La journée avait décidément très mal commencée. Je n'aime pas ce genre de journée. Vous savez, celle où quand vous vous réveillez vous vous rendez compte qu'il n'y a plus de courant dans tout le quartier. Du coup, pas moyen de prendre une bonne douche chaude ou pire, d'allumer quoi que ce soit. Bien entendu, il n'y a rien d’avantageux là-dedans. Le frigo ne fonctionne plus. Le lave-vaisselle non plus et pire, le réfrigérateur. Soit j'ai totalement la poisse, soit ça arrive à tout le monde. Je ne comprends rien. Ca arrive souvent ici. Montsimpa, montsimpa .. Montsimpa de pas sympas du tout ouais. Qu'est-ce qu'y m'a prit de venir m'installer ici. Encore une idée de ma soeur tout ça. Soit disant je doit oublier Ian. Pfiou, même pas en rêve. Je suis malchanceuse. Personne ne peut le nier. Et puis quel horreur de rentrer du boulot à 18h et de découvrir son frigo quasi vide. A cette heure-ci, le supermarché doit encore être ouvert. Je l'espère en tout cas.
Après avoir mis le contact dans ma voiture, une grosse fumée noire s'échappa de mon pot d'échappement. Horreur, malheur. Bon tant pis. Si dieux m'a donné deux jambes, c'est pour m'en servir, non ? Une fois devant le supermarché, j'étais totalement éssouflée. Je dois absolument reprendre le sport moi. Tout en étant précipitée, je me dirigea au rayon légume quand soudain, j'eu le malheur de glisser sur une feuille de salade par terre. VDM.

Décidément, il n’était pas vraiment pressé de remettre le courant. C’est vrai que vivre à la lueur de la bougie était sympathique. Il y avait une ambiance plus feutré, voir presque romantique quand je rentrais à la maison. Mais au bout d’un moment, il faut arrêter les conneries. Ma consommation de bougie explose. D’ailleurs, je suis certain que les fabricants doivent bien se remplir les poches en augmentant chaque jour les prix. Bon sang, c’est peut-être eux qui ont coupé l’électricité ! Non, mais vraiment n’importe quoi, moi. Encore une belle soirée qui s’annonçait avec mes fidèles bougies. Je me décidais enfin à partir à la recherche de ma source de lumière. Néanmoins, à force d’en allumer 30 par jours, et bien, le stock avait disparu. Comment dire ? Je commençais vraiment à croire que le sort s’acharner sur moi, aujourd’hui. Ainsi, je priais de tout mon être que le magasin soit encore ouvert pour que je refasse mon stock. Évidemment, la voiture n’était pas là vu que Suzanna était je ne sais où. Et bien sûr, j’allais devoir me faire à manger et me taper 80 copies avant demain matin. La vie est belle ! Après quelques minutes de marche, je me rendais compte que le magasin était presque désert. Je n’allais certainement pas trainer, malgré des promotions assez intéressantes. De toute façon, je n’avais pas assez d’argent sur moi pour faire des grosses courses. Mes bougies en mains, j’avais dans l’intention de me rendre à la caisse. Enfin, j’étais décidé à le faire quand je vis une jeune femme se ramasser par terre à cause d’une feuille de salade. J’étouffe un rire et je me dirige vers elle.

Max - « Besoin d’un coup de main ? Décidément, nous ne sommes plus en sécurité dans les magasins. Regardez l’auteur de ce crime. Il va moins faire l’intéressant dans une poubelle. »

Le sol était humide, froid et totalement dégelasse. Je m’étais tout de même bien fait mal. Foutue feuille de salade. C’est toujours pareil de toute façon, rien n’est jamais rangé, rien n’est jamais propre dans ce magasin. Et bien entendu, dés qu’un truc traine par terre, c’est moi qui me choppe tout. Je n’ai jamais rien fait pourtant. J’ai toujours été droite. Je n’ai jamais péchée. Enfin si, j’ai volé un jour des boucles d’oreilles. Mais je n’avais que dix ans. Je n’avais pas d’argent moi. Enfin si, mais j’avais tout simplement la flemme. Dieu, s’il te plaît, ne me puni pas pour ça. Mais il faut croire qu’il l’a fait. Le con. Oh pardon, je n’ai rien dit. J’étais donc assise par terre, sans bouger. Heureusement il n’y avait pas grand monde à cette heure-ci, mais malheureusement quelqu’un m’avait tout de même vu. Un jeune homme d’une trentaine d’année se dirigea vers moi, un petit sourire amusé sur les lèvres. J’eu le temps de le regarder. Plutôt pas mal. « Besoin d’un coup de main ? Décidément, nous ne sommes plus en sécurité dans les magasins. Regardez l’auteur de ce crime. Il va moins faire l’intéressant dans une poubelle. » Un sourire illumina mon visage. Il avait le sens de l’humour. J’aime ça. « Oui, ce ne serait pas de refus. Merci beaucoup. » Grâce à son aide, je réussis à me redresser sans trop de difficulté. « Effectivement, nous ne sommes plus en sécurité nulle part. Si maintenant les feuilles de salade nous attaquent, on n’est pas sorti de l’auberge. Et oui, elle va moins faire sa maligne quand elle finira au fin fond de la poubelle. » C’est avec un petit sourire joueur et malicieux que je pris la feuille de salade en main pour aller le mettre dans une petite corbeille qui ressemblait fortement a un petit composte. Je me dirigeai par la suite vers le jeune homme. « Au fait, je suis Charlie. Charlie Rhodes. »

J’avais tellement envie de rire en la voyant par terre comme une pauvre malheureuse. D’ailleurs, je pense qu’elle avait eu du mal à comprendre ce qui venait de se passer face à un manque de réaction évident. Peut-être qu’elle avait l’habitude d’être dans ce genre de situation ? En lui proposant mon aide, un sourire illumina son visage. Une seule chose m’avait complètement bluffé : ses yeux. « Oui, ce ne serait pas de refus. Merci beaucoup. » Et voilà, en quelques secondes, elle était de nouveau sur ses pieds, mais pour combien de temps ? J’avais la sensation qu’elle était loin d’être très chanceuse. « Effectivement, nous ne sommes plus en sécurité nulle part. Si maintenant les feuilles de salade nous attaquent, on n’est pas sorti de l’auberge. Et oui, elle va moins faire sa maligne quand elle finira au fin fond de la poubelle. » Je ne pouvais pas m’empêcher de rire à sa remarque. Enfin quelqu’un qui avait un peu d’humour dans cette ville. Les gens étaient tellement dépressifs depuis l’entrée en crise et la coupure de courant n’avait rien arrangé. En même temps, plus besoin de payer les factures, c’est ça la bonne nouvelle. Une chose est sûre, elle semblait fière d’elle en jetant la feuille de salade, l’auteur de ce crime. « Au fait, je suis Charlie. Charlie Rhodes. » « Enchanté, je suis Maximillian Greggson. La prochaine fois, vous devriez faire attention, parce que je ne serais pas toujours derrière vous pour vous sauver. »