I love when you sing

« Now take me down don't you let those tears cruise to the thirsty ground. Don't you be so scared that you can't make a sound, make a sound for me. »

Depuis une petite heure, je me trouve dans ce parc que j’apprécie autant. J’écoute l’eau qui s’écoule dans la fontaine en souriant doucement. Cet endroit me paraît toujours être idéal, que ce soit de jour ou de nuit, bien que je conserve une énorme préférence pour mes balades nocturnes. Assise sur le banc, je regarde les gens qui passent, les enfants qui jouent et les parents qui courent partout. Je souris en voyant cette scène, me souvenant de ma propre enfance. J’avais aussi cette liberté insouciante où je faisais tout et n’importe quoi. J’avais besoin que tout le monde m’apprécie, mais je n’avais que cinq ans à cette époque. Avec les années, les choses ont évoluées d’une manière bien différente. Maintenant, je me cache un peu du monde en étant à Montsimpa. Mais, bien heureusement, j’aime énormément cette ville dans laquelle je me sens comme chez moi. J’en étais là de mes réflexions lorsqu’une jeune femme m’interpelle et décline son identité. Je me retourne et lui souris tendrement, et la demoiselle prénommée Gaia poursuit donc. Je souris à son compliment sur ma musique, mais avant que je n’ai eu le temps de dire quoique ce soit, elle poursuit. Elle me parle de sa soeur qui selon toute évidence, n’est plus de ce monde. Mais encore une fois, je ne peux dire un seul mot qu’elle en rajoute et essaie de fuir. Un peu surprise, je reste assise durant quelques secondes avant de reprendre le dessus et me lever pour partir à sa rencontre. « Attendez ! Mademoiselle... -je continue d’avancer vers elle et une fois à sa hauteur, je lui saisis doucement le poignet.- Ne partez pas ainsi, vous ne me dérangez absolument pas. » dis-je sur un ton doux alors que ce sourire fend toujours mes lèvres. « Venez, nous allons nous assoir si vous voulez bien. » fis-je en l’entraînant avec moi vers le banc.

I love when you sing

« Now take me down don't you let those tears cruise to the thirsty ground. Don't you be so scared that you can't make a sound, make a sound for me. »

Je ne savais pas ce que je pouvais dire ou faire. Cette situation paraît être tellement étrange. Cette jeune femme qui m’aborde de la sorte, m’informe que je ressemble à sa sœur et qui essaie de prendre la fuite juste après. Généralement, c’est moi qui fuit. Je ne veux pas que les gens me reconnaissent plus que cela, qu’ils me parlent et me disent à quel point ma musique était excellente. Mais surtout, j’évite toutes les questions où ils demandent quand est-ce que je vais retourner en studio. Cette question reste toujours sans réponse puisque je ne le sais pas moi-même. Je ne sais pas si je suis prête pour cela. Prête pour revivre tous ces cauchemars. Je souris à la demoiselle et l’écoute attentivement. Il semblerait que ma ressemblance avec sa sœur soit douloureuse pour elle. J’ignore encore pourquoi et je ne sais pas si je dois en sourire ou être attristée de cette nouvelle. Mais, je n’ai pas le temps de me poser la question plus longtemps, quelques larmes perlent dans ses yeux et cela me rend assez mal à l’aise. J’essaie d’être rassurante, je pose une main réconfortante sur son épaule et souris doucement. Je ne sais quoi faire d’autre. Elle enchaine presque aussi rapidement et je hoche la tête. « Bien sûr, je serai là. » dis-je bien malgré moi en prenant le numéro qu’elle me donne. Je reste sur le banc et la regarde partir, incrédule. Je me demande où cette rencontre me mènera.
Le lendemain, après avoir convenu d’une heure de rendez-vous avec Gaia, je me trouve de nouveau dans ce parc, sur ce même banc. D’ailleurs, c’est mon coin favoris puisqu’il donne directement sur la fontaine et j’aime entendre le bruit de l’eau qui coule doucement. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux et regarde autour de moi, espérant que la jeune femme ne sera pas en retard, ou qu’elle ne se défilera pas.