Être forte. Toujours un peu plus forte. Malgré les hauts, malgré les bas, malgré les peines, malgré les joies. Ne jamais baisser les bras. Sourire, malgré l’enfer. Triste existence éphémère. Des cris. Des larmes. Des sanglots. Des cœurs en lambeaux. Et une gamine, au milieu. Elle ne comprenait pas. Elle ne savait pas. Mais son monde venait de s’effondrer pour la première fois. Elle se trouvait devant un cercueil. À l’intérieur, sa mère s’y trouvait. Elle semblait dormir paisiblement. Mais, en fait, elle était morte, elle ne pourrait jamais se réveiller. Or, elle croyait à tort que ce n’était qu’un jeu. Qu’en fait, sa mère faisait semblant de dormir, mais qu’elle ne finirait pas ouvrir ses paupières et par la prendre dans ses bras comme autrefois. Elle attendait patiemment un signe de vie de sa mère. Impatiente, elle s’approchait du cercueil avant de passer sa main sur la joue de sa mère, avant de caresser celle-ci, innocemment. Sa peu était froide et pourtant, elle gardait encore espoir.« Maman, viens jouer avec moi. » Elle regardait sa mère, encore et toujours, croyant qu’elle était une joueuse hors pair. Aeysha finit par sentir le sol se dérober de sous ses pieds lorsque son père la prit dans ses bras. Elle se retourna vers ce dernier, contemplant attristée les larmes de son père. « Ne pleures pas. Elle va se réveiller, tu vas voir. » Son père ne parvient guère à contredire l’enfant, à lui avouer la triste réalité. Il n’était, de toute évidence, pas prêt à briser l’existence d’une gamine de quatre ans. Il savait que tôt ou tard, elle se rendrait, malheureusement, à l’évidence.

Trois jours. Ça faisait trois que sa mère avait été mise sous terre, mais elle attendait toujours. Elle ne comprenait pas pourquoi sa mère tardait à revenir, mais elle gardait espoir. Néanmoins, un soir, lorsqu’un orage frappait la ville de New York, l’enfant se réveillait paniquée, réclamant sa mère. Or, seul son père répondait à l’appel. Alors, qu’elle se trouvait dans son lit, elle réclamait sa mère. Seul son père se présenta dans sa chambre. Ce dernier tentait de lui tendre les bras pour la prendre dans ses bras, or, elle refusait. « Je veux maman. Pas papa. Je veux ma maman! » Les larmes perlaient le long des joues de la gamine. En sanglot, elle réclamait encore et toujours sa mère. Son père poussait un soupir exaspéré, avant de se pencher, afin de se mettre à la hauteur de la gamine. « Maman est morte mon cœur. Maman ne reviendra pas. » Incrédule, Aeysha-Laïla regardait son père, sans comprendre réellement ce qu’il disait. La mort était encore une notion qu’elle avait du mal à comprendre. Cette nuit-là, la gamine ne parvient pas à s’endormir, réclamant sa mère. Certes, elle ne comprenait pas qu’elle était morte, mais avec les années, elle finirait par comprendre ce que signifiaient « six pieds sous terre. »