L'hiver américain avait cette particularité d'être très neigeux. C'était assez exceptionnel pour Nolan, qui lui ne l'avait jamais vu autre part qu'à la télévision. En Irlande, il n'avait droit qu'à cette triste pluie. Le jeune homme appréciait ce changement d'ambiance, d'environnement, de cadres, et alors qu'il venait à peine de finir de travailler il prit l'initiative de visiter un peu plus cette magnifique ville de Montsimpa. De toutes manières, à ses yeux innocents, tout était magnifique. Il était comme un enfant emerveillé à Disneyland, mais ce qu'il ne savait pas encore c'est que son entourage était loin d'être aussi merveilleux. Pour l'instant les rencontres de Nolan se comptaient sur les doigts d'une main. Il y avait Rebekkah, une jeune blonde incroyablement gentille issue d'une rencontre hasardeuse qui lui servait de guide, mais aussi Maël, un habitué du restaurant très généreux. Ce que Nolan ignorait, c'était que le modèle américain était bien différent de la naiveté irlandaise si célèbre. Bien loin de se douter de quoi que ce soit, le jeune homme bien couvert dans son manteau noir et sous son bonnet, s'approcha du parc. L'espace vert était couvert de neige, ce qui le rendait d'autant plus magnfique. L'irlandais y pénétra. Vue l'heure tardive -il devait être à peu près 18heures, et la nuit était tombée- le parc était quasiment vide. Seuls quelques viellards étaient encore présents. Nolan prit place sur un banc, et sortit un livre de sa poche intérieure. Steinbeck, quoi de mieux pour en savoir plus sur le modèle américain ? Plongé dans sa lecture et dans ce cadre banal, mais magnifique à ses yeux, Nolan ne fit pas attention aux pas discrets mais prononcés qui s'approchaient de lui. Un raclement de gorge féminin lui fit lever les yeux vers une jeune femme blonde, qu'il ne connaissait absolument pas. Pas timide pour un sous, et très sociable, le jeune homme interrompa sa lecture et esquissa un mince sourire : « Je peux vous aider ? » Curieux et content de la venue d'une interlocutrice, il posa son livre sur ses genoux et reporta son attention sur la belle inconnue.

Rebekah faisait une très bonne guide, il n'y avait rien à lui reprocher. En plus d'être une bonne connaisseuse de la ville et de ses recoins les plus merveilleux, sa présence était elle aussi incroyablement agréable. Elle avait à faire en cette fin d'après midi, c'est la raison pour laquelle elle le laissa livré à lui même dans cette ville de Montsimpa. Nolan avait donc opté pour le parc, et il ne s'attendait certainement pas à faire une rencontre de ce type. La magnifique blonde qui se trouvait devant lui, puis à côté de lui avait un air familier, et pourtant l'irlandais ne la connaissait ni d'Eve, ni d'Adam. En Irlande, tout le monde parlait à tout le monde, sans raisons particulière ne serait-ce que pour dire bonjour. Mais malgré sa courte expérience américaine, Nolan savait que ce n'était pas la même chose ici. Il était donc très surpris, mais agréablement surpris. Néanmoins sa question demeurait : que lui voulait elle ? Il devait y avoir une raison. Dés qu'elle prit place juste à côté de lui, pour ne pas dire contre lui, il rangea son livre dans la sacoche qui était posée sur le banc, de l'autre côté. Il reporta ensuite toute son attention sur la jeune femme qui adoptait une attitude aussi étrange qu'amusante. Elle semblait se coller avec lui. Nolan n'était pas particulièrement gêné, il en avait vu d'autres, il trouvait simplement la situation originale. Il ne perdait évidemment pas son beau sourire légendaire. Il semblait comprendre la requête de la jeune femme. Il laissa échapper un rire, avant de lui reporter son attention. « Je vous assure, habituellement je suis généreux et offrant, mais si je vous prête ma veste, je vais perdre mes orteils. » Il eut un nouveau sourire pour accentuer sa blague -quelque peu foireuse il fallait l'admettre. La jeune femme semblait pourtant vouloir privilégier le contact, elle ne devait en avoir que peu faire de la veste de Nolan. Il lui tendit la main et dans un sourire lui dit doucement, attendant qu'elle la lui serre : « Nolan. Nolan Flinnigan. Vous êtes ? » Il n'avait pas besoin de préciser qu'il était irlandais, son accent et son nom de famille parlait pour lui. Il n'était habituellement pas adepte des filles aussi directes, avec une si grande confiance en elle, il préférait les plus timides, les plus discrètes. On ne pouvait pas définir la magnifique blonde à ses côtés comme discrète. C'était le genre de filles sur lesquelles on pouvait se retourner facilement dans la rue. Le genre de filles qui n'attachaient habituellement aucune espèce d'importance aux hommes comme Nolan. Il ne fallait pas avoir fait sciences po pour le savoir. Pourtant la jeune femme semblait lui présenter un intérêt tout particulier. C'était aussi flatteur qu'étrange. Il fallait aussi avouer que le gêne montait petit à petit chez Nolan, peu habitué donc à ce genre de situations. Elle l'intimidait, autant qu'elle lui plaisait. Mais il ressentait aussi une part de révulsion à son égard, enfin plutôt à l'égard des jeunes femmes aussi directes. Après, il avait la bonne habitude de ne jamais se fier à son premier avis, et de dépasser toujours ses à priori.

Il est vrai que l'attitude de la blonde sulfureuse était tout à fait étrange et unique. C'est ce que pensais Nolan. Néanmoins niveau bizarrerie il ne pouvait pas se permettre de juger, c'est la raison pour laquelle il prenait finalement cette rencontre originale de manière très positive. Il avait ranger son livre, ce qui voulait de toutes manières dire qu'il était ouvert à la conversation engagée par la dénommée Rafaëlle. Elle n'avait pas daigné donner son nom de famille, quand Nolan lui l'avait fait sans se poser de questions. Sur le coup il se demanda si c'était une particularité américaine de simplement donner le prénom, mais très vite il se désintéressa de ce débat inutile dans sa tête. La réaction de Rafaëlle à la blague décalée de Nolan fut à la hauteur de ses espérances, à supposer qu'il en avait sur le moment. Puisqu'en effet elle surenchérit avec une blague du même niveau, voire encore pire. L'Irlandais rit donc à cette blague de la belle blonde avant de lui même rajouter une couche, un peu plus sérieuse cette fois ci. « Je peux néanmoins vous proposer mon écharpe si vous le désirez. Aucun risque pour mes orteils cette fois. » Il lui adressa un sourire sincère, qui s'ouvrit un peu plus lorsqu'elle lui posa les questions qu'il voyait arriver à des kilomètres. C'était logique que les gens de Montsimpa s'interrogent sur cet accent et ce look peut être étrange. De toutes manières Nolan se faisait un plaisir de lui répondre. Parler de son pays était toujours un plaisir. « Je viens de Dublin, comme vous l'avez sûrement imaginé. On ne peut pas dire pour autant qu'il me soit d'une grande aide dans mon ascension sociale, je suis resté bloqué au sous sol. » Il rit une nouvelle fois, il n'avait pas honte d'être un peu esseulé pour le moment, c'était tout à fait normal il venait à peine d'arriver. Il poursuivit néanmoins pour ne pas donner l'impression de se plaindre. « Mais c'est vrai que certaines personnes se sont montrés très accueillantes envers moi. » Il faisait en partie référence à Rebekah qui l'avait si bien guidé dans cette ville de Montsimpa.

HJ : Mon 100ème message pour toi

La belle blonde était perturbante, déconcertante, et impréssionante de charisme. Nolan n'était réellement pas timide pour un sou et il n'avait donc aucun mal à soutenir les regards ou à rentrer dans son jeu. D'abord ce fut la prise de contact originale, puis le froid intéressant et voilà que maintenant Nolan se retrouvait à presque flirter avec une fille magnifique dont il connaissait simplement le prénom : Rafaelle. Elle était loin d'être son genre de fille pourtant, il préferait les brunes, et les filles un peu moins directes...Mais après tout rien n'était impossible à Montsimpa, c'est ce qu'il avait constaté en si peu de temps ici, et il avait pourtant déjà l'impression que cela faisait une éternité. Elle refusa ensuite poliment l'écharpe, avant de tendre les mains. Devant cette attitude contradictoire le jeune homme éclata de rire. La situation était appréciable, la compagnie tout autant. Il répliqua donc sur le même ton, se voulant aussi drôle tout en retirant son écharpe et en la posant délicatement dans les mains de l'inconnue. « A choisir entre une petite bronchite et la prison pour non assistance à personne en danger, ma réflexion est rapide. » Nolan ponctua sa phrase par un nouveau sourire tout en ne lâchant pas le regard de sa camarade. Elle fit ensuite référence à Dublin, une ville inconnue qu'elle rêvait apparemment de connaître. Le jeune homme sourit une nouvelle fois, plus timidement cette fois. Il avait compris la référence implicite, mais doutait de la raison de la présence de celle ci. Jouait elle avec sa naiveté apparante ? Ou était elle intéressée et surtout très directe ? A vrai dire Nolan était encore loin de s'intéresser à une réponse ou une autre. Et puis comme elle ajouta judicieusement, les apparences sont parfois trompeuses, et l'Irlandais allat l'apprendre à ses dépends Il aquiesca alors avec un léger sourire « Esperons que je sois fort quand les masques tomberont alors, merci du conseil. » Il avait bien sûr exagérer la chose, il n'était pas encore assez attaché à quelqu'un ici, pour être très déçu. Pour l'instant. Un ballon envoyé par le vent ou autre, arriva près d'eux. Nolan n'y prêta pas grande attention, bien qu'il fut surpris de voir un ballon de "soccer" ici. Mais apparemment Raf voulait jouer, et elle était tombée sur un professionel en la matière. Nolan releva la bévue tutoiement/vouvoiement de la jeune femme, il en rit un peu, puis en se levant lui dit : « Ce qu'on va faire Rafaelle, c'est qu'après t'avoir enseigné le football tel qu'on le pratique en Irlande, on va aller boire un café, pour justifier ce tutoiement précoce, et aussi empêché ce froid meurtrier de nous handicaper un peu plus. » Il lui adressa une nouvelle fois un franc sourire puis lui fit un passe tout en s'éloigant un peu du banc, pour jouer.