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J'avais beau tenter de ne plus y penser, je n'y parvenais aucunement. Cette douleur ancrée au niveau de mon coeur refusait de disparaître, la plaie s'ouvrait davantage au fur et à mesure que son absence se faisait sentir. Je me sentais poignardé, j'avais tout simplement mal. Le pire dans cette situation de détresse, c'est que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même, j'étais le seul coupable, celui qui avait enclenché cette souffrante rupture. Depuis deux semaines, nous n'étions plus en couple et depuis deux semaines, il me montrait catégoriquement que je devais arrêter de l'harceler. Seulement, quelque chose chez moi faisait que je ne pouvais rester dans mon appartement, le sourire aux lèvres, sans avoir au moins essayé d'arranger notre relation. J'étais incapable d'avoir les bras croisés alors que j'étais en train de perdre l'être à qui je tenais le plus au monde en ce moment. Pourtant, j'avais opté pour plusieurs méthodes mais aucune ne semblait fonctionner. Je pouvais l'appeler en faisant vibrer son portable toute une journée, lui envoyer une centaine de messages, toquer trente fois de suite à sa porte ; il montrait clairement qu'il ne souhaitait plus que m'oublier, que je le laisse tranquille. Néanmoins, c'était impossible, inenvisageable, je me l'interdisais tout bonnement. Déjà qu'en si peu de temps, je me retrouvais totalement perdu, ne sachant plus quoi faire, ni où aller, ni quoi dire, alors si je devais le perdre à tout jamais, je ne sais comment je pourrai bien réagir à cela, je ne préfère pas y réfléchir. Encore une fois, je tentais tant bien que mal de le joindre, d'avoir l'opportunité de communiquer ne serait-ce qu'un instant avec lui. Je savais que le lundi après-midi, il restait dans son habitation, raison pour laquelle je m'assis devant sa porte, sachant très bien qu'il n'allait pas m'ouvrir. Ou peut-être qu'il ferait un bon geste pour sa journée. J'avais pris l'initiative de rester à cet endroit jusqu'à ce qu'il m'ouvre et j'allais lui faire comprendre. « Okay, ça va peut-être te sembler puéril et gamin, mais tant que je ne t'aurais pas vu rien qu'un instant Dakota... Je resterai là. Je ne mangerai pas, je boirai pas, je vais mourir devant ta porte s'il le faut. Je m'en fiche tu sais, tout ce que je veux pour le moment, c'est m'expliquer avec toi okay ? Au pire, si dans trois heures je vois que tu ne souhaites toujours pas causer, je tâcherai de te démontrer que je t'aime réellement, Dakota. Mais j'aimerai pouvoir le faire en te regardant. Ouvre moi, je t'en supplie... Le pire, c'est que je sais que tu es derrière, à m'écouter. Peut-être que tu te dis "quel con, mais quand est-ce qu'il va se casser ?" Oui, peut-être bien. Ben je te répondrai que je ne partirai jamais d'ici. » Oui, j'étais bien parti pour parler encore une fois tout seul, mais j'en avais pris l'habitude et puis, je n'avais plus que ça à faire dorénavant : me faire souffrir avec mes pensées. Quand je vous disais que j'étais perdu, je l'étais véritablement.

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Journée banale ou pas. Pour l'instant, elle n'avait vraiment rien d'exceptionnelle, elle ressemblait à toutes les autres... Comme la plupart des lundis, Dakota avait occupé sa matinée à réaliser des clichés, c'était sans-doute une des choses qu'il préférait faire. Prendre des photos était synonyme pour lui de liberté, il avait la possibilité de prendre tout et n'importe quoi sans aucune restriction... Bien que sa spécialité soit la mode. Généralement, son programme du lundi après-midi était toujours le même, il avait pris l'habitude de rester chez lui... Allez savoir pourquoi. D'une manière comme une autre il n'avait pas envie de sortir aujourd'hui, le temps était maussade, il faisait froid et quelques gouttelettes d'eau tombés sur la ville de Montsimpa. Ce décor ne donnait pas vraiment envie d'aller sa balader, au contraire il incitait davantage la population à rester bien au chaud dans leur petite demeure devant un bon film et un feu de cheminée... Seulement, quelqu'un avait décidé que l'après-midi du garçon ne se déroulerait pas ainsi. Enfin, Dakota aurait très bien pu monter le son de la télévision à la puissance maximale ou bien mettre la musique à fond pour l'ignorer et ainsi être tranquille mais non, il n'avait rien fait de tout ça... Pourtant, ça aurait peut-être été la meilleure des choses à faire... Ce garçon n'était autre que Curtis... Ce prénom il tentait de l'oublier tant bien que mal mais, cela semblait être impossible, effectivement, dès que le blondinet commençait à penser à autre chose, ce dernier trouvait toujours le moyen pour qu'il le garde dans ses pensées... Et pour ça tous les moyens étaient bons, à vrai dire depuis deux semaines environ le jeune homme n'arrêtait pas de l'harceler sans rien avoir en retour... Et oui, il ne vaut mieux pas faire une crasse à Dakota, c'est moi qui vous le dit. Plus rancunier que lui, je ne sais pas si ça existe, je ne me suis jamais posé la question à vrai dire... Pourquoi être rancunier me direz-vous ? Et bien pour faire simple, en résumé, il y avait quelques semaines encore les deux garçons était en couple, enfin surtout dans l'ombre, sauf que leur petite idylle n'a pas duré très longtemps. On dit souvent que la vérité finit toujours par se savoir et bien c'est vrai. Par pur hasard, Dako avait surpris une conversation téléphonique de son petit-ami dans laquelle il avait compris que leur relation était construite sur un simple défi. Depuis ce jour où il s'était senti trahi, il refuse catégoriquement de lui adresser la parole, ce qu'il voudrait c'est ne plus jamais entendre parler de lui... Dakota n'arrive pas vraiment à comprendre cet acharnement qu'à Curt à vouloir à tout pris lui parler, c'est vrai en jouant avec ses sentiments, au fond de lui il devait se douter que leur histoire se terminerait ainsi... Une fois de plus, Curtis était venu faire un monologue face à la porte d'entrée... Allait-il le laisser encore comme ça, sans rien faire ? Ou bien pour changer, allait-il lui ouvrir juste pour avoir un face à face avec lui ? Pour l'instant, il ne savait pas ce qu'il allait faire. Il s'était simplement contenté d'aller jusqu'à la porte et de se coller contre celle-ci...

Dakota ne daignait m'ouvrir la porte, je restai alors devant sa maison, affrontant par ailleurs le froid et la pluie effroyables. Un orage se formait dans le ciel et en vue de la tempête qui s'annonçait, j'allais être rapidement trempé. Peu m'importait, je pouvais être gelé, crever sous un soleil, être terrifié par les éclairs apparents, ou encore être mouillé jusqu'aux os ; même si les heures paraissaient interminables sous une température trop chaude ou au contraire, glaciale, je resterai au même endroit jusqu'à temps qu'il m'ouvre. J'étais de nature patient, mais surtout incroyablement obstiné, tenace et persévérant, que pour rien au monde je ne lâcherai. Je souhaitais m'expliquer, lui présenter mes raisons d'un tel mensonge, mais aussi pouvoir le voir. C'était fou comme je m'étais fait prendre par mon propre jeu, aussi que j'ai pu m'attacher autant à cet homme. Chez moi, quand j'arrêtais ne serait-ce qu'une seconde de l'harceler, mon cœur se serrait en pensant que je ratais de nombreux moments heureux en sa compagnie. Cela ne faisait que pourtant deux semaines qu'il ne m'avait pas adressé une infime parole, malgré tous les efforts fournis pour. Deux semaines longues et éprouvantes, surtout dures car son absence s'était fait ressentir, c'était torturant. Rien que son visage me manquait, juste le simple fait de le regarder m'apaisait, faisait le plus grand bien, alors ne plus l'avoir auprès de moi, ça m'avait totalement déboussolé. J'étais comme perdu sans lui. Le pire dans tout ça, c'est que je n'avais pas encore eu l'occasion de me faire pardonner, et je n'attendais plus que cela. Ce qui faisait le plus mal, c'était le fait qu'il ne veuille plus me parler du tout, ce que je comprenais tout bonnement. Néanmoins, j'étais triste. Triste d'être là comme un débile amoureux, trop en manque de lui, sans pouvoir y faire quelque chose. Si ça se trouve, je parlais définitivement seul, et chaque fois que j'étais venu à sa porte, il n'était peut-être pas présent dans son habitation ; ce qui signifiait qu'il n'avait jamais entendu mes excuses. Peut-être, mais je connaissais tout de même Dakota pour dire qu'il ne serait jamais sorti avec un temps pareil, et ça me rassurait. Il était là, derrière la porte et je le savais. Je m'en fichais s'il ne répondrait pas durant les prochaines heures, il allait devoir un jour ou l'autre ouvrir sa porte pour y sortir. Et il fallait bien se douter que j'allais le suivre s'il fallait, mais que je n'abandonnerai en aucun cas. Pendant mon silence qui dura moins d'une minute, le vent s'occupa de le couper. Puis, je pris la relève, en poursuivant avec un ton triste. « As-tu pris conscience que je t'aimais, Dakota ? J'ai compris pourquoi tu ne m'adressais plus la parole... Et je peux m'expliquer là-dessus si tu y tiens. J'aimerai juste que tu me parles, rien qu'un mot, s'il te plaît. J'aimerai que tu sortes tout ce que tu peux penser de moi, Dako. Tout. N'émets rien, gueule moi dessus, jure, insulte, crie, fais ce que bon te semble, mais parle moi. On peut arranger ça... je le sais, je le veux au plus profond de moi. Je... Dako... s'il te plaît, ouvre moi. J'ai autant mal que toi, et si ça continue, je crois que je vais réellement me mettre à pleurer. J'ai pas envie de ça, parce que je sais que ça peut s'arranger. Alors, je te propose de te lever, d'insérer les clés au niveau de la poignée et de tourner. Pitié. » J'étais toujours adossé contre sa porte et j'attendais, j'espérais vraiment qu'il allait faire ce que je lui demandais le plus gentiment possible.

Il n’y avait aucun bruit dans la maison, un livreur de journaux ou même une personne qui ne connaissait pas Dakota aurait certainement pu penser qu’elle était vide. Seulement, Curtis n’était pas un inconnu, avec le temps, il avait certainement commencé à connaitre les petites habitudes du garçon. Après tout, on a chacun ses petites manières et que peut-on y faire ? Elles font parties de nous… A force, le blondinet ne comptait même plus le nombre de messages qu’il avait pu recevoir, le nombre d’appels qu’il avait pu refuser et le nombre de fois qu’il l’avait ignoré lorsqu’il venait frapper à sa porte… Au fond de lui, Dakota ne savait même pas si cet harcèlement continuel lui plaisait ou non. C’est vrai d’un côté ça l’énervait parce qu’il souhaitait l’oublier, il voulait passer à autre chose mais c’était impossible. Il l’aimait toujours et à chaque fois qu’il commençait à oublier cette souffrance, il suffisait d’un petit signe, de pas grand-chose pour que tout lui revienne de nouveau en pleine face. Puis d’un autre côté, c’était assez plaisant de voir que malgré ce pari il pensait encore un petit peu à lui bien qu’il doutait de sa sincérité… C’est vrai, comment croire de nouveau une personne qui vous a trahi, qui vous a brisé le cœur en mille morceaux, comment lui refaire confiance ? Dakota se trouvait à présent coller contre sa porte, il l’écoutait sans vraiment savoir quoi faire. Aujourd’hui, Curtis avait l’air encore plus obstiné que les autres jours. Est-ce que Dakota allait enfin se décider à lui parler ? Peut-être… Deux solutions s’offraient à lui, le laisser là, seul, à faire son monologue ou alors lui ouvrir et s’expliquer avec lui. Le supporter toute une après-midi et peut-être plus comme ça, ça risquait d’être énervant. Il s’en fichait pas mal du temps qu’il faisait dehors, il pouvait bien pleuvoir, neiger, ça ne changerait rien à la situation. Et puis ça devait certainement être moins pire qu’apprendre du jour au lendemain que son petit-ami jouait avec lui… Il en avait assez de l’entendre, il savait ce qu’il avait à faire s’il voulait se débarrasser de lui… Le jeune respira un bon coup avant de tourner la clé dans la serrure, il resta plusieurs minutes comme ça à se demander si c’était vraiment une bonne idée. Mas il était trop tard pour reculer. Il ouvrit la porte, il était là face à lui, ça faisait deux longues semaines qu’il ne l’avait pas vu, qu’il ne l’avait pas touché, embrassé, évidemment qu’il lui manquait malgré le fait qu’il l’avait fait souffrir. Enfin, ce n’était pas le moment de s’attendrir. Il allait enfin lui parler ! C'est ce qu'il attendait, non ? « PUTAIN tu m’emmerdes Curtis. Tu vas continuer de me harceler comme ça combien de temps ? Ca aussi ça fait parti du pari ? C’est vraiment d’un pathétique, t’es en train de te ridiculiser toi-même là ! Après ça tu veux me faire croire que tu m’aimes ? Arrêtes un peu de me prendre pour un con et fiche moi la paix une bonne fois pour toute. Jouer avec les sentiments des autres, t’as pas trouvé mieux à faire ? Je te conseil de rentrer chez toi et de m’oublier une bonne fois pour toute maintenant. » Il le regardait, il ne bougeait pas, il attendait une réaction de sa part quelque chose…

Adossé contre le mur, je regardai mes chaussures, me disant qu'il fallait bien s'occuper d'une façon comme d'une autre, afin de passer les nombreuses heures encore à passer devant cette maison. Lorsque j'entendis un bruit au niveau de la serrure, je me levai aussi vite que la lumière, attendant impatiemment que Dakota ouvre cette maudite porte qui nous séparait. Il y a quelque temps, lors de l'ouverture, je me dépêchais de la pousser très rapidement dans le but de rejoindre les lèvres du blondinet d'une vitesse incroyable. Néanmoins, je ne pouvais dorénavant entreprendre ce genre de gestes et je devais, pour une fois, changer mon habitude, en la transformant en une nullité déconcertante. J'entrai avant qu'il ne referme la porte derrière moi et je ne fis que l'observer, me tenant ainsi le dos contre le mur. Je le regardai, le détaillai ; je souris en voyant mon ancien petit-ami. Il était tellement... mignon. Il allait peut-être croire que je me fichais de lui avec un sourire hyprocrite, mais c'était loin d'être le cas, je le faisais, parce que le voir, me rendait totalement heureux, peu importe s'il me gueulait dessus, était méchant ou m'envoyer paître. Il restait ce qu'il était en dehors de cette histoire et j'aimais ce qu'il représentait. Ce jeune garçon profitant de la vie, ce type tellement beau qu'il pourrait en faire craquer plus d'une. Quant à lui, dans ce que j'avais pris la peine d'écouter, ne me faisait que des reproches, en effet. Je m'y étais attendu et déjà préparé, alors il ne m'acheva en aucun cas, je m'étais assez répété ce qu'il pourrait me dire, que je m'étais simplement égaré dans mes pensées en le fixant, au lieu d'être attentif. Du coup, contre toutes attentes, je ne répondis pas réellement aux nombreuses questions posées, mais plutôt je lui fis part de mes impressions sur nos retrouvailles... et sur sa beauté. Voyons donc, il ne pouvait y échapper. « T'es beau Dakota, c'est incroyable comme tu es sublime. » dis-je tout en l'admirant, plantant mes yeux dans les siens, puis en dérivant mon regard sur ses cheveux, ses mains, son visage, tout en passant jusqu'à ses vêtements. Je remontai jusqu'à ses yeux, lui disant aussi le plus sincèrement possible : « Et je suis vraiment désolé, Dako. Si j'ai un moyen de me racheter, dis moi lequel. » Rien de plus. Car je ne pouvais rien dire de plus. Oh que si, mais je réservais sans doute ça pour après.

En ouvrant la porte de sa maison, le but de Dakota n'était pas vraiment de le laisser entrer mais, plutôt de lui balancer tout ce qu'il pensait à la figure sans mâcher ses mots et ainsi s'en débarrasser. Enfin, rien ne c'était passé comme il l'avait prévu et à vrai dire c'était sans grande surprises, il commençait à avoir l'habitude avec Curtis. Bref, il ne lui avait pas laissé le choix et Dakota ne se voyait pas vraiment le mettre dehors maintenant où tout du moins pas pour l'instant... Les deux hommes se trouvaient à présent face à face, un instant de silence c'était installé, Curtis ne répondait pas aux remarques que lui avait fait son ex petit-ami. Tout ce qu'il avait trouvé à faire c'était sourire. Ce geste était certainement inapproprié face à la situation, le voir ainsi énervait encore un peu plus le blondinet. Celui-ci souffrait encore à cause des propos qu'il avait surpris quelques semaines auparavant. Oui il l'aimait toujours, le voir lui faisait le plus grand bien même s'il ne voulait plus lui parler, cela prouvait au moins qu'il avait un coeur comme tout être humain... « Tu te fous de ma gueule là, c'est ça ? Une fois ça t'as pas suffi, il faut que tu recommences ? Mais bon sang, tu veux quoi à la fin ? » Le jeune Winstead dévisageait l'homme qui se trouvait face à lui. Tout ça était très étrange, effectivement tout avait changé entre eux, ça devait certainement être la première fois que Dakota était aussi froid avec lui mais, après tout, comment faire autrement après ce qu'il s'était passé... « T'es désolé ? T'as pas trouvé mieux à dire ? » Rester à ses côtés, lui montrait que cet être lui manquait même s'il n'avait jamais montré au grand jour son côté bisexuel et d'un autre côté ça l'énervait, il voulait l'oublier, il ne voulait plus l'aimer, seulement, même avec la meilleure volonté du monde il n'y arrivait pas. « Tu ferais mieux de partir Curtis, oublie-moi, arrête de m'envoyer des messages, je suis certain que tu trouvas une autre personne à manipuler comme tu sais si bien le faire. » Une célèbre citation dit ne fait pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse, Dakota avait peut-être un caractère particulier, un esprit de fêtard, effectivement il était loin d'être un petit Saint mais, jouer avec les sentiments des autres c'est bien une chose qu'il n'avait jamais fait ! Tout en disant ses paroles, le garçon parti en direction du salon, laissant Curtis seul...

J'étais étrange, ça, c'était évident et tout le monde le savait, j'étais un peu imprévisible à certains moments. En souriant, je m'enfonçai d'autant plus dans cette affreuse situation, présentée comme un gouffre duquel je ne pourrais jamais plus sortir. Je remarquais rapidement que Dakota était toujours autant persuadé que j'avais joué avec ses sentiments jusqu'à la fin, alors que c'était il y a très longtemps. J'avais fait le salaud, chose que je regrette dorénavant, et je le payais un an après. D'un côté, je l'avais bien mérité. Même si j'essayais en vain de lui prouver que je ressentais moi aussi de réels sentiments, Dakota ne changeait pas de point de vue à mon égard apparemment. Il me lança une nouvelle fois des propos à mon encontre qui me vexais, néanmoins je ne pouvais me permettre de réagir d'une telle façon, c'était normal qu'il soit furieux. Je le comprenais, mais je priais intérieurement pour que les choses se passent par la suite différemment, que nous arrivions à trouver un entente. Je n'appréciais vraiment pas ce froid qui s'était installé entre nous, cette distance alors que nous nous tenions dans la même pièce. Enfin, pas pour longtemps, puisqu'il quitta le couloir afin de gagner le salon et dans le but de ne plus voir ma tronche de traître, je suppose. Vu ce qu'il pensait et lisait en moi, je ne pouvais m'enfuir, je ne pouvais m'en arrêter là avec cette discussion, je devais une bonne fois pour toute clairement m'expliquer, faire quelque chose pour que tout s'arrange. Je ne pouvais pas partir. Ce n'était même pas afin d'avoir la conscience tranquille par la suite, oh non, je désirais sincèrement qu'il revienne vers moi... mais était-ce réellement possible ? Je suis normalement assez sûr de moi, confiant. Néanmoins, dans ce type de cas, devant Dakota, je perdais tous mes moyens. Bordel, rien qu'avec le tremblement de mes mains et la décomposition de mon visage, il aurait du déjà comprendre que j'étais sincère, que je me fichais pas de lui. Je n'oserais pas. Du moins, je n'oserais plus, serait plus approprié. Ça serait mentir, en effet, de dire que je n'avais jamais essayé de jouer avec lui. C'était mon but au début de notre relation, mais quoi ? Le premier mois seulement. Cela a duré un peu plus d'un an. 11 mois parfaits, je pensais tellement que ça allait continuer, que mon secret allait disparaître. Pénétrant alors dans la même pièce que lui, je m'exprimais d'une voix tremblante, pas assurée, limite ça se sentait que j'allais bientôt pleurer. « Dakota... Tu te trompes tellement sur mon compte, vraiment. Si j'ai souri... c'est parce que tu te rends compte que ça fait plus de deux semaines que je tente de te parler, mais que tu refuses. Deux semaines que je ne t'ai pas vu ! Deux semaines... je te jure, c'était vraiment horrible sans toi... je me sentais tellement... j'sais pas, vide. Alors voir ton... si beau visage, je te jure que ça m'a comblé de bonheur. Je crois que pour que je sois vraiment épanoui dans ma vie, ce qu'il me faut... c'est tellement débile de dire ça, enfin tu vas trouver ça débile, mais c'est toi, bordel, toi ! Je ne sais comment te démontrer ce que je ressens rien qu'en te voyant. Mais à ton avis, si je me fichais réellement de toi, tu crois que je serais là, aujourd'hui ? Le jeu serait terminé depuis bien longtemps. Je n'aurais pas cherché une seule minute à te joindre. Alors comprends-tu, que... je t'aime, Dakota ? Réfléchis, s'il te plaît, je ne sais pas ce qui te fait penser que je me fous de toi, même à cet instant, mais vraiment, c'est loin d'être le cas. » Il me déclara aussi que je ferais mieux de partir, que j'aille manipuler quelqu'un d'autre. Oh ! Je me devais de commenter une telle phrase. « Tu sais, je crois que je vais pas partir. Que ce soit pour manipuler selon toi ou pour autre chose, j'ai pas envie d'aller voir quelqu'un d'autre, là. Alors, je vais rester là. » J'évitais de sourire, j'avais trop peur qu'il le prenne une nouvelle fois vraiment mal et puis ça serait vraiment abusé de ma part.

La vérité finit toujours par se savoir. Alors, pourquoi lui avait-il tout caché du début à la fin ? Ok les premiers mois quand ça faisait partie du fameux défi c'était compréhensible et encore, mais après... Selon Dakota qui est loin d'être un expert dans les relations sérieuses, partager sa vie avec quelqu'un c'est tout d'abord synonyme de confiance... Bien que Curtis ne sache pas ne serait-ce que la moitié de la vie du blondinet il n'aurait jamais dû lui cacher une telle chose. Ok, rien ne dit que le jeune homme ne l'aurait pas pris de la même façon c'est-à-dire mal, voir très mal mais, il me semble que c'est toujours mieux que d'apprendre ce genre de choses par ses propres moyens. Arriverait-il à le pardonner un jour ? Même lui ne pouvait pas répondre à cette question, il n'en savait rien. Pour l'instant, il lui en voulait... Avant lui, Dakota ne c'était pas vraiment imaginé être attiré par un garçon et encore moins avoir de réels sentiments pour l'un d'eux. Alors, à présent, à cause de tout ça, plusieurs sensations l'envahissait, il était énervé, il se sentait trahi, honteux même, mais c'est vrai, en rien il ne regrettait tout ce qu'il s'était passé entre eux... Oui il avait préféré choisir la solution de facilité. Lui demander de partir pour éviter une autre confrontation, pour éviter d'entendre d'autres mots qui seraient susceptible de le faire changer d'avis c'était tellement plus simple. Un an dans une vie, ce n'est pas rien, pendant cette période Dakota ne c'était pas vraiment confié à Curtis sur son passé mais, les deux garçons avaient largement eu le temps d'apprendre à quoi ressemblait le caractère de l'autre, comment réagir dans telle ou telle situation et j'en passe... Alors oui, le jeune Winstead se doutait bien que Curtis n'allait pas l'écouter, qu'il n'était pas près de lâcher l'affaire surtout que ça faisait environ deux semaines que Dakota n'avait pas accepté d'échanger une quelconque parole avec lui. C'était peut-être un début, un pas de fait vers la réconciliation ou bien tout le contraire. Difficile à dire. Lorsque que Curtis arriva à son tour dans le salon, le blondinet lui tournait le dos, il n'avait pas envie de croiser son regard, ses yeux qui le faisait craquer à chaque fois et qui lui rappelait tant de souvenirs... Il l'écouta parler avant de répondre à son tour. « Et toi tu te rends compte que ça fait deux semaines que j'essaie de t'oublier mais j'arrive pas, j'arrête pas de penser à toi, je t'aime alors que je ne devrais plus ! » Ah ce moment-là il se tourna afin de pouvoir le voir, pour pouvoir être face à lui... Il répliqua quelques secondes plus tard. « Sauf qu'au départ, quand tu jouais avec moi, je ne me suis aperçu de rien, je me suis fait avoir comme un débutant, l'amour que je te portais m'a trop aveuglé ! Alors, aujourd'hui je n'arrive plus à savoir si ce que tu dis est vrai ou faux, si tu joues encore ou pas... » Il avait joué avec lui et parfois le jeu pouvait s'avérer être très dangereux, il pouvait avoir des répercutions que personne ne désirerait mais, autant assumer ses actes, c'est peut-être ce qu'il devrait faire maintenant et partir. « Ca ça ne m'aurait pas étonné... Tu comptes rester combien de temps ici ? Juste pour savoir parce que je n'ai pas envie de te mettre à la porte de force... » Le garçon venait clairement de lui dire qu'il n'avait pas l'intention de partir.

Je fus choqué, mes yeux s'étaient sans aucune doute agrandis d'une vitesse éclaire. Non seulement il venait de se tourner afin d'affronter mon regard, mais surtout, il m'annonça qu'il m'aimait. Comme ça. Sans que je m'y attende. Il n'arrivait pas à m'oublier, même après de nombreuses tentatives, il faut dire qu'avec moi dans les parages, c'était assez dur, je lui rendais la tâche bien trop difficile. Il pensait à moi. C'est ce qu'il était en train de déclarer et c'était tellement brusque, que j'étais obligatoirement surpris. Seulement, je m'en fichais que ce soit imprévisible, car cela me plaisait. J'aimais le fait qu'il m'aimait toujours, d'autant plus qu'il ait pu penser à moi. De plus, je savais qu'il ne mentait pas, qu'il ne tentait même pas de se venger en jouant avec mes sentiments, j'avais conscience que c'était réel, vrai, qu'il était sincère et honnête, comme il l'avait de toute manière toujours été. Pourtant, ses phrases que je venais d'apprécier, furent très rapidement interrompues par les raisons de ce qui bloquait Dakota à être de nouveau en couple. Dorénavant, il ne me faisait plus confiance. Je l'avais trahi, alors qu'est-ce qui prouvait que cela n'allait pas se reproduire ? Est-ce que je jouais ? Non, bien sûr. Cependant, peu importe les paroles que je pourrais prononcer, les excuses, les demandes d'un simple pardon, les raisons, peu importe tout ça, rien ne comptait. Il douterait toujours autant de ma confiance et sincérité. Je saisissais, j'aurais peut-être réagi de la même façon, en effet. Cette peur d'être une nouvelle fois trahi, déçu, le terrifiait. Dans ce type de situation, il n'y a plus que le temps qui puisse être la solution d'une réparation certaine de notre couple, je suppose. J'espérais tout du moins. Je souhaitais lui certifier que je ne jouais plus et depuis très longtemps, mais je ne possédais pas la clé miracle qui me permettrait de lui retirer ses fausses idées de la crâne, alors je m'y pris d'une façon étrange, peu efficace. Je m'approchai doucement de lui, puisque quelques mètres nous séparaient tout de même. J'attrapai ses doigts que j'entremêlai avec les miens. Faisant pression sur celle-ci, j'entraînai mon amour avec moi, se laissant heureusement pour moi, guider. J'avançai, il reculait. J'arrêtai ma marche lorsqu'il atteint le mur, et ne quittant pas ses mains, je le fixai tendrement dans les yeux. J'hésitais encore une fois à sourire. Une minute après l'avoir regardé attentivement, je fus suspendu à ses lèvres, déposant les miennes sur les siennes délicatement, doucement, rapidement. Je sentais mon cœur battre à toutes allures, comme quoi. C'était mon but. Parce que dès que je l'embrassais, cet organe s'emballait. Pour une seule raison : parce que Dakota, je l'aimais, tout simplement. Déplaçant ensuite la main droite du blond, je la mis au niveau de mon cœur, tout en lui disant. « Comprends-tu maintenant ? » Je faisais allusion à l'amour que je portais pour lui, l'amour qui me rendait aussi insistant, qui me donnait de drôles de sensations mais aussi un cœur excité que j'entendais tambouriner très fort, de mon oreille. « Désolé si tu viens de trouver mon geste déplacé. » dis-je en m'écartant à regret de lui, quittant ses mains douces par ailleurs. Il m'avait aussi demandé quand je comptais partir, ce à quoi je répondis finalement d'une voix douce. « Lorsque tout sera arrangé, Dakota. Peu importe comment, mais quand ce froid se sera envolé. » Ce mot "arrangé" ne représentait pas forcément le rétablissement de notre couple, simplement de notre relation, même si ce n'était plus que de l'amitié, c'était toujours ça, cela voudrait dire qu'il ferait encore partie de ma vie et c'était l'essentiel.

La vie d'une personne c'est comme un grand livre, chacun à la possibilité de l'écrire comme il le souhaite, selon ses attentes, ses désirs, sauf que certaines fois le destin prend le dessus de tout et là on n'a plus le choix, on doit accepter ce qui se présente à nous, parce qu'on n'a plus les commandes en main. Effectivement, se livre dépend également des autres, de leur façon d'agir, de faire... Tout ça pour dire que Dakota n'aurait jamais pu deviner qu'un jour Curtis le trahirait de la sorte en jouant avec ses sentiments mais, à présent, l'avenir ne dépendait que de lui. Personne ne pouvait choisir à sa place, il était le seul à être maitre de son destin. S'il voulait il pouvait tout pardonner à Curtis maintenant et tout recommencer comme avant ou alors poursuivre sa route seul, recommencer une nouvelle vie, tourner la page... Se venger pour faire du mal au jeune homme ? Il aurait pu certes, mais, il avait passé l'âge, il savait pertinemment que ce n'était pas en agissant ainsi que tout allait s'effacer, ok il réussirait certainement à le faire souffrir à son tour mais, en aucun cas à le sortir de sa tête... Aussi surprenant que cela puis être, après que Dakota lui ait dit qu'il n'avait plus confiance en lui, qu'il n'arrivait plus à savoir quand il jouait et quand il ne jouait pas, Curtis décida de lui prouver que tout ça c'était fini depuis longtemps d'une façon assez étrange. Étrange surtout à cause de la froideur qui s'était installée entre eux. Ill y a quelques semaines encore ses gestes auraient étaient tout à fait normal mais là, tout était différent. Le beau brun s'était approché de lui et s'était emparé de sa main. Dakota ne pu s'empêcher de reculer oubliant complètement qu'il y avait un mur derrière lui... Le blondinet était resté silencieux, toujours en ayant le regard plongé dans le sien sans vraiment comprendre où il voulait en venir. Très vite il sentit les douces lèvres de son ex petit-ami coller contre les siennes, Curtis échangea un doux et furtif baiser... Deux semaines. Ca faisait deux semaines qu'il n'avait pas pu goûter à ses lèvres ou sentir son haleine fraiche, deux semaines qu'il le détestait et qu'il voulait l'oublier mais au final il n'y arrivait pas... Ce petit rapprochement qui aurait sans-doute du l'énerver lui avait fait au contraire du bien. Il n'arrivait même pas à le repousser, à s'éloigner de lui alors qu'il en avait tout à fait la force mais mentalement il en était incapable. Curtis déposa ensuite la main de Dakota sur le côté gauche de son torse, au niveau de son coeur. Celui-ci semblait battre plus vite que la normale... « Le coeur ne se trompe pas donc je ne peux que te croire mais ça n'empêche pas que je t'en veux toujours pour ce que tu as fait, tu aurais dû me le dire... » On peut le dire, le fait que le garçon l'embrasse l'avait un peu attendrie, il était un peu moins froid qu'au début. Comment oublier une personne, commencer à passer à autre chose quand celle-ci ne fait rien pour vous aider ? Comment faire lorsqu'on n'arrive pas à maîtriser ses sentiments ? Doit-on céder tout simplement ? C'est tellement compliqué la vie parfois... Dakota était toujours collé contre son mur lorsque le jeune Jenkins s'écarta de lui et retira sa main de la sienne. « Ton geste m'a étonné certes mais, au final je ne l'ai pas trouvé déplacé, c'était tellement agréable... Pourquoi tu me fais ça Curt' ? » Il faisait bien évidemment allusion au fait qu'il ne lui rendait pas la vie facile et que ce baiser et tous ces mots le faisait de plus en plus craquer...

Un simple baiser rapide et court. Pourtant si magique et intense, si parfait. J'avais fermé les yeux rien qu'un instant, revoyant alors certaines images de l'année passée en la compagnie de Dakota. Parfois allongés sur son lit à se regarder longuement, s'embrassant quand l'envie nous prenait -très souvent. D'autres, sur le mien, ou encore chez lui lorsque je lui servais de modèle pour ses photographies. Je nous voyais, le sourire accroché aux lèvres à longueur de journée ; nous étions tout simplement heureux, et d'un côté nous avions tout pour. Aimer et être aimé, c'était sans doute la plus merveilleuse chose qui soit. Puis, j'avais fait le con et cette merveilleuse chose s'est envolée, ou du moins, elle ne pouvait plus être concevable, car nous ne pouvions plus être ensemble pour le moment. Pourquoi le bonheur doit toujours s'échapper, pourquoi est-ce toujours le malheur qui remporte la bataille ? Lorsque mon geste fut achevé, je n'avais qu'une envie, c'était de recommencer. Encore, des millions de fois. Dakota avait en sa possession, ce genre de lèvres qui vous rendaient entièrement accro, attendant alors le possible prochain baiser. J'étais réellement fou de ce garçon, et c'était fou à dire. Jamais, je n'aurais pensé être un jour aussi amoureux, à m'en geler le corps tout entier devant une maudite porte d'entrée. Mon entourage me disait souvent soit que l'amour était le plus beau sentiment qu'ils n'avaient jamais connu, soit que ce n'était qu'une passade de ta vie qui te ramène à la réalité une fois retiré. Quand je n'avais pas encore connu Dakota, je faisais partie des gens de la deuxième catégorie, puisque le seul garçon que j'avais aimé avant lui, s'était tout bonnement fichu de moi. Déception, tristesse, jusqu'à la grande déprime. Ce connard m'avait fait souffrir et je voyais l'amour d'un mauvais œil depuis. Seulement, lorsque le destin s'est finalement bougé les fesses pour me rendre ne serait-ce qu'un peu heureux, il y avait ce petit blondinet là. Dorénavant, celui-là, il ne veut pas se barrer de mon foutu cœur. Et j'ai pas envie qu'il parte, vous voyez. Alors l'embrasser, lui tenir la main, lui parler, le regarder, rien que ça, c'était la définition du bonheur pur. Depuis que j'ai rencontré Dakota, je peux certifier que je suis maintenant avec les gens de la première catégorie : l'amour, le plus merveilleux sentiment existant. Mon geste avait l'air d'avoir été efficace, puisque Dakota me croyait. Au moment où il prononçait ses mots, je fis le plus grand des sourires. Ce genre de sourire soulagé. Oui, j'étais satisfait qu'il me croyait enfin ! J'attendais que ça et maintenant qu'il l'avait dit, j'étais vraiment heureux. Bien qu'il enchaîna avec le fait qu'il ne me pardonnait pas. C'était prévisible, je m'y étais attendu de toute façon. Pourtant, je le laissais continuer, ne voulant me justifier qu'une fois ses pensées exprimées ; qui par ailleurs, m'étonnèrent au plus haut point. Non seulement il ne trouvait pas mon geste déplacé, mais en plus il le jugeait "tellement agréable". Tellement agréable, bordel ! Tout en ajoutant une question qui me demandait clairement, pourquoi je ne le laissais pas tranquille une bonne fois pour toutes. Un fin sourire dessiné sur les lèvres, je soufflai de plaisir, m'avançant dangereusement à nouveau jusqu'à lui, attrapant sa main au passage. Caressant sa joue de l'autre main, je le fixai intensément dans les yeux. Nos visages étaient proches, peut-être un peu trop, mais qu'importe. « Parce que je t'aime Dako, et je souhaite te faire réaliser que nous étions bien, ensemble. Et que c'est tout à fait possible d'être à nouveau heureux, à deux. » De suite, j'effleurai du bout des lèvres les siennes. Je ne souhaitais pas commenter sa phrase disant qu'il ne me pardonnait pas, parce qu'il n'avait plus réellement l'air de m'en vouloir, maintenant. A quoi servirait de ressasser le passé... Du moins, si Dakota voulait en discuter, nous poursuivrons.

Ne plus lui parler toute une vie, ne plus jamais le voir, ne plus jamais goûter à ses lèvres... Ce sont des choses qui semblent carrément impossible à faire. Après tout, il pouvait lui pardonner sans oublier ce qu'il lui avait fait... Et s'il se faisait avoir une deuxième fois ? J'ai envie de dire peu importe, on a tous le droit à une seconde chance. On ne peut pas deviner la suite des évènements, la vie est toujours imprévisible et puis l'espoir fait vivre comme on dit si bien. Si au fond de nous on n'avait pas cette forme d'espérance, je pense qu'on n'oserait plus rien faire et tout deviendrait très vite ennuyeux... Personne n'est parfait sur Terre, on a tous déjà fait des erreurs même des petites. Dakota aussi avait fait des choses dans le passé qu'il regrettait aujourd'hui. Oui, il avait tué son frère, pas directement certes, mais tout était à cause de lui, il avait fallu de quelques minutes... A l'époque ce n'était que deux ados qui voulaient s'amuser, un du nom de Dakota était au volant d'une voiture alors qu'il n'avait pas le permis, l'autre était à ses côtés et ce qu'il devait arriva, un accident. Malheureusement un a survécu et l'autre non. C'est vrai on peut le dire, Dakota savait pertinemment ce que voulait dire le mot regretter et impardonnable. Ses parents, ne lui ont jamais pardonné cette chose... On pourrait se demander si ce qu'avait fait Curtis valait également une telle punition ? Il n'avait tué personne lui... Le blondinet n'avait qu'une envie, retrouver ce bonheur, ce bien-être lorsqu'il était en compagnie de Curtis... Il avait beau lui en vouloir, le haïr pour ce qu'il lui avait fait mais, les sentiments eux ne se contrôlent pas, il n'arrivait pas à passer à autre chose. Et puis, il faut se dire aussi que partager un an de sa vie avec une personne ce n'est pas rien. C'était la plus longue relation qu'il avait réussi à entretenir, eux deux ce n'était pas juste un truc pour s'amuser, une simple histoire de cul entre deux amis, c'était bien plus que ça. Dakota l'aimait, il était dingue de cet homme bien qu'il ait toujours refusé de s'afficher au grand jour à ses côtés. Cette partie de lui, celle où il est en couple avec un homme, où il a une relation avec un homme, où il a des sentiments pour un homme très peu de personnes la connaissent. Pourquoi se cacher me direz-vous ? Ça serait tellement plus simple de tout assumer mais, le jeune homme était comme ça, ça faisait partie de son caractère et puis quand on n'a pas l'habitude on ne peut pas changer du jour au lendemain même si ça faisait un ... Enfin, aujourd'hui certaines personnes devaient certainement se douter qu'il y avait quelque chose entre eux, comment ne pas voir ces regards et ces sourires échangés... Et puis pendant ces dernières semaines Curtis n'a fait qu'harceler le garçon et camper devant sa maison. Les voisins du jeune blondinet devaient certainement être aux aguets, à la recherche du dernier potin et à se poser des questions plus loufoques les unes que les autres pour au final comprendre qu'ils étaient en couple ou plutôt qu'ils avaient été en couple... Il ne savait pas encore si tout allait pouvoir reprendre comme avant mais tout ce qu'il savait pour l'instant c'est qu'il ne pouvait plus maintenir cette distance... Ca l'énervait au fond de lui parce qu'il ne pouvait pas lui résister, le beau brun arrivait toujours à ses fins, il ne l'aidait en rien, il ne l'aidait pas en restant là à ses côtés, il ne lui laissait même pas l'occasion d'essayer de l'oublier... Dakota le fixait, il n'avait pas bougé, il était toujours collé contre son mur jusqu'à ce que Curtis décide à se rapprocher une nouvelle fois de lui. Cette fois-ci il n'allait rien tenter, il n'allait pas essayer de partir ou de le repousser. La main du jeune blondinet se retrouva une nouvelle fois emprise par l'autre garçon, cette fois-ci Dakota entremêla ses doigts dans les siens tout en gardant son regard posé dans le sien. Le blondinet ne prit pas la peine de répondre au jeune homme, il se contenta de retirer l'espace qui se trouvait entre eux, il s'approcha un peu plus de Curt' tout en rompant les quelques millimètres qui séparaient leurs lèvres afin de pouvoir échanger un doux et tendre baiser avec lui. Un doux et léger frisson parcouru son corps à cet instant tandis que son coeur se mit à accélérer telle la chamade...C'est à se demander comment il avait fait pour se passer de cette sensation aussi longtemps...