THE FIRST TIME EVER I SEE YOUR FACE

Le regard perdu sur un point invisible, ma main dégagea mon visage de mèche rebelle et un soupire s’échappa de mes lèvres. Assise sur un banc… Enfin, j’avais plutôt les pieds sur le banc et les fesses posaient sur le bord. Façon toujours négligé de m’asseoir sur un banc alors que je pourrais tout simplement être assise de façon gracieuse comme une demoiselle de ceux monde. FUCK ! Me trouvant rue des oiseaux à Montsimpa, je me demandais encore ce que je fichais aussi au lieu de me tirer enfin de ce trou paumé qui me file des boutons. Je saute du banc et atterrie sur mes talons de façon correcte – oui avoir fait de la gymnastique ça aide pas mal -. Attrapant mon sac où se trouvait la moitié de mes vêtements, je le posais sur mon épaule et m’avançais vers l’immeuble à l’allure délabrée. Un sourire en coin s’afficha sur mon visage peut-être qu’en fait j’allais kiffer cet endroit. Montant les marches, j’arrivais devant la porte de ma nouvelle ‘demeure’ sauf que je n’ai pas les clés… M’abaissant au niveau de la serrure, j’attrapais une épingle dans ma poche et fis deux/trois tours avant d’entendre le loquet d’ouverture. J’avais appris des techniques sympa avec des gars quand je me faisais arrêter et celle-ci était l’une de mes favorites. Poussant la porte je laissais tomber mon sac à mes pieds. Me débarrassant de mes chaussures, je jetais un rapide coup d’œil à l’endroit miteux et levais les yeux au ciel… Ça allait être drôle moi je dis. Me laissant tomber sur le canapé, je posais mes pieds sur la table avant de porter une clope à ma bouche. Appréciant la nicotine qui s’infiltrait dans mes poumons, je me sentis un instant plus détendu et plus sereine. J’avais profité d’une absence pour faire le point sur ma vie et franchement je suis vraiment dans la merde. Travaillant comme serveuse je ne gagnais pas non plus des milliers, mais assez pour m’en sortir comme je le pouvais. Malheureusement trop de mauvais souvenir m’avais poussé à quitter mon dernier logement préférant une nouvelle fois changer plutôt que de sentir l’odeur de la trahison caressait chaque nuit mon corps si fragile. Prenant de nouveau une taffe sur ma cigarette, j’entendis la porte s’ouvrir et un sourire en coin se dessina en apercevant celui qui allait partager ma nouvelle vie. Certes je ne savais pas s’il était au courant de mon arrivé et même s’il était vraiment d’accord pour cette collocation, mais franchement j’en avais rien à battre ! Ecrasant ma clope dans le cendrier posé sur la table basse, je ne fis pas le moindre pas vers lui préférant garder mes fesses sur ce canapé assez confortable. « Putain, tu sais que tu devrais changer le verrou de ta porte.. » dis-je comme si on était amis depuis des lustres. « Deux secondes montre en main pour ouvrir la porte. » Oui c’était mon côté assez agréable qui ressortait d’un coup, en même temps pas ma faute si je ne suis pas sociable.

THE FIRST TIME EVER I SEE YOUR FACE

Je m’allonge sur le canapé, posant mon bras sur mes yeux et je me demande encore ce que je fous ici. J’imagine la tête du gars ou de la fille en arrivant… C’est limite jouissif chez moi de faire chier les gens, alors peut importe si cette personne n’est pas vraiment contente, je bougerais pas mon cul. En entendant la porte s’ouvrir, je me relève et pose mon regard sur l’inconnue qui entre… Ok c’est lui mon colocataire ? Ou peut-être c’est tout simplement un voleur/violeur de toute façon on entre dans ce studio comme dans un moulin alors ça m’étonnerais même pas quoi. Il est plutôt mignon, voir même bandant, mais bon il ira crever la bouche ouverte s’il veut toucher à mon corps parce que franchement c’est pas écrit ‘PUTE’ sur mon front. Je fais semblant de me redresser pour paraître le plus possible polie, mais bon je sens que dans deux secondes je suis de nouveau avachie en lui demande de me faire à bouffer. J’ouvre la bouche pour lui dire que sa porte c’était vraiment de la camelote… Je ne me présente pas, je ne dis ni mon prénom, ni mon âge après tout il est pas flic… Fin s’il était flic il me connaitrait vu toutes les fois où je me retrouve en prison moi.. Enfin, bref. .« Tu fous quoi là ? A tes aises, tranquille. T'es en manque d'un plan cul où quoi ? Je présume qu'on s'est déjà exploité l'un l'autre dans le passé, et que tu en redemande. » J’arque un sourcil… Putain ce mec est une grosse blague à lui tout seul quoi… Franchement si j’avais couché avec lui je m’en serais voulu, vu la gueule de connard qu’il a. Et puis il se prend sérieusement pas pour de la merde le gars… Un grognement s’échappe de mes lèvres mécontentes de ses paroles désobligeantes. « Je pense que je me serais crevée les deux yeux si j’avais osé coucher avec toi, tellement tu me donnes la gerbe. » Oui je suis agréable c’est fou, mais bon en même temps j’allais pas être mielleuse avec un type pareil… Il avance vers, titubant légèrement. Putain et en plus c’est un ivrogne… Bordel, mais j’avais fait quoi au bon dieu pour mériter ça quand même… « Sache que je ne repasse jamais deux fois sur une bécasse, une fois suffit largement pour qu'elle finisse souillée. » Je me lève normalement sans relever sa phrase… Putain je sens que j’allais le buter. Je m’approche de lui croisant les bras sur mon torse et après un léger soupire, je lui flanque mon pied dans le tibia violemment. Un sourire en coin se dessine sur mon visage et j’approche son visage du mien. « Sache que tu ne peux même pas imaginer à quel point mon corps a été souillé dans ma vie petit ! » murmurais-je. Fallait qu’il comprenne enfin que bordel j’étais pas une petite fille sans défense et que les mecs comme lui ne me faisais absolument pas peur et ça depuis bien longtemps. Je lâche son visage et me dirige dans la cuisine, ouvrant le frigo je prends une bière. L’ouvrant avec un décapsuleur que j’ai toujours sur mon trousseau de clés de voiture, je portais la bouteille à mes lèvres en buvant quelques gorgées. « Au fait je m’appelle Seven et t’as pas intérêt à oublier mon prénom parce que à partir de maintenant je crois qu’on va habiter ensemble. » Oui il fallait bien lui dire que j’allais devenir son nouveau calvaire et puis rien qu’en voyant sa gueule je suis au ange tellement c’est le pied de le voir si sur le cul et mis chaos par une jeune femme fragile comme moi… JOKE !