" It's been a long time coming since I've seen your face And I've never went back trying to replace, Everything that I've had till my feet went numb Praying like a fool that's been on a run "

Le supermarché, c'est dingue comme je maudis cet endroit pendant les périodes de fêtes. Je suis aussi le genre qui aime que le frigo ou tout du moins, la moitié du frigo soit remplit et que ce soit les jolies petites mains de Beebel qui s'en soit chargé. Malheureusement, dans la vraie vie ça ne se passe pas ainsi, c'était même utopique de songé à cette éventualité. Je possédais la moitié de notre maison, alors je ne remplirais que la moitié de mon caddie, c'était un bon deal. En vrai, bien que ça puisse en choqué certains ou certaines, j'aime la bonne cuisine et cuisiner c'est un peu mon point fort. Je ne me vante pas de mes talents de cordon bleu, je préfère même faire croire que je suis une nullité dans ce domaine. J'ai de nombreuses capacités dont je préfère exploiter à des fins personnels, surprendre c'est mieux. Je me tâte entre plusieurs sortes de tomates, un choix cornélien et pourtant je finis par me décider, un miracle que ça n'est pas pris des heures et des heures. Lorsque je relève la tête, mon coeur s'écrase contre le sol au milieu de la poussière. Ce visage m'est familier, un visage que je ne pensais pas recroiser et qui faisait partit des fameux fantômes du passé. Elle me rappelle que je suis lâche, égoïste et con. Une recette parfaite, c'est sans doute ce que je réussi le mieux en cuisine. Zola Thompson. Elle est ma meilleure amie, elle est censé être ma meilleure amie et je ne sais pas, si moi je suis encore censé être cette personne pour elle. Son meilleur ami. Zola et moi, c'est une histoire de longue date. J'ai tout gâché avec elle, c'est un peu mon talent mise à part savoir faire de la bonne cuisine et encaisser les divorces. J'ai été injuste avec elle et égoïste. Je n'est pas le droit de me pointer devant elle et de lui dire "bonjour, comment vas-tu ?" . Ce serait injuste. Être allé dans cet endroit a détruit pas mal de choses et surement l'une des plus belles amitié que je n'est jamais eu. Égoïstement, je voulais qu'elle soit normal, un peu comme quand je l'avais quitté. Je ne lui est pas dit au revoir directement, je suis juste repartit d'où je venais. Elle n'a jamais su à quel point je tenais à elle, mélangeant mes sentiments amicaux avec d'autres sentiments plus important. Je le sais, c'était juste sur le moment. Comme je suis un chanceux par nature rien de tout ça n'était réciproque, de toute manière Zola n'a jamais été branché sur le même filon que moi en matière de relation. J'ai toujours apprécié la compagnie de la gente féminine et tombe malheureusement facilement amoureux. Maintenant, on en est au point où je me demande si venir l'accoster est une bonne idée. Je ne veux pas la blesser d'avantage. J'ai réussi à accepter la double personnalité de Juno, alors je sais que je pourrais accepter la sienne. Le truc, c'est qu'il s'agit d'Arakiel et que quand je la voit, j'ai l'impression de le voir lui. C'est difficile comme situation. C'est difficile de savoir qu'elle n'arrive pas à surmonter sa peine, car en faite, elle ne sait même pas qu'il n'est plus là. J'ai mal au coeur, car je ne veux pas qu'elle traverse la même épreuve que moi, alors je suppose qu'elle va rester ainsi pendant un bon moment. Je tourne les talons, elle n'a pas besoin que je vienne lui casser le moral, briser son conte de fée enchanté. Je n'est pas envie d'avoir le rôle du méchant, celui qui sort la pomme empoisonné de son sac et qui se barre dès que ça devient trop compliqué. Je ne sais pas si elle m'a vue, je croise les doigts pour que ça ne soit pas le cas. Des retrouvailles au rayon fruits et légumes, ce n'est pas là que ça doit se produire, c'est pour les amoureux ces conneries là. Heureusement pour moi, ce ne fut pas une rencontre face à face, elle était plus loin et ne m'avais certainement pas calculé. Je fuis encore une fois, mais cette fois c'était pour elle. Franchement me revoir, ce n'est pas un cadeau. Je continu alors mes achats, un peu frustré à l'idée de la recroiser, je songe même à laisser mon caddie sur le tas. Aller piquer quelques trucs dans la moitié de Beebel, ça m'étais déjà arrivé plusieurs fois. Je tourne dans un rayon étant décidé à foutre le camps de cet endroit et surtout de sa vie, mais mon caddie se heurta à un autre me ralentissant dans mes plans d'évasion. « Pardon, je n'est pas fait... » je pose mes yeux sur ma victime, mon corps est en état de choc et ma bouche semble s'être bloqué. Je deviens muet, un peu comme si j'étais un enfant que j'avais fait une bêtise. Je ne sais absolument pas comment elle va réagir, égoïstement encore j'ai peur de sa réaction et souhaiterais prendre mes jambes à mon coup. Parce que c'est clair, j'ai tout sauf été un ami ces dernières années. Je suis même maintenant devenu un étranger. C'est dingue, le nombre de qualité que je recense sur ma personne aujourd'hui. « Zo..Zzz.. Zola... » taie-toi Reedel, taie-toi. Elle va croire que t'avais zappé son prénom. Il faut que je me ressaisisse de toute urgence, on dans un code rouge, j'ai bien dit code rouge. « C'est dingue comme tu as changé. » Bravo Reedel, on devrait t'applaudir pour cette perspicacité. Je suis mort de honte, j'attend juste que l'on vienne m'achever sur place, un coup de pelle et on en reparle plus.

" It's been a long time coming since I've seen your face And I've never went back trying to replace, Everything that I've had till my feet went numb Praying like a fool that's been on a run "

Des milliers de milliard d'années nous sépares, ouais jusqu'aux dinosaures. Je vous jure j'ai l'impression qu'on est des étrangers, je bégaie comme un idiot, je me sens nul. J'ai été nul de l'avoir abandonné comme j'ai été nul d'avoir été lâche et égoïste. « Espèce d'idiot, bien sur que c'est moi. » Elle me pousse légèrement avec sa force d'enfant, je ressens un peu de colère dans sa voix et c'était justifiable. Je ne sais pas comment réagir, je ne sais que dire. Elle me pétrifie de tout mon être, j'ai l'impression d'être une statut de glace qui va finir par fondre sous la chaleur de la honte qui m'envahissais. De manière inattendue, elle se met à sauter à mon cou et éclate en sanglot. J'espère sincèrement que ce sont des larmes de joies, égoïstement j'aimerais qu'elle soit heureuse de me retrouver, un peu comme dans les films. En faite j'avais tord, elle n'a pas changé. Elle reste fidèle à elle même, au fond elle a toujours été différente des autres. Je l'entend murmurer quelque chose d'inaudible, j'ai essayé de décrypter ses paroles, mais impossible. Peut-être qu'elle me traite de tous les noms, ce qui serait compréhensible ou peut-être qu'elle me dis quelque chose qui devrait me toucher, mais je n'y crois pas vraiment. Je resserre notre étreinte et ne peux m'empêcher de penser à quel point elle m'avais manqué. On a grandit ensemble, on a tout partagé et maintenant, il va falloir tout rattraper. Rattraper ce temps perdu, rattraper mes conneries. On se sépare de notre étreinte même si j'aurais aimé qu'on reste encore quelques minutes dans cette position. « Euh, ça m'a fait plaisir de te voir ... » Moi aussi ça me fais plaisir de te voir, moi aussi Zola. Je ne dis rien, je crois que mon visage est neutre et encore sous le choc de ces retrouvailles. Je crois que j'ai l'air d'un idiot à rester en train de l'observer ainsi. Je voulais enregistré chacun de ses traits, non elle n'avait pas changé. Elle était toujours aussi belle, aussi heureuse et surtout toujours égale à elle-même. Je ne sais pas si Arakiel fait encore partit d'elle, si elle pense toujours qu'il est encore parmi nous. Elle avait été présente pour moi lorsque Fleur est partie, mais je n'avais pas été là lorsqu'Arakiel est partit à son tour. Je n'arrivais pas à faire face à cette nouvelle Zola qui n'arrivait pas à accepter sa peine. Elle tourne les talons, elle me quitte à son tour. Dans ma tête, cela fait comme un flashback. Je me revois l'a laissé seule, l'abandonner à son sort sans aucune empathie. Je sais exactement ce que je dois faire et pourtant je ne bouge pas d'un centimètre, je suis encore plongé dans les souvenirs du passé. Des mauvais souvenirs. Je l'observe en train de s'éloigner, je ne sais pas si je l'a blessait encore involontairement, mais la voir partir me fais mal. J'ai mal au coeur, comme si on le piquait avec une aiguille juste comme ça, méchamment et gratuitement. Elle tourne dans un autre rayon, comme si elle me quittais pour toujours, à son tour. Je n'accepte pas, je n'accepte pas qu'elle puisse me filer entre les doigts. Je ne pouvais pas la délaisser une deuxième fois, on ne pouvait pas rester à l'époque des dinosaures. Je fais violence à mon corps et l'a rattrape, je cours en laissant derrière moi mon chariot, en laissant derrière moi ces souvenirs. Un nouveau livre, un nouveau chapitre, un nouveau livre. C'est ce dont on avait besoin. Je passe mon bras sous le sien l'air de rien et fais comme si de rien était. Je colle des pansements à mon coeur et espérait par ce geste en coller sur le sien. « On sait tous les deux que tu aurais dû me laisser tomber, que j'ai été nul, égoïste, lâche... Enfin bref. Je crois que je te dois des excuses. Je dois être juste envers toi, je pense que je devrais partir, te laisser ici et t'abandonner, mais encore une fois je suis égoïste. Parce que je veux retrouver ce que j'ai gâché. » Je devrais éviter de nous replonger la-dedans, mais je me sentais trop coupable pour ne pas mentionner mes erreurs. On s'arrête, je me met face à elle. « Je sais que ça ne va pas être facile, qu'on va surement ramer pendant un moment, mais... Il faut qu'on rattrape le temps perdu. Il faut que je me fasse pardonner. (...) Bien-sur pour ça, il faut que tu accepte que je revienne dans ta vie. Je ne te promet pas d'être parfait, je ne te promet rien en faite. » dis-je sincèrement, je voulais retrouver ma meilleure amie, je voulais retrouver ce qu'on avait perdu, ce que j'avais détruit. Cette belle histoire qui s'est arrêté brutalement. Je vois que son regard n'est pas fixe, je vois qu'elle recherche quelque chose ou quelqu'un. Je devine facilement qu'il s'agit d'Arakiel et qu'il n'est pas partit définitivement comme il aurait dû, qu'il s'accroche pour qu'elle ne touche pas le fond comme moi je l'est touché. Je ne voulais pas lui faire des promesses que je ne tiendrais pas, je ne voulais pas la décevoir une seconde fois. Il faut dire que je n'est pas changé non plus. « Il est là ? Je veux dire, il est toujours là ? » demandai-je sur un ton léger, tout sauf accusateur. Pour récupérer Zola, il fallait que je me fasse à cette situation. Jusqu'à quand je ne sais pas, mais il faisait partit d'elle et par conséquent, il devrait faire partit de moi. « On peut le chercher ensemble si tu veux. » Je crois que je souris enfin. J'essaye de me faire à cette nouvelle situation, j'essaye de tout mon coeur et en faite je crois même que je n'est pas besoin de faire semblant. On a grandit depuis le temps, on est plus mature je pense et il s'agit de Zola. Je serais capable de n'importe quoi pour elle.