« AMITIÉ DURABLE » L'amour est sublime et misérable, héroïque et stupide. Juste, jamais. Ce n'est pas l'amour qui relève du registre de la justice, c'est l'amitié.

Photo, photo, photo. Je ne vis que pour mon métier. En même temps est-ce que je peux faire autre chose ? J'crois pas non. Mon couple est sur la dernière ligne droite, ma relation avec ma famille est plus que conflictuelle, mes amis ... J'ai pas d'amis, enfin sauf la seule et l'unique. Mais avec notre vie professionnelle, on a pas vraiment le temps de passer de bon moment ensemble. Et pourtant même si je ne le dis pas tout haut, j'ai terriblement besoin de sa présence. De m'appuyer sur elle, juste pour cesser de penser à tout ce qui ne va pas. Comme des siamoises, j'ai l'impression que de chez elle, elle lit dans mes pensées. Mon téléphone sonne pour me montrer un message de sa part. Ça tombe bien en fait, qu'elle m'annonce par sms qu'elle va débarqué. Oui vraiment bien, quand aussi prévisible qu'il est je vois que mon propre époux, celui avec qui je devrais profiter de ce dimanche ensoleillé n'est même pas là. Toujours entrain de vagabonder je suppose. Du moment qu'il ne lui arrive rien, je peux rester sereine. Enfin, sachant que Naïane ne tardera pas, il vaut mieux que je me lève. Sans grand empressement, je prends une douche. Niveau vêtement j'ai pas tellement grand chose à faire vu que l'on va faire un après midi cinéma. Et c'est mieux parce que avec les inondations du moment, c'est très loin d'être pratique pour faire une activité en plein air. Un bref soupire s'échappe de ma bouche. Je place ma serviette à sécher derrière la porte de la salle de bain. Dénudé, je tombe d'accord pour juste enfiler un short et un simple débardeur. Naïane n'arrive toujours pas, alors je m'ennuie. J'aurais pu descendre manger, mais depuis un moment je n'éprouve plus réellement l'envie de manger. Cette attitude déloyal de Floyd aura finalement causé bien du tort. Retournant sous la couette, à l'aide de la télécommande je lance la musique de mon iPod. Complètement absorbé, je n'ai même pas fait attention aux nombreux cris de ma meilleure amie. Par conte, je l'ai bien ressentis entrain de s'affaler sur mon lit avec son grand sourire de fouine. « Comme tu peux le voir, je ne fais pas grand chose. » Sans demander la permission, je fouille dans son sac pour voir ce qu'elle a apporter comme DVD. Un film déjà vu, roulant des yeux, je proteste aussi tôt. « Quand est-ce que tu te lasseras de ce film ? Et si on faisait dans le tragique pour une fois ? » À son regard je comprend qu'elle ne cèdera pas, une main dans mes cheveux j’ajoute. « Bon d'accord, on va le regarder. Mais c'est la dernière fois que tu choisis un film. » Je lui concède un sourire. Vraiment, il n'y avait qu'elle qui en était capable en ce moment. D'un coup de pied, je l'éjecte du lit en rigolant, lui indiquant le lecteur dvd.

« AMITIÉ DURABLE » L'amour est sublime et misérable, héroïque et stupide. Juste, jamais. Ce n'est pas l'amour qui relève du registre de la justice, c'est l'amitié.

Littéralement je ris rien qu'en entendant mon amie grogner tel un phacochère, non c'est vraie sérieusement cette petite avait toujours ses mimiques, ses expressions bien à elle qui faisait que je ne pouvais m'en séparer. La voyant se masser les fesses, je me doute qu'elle a eu mal, en même temps si elle mangeait aussi, elle ne serait pas aussi fine. Quoi que non, elle avait un estomac aussi gros qu'une montgolfière, à longueur de journée elle était capable d'ingurgiter tout ce qu'il y avait de plus gras dans ce monde sans pour autant en ressentir les conséquences sur son corps, ce que beaucoup de jeunes femmes lui jalousent secrètement. Ma belle revint sur lit toute excité à l’idée de voir son film favori. Le laissant commencé, elle ne mit que quelques secondes avant de fouiller dans son sac afin de trouver de quoi se nourrir, ce qui fait que encore une fois je n’ai pas pu m’empêcher de rire et encore plus quand cette guedin se mit en tête de me faire le remix d’une scène du Seigneur des Agneaux. « Le précieux. » Murmure-t-elle en ouvrant ses gros yeux tel des billes. Toujours avec le sourire au lèvre, je l’observe pendant qu’elle se concentre sur son chocolat. A son attitude, je devine qu’elle pense que je l’envie et que je désire partager un carré avec elle. Comme à son habitude, elle ne comptait pas partager et surtout pas avec moi, au contraire, avec elle je pouvais mourir de faim qu’elle prendrait un malin plaisir à me torturer. Mais pour une fois, je n’avais pas envie de m’empiffrer alors je la laissais déguster tranquillement. Le film commence et je me renferme sur moi. Ma tête n’y est pas, le cœur également. A ce moment précis, ce film avait juste l’air d’être insignifiant, stupide, mais je ne veux pas gâcher l’après-midi de ma Naïane, alors je préfère comme si de rien n’était et regarder ce film en silence. Soudain, ma bohémienne me prit dans ses bras, marmonnant qu’elle m’aimait. « Je sais… » J’aurais pu lui dire que je l’aimais également, mais tout à coup ce mot me paraît si dur à prononcer, même à entendre. . « Tu peux m’en parler si tu veux. » Oui, je peux lui en parler, mais que devrais-je lui dire ? « Il n’y a rien à dire tu sais. » Comme à mon habitude, je n’aime pas avoir l’attention sur moi. Toujours à préféré m’occuper des autres, mais impossible de le faire quand il ne s’agit de personne. Pourtant, je sais que Naïane ne demande qu’à me réconforter, mais je sais également qu’elle est l’amie de Floyd et je ne veux rien dire qui pourrait mettre des distances entre eux. Après tout mon devoir de femme est d’également protéger les intérêts de mon mari. Repoussant doucement son étreinte, je pris la télécommande pour en augmenter le volume. Sur le lit je m’allonge, la tête dans mes bras, je fais mine de m’intéresser au film. « On devrait faire les magasins la prochaine fois… » Je lâche dans un énième soupir.