Ҩ Elle n'aimait pas être seule parce qu'elle l'avait trop souvent été, elle aimait qu'on la regarde et qu'on la désire, et elle savait user de ses charmes pour que les choses aillent dans son sens. Elle lançait des regards de braise, déshabillait l'homme le plus pudique en un coup d'oeil, elle aimait jouer avec le feu, elle aimait la difficulté, le danger.. car ça lui permettait de se sentir vivante. Ҩ Elle étudiait l'économie parce que le monde l'intéressait et qu'elle manipulait les chiffres à la perfection. Elle aimait le monde et souhaitait en faire partie. Elle calculait avec rapidité et aimait négocier. Elle n'était pas mauvaise joueuse car elle admettait qu'on ne pouvait pas gagner à tous les coups, elle appréciait que les choses ne soient pas toujours simples et elle pinçait souvent les lèvres lorsqu'elle était contrariée, comme pour éviter de de dire de vive voix qu'elle s'était trompée. Ҩ Elle était intelligente, plutôt drôle et ne se prenait pas au sérieux. Elle était le genre de jeune femme dont un homme s'entichait facilement car elle était fraîche, vive, qu'elle avait de l'humour et qu'elle ne s'embêtait pas avec des futilités. Elle n'aimait pas parler de l'avenir et de projets bien qu'elle avait des rêves et des envies qu'elle souhaitait réaliser. Elle aimait tous les types d'homme. Elle avait fréquenté des bruns, des blonds, des diplômés et matures, des étudiants puérils comme elle pouvait parfois l'être, des romantiques, des désinvoltes, des marginaux, des passionnés, des torturés et mystérieux, des drôles, des jaloux, des coquins... Elle les aimait tous à condition qu'ils étaient capables de l'aimer en retour. Et beaucoup l'étaient. Ҩ Elle ne tombait pas facilement amoureuse bien qu'elle s'eprenait assez vite, elle était plus coeur d'artichaut que réelle passionnée. Elle n'aimait pas trop le romantisme, bien qu'elle y était sensible : elle trouvait ça ringard. Elle n'aimait pas qu'on lui offrit des roses car elle préférait les lys. Et elle n'aimait pas qu'on lui donna des surnoms affectueux. Elle grimaçait quand on l'appelait mon ange ou mon amour. Ҩ Elle aimait savoir que l'on pensait à elle et qu'on ne l'oubliait pas. Ҩ Elle aimait le vent et la pluie, elle appréciait même la neige et le froid. Elle aimait s'habiller chaudement pour sortir et se déshabiller vivement pour s'enrouler dans une couverture et boire un chocolat chaud. Elle aimait manger de la pizza, boire de la bière et du vin, elle aimait regarder les matches de rugby, basketball, tennis et foot car on lui avait apprit les règles et qu'elle était fière de pouvoir suivre tout en comprenant. Elle n'était pas comme les autres et ne s'attardait pas sur le physique des joueurs. On ne l'entendait jamais dire " Il est beau le 21 ! ", elle préférait s'acharner sur l'arbitre si l'équipe qu'elle supportait était entrain de perdre. Ҩ Elle était brune avec de grands yeux de biche. Elle ne dépassait pas le mètre soixante mais elle avait de belles jambes. Elle était plutôt satisfaite de la façon dont la nature l'avait faite et ne se plaignait jamais. Elle ne faisait pas de régime, elle allait rarement chez le coiffeur car elle aimait que ses cheveux soient longs, elle se maquillait peu (se contentant de surligner son regard), elle mangeait à sa faim, souriait et riait beaucoup car il en fallait peu pour la rendre heureuse et elle aimait faire les magasins pour essayer des vêtements qu'elle achetait rarement. Ҩ Elle était gourmande et aimait dépenser son argent pour se faire plaisir en s'achetant des pâtisseries ou en se payant un bon restaurant. Elle aimait faire la fête et il lui arrivait d'en abuser un peu, lorsqu'elle ne voyait pas les choses venir. Ҩ Elle était du genre à ne jamais répondre au téléphone ou aux messages qu'on lui laissait car elle n'avait jamais son portable sur elle ou bien il se trouvait dans le fond de son sac et le fait que cela puisse agacer quelqu'un (vous, par exemple) ne l'atteignait pas. Ҩ Elle était assez orgueilleuse mais ce vilain défaut ne se voyait que lorsqu'elle était confrontée à des reproches ou des critiques. Elle s'énervait rapidement lorsqu'on lui faisait la morale ou qu'on lui disait comment elle devait agir, elle s'énervait lorsqu'elle avait l'impression que les choses la dépassaient et qu'elle perdait le contrôle. Elle ne pleurait jamais devant personne et personne ne l'avait jamais vu pleurer. Sauf sa soeur.
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Chère Ronnie,
J'espère que quand tu liras cette lettre, tu seras assez grande et mature pour comprendre, les choses n'ont jamais été simple entre ton père et moi, et j'ai du m'en aller car la pression était elle que l'amour que je portais pour lui était insuffisant. J'espère aussi qu'il s'est amélioré et que mon départ a été une bonne chose pour lui, que ça la fait réfléchir et j'espère qu'il prend bien soin de toi et de ta soeur. J'espère qu'il est gentil avec vous, qu'il a trouvé un meilleur travail et qu'il vous offre ce dont vous avez besoin. Je suis désolée pour ces années d'absence, tu es sûrement une jeune femme magnifique à l'heure qu'il est. Jamais je n'oublierais ton visage, tes grands yeux que tu tiens de ta grand-mère, toujours pleins de questions et d'intensité et j'espère que tu n'as besoin de rien et que la vie t'a offert ce que tu mérites. Sache que si je suis partie, c'est car j'y ai été forcée, et la seule chose que je regrette c'est de ne vous avoir pas emmené avec moi. (...) Extrait d'une lettre de Serena Goodchild à sa fille, Ronnie Wakefield. Année 1997, six mois après son départ.

C'est à l'âge de 7 ans que Ronnie a vu sa mère partir, sa petite soeur n'était âgée que de quelques années et son père travaillait comme ouvrier disait-il. Il avait toujours eu un mauvais caractère, il était arrogant, prétentieux, il pensait avoir toujours raison, n'aimait pas qu'on le contredise, n'aimait pas qu'on vienne lui poser des questions, n'aimait pas ceci, n'aimait pas cela... Ronnie avait même tendance à croire qu'il n'aimait rien et que s'il n'aimait rien, et qu'il ne l'aimait pas elle... puisque personne n'avait le privilège d'être aimé par lui, elle s'en remettrait.
Mais il trouva une femme qu'il aima et chérit plus que ses propres filles à peine un an après le départ de Serena.

Serena avait écrit cette lettre avec difficulté, en larme, s'en voulant, elle l'avait remise en main propre à sa petite fille et lui avait dit de ne l'ouvrir que plus tard, dans au moins trois ans, pas avant. Le jour de ses dix ans, Ronnie avait ouvert la lettre.

La fille aînée de la famille décomposée puis recomposée Wakefield prenait soin de sa soeur, et pour cause, elle était tout ce qu'elle avait, sa seule source de bonheur et d'affection, la seule personne sur qui elle pouvait réellement compter, à qui elle pouvait tout dire et tout confier sans être jamais jugé.
A défaut de ne recevoir que très peu d'amour à la maison, Ronnie s'arrangeait pour se faire aimer des autres et des hommes en particulier puisqu'elle avait manqué de l'affection d'un père. Elle se laissait rapidement aller avec les jeunes hommes qui lui plaisaient, elle s'amusait à les rendre fou d'elle, au moins aussi fou d'elle qu'elle pouvait le devenir d'eux et elle ne s'en lassait pas. L'amour était un sentiment qu'elle appréciait, bien qu'il arrivait qu'elle en souffrit, elle n'en avait jamais assez.
Elle ne s'était jamais réellement concentrée sur les cours, elle travaillait le minimum syndical car elle n'aimait pas poser ses fesses dans une salle de classe et ne rien faire pendant des heures, cela dit, elle n'était pas stupide et savait que si elle désirait réussir et pouvoir vivre de la façon dont elle l'entendait sans dépendre de personne, il allait lui falloir un très bon travail. Elle s'investit donc dans la matière où elle était la meilleure : les maths, et elle excella. C'est ainsi qu'elle se dirigea vers des études d'économie, souhaitant plus tard travailler dans les banques ou les bourses.

Vous avez deux possibilités. La première, écrire l'histoire basique de votre personnage, en passant par un style rp, des anecdote, le style épistolaire, journal intime...