Ҩ fragile Ҩ sensible Ҩ naïve Ҩ forte Ҩ indépendante, ou essaye de l'être Ҩ imprudente Ҩ prude Ҩ maladroite Ҩ silencieuse Ҩ solitaire Ҩ mystérieuse Ҩ ne parle jamais de son enfance ou sa famille Ҩ rêveuse Ҩ donne toujours l'impression d'être triste Ҩ refoule bon nombre de choses en elle Ҩ influençable jusqu'à une certaine limite Ҩ observatrice Ҩ intelligente Ҩ elle sourit rarement, l'esquisse d'un sourire oui, mais un vrai sourire non. Ҩ pourtant, elle est radieuse quand elle sourit Ҩ tout comme quand elle éclate de rire, d'un rire cristallin et enfantin Ҩ cette bulle candide n'est qu'une carapace Ҩ ment facilement bien que la rougeur de ses joues peut la trahir Ҩ n'aime pas particulièrement ses cheveux blonds, elle a toujours voulu les couper et se teindre en brune, mais elle en est incapable Ҩ aime la pluie, le bruit d'un orage en pleine possession de force, regarder par la fenêtre du salon les bourrasques de vent qui s'acharnent contre la nature Ҩ a beaucoup difficultés à dormir, se réveille au moins trois, quatre fois avant de trouver le sommeil Ҩ a une santé très fragile Ҩ porte rarement des pantalons, elle n'a presque que des robes Ҩ mais quand elle est chez elle, elle ne quitte jamais le sweat offert par Milo Ҩ elle assure plutôt bien en jeux vidéos Ҩ elle ne fait pas vraiment attention à ce qu'elle mange, que ça soit régime ou pas du tout, elle s'en moque Ҩ n'a jamais eu de vraies relations amoureuses Ҩ à vrai dire, est encore vierge Ҩ elle n'aime pas fumer pourtant il lui arrive de se retrouver un clope à la main Ҩ contrairement à ce qu'on peut penser, elle tient plutôt bien à l'alcool Ҩ il lui arrive de disparaitre quelques heures pour traîner n'importe où Ҩ ne sait jamais vraiment ce qu'elle veut Ҩ ses parents sont morts d'un accident de voiture quand elle avait vingt ans Ҩ depuis quelques mois, elle vit en colocation avec Milo.

Citation :

Il est tard, très tard. L’heure lui échappe. Seule la lune haut perchée dans le ciel sombre et dénué d’étoiles lui rappelle que la nuit a fait tomber son voile froid, effaçant les rayons chauds du soleil qui lui réchauffaient ses épaules nues. La ruelle s'était vidée progressivement des joueurs d'un soir ou pas du casino d'à côté, désillusionnés d'une meilleure vie et maussades d'avoir fait flamber la moitié de la paye du mois. Arabella, assise sur un muret en pierres, balançait ses jambes en rythme avec la musique qui parvenait à elle du casino, son regard azur se perdant dans l'horizon et ne faisant pas attention à ceux des derniers badauds, interrogateurs, qui se posaient de temps en temps sur elle. Se demandaient-il surement ce que faisait une gamine de dix-sept, ou dix-huit ans aux abords d'un tel lieu. Mais à vrai dire, Arabella l'ignorait elle-même. Elle avait erré comme une âme en peine toute la journée dans la ville, sans but, sans croiser personne. Seulement des inconnus. Elle était telle une étrangère. Sa village natal lui manquait, creusant un trou béant dans son cœur. Mais elle ne pouvait se résoudre à y retourner, à revenir dans cette grande maison vide, silencieuse, emprunte de tant de souvenirs et de bonheurs passés. Elle pourrait essayer de vaincre cette souffrance, cette peur d'être submergé par de vieux fantômes, mais il fallait se résoudre au pire, accepter, cela ne les feraient pas revenir. Une voix mit fin à sa songerie. Elle releva lentement ses grands yeux bleus qui se posèrent sur une silhouette masculine qui était à quelques pas d'elle. Grand, brun, les cheveux bouclés, une clope entre les doigts, d'un air nonchalant et affichant un petit sourire. Elle entend lui demander ce qu'elle fait là, si elle attend quelqu'un. Elle penche la tête, l'observe davantage. Son mutisme ne le décourage pas, il jette un coup d’œil autours de lui, lui assurant qu'il n'est pas prudent de traîner seule à une heure si tardive. Elle hausse les épaules. Elle murmure, évasive, qu'elle n'a pas peur du danger. Le garçon semble amusé, il s'appuie contre le muret à côté d'Arabella et lui tend la main pour la saluer. Moi c'est Milo, lui dit-il. Muette, son regard se remet à scruter l'horizon. Il remet sa main dans la poche de son pantalon, comme si de rien n'était. Un silence s'installe. Silence qu'il rompt en lui proposant de la ramener chez elle, elle lui rétorque à voix basse qu'elle n'a plus de chez elle et qu'elle préfère dormir dehors. Il lève les yeux vers elle et est intrigué par le regard triste qu'elle tente de cacher. Et si tu venais dormir dans un endroit plus confortable qu'un vieux banc, ça te dirait ? Elle secoue la tête en signe de refus mais le jeune homme insiste, pour lui, il est hors de question de la laisser, il remarque bien qu'elle est un peu paumée et que sa place n'est pas ici. Elle fronce les sourcils, cela lui donne un petit air mutin adorable qui ne l'aide pas vraiment à dissuader le brun. De nouveau, il lui propose sa main avec un grand sourire. La demoiselle lève les yeux au ciel, et finit par mettre sa main dans la sienne. Il l'aide à descendre du mur. Il lui dit qu'il finit dans moins d'une heure et lui demande si elle a soif, de nouveau, elle secoue la tête. Pas de souci. Tous deux marchent vers la porte qui mène au casino quand la jeune femme murmure un Arabella. De quoi ? dit-il interrogateur. Et moi c'est Arabella dit-elle d'une petite voix. Il sourit. Enchanté Arabella.