Je suis perdue, ne sais plus quoi faire. Les jours passent et je n'ai toujours pas décidé de ce que j'allais faire de ce gosse. Sans compter que le père ne donne plus de nouvelles. En même temps, je l'ai légèrement cherché et puis c'est pas plus mal en fin de compte. J'ai juste, pour une fois, incroyablement besoin de parler à quelqu'un pour prendre une décision. Le garder ou avorter ? That's the point ! Quelle horreur ! Moi maman ? Non, j'ai fui l'Angleterre justement pour ne pas avoir à endosser ce rôle à la place de ma mère, j'en avais marre de ses responsabilités, j'avais envie de vivre ma vie, de bouger. Peut-on encore la vivre avec un gosse à charge ? J'en doute fortement. Ramassant mon manteau sur le canapé, je me dirigeai vers la porte dans l'intention d'aller me promener un peu histoire juste de prendre l'air. J'en pouvais plus, il fallait que je le dise à quelqu'un, n'importe qui ! Car hormis moi-même et ce crétin, personne n'est au courant. Il faut que je me soulage de ce fardeau, je n'en peux plus de le porter seule. Je dois trouver un soutien, n'importe lequel. C'est là que je me rend compte qu'en réalité, j'ai peut-être plus besoin des autres que je ne le prétends. Marchant sous les fines gouttelettes de pluie, les cheveux au vent, je sentais déjà ce poids s'alléger. Oh bien sur, il ne disparaissait jamais mais le fait de s'aérer aidait toujours. Après quelques minutes de marche, j'atteins le parc où je décidai de m'asseoir sur un des nombreux banc en bois en espérant que quelqu'un daigne à un moment donné venir s'asseoir à côté de moi et entamer la discussion.

A force de ruminer des pensées noires, des larmes commencèrent à ruisseler sur mon visage sans que je ne m'en rende réellement compte. Naïve, je pensais qu'il s'était mis à pleuvoir. L'ennui c'est que personne d'autre ne semblait remarquer cette pluie ou même être mouillé. Je m'aperçus alors que j'étais la source de cette soudaine humidité sur mon visage. Et merde, je détestais montrer une faiblesse, j'essuyai fermement mes larmes et me pris la tête dans les mains pour continuer à pleurer en paix. Mais qu'allais-je donc faire avec cette mauvaise herbe qui me poussait dans le ventre ? Je n'avais pas de réponse à cette question. Pourtant, cela faisait déjà un certains temps que cette aventure d'un soir avait viré au cauchemars. J'approchai dangereusement des trois mois et il me fallait prendre une décision. Passé ce délai, il serait bien trop tard et je serais contrainte et forcer d'aller à terme. Je n'avais remarqué sa présence qu'il y a un mois suite à des nausées et une certaine irritabilité amplifiée. L'horreur absolue m'était tombée dessus ! Je sursautai, la voix d'un homme se fit entendre juste à côté de moi. Je relevai la tête pour le contempler. Il avait plutôt une bonne tête même s'il n'était pas vraiment le genre de gars que j'affectionnais particulièrement. Quoi que... j'aimais assez son côté rock. « Qu'est-ce qu'une belle jeune fille comme vous faites toute seule ici, à pleurer toutes les larmes de votre corps ? ». Je souris, au moins quelqu'un qui s'intéressais à moi même si d'ordinaire, je n'aimais pas ce genre d'attention. Il faut dire qu'en général, je hais, simplement, les autres, quels qu'ils soient. Sauf que là, j'avais vraiment besoin de l'avis de quelqu'un. « Disons que je suis dans une position plutôt délicate. ». Mon regard se porta sur les arbres et les jolies fleurs que l'on pouvait apercevoir un peu partout. Ils avaient quelque chose de rassurant qui me faisait me sentir mieux. Sans doute pour cela que j'avais choisi cette endroit comme refuge.