Chers Journal Intime (que je n'utilise jamais),
Suis-je la seule à croire que le monde est pervers envers nous ? Qu'il est pathétique et dégoutant ? Non, non bien sûr toi tu me comprends. Du moins tu n'as pas vraiment le choix si tu ne veux pas être recyclé par la suite... Bref je me suis tapé encore deux heures de colle. pourquoi ? Parce-que apparemment répondre à la question d'un prof est interdit ! Je lui avais seulement répondus "oui" lorsqu'il m'a demandé s'il me dérangeait quand j'ai commencé à jouer un rythme avec mes stylos. C'est quoi cette injustice ! En gros, au lieu de lire un bon bouquin au chaud chez moi, j'ai dû satisfaire le désir de ce bon monsieur. Mais finalement, j'ai l'habitude. Je collectionne les retenus le mercredi après-midi et les remarques des professeurs sur ma conduite depuis mon entré au collège, et depuis, ça n'a pas arrêté. Ils m’appellent la "rebelle". Argh, ils ne connaissent même pas la signification de ce mot. Ce n'est pas parce-que je proteste à chacune de leurs phrases, que je crache dans la figure des Cheerleaders, que je vole 20 dollars à un minot, que cela fait de moi une "rebelle". J'avoue, mon caractère est un peu vache mais...j'ai envie de dire que ça cache un profond malaise et une sensibilité hors-norme. C'est pour ceci que je mets un masque. Il suffit que l'on montre une seule faiblesse au lycée, et c'est bon vous pouvez être certain d'être la risée de tout l'établissement. Apparemment être différent est mal. Ils me font tous pitié...Tous, sans exception car je sais qu'un jour, même les plus faibles deviendront de sales piiiiiiiiiiiip ambulants. Ô rage, Ô désespoir.
J'ai appris durant mes quelques années au lycée que l'indépendance est très mal vue. On vous traite tout de suite de "salope" et "pute". Bah, j'ai appris à ne plus les écouter même si c'est vrai que ça fait souvent mal d'entendre ceci. J'ai l'impression d'être devenus la fille du Diable ! Ils me détestent et cela se voit lorsqu'ils parlent de moi avec leur langue de vipère. Je me suis longtemps mutilé pour ça, mais je me suis promise de ne plus jamais le refaire. Autant accepté ce qu'ils ont fait de moi, car je ne suis que le fruit de leurs paroles empoisonnées. Je ne suis que ce que le destin a voulu que je sois en me séparant violemment de mes parents. Aujourd'hui ils sont contre moi. Cela remonte au jour où une stupide rumeur m'avait assigné le titre de drogué. Mes parents se sont tout de suite énervés et m'ont virés de chez eux. Par ce fait je me suis retrouvé ici, chez ma tante qui a eu la gentillesse de me recueillir. De toute façon, ils ne me manquent pas. C'est certainement méchant, mais c'est la vérité et je ne peux la nier.
Merci...de m'avoir écouté, journal. Même si c'est ennuyant, merci. Tu peux à présent retourner dans ton tiroir en paix !