Nique la police !

Phoenyx Einsenhart & Zira Verstraeten

La journée avait déjà mal commencé. Le retard s'accumulait sur sa table, et la jeune femme avait envie de tout foutre par la fenêtre. Seulement, elle n'aurait rien pu récupérer. Il pleuvait des cordes, et c'était bien sa veine... Déjà qu'au petit matin, la tête dans le coaltar, elle avait sifflé une bouteille d'alcool presque entière avant de percuter qu'elle ne buvait pas de l'eau, arriver entière à la fin de la journée serait une aubaine. La journaliste mit son manteau, prit un parapluie et sortit de chez elle, avant de courir jusqu'à sa voiture. La pluie diluvienne retardait Zephyra pour aller au travail. Elle n'y voyait strictement rien, et devait à peine rouler à deux kilomètres par heure. Seulement voilà, elle n'y voyait rien et roulait prudemment, les autres moins. Alors qu'elle passait au feu vert virant sur l'orange, elle se fit emboutir l'arrière par un gars qui avait décidé de faire comme si le rouge était signe qu'il pouvait passer. La voiture de Zira eut beaucoup de mal à s'arrêter, ses roues adhérant trop peu au sol trempe, et vint finir sa course dans un bruit effroyable de taule froissée. Prenant son courage à deux mains, elle sortit de la voiture, parapluie à l'appui, et voulut constater des dégâts. Elle n'était pas la seule. La jeune femme venait de rentrer dans une voiture de police. Les flics étaient déjà descendus, et cherchaient rapidement une explication. Elle eut beau leur dire et leur redire qu'on l'avait emboutie alors qu'elle passait au vert, le feu était déjà repassé au rouge, et les deux hommes en uniformes ne la crurent pas le moins du monde, l'auteur du premier accrochage s'étant enfui. Pour ne rien arranger, son haleine empestait l'alcool. Elle était bonne pour le poste. Réticente, elle dut monter dans la voiture abîmée des policiers et se faire embarquer. Le trajet fut long, très long, la pluie ne s'arrêtait pas. « C'est déloyal ! Vous avez pas de preuves ! » « La facture de réparation de notre voiture suffira amplement. »

Une fois arrivés au poste de police, ils enregistrèrent le nom de Zephyra. La plupart la reconnaissaient, mais tout le monde s'en foutait. La jeune femme pestait encore et encore, elle était en retard, elle devait être à l'antenne dans quelques heures, elle n'était pas là-bas, la catastrophe. Elle ne pouvait pas téléphoner, ça la mettait en rage. Et son attitude manquant cruellement de courtoisie, c'est sans regret et de manière très prévisible qu'on la jeta dans une cellule minuscule, déjà occupée. « Eh, mais vous avez pas le droit de mélanger les hommes et les femmes, j'exige de sortir ! » « T'exiges rien du tout la blonde, tu te tais, on est en service minimum là, on a pas de place, y a trop de gens comme toi, alors tu passes le temps, il va pas te bouffer. Quoique... » Résignée, la jeune femme se tourna vers l'homme qui attendait déjà là, et qui semblait beaucoup plus serein qu'elle. « On vous enferme pour quoi, vous ? »

« Imagine le taser du flic c'est un pikachu. Ca serait cool, t'entendrais le poulet "Pikachu, attaque éclair !" »