselles… (et des garçons aussi, accessoirement).

Bretzel était toute excitée, ce soir c’était son premier rendez-vous avec Tobias. Seulement deux jours qu’ils se connaissaient, ils ne perdent pas de temps ! Mais pourquoi louper le si beau couché de soleil prévu ce soir même ? Ils avaient déjà tout prévu, d’abord ils regarderaient le couché de soleil puis bien au chaud sur la plage sous une couverture ils regarderaient les étoiles, qui devaient très bien se voir ce soir, le ciel étant parfaitement dégagé. La demoiselle commençait à se demander comment cela allait se passer, ce n’était pas un simple rendez-vous, c’était le premier rendez-vous, un rendez-vous entre simple amis, sans ambigüité, juste des amis qui se retrouvent pour discuter et admirer le ciel qui s’offraient à eux.

Bret’ commença à se préparer deux heures avant l’heure dite du rendez-vous. Elle voulait que tout soit parfait. Bien que ce soit lui qui amenait le pique-nique, elle voulait quand même y mettre sa petite contribution. Elle prépara une des boissons qu’elle adore, qui est très bizarre, mais elle voulait à tout prit que Tobias coute à cette boisson si…particulière. En effet, elle prépara un jus de tomate et de concombres, c’est très frai. A première vu ça peut être étonnant voir équerrant, mais une fois qu’on y a gouté, on ne peut plus s’en passer ! Et puis Bretzel aime tout ce qui est fait à base de fruits ou de légumes, elle adore ça. L’alcool se n’est absolument pas son truc, elle ne le tient pas !

La demoiselle mit un jean slim ainsi qu’un gros pull blanc pour avoir chaud. En effet, nous sommes en novembre à présent, la chaleur de l’été s’est en allé, la neige commence déjà à tomber sur les montagnes qui se trouvent un peu plus loin de Montsimpa. Mais ce n’est pas une raison pour ne plus aller à la plage, même quand il fait froid c’est un endroit très agréable et puis au moins, il n’y a personne ! Elle mit une paire de bottines en cuir noir ; fourra tout son petit bazar dans un grand sac lui aussi noir que ses chaussures. Puis elle partit en direction de la plage, elle était bien en avance. Ses cheveux parfaitement lissés flottant dans le petit vent qui flottait.

Quelques minutes plus tard, elle attachait son vélo pour ne pas qu’on lui vole et commençait à pénétrer sur le sable frais, tout en faisant bien attention à ne pas ce qu’il rentre dans ses chaussures, car on le sait tous c’est très désagréable. Elle posa une petite couverture sur le sable et s’assit par la suite dessus. Le soleil commençait à peine à se coucher, elle se dit que Tobias ne devrait plus tarder. Elle ne le sentit pas arriver derrière, il lui prit les hanches et elle ne put s’empêcher de pousser un petit cri très aigu ; c’était forcement lui. Elle se retourna et dit d’un air plus ou moins sévère « ne refait jamais ça ! » elle ajouta ensuite sur un tond beaucoup plus détendu « tu pourrais ne pas t’en sortir ! »

Et la petite surprise de Tobias fait son petit effet : la jeune femme laisse échapper un cri aigu pour tout réflexe, se retournant aussitôt vers lui en lui ordonnant : « ne refais jamais ça ! » Satisfait d’avoir fait son petit effet, le brun lui adresse un sourire amusé. « Désolé, c’était trop tentant. » Bretzel se détend alors et reprend, malicieuse : « tu pourrais ne pas t’en sortir ! » « Je note. » Tobias se met à rire, avant de sortir sa couverture, de la déposer sur le sable tout près de la demoiselle, et de s’y laisser tomber paresseusement. Il passe alors un bras autour de ses épaules et lui dépose un baiser sur la joue en guise de bonjour plus délicat. « Alors, ça va depuis l’autre matin ? » demande t-il dans un sourire, ramenant ses bras devant lui et en entourant ses genoux repliés devant lui, les yeux plongés dans ceux de Bretzel. Elle est très jolie, avec ses longs cheveux lisses, son gros pull blanc et son slim épousant la forme fine de ses jambes, remarque t-il. Après tout, c’est la première fois qu’il la voit habillée « normalement, » pas en mode sport quoi. Et inversement.

Nonchalant, le jeune homme finit par poser les coudes sur sa couverture de fortune derrière lui, s’y appuyant, adoptant ainsi une position à demi allongée, décontractée. De cette façon, son regard grisonnant épouse à merveille la beauté du paysage. Loin devant, la mer danse lentement au rythme de la brise, bercée jusqu’à l’horizon qu’elle rejoint dans l’infini. Au dessus, le ciel, majestueuse palette de couleurs flamboyantes, s’étend dans toute sa splendeur, piqué de quelques bandes de nuages hasardeux qui reflètent la lumière du soleil couchant. Ce dernier décline inexorablement, prêt à rejoindre sa prison de flots sombres. L’instant est parfait. « Tu avais carrément raison, Bret' ! C'est magnifique. » reprend t-il en se tournant vers elle, jauger si elle prend autant de plaisir que lui à se complaire dans l'observation de ce paysage utopique.

(désolée pour le retard!)

« Je note. » dit-il après que la demoiselle lui ai proféré des menaces de mort sous peu s’il recommençait. Il posa ensuite sa couverture sur la sable et s’assit aux côtés de Bretzel. Puis il lui dit bonjour d’une façon bien plus agréable en lui faisant un bisou sur la joue, ce qui la fit sourire. Puis il ajouta « Alors, ça va depuis l’autre matin ? » elle dit alors en se tournant vers lui : « comme tu le vois, je ne suis pas morte ! » De toute façon il est très rare que Bret’ aille mal, elle est ultra positive, même si elle se cassait le bras elle dirait que tout va bien, que ce n’est pas grave qu’il y a pire, qu’il faut positiver. Le positive attitude ! Ils détournèrent les yeux pour regarder le spectacle qui s’offrait à eux. La demoiselle aime beaucoup les couchés de soleil, elle en a vu des tas ! Parfois, son père l’emmenait lors de ses voyages d’affaires, une fois il a été en Australie. Bretzel l’a supplié d’aller avec lui, personne ne pouvant résister aux charmes et à l’air de petit chien battu de la demoiselle il a accepté. Ils partirent tous les deux une semaine, un soir, ils allèrent voir le couché de soleil réputé pour être le plus beau du monde, il se trouve sur la Great Ocean Road, et s’appelle « twelve apostles ». Chaque jour il y a plus d’un millier de personnes qui viennent admirer se couché de soleil. Bret’ pourra vous le confirmer, ça vaut le coup d’aller le voir ! Celui de Montsimpa est aussi très beau et bien plus tranquille, ils sont tous les deux sur la plage. Lorsque la grosse boule orange atteint enfin l’horizon, Tobias se tourne vers elle et dit « Tu avais carrément raison, Bret' ! C'est magnifique. » elle se tourne à son tour, tout en disant « mais j’ai toujours raison ! Et puis, un couché de soleil c’est toujours magnifique et puis tellement romantique » on ne peut pas se le cacher, elle a raison. Bien qu’ils ne soient pas en couple, le couché de soleil dégage une atmosphère très romantique. La demoiselle est d’ailleurs assez étonnée de ne voir personne d’autre sur la plage. Sans doute sont-ils trop frileux ?