Aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec un espèce d’avocat bizarre. Le genre de mec costard cravate avec un balai dans le cul, crâne dégarni et lunettes sur le bord du nez comme les vieux. Un de mes frères était décédé il y a peu de temps. J’en avais rien à foutre de sa mort. Il n’avait pas prit une seule de mes nouvelles alors, voilà comment je lui rendais. Visiblement, il voulait me filer des trucs. J’étais sûr qu’il allait me filer des babioles sans intérêt, de la Navy ou un truc comme ça. J’pouvais au moins être rassuré sur le fait de pouvoir vendre ses merdes à bon prix au dépôt. Pas de pitié, je m’en foutais. D’ailleurs, j’avais pas envie de voir sa tronche de vieux coincé. Je décidais de me casser sur la plage, avec ma guitare. Quitte à aller sur la plage pour choper des filles, autant le faire avec grande classe. Faire le loveur ne me gênait absolument. Tant que j’en avais une à la fin, rien à faire du reste. J’arrivais en taxi assez rapidement à la plage qui était assez remplie aujourd’hui. Tant mieux. Inutile de préciser que j’étais déjà torse nu, avec un bermuda qui me descendait des cuisses. Ma guitare était sur mon dos. Je me posais sur le sable, pas loin d’une serviette vide. J’allumais une cigarette, que je gardais à la bouche tout en commençant à gratter sur mes cordes. Tirant sur ma clope, j’entamais une chanson assez rythmée. Tant qu’à faire, autant bien me faire remarquer.

L’avantage de se pointer avec une guitare, c’est que tout le monde te regardait comme si tu sortais de nulle part. Les gonzesses étaient attirées par les musiciens c’était la base. Les musiciens romantiques, les pompiers musclés… Puis il y avait le chômeur drogué. J’étais bien trop concentré sur ma guitare pour remarquer que même des petits vieux s’étaient approchés pour m’écouter. Je ne le remarquais qu’après avoir constaté qu’une jeune femme venait de rejoindre la serviette voisine. Et c’était loin d’être un thon. J’explosais à l’intérieur de moi. Une femme avait enfin mordu à l’hameçon. Je continuais à tirer pressement sur ma cigarette, toujours au bec. Ça me faisait du bien. La jeune femme ne cessait de me dévisager depuis quelques secondes, jusqu’à même interrompre mon jeu. Je l’a regardais, arrêtant de gratter sur mes cordes, puis enlevant la cigarette de ma bouche. Un sourire presque malsain se dessinait sur mon visage. Visiblement, elle me cherchait. Finalement, j’avais bien fait de venir à la plage pour éviter l’autre coincé d’avocat. J’avais touché le gros lot, j’étais content. Il ne me manquait plus qu’à engager la technique Dinette drague. Tout un art. « Absolument pas au contraire… Il fait un peu frais, tu ne trouves pas ? » disais-je, en terminant sur un clin d’œil. Je tirais une dernière fois sur ma clope puis reprenait avec entrain ma chanson.

Le compte est bon. Carton plein. Je ne comptais pas le nombre d’expressions qui se bousculaient dans ma tête pour constater que cette fille, elle était pour moi. Au moins c’était cool, je n’avais pas mis autant de temps à en trouver une. Enfin à la base, je n’étais pas là pour ça puisque j’échappais à ce connard de notaire. Finalement, je préférais largement être à la plage en train d’en serrer quelques-unes plutôt que de voir l’autre gueule de con et son cul pincé dans ses papiers. Et j’avais bien fais de me pointer avec ma guitare. Je faisais que des bons trucs en ce moment, j’étais fier de moi. Finalement, la fille semblait joueuse et peut-être même qu’elle avait compris comment son après-midi allait terminer. Au moins, elle n’y allait pas par quatre chemins. J’aimais ce genre de fille, qui savait ce qu’elle voulait. J’écrasais ma clope contre la roche, puis dévisageait ce corps de sirène étalé devant moi, qui ne demandait qu’à venir se faire peloter. « Peut-être bien oui. Tu risques d’attraper froid avec ce petit bout de tissu. » disais-je, en terminant par un petit sourire taquin. Les femmes entendaient mes appels : mettez des maillots de bain plus petits. Visiblement, la surfeuse l’avait entendu et y répondait avec joie. Elle ne semblait pas vouloir se faire avoir de suite, tant mieux de toute façon j’avais tout l’après-midi pour ça.

Cette petite n’avait pas froid aux yeux. J’aimais ça. Au moins, ça m’évitait de faire tout le travail. Peut-être même qu’elle était dominatrice au lit. Encore mieux, pour un flemmard comme moi. Je la fixais d’un drôle de regard. Je le savais qu’elle avait envie et qu’elle finirait par craquer à un moment ou un autre. Peu de femmes me résistaient. Comment résister à une frimousse comme la mienne ? Même les femmes plus âgées se retournaient pour me mater les fesses. Je n’y pouvais rien, c’était comme ça. J’étais beau, et je m’en servais. Observant la demoiselle mimer une sensation de froid, je me levais de mon rocher ma guitare à la main. Heureusement, ma serviette n’était pas loin d’elle alors… Je me retrouvais rapidement aux côtés de la demoiselle, qui semblait bien plus qu’heureuse de pouvoir m’observer de plus près. Bah oui tant qu’à faire, pour observer une œuvre d’art, autant se rapprocher un maximum. Tourné sur le côté en soutenant ma tête, j’utilisais ma main libre pour remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. « Alors ma jolie, quel est ton nom ? » disais-je, en me mordillant les lèvres. J’étais tombé sur la plus belle sirène de la plage, donc autant en profiter. « Moi, c’est Dean. Et je suis ton homme du jour ! » disais-je, fier de ma personne. Beaucoup de filles trouvaient ça lourd, mais bon si elles voulaient passer par mon lit il fallait aussi faire quelques sacrifices et oublier à quel point je pouvais être imbu de ma personne. Et très vantard. Mais ça ne changeait rien au fait que j’étais beau, et que je baisais comme un dieu. A choisir, je préférais presque me coltiner moi-même plutôt que de passer cette occasion en or.

J’avais peut-être trouvé mon double féminin… Non, impossible. Personne ne pouvait me doubler comme ça, surtout pas une femme. Mais je sentais que je me laissais dominer petit à petit. C’était moi qui devait mener la danse pas elle. Je déraillais un peu en ce moment, on dirait. C’est vrai, maintenant que j’avais son prénom autant avoir aussi son facebook ou même son numéro. On ne sait jamais si c’était un bon coup je pouvais peut-être remettre le couvert sur la table. J’étais tellement poétique. « Et peut-être même ton numéro. » ajoutais-je, avec un sourire taquin. Elle s’était rapprochée dangereusement de moi, me frôlant le bras au passage. Est-ce que j’allais choquer les vieux présents sur la plage ? OUI. Et autant dire que choquer, j’adorais ça. Prenant son visage dans mes mains, je ne perdais pas une minute à déposer mes lèvres sur les siennes. Elle n’attendait que ça de toute façon, donc autant ne pas attendre des lustres puisque je savais ce qu’elle voulait depuis le début. Je trimbalais mes mains un peu partout sur mon corps et plus particulièrement vers son intimité. Je l’embrassais goulument pendant quelques secondes puis me reculais, gardant ce sourire interdit sur mes lèvres. « Simple avant-goût des choses qui t’attendent. » disais-je, en me relevant. Je prenais ma guitare et ma serviette et m’éloignais d’elle petit à petit. J’espérais qu’elle comprenne que je voulais partir dans un endroit plus discret pour faire la chose. Bah oui, j’avais remarqué que même les gosses étaient présents. Il y avait des limites à choquer quand même.