▬ t'avais l'ballon, jackson ! qu'est c'que tu fous ! tonna l'entraîneur à mon intention dans une pluie de postillon alors que je me dirigeai vers le banc de touche, sans rien répondre.
Of course, comment avais-je pu rater cette occasion de briller dans ce sport que j'aimais tant ? Mais c'était tout moi, ça. J'foutais toujours tout en l'air, j'savais pas faire autrement. Je m'approchai du banc et attrapai la serviette que me tendait un de mes coéquipiers. Nonchalamment, je la passai sur mon visage pour y effacer toute trace de sueur et de déception.
▬ t'étais pas trop mauvais, mec ... tenta de me réconforter james, le gars de l'équipe avec qui je m'entendais le mieux.
▬ tu parles ... lui répondis-je sans un regard, jetant la serviette d'un coup sec à côté de lui.
Puis sans un mot, je me dirigeai jusqu'au vestiaire du stade. Je retirai rapidement mes protections, enfilai un t-shirt propre et filai à l'extérieur après avoir choppé mon sac de sport au passage. Cet entraînement avait foiré, j'commençai drôlement à désespérer de réussir un jour à percer dans ce métier. En même temps, il n'y avait qu'à me regarder, les trois quart de l'équipe avaient deux tailles de plus que moi et j'étais aussi musclé qu'un enfant de dix ans. Tu parles que j'avais pas ma place dans l'équipe, et pourtant l'entraîneur m'avait pris. Et moi, qu'est ce que je faisais pour le remercier ? J'faisais tout foiré, voilà.
Je me mis à réfléchir à un truc qui pourrait me remonter le moral. Un cookie géant avec double ration de pépites de chocolat ? Une bonne bière et une journée détente à rien faire ? Ou une petite visite à Lilwenn ? Le choix était vite fait, surtout que j'étais persuadé que Lil devait avoir des cookies et des bières chez elle, autant combiner les trois en passant du bon temps avec ma chérie. Je sortis donc mon portable et tapai rapidement un texto à son intention : « besoin d'me vider la tête honey, j'arrive, love you. » Et voilà, c'était envoyé. J'avais encore jamais dit à Lilwenn que je l'aimais, ça ne faisait pas super longtemps qu'on sortait ensemble en même temps, et du coup, j'usais de stratagème comme le fait de le dire en anglais, par exemple. C'était quasiment pareil, nan ? Le temps d'y réfléchir que déjà, j'me retrouvai à la porte de son appart'. Je frappai trois coups, le poing serré, tout en attrapant une cigarette dans la poche de mon pantalon et en la collant entre mes lèvres avant de l'allumer. La main enfournée dans ma poche, j'avais tellement hâte de la voir que je poussais la porte avant qu'elle ne vienne ouvrir.