L’homme n’est-il pas un bien étrange quidam ? Toujours il réclame la liberté de choisir, mais il en est incapable car sa convoitise est sans limites.
Rafael ou Judas. Le dilemme d’une nuit fraîche couronnée d’une passion aussi furtive que délicieusement prohibée. Ce dilemme embrumait mon esprit, exigeant un choix. Divisé entre cette passion interdite que Rafaëlle m’offrait et cette fidélité noble que m’apportait Judas, j’ai fait un choix, le choix de ne pas choisir.
La passion qui dansait follement sur les lèvres de Rafaëlle m’avait assujettie. Nos corps, nos lèvres entre lesquelles se libère une passion exaltée et paradoxalement chétive. Mon corps se tord sous son touché. L’organe oiseux sous ma poitrine convulse inapte devant cette bestialité de nos entités. Pendant ce moment d’égarement, Judas n’existait plus. Rafaëlle trônait reine des femmes. J’implosais dans mon cœur brûlé et mes axiomes brisés. J’étais attaché à cette ferveur commune.

Cet écart de conduite, Rafaëlle et moi-même le maintenions dans le mutisme le plus protecteur. Cette liaison interdite était une bombe à retardement prête à nous enliser au fond de notre perte. Mais aucun secret ne peut survivre dans cette société, tout fini par être découvert. Encore aujourd’hui j’ignore comment Judas a pu déterrer cette mauvaise vérité. La bombe a éclaté dans nos mains liées brisant toutes amitiés et amour. Tout n’est plus qu’un chemin miné où gisent les cœurs calcinés.

« Retrouvons nous à 23 heures dans le parc » envoyais-je à Rafaëlle. Depuis que Judas avait rompue les fiançailles, je demeurais sans nouvelles de Rafaëlle. Nous évitions tout contact afin d’éviter d’amplifier les soupçons. Mais ce mutisme me tuait, j’avais besoin de savoir. Savoir a quel point notre secret avait été bafoué