Une nouvelle ville, un nouvel appartement, des nouveaux amis ? Pour le dernier, pas si simple. Quand on ne connaît personne et que tout le monde se connaît, vous êtes comme un ovni débarquant d'une autre planète. Surtout pour quelqu'un qui a toujours vécu à NY. Ça change. Pour se donner une petite pause dans ce changement de vie radical et de s'éloigner un peu du boulot bien trop prenant, Purdey prit une grande décision. Celle de sortir s'amuser. Seule c'est certes moins drôle, mais faut bien un début. Elle commença sa petite escapade nocturne par le bar du coins. Finalement elle aurait du rester chez elle avec une bonne bouteille de vin. Les traditions sont différentes, les gens différents et l'alcool ... . Tellement habituée à son petit vin blanc du sud de la france, elle s'est retrouvée avec une chope de bière. Au bout de plusieurs heures à sympathiser avec les gens du coin, elle sentit le monde tourner. Pas son genre de jouer les filles ivres, elle prit la sage décision de stopper son aventure nocturne et de renter chez soi avant que quiconque ne la voit dans cet état. Pas fameux comme première impression pour une petite nouvelle. Les joues encore en feux et la marche peu adroite, la jeune brune s'aventura dans les rues de Montsimpa. Il lui aurait fallu un GPS ou une carte en cet instant précis, car pour être paumée, elle l'était. Les rues défilent et se ressemblent, une torture. Finalement elle poussa le portail de ce qu'elle pensait être celui de son immeuble. La pauvre se retrouva dans une cour. Sur le moment elle crut reconnaître son immeuble et s'avança vers l'immense bâtiment blanc qui trônait au centre. « Et bien voilà, ce n'était pas si dur ! La petite nouvelle peut le faire, et ouais ! Elle peut aller s'amuser seule et rentrer sans embûches, c'est typiquement moi ..., une femme sérieuse les amis ! Et ouais ! ». Parlant seule, elle réalisa sa connerie bien trop tard. Emportée dans son petit monologue, elle entra en collision avec une espèce de garage géant. Cela fit un boucan d'enfer, et Purdey se retrouva sur le popotin à se frotter le front. Elle va être belle la bosse demain. Mais si elle ne se trouve pas au pied de son immeuble, où est-elle ? Excellente question mon cher watson ... .

Elle avait honte. Honte de s'être laissée autant aller et de finir ivre face à un garage géant. Ce n'est pas son style habituellement. Du genre ultra sérieuse, à s'amuser peu et préférant s’engouffrer sous une tonne de dossiers, jamais elle n'aurait pensé finir ainsi pour ses premières jours à Montsimpa. « désolé ! » . Quand une main vint se déposer sur son épaule, elle ne fit pas que sursauter, elle poussa également un cri bien strident. Commençant par marmonner quelques injures dus à la frayeur crée, finalement elle se calma bien rapidement quand l'inconnu en question lui proposa son aide pour se relever. « que faites vous donc devant la caserne de pompier ? » . Elle empoigna la main qu'il lui tendait et s'en servit pour se lever. «  ... ». Muette. Muette comme une carpe. Sûrement surprise de voir quelqu'un débarquer de nulle part. Celui-ci se pencha alors soudainement vers elle. Que lui voulait-il ..était-ce le genre de pervers qui rode les rues tard le soir à la recherche d'une pauvre femme ivre à martyriser ? Purdey était quelque peu parano. D'ailleurs elle voulut se reculer mais se retrouva coller au garage. On aurait dit une pauvre petite effrayée. « vous attendez l'homme de votre vie pompier et il n'est pas là, c'est ça ? » . Faudrait quand même qu'elle l'ouvre et dise quelque chose, elle risque de passer pour une sourde et muette. « ... vous savez j'ai fais du judo dans ma jeunesse .. alors si vous avez l'attention de m'agresser, sachez que vous avez affaire à ... une ceinture noire .. et ouais ! ». Aucun rapport avec ce qu'il venait de dire, mais bon, toujours surprise et sur le coup de l'alcool, la jeune femme pense en premier lieu à sa sécurité. À NY, elle a été habituée à courir dès qu'un inconnu vient lui parler aussi ouvertement. « ... vous êtes en train d'ironiser c'est ça ..., qu'on m'explique là parce que bon .. si vous n'êtes pas un violeur pervers sadomasochiste ... je .. je, d'ailleurs pourquoi vous parlez de pompier ? Nous sommes par à l'immeuble rue des oiseaux ? » .

Il faut l'excuser. La pauvre, faut la comprendre, elle débarque dans une nouvelle vie où elle ne connaît personne, et de plus elle a toujours été habituée à se méfier de quiconque dans la rue dès 20h00. Du coup même la personne la plus serviable avec une parfaite gueule d'ange, est potentiellement un agresseur pour Purdey. « hum, vous devez vous tromper sur la personne. Non mais franchement, j'ai l'air de vouloir vous violer ? Merci du compliment ! » . Un mince sourire gêné s'afficha sur le visage de la belle. Il est vrai qu'elle avait émie des conclusions bien trop rapidement, sans même avoir vu à qui elle avait affaire. « Il faut me pardonner ... j'ai tendance à être ... paranoïaque quand je sors la nuit .. et ivre en plus ! ». Car on ne peut pas dire qu'elle était maître de son corps en cet instant précis, l'alcool et ses effets notoires (...). « bien sûr que j'ironisais ! » . Du coup la jeune femme se calma. Elle ne connaît pas tellement l'ironie, pas de sa faute. Elle est toujours sérieuse. Du moins elle sait rire et faire des blagues, ce n'est juste pas son genre. Et non elle n'est pas coincée. « oui, oui, vous êtes bien rue des oiseaux, juste que cet immeuble est connu pour ses nombreux pompiers qui y vivent alors j'me demandais si vous veniez pour l'un d'eux. » . Pompier, caserne. Bien sûr, c'est son immeuble. Mais quelle idiote. Elle grimaça avant de relever sa tête. « Je n'aime pas les pompiers ... ». Au moins c'était clair. Mais c'est honnête, dans ses fantasmes, aucun pompier. Du coup elle n'était pas ici pour en voir un, ou quoi se soit d'autre. « On rentre ? » . Hein ? Quoi ? Purdey se retourna vers l'inconnu en question. Rentrer ? Mais ce n'est pas légal ... . La jeune femme ne fait jamais d'excès et c'est quelqu'un de ... sage. Choquée par la proposition du jeune homme, elle lui répondit. « Rentrer ? Mais on n'a pas le droit de rentrer... je veux dire, c'est fermé et puis, et puis ... ». Oui, jouer les petites rebelles, ce n'est pas elle.

De toute évidence Purdey ennuyait ce jeune homme qui avait l'air .. désespéré. Et bien qu'il s'en aille. Bien souvent elle a été jugée, du coup ce n'est pas maintenant que cela va commencer à la toucher. Des « Oh Purdey tu es trop coincée, sors un peu et enlève toi ce fichu balai du cul. Oh Purdey sort de tes bouquins, et baise un bon coup », au final elle en a entendu des vertes et des pas mûrs, alors les petites réflexions du genre, ne l'atteignent même plus. Elle s'en contrefiche. Même si intimement, elle aspire à changer. À s'amuser et profiter davantage de la vie. Mais quand on n'y connaît rien, pas facile. « Bon, mademoiselle je sais pas comment tu t'appelles, tu comptes faire quoi dans la vie ? » Sans même avoir le temps de répondre, il reprit immédiatement. « moi personnellement, j'en sais rien du tout, mais je veux pas regretter de n'avoir rien foutu. Alors tu sais quoi, oublies un peu ton caractère de tous les jours et amuses toi un peu, juste avec moi. Et si ça te plait pas, promis je ne t'adresse plus la parole. » « Par m'amuser avec toi …, tu sous-entends quoi là ? De simplement faire les fifous et pénétrer dans cette caserne, c'est ça ? … ou bien de baiser comme des bêtes dans le camion de pompier. On n'a pas tous la même définition de s'amuser, alors je demande …, car pour moi m'amuser c'est de regarder toutes les saisons de The Good Wife en une seule nuit, donc bon ... ». Dit-elle d'un ton totalement neutre. Il y a l'art et la manière de dire les choses, Purdey est de toute évidence une quiche. « Et les gens m'appellent Prude ..., je te laisse deviner pourquoi ! Stupide surnom, dans les mois à suivre ça va changer, je te le dis à toi illustre inconnu ! .. ». Oui la jeune femme était décidée à changer. Pas de devenir une chaudasse complètement délurée, mais de simplement se lâcher davantage. Rire. Faire des blagues débiles. Bref, de vivre tout simplement. Et pour la première étape de ce changement, ce jeune homme allait peut-être pouvoir l'aider ..., même si, il doit avoir plus intéressant à foutre que d'aider une pauvre coincée, à ne plus l'être .

Ce n'est pas une intuition défectueuse qu'à la jeune femme, ça s'appelle de la paranoïa. S'étant faite agressée plusieurs fois sur NY, dorénavant elle est extrêmement prudente. D'où la présence dans son sac à main d'un spray à poivre, mais qu'elle ne montrera pas vu qu'elle est sait dorénavant que cet inconnu n'est pas un violeur mais une personne totalement normale qui passait dans le coin et qui sans doute risque de la prendre pour folle, si ce n'est pas déjà fait. « Qui a dit qu'on devait faire ça en une soirée hein ? Ce soir on va faire les fifous dans la caserne à grimper sur les camions en mettant les uniformes et un autre soir, on se fait l'intégrale de The Good Wife machin. Tu me diras si tu préfères ma manière, ou finalement la tienne quand même. » « Je suis .. partante ? » fit-elle d'une voix quelque peu hésitante. Faire la fifou n'est pas dans ses habitudes, mais faut bien se lâcher de temps à autre, alors dans sa tête elle pensa ; why not ? « Prude, c'est joli comme surnom, on s'en fout bien de ce qui se cache derrière, je sais rien de ta vie d'avant et je m'en fous. Si tu veux changer, je veux connaitre que la Prude changée alors et ça commence aujourd'hui. » . Hochant la tête comme réponse à ce qu'il venait d'affirmer, la jeune femme était plutôt d'accord. Fuck des gens et de ce qu'ils ont bien pu penser d'elle jusqu'à présent, ce jeune homme elle ne le connaît pas alors c'est le moment parfait pour lui faire découvrir une toute nouvelle Purdey. Il lui prit soudainement la main, l'emmenant vers une porte close. Après un essai peu convaincant pour l'ouvrir, « je crois que le destin est contre ton changement. » « Je le crois aussi .. », il la dirigea vers une petite fenêtre. Ne comprenant pas immédiatement où il voulait en venir, ce n'est que quand il reprit la parole que les choses devinrent claires. « Viens par là, j'vais te faire monter là haut. » « Pardoon ? Non mais mais ... ahh ! ». Quand elle se senti s'élever dans les airs, quelques cris lui échappèrent. Pour le coup, elle ne s'y était pas attendue. Faisant de son possible pour grimper jusqu'à cette fenêtre sans faire basculer le jeune homme qui la portait à bout de bras, finalement elle atteignit celle-ci sans trop de difficultés. Faisant passer son maigre corps dans l'ouverture, avec avoir poussé la vitre, elle s'exclama joyeusement. « J'ai réussi, tu as vu .... », même pas le temps d'achever sa phrase qu'elle chuta du haut de la fenêtre mais de l'autre côté. Dans un bruit sourd elle tomba le cul le premier dans quelque chose de métallique. Une poubelle ? Chouette. Mais impossible d'y sortir. Comme coincée, elle dut se dépatouiller pour poser les pieds à terre et tenter de marcher jusqu'à la porte, poubelle au cul. Finalement après quelques chutes, elle arriva jusqu'à la porte. Poussant sur la poignée, celle-ci s'ouvrit laissant apparaître le jeune inconnu. Mais perdant de nouveau l'équilibre, Purdey rechuta. « De l'aide ..besoin d'aide ... », mais prise d'une folle envie de rire, d'un coup la jeune femme se lâcha. Partie dans un véritable fou rire, cela lui faisait ... du bien.