Nous avons tous des peurs. Des moments où plus rien ne se contrôle pour une chose si insignifiante que nous devrions en rire si ce n'est s'en ficher. Ses petits éléments qui changent tout dans notre vision des choses. Phobie. Raison qui s'évapore pour vous laisser dans l'embarras de vos plus vieux démons. Certains faisaient les forts et ignoraient leurs peurs. Ils se clamaient surpuissants, riaient des autres. Mais ils restaient humains. Ils ne restaient que la fragilité d'un cœur qui peut s'emballer voire même s'arrêter. Ils ne contrôlaient pas plus que les autres le quotidien qui se forgeait autour d'eux. Ils ne jouaient qu'avec leur image. Ce jour-là, Colleen était partie pour un jogging, souhaitant garder sa forme et sa taille pour pouvoir attirer ces hommes qui passaient la nuit au creux de ses désirs les plus animaux. Pourtant, tout d'un coup, elle s'était figée, stoppée par ses cauchemars d'enfant quand un serpent fut devant ses yeux. Elle en avait entendu parler, mais elle n'avait pas voulu y croire. Un habitant de la ville avait laissé un boa s'échapper de son vivarium, et personne ne l'avait retrouvé. Elle avait toujours eu peur des serpents, même uniquement à la télé ou en photo. Se retrouver face à un boa la pétrifia. Elle ne bougeait plus. Elle aurait pourtant pu courir pour l'éviter, continuer sa course, mais non, plus aucun geste n'était possible. Dans ses veines ne restait qu'un sang glacé, qu'un vieux souvenir de la vie tandis que ses yeux s'emplissaient de terreur. Elle recula, face au monstre. Il n'avait rien de dangereux selon les journaux, il n'avait pas de venin, mais s'il l'étranglait ? Et si ? Une phobie ne se contrôle pas. Il fallait des années pour réussir à surmonter ça, mais le fait d'avoir peur des serpents lui avait permis d'éviter ce genre de surprise vu leur rare présence dans les sociétés humaines. Mais il avait suffi d'un trou dans un mur, d'un petit détail de rien du tout pour que ce soit face à elle qu'il réapparaisse. Elle finit par lever les yeux et à chercher autour d'elle un regard à croiser pour demander de l'aide. Elle était fragile sur ce coup-là, et elle était prête à l'avouer tant qu'elle serait sauvée.

✝ Silence. Douce odeur macabre d'une nuit encore trop alcoolisé. Douce impressionnant de somnolence par une journée déjà bien entamée. Souffrance. Dans ma tête ça raisonne comme un tambour en transe. Je grogne, je me retourne, bouche pâteuse, corps courbaturé. J'avais pourtant juré avant-hier d'arrêter de boire. La résolution a été de courte duré, et même si à l'instant je jure de ne pas recommencé, je sais, je le sens que ça ne sera qu'une simple banalité. Ma main glisse sur mes draps froissé, rencontrant le vide alors que souvent s'est le monter d'un corps retrouvé. Génial, pas de mec à viré. A moins que celui-ci ait eut le bon sens de partir avant que je sois levé ?! Trou noir. Peu importe c'est pas comme si ça avait été important, non ?! Grognement fatal, je reste ainsi à me languir, hésitant entre le canapé ou m'habiller. Médicament. Avant tous il me faut trouver un moyen de faire disparaitre cela. [...] Cachet avalé, douche et fringue enfilé, je zone pied nu dans la maison à la recherche d'une activité. Livre terminé, article blouclé, série pas finie de téléchargé. Je grogne. Je serre les dents, je m'énerve contre une clope a peine entamée. Un tour, puis deux, j'envisage même d'aller faire des brasses dans mon eau qui commence à geler. Non mauvaise idée.
Et je finis dehors, un jogging enfilé, tee-shirt passé. J'finis dehors à zoner. J'finis dehors bordel. Dehors dans un parc, endroit qui ne sert à rien, hormis courir se que je ne fais jamais dans ces lieux bien trop public. Casque sur les oreilles pour pas non plus être trop perdu dans cette univers que j'exècre tant et autant. Ces gens qui certes encore n'amènent pas leur enfant vu l'heure et le jour mais... quand même. Courant dans les allées à rythme régulier je me perds dans un semblant de pensées, m'enfermant comme toujours dans ma bulle. Cependant au détour d'un chemin relevant la tête pour trouver où aller mon regard croise le bleu désespéré d'une fille bien trop... peu oublié. Bien trop... in-communément abordée. Souvenir torride d'une personne détonnante... Cependant son regard plein de détresse et surtout la certitude qu'elle m'ait vu et la pensées qu'on me traite toujours de salaud associable... Je tourne les talons pour la rejoindre abaissant ma musique et mon casque. Salut Hé faut pas trop m'en demander.

Colleen et la peur semblaient deux antonymes, et pourtant, si on y réfléchissait bien, il n'y avait que la peur qui pouvait déjouer la jeune blonde. Elle ne s'était jamais retrouvée dans une telle situation auparavant, et elle en était forte aise, mais il avait fallu que ce monstre se retrouve face à elle. Elle n'était plus elle-même, elle n'était plus qu'un corps qui s'était ouvert, béant, laissant son âme s'évader et sa conscience se retirer. Elle ne pouvait plus agir. Son corps était vide de raison. Ne restait plus que son regard qui semblait encore pouvoir se mouvoir, à la recherche d'une aide désespérée. Sa vision était trouble, elle était troublée. Aucune silhouette ne se profilait à l'horizon, c'en était fini de son self-control, elle s'imaginait déjà lutter contre l'animal. Puis, un homme qui courait s'approchait de vers elle. Si elle n'avait pas été pétrifié, elle aurait probablement sursauté de le retrouver lui. Peut-être qu'au fond, le boa et cet homme avaient quelques points communs. Ils avaient su la rendre vulnérable, lui faire perdre les pédales et lui donner l'envie de détaler. Ce n'était pas grand chose, mais c'était déjà pas mal quand on connaissait Colleen. Elle n'avait même plus la force de se donner bonne figure et de chercher de l'aide auprès de quelqu'un d'autre, elle le fixait, espérant qu'il vienne l'aider. Il s'approchait, elle se sentait presque mieux, le combat n'était pas fini, même s'il n'avait réellement commencé que dans sa tête. "Salut", c'était donc là tout ce qu'il était capable de faire face à un serpent. Les yeux de la jeune femme s'embuèrent, elle frissonna subitement. "- Attention" dit-elle en pointant du doigt la forme qui se mouvait doucement vers eux, à vitesse bien peu importante... Pourtant, il semblait aller à toute vitesse pour notre phobique qui ne bougeait plus d'un poil depuis désormais bien trop de temps. Elle était figée en direction du reptile, oubliant carrément le seul homme qu'elle avait jamais aimé qui était pourtant à côté d'elle. La scène devait être étonnante...

✝ Je m'approche et elle semble vraiment... étrange. Ok, cette fille est bonne à interné et je ne l'ai pas remarqué ni en couchant avec elle ni en la croisant le soir de la super Bowl chez hogan.... J'arrive donc à sa hauteur alors que ses yeux s'embuent peu à peu et qu'elle frissonne. Et je doute fort que je fasse à ce point cette effet, moi y'aurait un peu plus de joie quand même. Surtout que de notre rencontre je garde en souvenir qu'elle ne semblait pas détester cela... Attention Fronçant les sourcils, elle pointe du doigt quelque chose et je tourne donc la tête pour suivre du regard la direction qu'elle pointe... Mon regard s'arrêtant.. a - sur un morceau de bois énorme tombé au milieu du chemin et qui ondule avec le vent, b- une corde étonnamment grosse, voir énorme, tirée par je ne sais quoi c- le boa échappé dont j'ai du écrire un long article ennuyeux pour prévenir la population. Et à y regarder de mieux... je pencherais plus pour la réponse c. Et aux yeux qui passent de droite à gauche en avançant avec lenteur vers nous, je dirais même que la réponse c est effectivement la bonne réponse. Enfin ici je dirais plutôt mauvaise même si... Oh... ça... en effet... Je souffle avec pourtant calme et détachement alors que bon... faut dire qu'un serpent de cette taille... j'ai beau les aimer un peu, là c'est un peu déconcertant. Voir flippant.Oui, flippant. Même si je me souviens bien qu'il n'y a absolument aucun danger à avoir avec lui, et en cette situation. Je me tourne vers la blonde donc en la regardant. Hé ne t'en fais pas ce n'est qu'un ver de terre... en plus gros... certes et plus froid... mais il n'y a aucun danger tant que tu le pique pas avec je ne sais quoi ou que tu ne te mette pas à crier pour l'apeurer... Je répond avec calme. La fixant tout en gardant dans ma champs de vision le boa.

Le calme n'était pas de rigueur, il ne l'avait jamais si peu été. La carapace que tout le monde connaissait s'effaçait doucement face à un simple animal qu'elle savait pourtant inoffensif. Il ne s'agissait même plus de perdre ses moyens, ça aurait été bien trop facile. Elle s'était perdue elle-même au milieu de pensées paniquées qui s'accumulaient et qui mettaient en scène toutes les pires possibilités imaginables. Elle l'imaginait lui bondissant dessus. Elle l'imaginait même cracher des flammes, alors pour vous dire. Non, il ne s'agissait là aucunement de folie, juste de phobie. Perdre le contrôle de tout ce qu'on a essayé de bâtir, même une simple image de soi. Femme forte, femme belle, femme fatale, non, elle n'était qu'une pauvre petite fille qui s'était toujours mise à crier face à des documentaires sur les serpents. Mais là, tout était différent, ce n'était pas une vidéo, c'était un vrai serpent. Rien de plus réel, il pouvait être touché. Sauf qu'elle n'en avait aucune envie, mais alors vraiment aucune. Elle n'avait jamais été paralysée par quoi que ce soit, elle n'avait jamais accepté de laisser les autres prendre un quelconque contrôle. C'en était fini de la forte Colleen. Et elle le montrait à Chuck, celui qui l'avait rendu pourtant en partie vulnérable quelques mois auparavant. Elle n'aurait pas pu rêver mieux, et pour autant, elle se détestait de lui montrer cette partie d'elle. Il avait vu beaucoup d'elle, il n'avait pas connu grand chose, mais là, elle lui montrait ce qu'elle se refusait d'être. Elle n'était plus amoureuse, elle était apeurée. Tout se chamboulait, plus rien n'avait de logique. Plus rien. Elle ne comprenait pas comment il pouvait faire pour rester calme. Ses mots ne parvinrent pas à la calmer complètement, pourtant, elle sembla se dépétrifier. Elle se décontracta en partie, faisant un pas de recul, le premier depuis qu'elle était dans cette situation, c'était déjà un bon début. "- Mais ça se voit qu'il veut me bouffer, ça se voit. Pas besoin de crier, il me tuera avant ! Il m'a pris pour cible, il me fixe ! Il se dit que je lui ferai un bon quatre heure. Je sais pas comment, mais il va me tuer bordel !" SOS parano, bonjour. Je me présente, je m'appelle Colleen et j'imagine les pensées des serpents et bien sûr, celles-ci sont toutes contre moi, ça ne serait pas marrant sinon.

✝ Le serpent continuant d'avancer sans avoir l'intention de se presser, sans même avoir l'air d'avoir décidé de sa destination, je ne le quitte pas du coin de l'oeil, même si pour le moment mon regard est surtout fixé sur la blonde. Pétrifiée et surtout blême, elle ne ressemble réellement plus du tout à la fille du bar et de mon lit d'il y a quelque mois. Même ivre, j'en ai quand même un souvenir pas si vague que ça, et la voir là tel une enfant, se qu'elle semble être vu son âge -mais bordel je n'ai donc pas d'âge de restriction pour coucher avec les gens ?!!!. J'essaye et j'arrive surtout à lui parler avec calme alors qu'elle ne cesse de regarder cet animal comme si il avait la capacité de détruire la terre en un seul regard. Bon certes il a la capacité de nous sauter dessus et de nous étrangler et nous bouffer en quelques semaines -se qui est lent et douloureux semblerait-il- mais encore une fois je ne pense pas que ce soit le moment de sortir ma science des documentaires animaliers... Elle semble m'écouter au moins et je la vois bouger un petit peu et faire... un pas en arrière. Great, magnifique c'est déjà ça... maintenant il faudrait en faire beaucoup d'autre et disons rapidement avant qu'en effet il commence à trop s'approcher. Cependant elle semble réellement à mille lieu d'être capable de le faire, et je ne vais pas lui dire de se mettre à courir, elle paniquerait encore plus. Mais ça se voit qu'il veut me bouffer, ça se voit. Pas besoin de crier, il me tuera avant ! Il m'a pris pour cible, il me fixe ! Il se dit que je lui ferai un bon quatre heure. Je sais pas comment, mais il va me tuer bordel ! wow, mais bordel c'ets en effet bien une femme pour parler autant. Je le regarde un quart de secondes perturbé avant de me rapprocher d'elle passant une main sur son épaule. Hé y'a pas un bouton off là ?... Il ne te regardes pas comme son dîner à venir..; tu es juste devant lui c'est normal que son regard revienne régulièrement sur toi... mais si tu ne fais rien de brusque tu resteras sans danger pour lui et donc ça ira bien, ok ? Maintenant on va reculer encore si tu le veux bien...

Colleen était ailleurs. Elle redevenait l'enfant chétive et fragile qu'elle avait pu être face à sa télé... mais en pire. Elle n'était pas elle-même. Ou peut-être pour la première fois de sa vie ne jouait-elle pas ce rôle de la fille forte, mais avouait-elle sa peur. Elle aurait voulu ne pas réagir comme ça, elle tentait de faire des efforts, mais sa peur faisait bloc et lui empêchait toute amélioration. Mais Chuck était là, et elle n'avait plus que lui pour espérer se sortir de cette situation. Elle se dévoilait face à lui, car elle ne voyait plus d'autres solutions. C'était comme si avouer sa peur monstre de la bête pouvait l'aider à ne plus avoir peur. En réalité, il fallait avouer que cela l'aidait à se décrisper, mais ce n'était pas suffisant. Mettre de la voix et des mots sur ce qu'elle ressentait semblait tout amplifier. A l'intérieur de son être, tout était renversé, tout s'enchaînait à la folie. Et tout s'empirait. Dire à voix haute que le serpent voulait sa mort rendait cette hallucination réelle à ses yeux. Cercle vicieux. Elle était emportée dans le tourbillon. Son regard devenait vide, elle faillit tomber, mais se ressaisit au dernier moment, sentant la main de Chuck sur son épaule. Il était là, elle n'était pas seule. Au pire, avec un peu de chance, il le tuerait avant de la tuer elle, non ? Il fallait qu'elle cesse, c'était nécessaire si elle ne voulait pas s'embourber dans les sables mouvants qu'elle se construisait. Chuck se mit à parler à nouveau, et la brusqua d'abord avec sa première phrase. Elle écouta néanmoins la suite, sachant qu'elle n'avait plus que ça à faire et se calma donc. Elle hocha un peu la tête, avant de hausser les sourcils "Mais, tu es sûr de toi hein, il ne va pas me poursuivre indéfiniment parce qu'il veut me tuer moi et juste moi, vraiment ?" Dire qu'elle était une enfant dans cette situation n'avait rien de faux. Elle avait pourtant dépassé cette période de sa vie depuis longtemps. Le contrôle n'était plus là depuis bien des minutes. L'infini selon elle, elle ne tenait plus. Elle inspira fortement et ferma les yeux, avant de faire un pas en arrière à nouveau, puis un autre. C'était cependant une mauvaise idée de le faire ainsi... car bien qu'à quelques mètres du serpent, elle tomba en arrière, agrandissant les possibilités pour le serpent d'en faire sa proie. Elle se mit à trembler, elle voulait crier, elle avait plus peur que jamais.

✝ Si j'avais prévu vu ça en allant courir ? surement pas. Si je l'avais su aurais-je changé mes plans ? A- sans aucun doute pour ne pas être dérangé dans ma routine. b - j'aurais hésité mais connaissant la "victime" j'y serais allé c - en parfait gentleman j'aurais rien changé à mes actes. Déjà on raille la c, depuis quand suis-je l'archétype même du gentleman ?!! Non sincèrement... je sais pas trop et puis les choix sont pas à faire, j'ai pas encore en ma possession la machine de retour vers le passé. Elle semble inspiré plus longuement, oui je parle de blondie-phobique-et-presque-hystérique-mignonne qui est face à moi. Et son haussement de sourcils à un air vraiment enfantin loin de la femme fatale de l'autre soir. Mais, tu es sûr de toi hein, il ne va pas me poursuivre indéfiniment parce qu'il veut me tuer moi et juste moi, vraiment ? Okay, alors là... j'ai bien envie de répondre cyniquement que si j'étais elle je ferais poser des pièges chez moi et je blinderais mes portes juste au cas où... non ma gueule de bois est passée donc je suis plutôt... sympa pour une fois. surtout face à son désarrois. Sûr à 99% ... Je répond, oui y'a toujours le 1% de paranormal, d'impossible ou de je ne sais quoi.
Elle ferme les yeux et j'en profite pour regarder le boa qui semble toujours en total désintérêt de nous, son regard passant sur nous sans vraiment nous voir, continuant à avancer. Je regarde de nouveau la blonde qui inspire lentement avant de faire un pas en arrière. Oui. Enfin. Puis un deuxième. Je sourie légèrement me retenant de la presser un peu plus. Jetant un regard au serpent quand je repose le regard vers elle, je n'ai pas le temps de la retenir qu'elle est déjà au sol dans un bruit qui d'un seul coup attire l'attention du dit boa. et merde... Bon ça veut rien dire sur le danger, seulement... avec la tête qu'elle tire.... bon okay... Je siffle entre mes dents à mi-voix cela en me penchant vers elle passant un bras sous ses jambes l'autre sous ses bras la soulevant avec facilité et aise alors que je me redresse jetant un regard vers le boa qui avance vers nous. Reculant pas par pas avec lenteur bien que pas trop... je fais ainsi bien dix mètre avant de me retourner et m'éloigner avec la blonde dans les bras changeant deux ou trois fois de chemin avant de ralentir l'allure. C'est bon y'a plus de danger... si je te pose tu vas pas t'écrouler, hum ?!

Il ne suffit parfois de pas grand chose pour vous ramener des années en arrière, faire de vous une pauvre enfant dont toute la maturité n'a jamais existé, de même que la force. Colleen était là, réduite à néant à cause de ce serpent qui rendait ses pires cauchemars réels. Elle s'était tantôt paralysée, tantôt réveillée et avait réalisé qu'elle devait fuir, mais n'en avait pas eu la force. Mais il était là. Lui. Celui qui changeait tout, en pire ou en mieux. Celui qui l'avait chamboulé. Celui qui avait fait d'elle celle qu'elle n'avait jamais voulu être, qui avait fait d'elle un de ces filles faibles qui tombent amoureuses. Il était là, à tenter de la sauver, tel le prince charmant sur son beau cheval blanc. Et elle le détestait d'être là. Elle le détestait d'être là lui, et que ce ne soit pas quelqu'un d'autre à la place. Comme un inconnu qui ne connaissait pas son attitude habituelle et qui n'aurait donc pas à s'étonner de sa réaction phobique. Mais il était là, et il réussissait à la calmer. C'était assez miraculeux. Il lui permettait de ne pas se fixer sur l'animal et d'oublier les raisons de sa pétrification. Elle avait moins peur, il était la voix de sa raison. Elle avait fini par faire un premier pas en arrière, et peu de temps après en avait fait deux autres. Mais cette fuite s'était révélée inefficace vu qu'elle s'était étalée en arrière sur le sol. Plus que jamais, la peur la maintenait, mais elle avait besoin d'expulser tout cela, et les larmes et cris n'étaient probablement plus très loin. Elle avait le regard trop embué pour le voir se pencher vers elle. Elle sentit les bras du jeune homme et distingua juste à temps que c'était lui. Elle avait failli crier, pensant à l'arrivée du boa, mais non, ce n'était que lui. Encore et toujours. Comme une enfant, elle plaça ses bras autour du cou du jeune homme où elle finit par blottir sa tête, refusant de regarder ce qu'il se passait autour d'eux. Elle avait toujours peur, elle tremblait. Elle ne sentit pas de mouvement mais entendit la phrase qu'il prononça. Elle se dégagea de contre lui et regarda autour d'eux, vérifiant ses propos. Dans un petit souffle de soulagement, toute sa peur s'évacua. Elle hocha la tête et sauta quasiment de ses bras. Elle ne savait plus réellement où se mettre. Elle avait honte de la manière dont elle avait pu agir, mais elle n'avait pas pu se contrôler. "- Si tu parles de cet épisode à quiconque, je... je sais pas ce que je fais, mais tu paieras, okay ?" La carapace revenait à la surface. Elle avait besoin de se montrer presque méchante pour ne pas le laisser croire qu'elle était vulnérable. En fait, dans son langage, c'était quasiment un merci... quasiment hein. Oh et puis mince, elle s'en fichait, elle n'était plus à ça près. "- Je... merci au fait..."

✝
Elle ouvre finalement les yeux alors que je lui demande si elle tiendra debout si je la lâche, son regard semblant balayer les alentours se calme instantanément alors qu'un truc léger change dans ses yeux avant je la sente bouger. En moins de temps qu'il en faut pour le dire elle est déjà sur ses pieds face à moi, avec une attitude totalement différente d'il y a quelques instant. Et totalement en accord avec se qui me reste de souvenir de la nuit qu'on avait passé ensemble. Si tu parles de cet épisode à quiconque, je... je sais pas ce que je fais, mais tu paieras, okay ? Je la regarde avec un sourcil haussé à la fois surprit de son ton, ce changement mais surtout... de sa menace qui est donc censé me faire peur quant à la suite. D'accord... Je l'observe un instant ainsi, sans prendre la parole, gardant le silence face à ses dernières paroles et son changement d'attitude relativement rapide. Je... merci au fait... Ça semble lui arracher la bouche de le dire mais elle le dit alors qu'un demi sourire se glisse sur mes lèvres. Et elle sait au moins dire merci... Je réplique avec presque de la taquinerie et douceur, n'étant pas vraiment d'humeur et surtout avec elle a être froid. Non faut pas croire que je le suis tout le temps, je suis serviable. Mais quand on empiète sur ma vie, qu'on me dérange ou qu'on s'incruste trop, là je deviens... parait-il... plutôt réservé...

Colleen était une femme au tempérament de feu. Tout le monde la connaissait ainsi. Jamais elle n'avait accepté de pouvoir être faible, jamais elle ne s'était laissé avouer vaincue. Aucune personne ne pourrait le lui faire dire. Mais les phobies avaient une différence, c'est qu'elles n'avaient rien de raisonné. Non, en fait, elle avait été une fois faible... une seule et unique fois s'était-elle abaissé à ressentir la bassesse qu'était le manque de contrôle. Une seule et unique fois s'était-elle permis de perdre le contrôle pour y préférer un amour imbécile. Elle avait aimé, mais elle avait rapidement changé d'avis et s'était mise en tête de fuir cette idée, de la chasser de toute parcelle de son esprit. Elle l'avait oublié, il n'était plus rien pour elle. Il ne devait plus l'être. Il l'avait obsédé des jours et des jours, il avait fait vivre en elle une flamme qui avait contrée sa froideur naturelle. Il avait fait d'elle une femme brûlée par le péché de l'amour qui ne voulait que se livrer au plaisir de le voir, de le redécouvrir comme ils l'avaient fait ce soir-là. Chuck. Cet homme dont elle avait tant entendu parler. Et qu'elle avait fui pour son bien-être. Elle aurait pu lui dire qu'elle était bien maintenant, qu'elle avait tracé son chemin sans lui, mais elle ne pouvait se clamer forte dans la situation où il l'avait trouvé. Elle n'en avait pas la possibilité. Ce serpent avait figé toute sa personnalité, l'avait mené à n'être plus qu'un corps servant de protection à toute âme blessée. Il l'avait sauvé. Ce même homme qui autrefois avait parvenu à dépasser cette même protection corporelle et avait touché son âme. Il l'avait sauvé. Mais elle ne pouvait lui être reconnaissante, elle ne pouvait lui montrer son humanité, elle ne pouvait prendre le risque de lui laisser à nouveau une place spéciale. Seuls ses amis avaient le droit de la connaître plus aimable qu'elle ne l'était habituellement. Elle l'avait néanmoins remercié, sortant de ses tripes ces simples mots qui l'écorchaient. Il avait dû le ressentir vu sa réponse. Elle ne put s'empêcher un petit rictus qui montra qu'elle appréciait qu'il soit taquin. Elle y répondit "- Oui, mais c'est assez rare donc profites-en bien, tu ne l'entendras probablement plus jamais !"

✝ Peu à peu alors que les secondes passent et nous éloigne du moment où on était face à ce boa, je vois son visage se transformer alors qu'elle reprend pied. Dans tous les sens du terme. Je vois donc se qui ressemblerait presque à un masque se repositionner sur son visage alors que je l'observe un moment sans pour autant chercher plus loin. Non mais après tout c'est son problème si elle a un soucis psychologique qui l'empêche d'être agréable. Et je défends quiconque de dire que je suis dans le même cas, je n'agresse pas les gens, hormis quand ils envahissent mon espace personnel. C'est bien pour ça d'ailleurs que je fuis -la plus part du temps- tout contact avec l'humanité. je sais très bien que je supporte très peu de chose dans mon environnement. Alors non je n'ai pas de problème, je ne suis juste pas totalement l'exemple dis de l'homo sapiens comme animal politique donc sociable. Non pas que j'aimerais vivre à la campagne entouré de vache et de moutons et personne à voir. Non réfléchissez un peu, pour être le plus tranquille... il suffit d'être là où il y a toujours le plus de monde et vous vous fondez dans la masse. La preuve j'ai une baraque dans une rue calme, mon ex vient vivre en face et mon ancien voisin passait son temps à me déranger (me chauffer et m'exciter aussi mais ça c'est un autre soucis que Daniel a régler en se cassant). Bon ok le mec qui essaye de passer inaperçu en mode tatouages et look un peu décalé... J'ai jamais dis que j'étais pas paradoxale alors merde. Mais moi au moins je pense pas avoir de masque à ce point... Enfin sauf devant les gamins, là ok je me met à pleurer de frustration j'en suis sur.... Oui, mais c'est assez rare donc profites-en bien, tu ne l'entendras probablement plus jamais ! Sa voix me fait sortir de mes songes, son ton me fait l'observer un moment. Attends bouges pas ! Je dis d'un seul coup laissant les secondes défiler. Avant de soupirer. C'est bon jai profiter... allez maintenant défoules donc ta rage fillette ! Je lance d'un ton narquois bien que pas méchant, juste un peu moqueur... taquin et puis... ok d'accord peut-être un peu moqueur pas cool mais j'y peux rien je suis comme ça. Et puis ses grands air de blonde révoltée et sûre d'elle ?! Laissez moi rire, bon ok elle est jolie, et les souvenirs de... cette nuit là sont assez sympa. Mais n'empêche que c'est air à la rebelle de femme fatale... ça me fait rire.

Personne n'était infaillible. Mais pourtant, tout le monde pouvait essayer de le faire croire. Par un jeu de faux-semblants, par un peu de comédie, nous étions tous les pions d'un échiquier pensant pouvoir éviter l'échec et mat. Mais à un moment ou à un autre, il fallait s'en douter, nous étions au moins dans l'échec. Les façades, les farces, tout ça ne pouvait toujours être réel. Alors, les peurs les plus profondes, les sentiments les plus cachés faisaient surface et se décuplaient. Colleen avait été proie à sa propre faiblesse, et s'était laissé dépasser par ce sentiment de piège. Désormais, elle était face à Chuck, tentant de se ré-emparer de ce bouclier, de cette carapace dont elle s'était accommodée, cette froideur qui l'empêchait de devoir se justifier de quelconques sentiments. Elle ne connaissait pas vraiment les sentiments. Ou plutôt, elle ne les avait qu'à peine connus. Cela lui avait suffi. Chuck avait été le seul pour qui elle s'était laissée faiblir. Il n'existait à ses yeux aucune valeur, aucun sens moral suffisant pour se contraindre dans ses actions. Enfin, si, l'amitié. Cette même amitié qui lui avait donné une bonne raison de fuir cet homme-là même qui venait de lui porter secours. Mais jamais elle ne lui laisserait entrevoir une douce Colleen. Ce n'était pas elle. Elle avait peut-être parfois peur, elle aimait peut-être aussi parfois, mais jamais elle ne savait être douce. Juste faible, comme tout à chacun, mais aucunement douce. Alors, peu à peu, retrouvant ces esprits, elle avait presque attaqué son interlocuteur par une phrase un peu menaçante avant de le remercier tout de même. Elle retrouva ensuite son air taquin, qui sembla convenir au jeune homme puisqu'il n'hésita pas à la taquiner en retour. "- Ma rage ? Fillette ? Tu crois quoi ? Que je suis une pauvre petite princesse qui a besoin d'être secourue par le parfait prince charmant ? Crois en ça si tu veux, mais je t'explique, les contes de fée, c'est comme le père Noël tu sais. Mais bon, si ça te fait rêver, hein... " La réplique était assez médiocre, surtout provenant de Colleen, d'accord. Elle retournait lentement au calme après la peur qui l'avait saisi jusque là. La tranquillité mettait du temps à reprendre son domaine.

✝ Elle reprend ses esprits, ça se voit, son regard se durcit, sa confiance en elle revient et rien que son visage déjà très enfantin reprend ce paradoxe entre la fillette et la femme fatal. Le visage de la nuit de notre rencontre se recompose sous mes yeux alors que je ne fais que l'observer nullement inquiet pour la suite des évènements. C'est pas comme si elle avait le monopole sur mon passé, bon ok mademoiselle par je ne sais que moyen, séduction ou je ne sais quoi à vraiment réussit à me faire oublier mon envie de mec il y a genre trois mois et à m'attirer dans mon propre lit avec elle. Et surtout à me faire apprécier le corps à corps qui a suivit. Oui cette blonde, aussi jeune soit-elle -oui je sais pas avec exactitude son âge mais je doute qu'elle dépasse les vingt-cinq ans - semble réellement être bonne pour faire tourner la tête des mecs. Jusqu'à au plus homosexuel. Ma rage ? Fillette ? Tu crois quoi ? Que je suis une pauvre petite princesse qui a besoin d'être secourue par le parfait prince charmant ? Crois en ça si tu veux, mais je t'explique, les contes de fée, c'est comme le père Noël tu sais. Mais bon, si ça te fait rêver, hein... Son ton est taquin bien que sur d'elle et sur le coup loin d'être repousser dans mes retranchement je garde un air cependant sérieux fronçant un sourcil comme si je ne comprenais pas se qu'elle disait et qu'elle le disait avec sérieux. Parce que.. si tu fais le lien avec ce cliché c'est que tu vois en moi le parfait prince charmant , non ? Parce que si tu as tout du physique de la charmante princesse il me semble être loin de ce vieux cliché poussiéreux et désuet... Je répond légèrement sur mes gardes comme si je craignais de froissé l'avis d'une petite fille qui croit dur comme fer au fait que sa barbie et le ken vivront toujours heureux. Bordel déjà faut voir la gueule du prince Ken s'il était vivant il banderait pour un ken au cheveux loin qui sait monté accru sur un étalon... bref. Je finis par sourire en soupirant lassé de ses pics. Bon allez barbie remballe tes pics c'est pas parce qu'on a couché ensemble et que tu sembles être je ne sais quoi avec Eliott que tu dois me prouver ta vaillance à être une femme libérée... j'ai suis pas vraiment dans l’optique à te contredire. Je rétorque beaucoup plus renfrogné reprenant mon caractère habituel.

Malgré la peur qui l'avait possédée voilà quelques minutes, Colleen se calmait peu à peu. Elle devenait cette femme fière d'elle, froide, presque méchante. En réalité, elle ne gardait que la fierté et préférait ici le taquiner, puisqu'il semblait prêt à jouer à ce jeu-là avec elle. Alors, elle renvoyait les balles, toujours plus fort, sans la moindre crainte. Elle le défiait chaque fois. C'était un peu sa manière de continuer à le remercier, parce que sinon, elle aurait déjà tourné les talons, il fallait l'avouer. Elle l'écoutait attentivement et ne put que rire quand il lui dit qu'elle devait le voir comme un prince charmant. "- Tu n'es absolument pas un prince charmant, sois bien rassuré ! Mais par contre, désolée, tu es tout autant poussiéreux Bon bah comme on dit, ça c'est fait, hein ! Elle ne souriait pas réellement, elle avait l'air réellement prête à s'énerver, même si elle en était réellement loin. Elle ne pourrait probablement pas s'énerver, surtout après sa survie qu'elle lui devait, mais pour autant, elle ne le lui dirait aucunement. Cependant, il lança encore une réplique qui la froissa légèrement et fit de sa remarque suivante une pique plus sévère "- Parce que tu crois quoi ? Que parce que tu as eu ça, elle montre son corps en l'indiquant de sa main de haut en bas tu crois que tu auras ça ?" C'était à présent sa tête qu'elle montrait, avant de rire de manière un peu plus moqueuse et en levant les yeux au ciel. Pourquoi lui parlait-il d'Eliott ? Pourquoi se sentait-il obligé de rappeler cette époque où parce qu'Eliott était là, elle s'était sentie mal d'être profondément attirée par Chuck lui-même ? Elle devenait bien plus hautaine. Son côté taquin devenait un côté plutôt froid, si ce n'est agressif, et pourtant, elle ne parvenait pas à l'être totalement. Elle repensait toujours à ce serpent et jetait parfois quelques coups d'oeil pour s'assurer qu'il ne les avait pas suivi, avant de perdre cette lueur de peur dans son regard et de le transformer en fausse froideur contre Chuck.

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Tu n'es absolument pas un prince charmant, sois bien rassuré ! Mais par contre, désolée, tu es tout autant poussiéreux. Je la détaille un long moment avec aucune émotion au visage alors qu'intérieurement... Bordel de merde, cette fille est divine. Cette fille est piquante, chiante, hautaine et tellement fausse. Cette fille c'est... juste... de l'or. Elle est tout se dont j'ai horreur, elle incarne la paroxysme même de la fille qui se donne des air pour se cacher et ... si chez un mec en deux secondes je ne me gêne pas pour le snober où le casser, et que je chez une fille j'en fais même pas la constatation... là, soit le fait d'avoir couché ensemble et autre me fait m'arrêter... soi c'est visible à des kilomètres mais bordel ! Au bout d'un long moment je laisse juste un sourcil en mode blasé, sans prendre la peine de lâcher un "vraiment" face à je reprend la petitesse de sa réplique. Elle reprend, je l'écoute. Plus par manque d'occupation. Parce que tu crois quoi ? Que parce que tu as eu ça, ... tu crois que tu auras ça ? Mon regard suit ses gestes alors que je reviens à son visage. Nouveau soupire. Nouvelle observation. Tu m'saoules déjà. Je lance sur le ton de conversation bien qu'un brin blasé avec franchise.

On était bien loin de la situation de départ où elle était complètement désemparée et avait besoin d'aide pour fuir le serpent qui semblait vouloir l'attaquer. Tout avait complètement changé. Elle n'était désormais plus ni fragile, ni faible, ni apeurée, ni rien du genre. Elle redevenait cette femme forte et indépendante qu'elle avait toujours été, cette femme qui ne se laissait jamais avoir. Jamais trahie, jamais déçue, elle se sentait libre d'être et d'agir. Personne n'avait réussi à la changer et personne n'y parviendrait. Les serpents avaient ce pouvoir, ils avaient cette force de la faire sombrer, de faire s'évaporer toute sa force mais ce n'était que temporaire, heureusement. Pour autant, il ne s'agissait d'aucune méchanceté gratuite ici. C'était différent. Plutôt une espèce de jeu. Elle l'avait défiée dès qu'elle avait fui de ses bras, échappant à son étreinte salvatrice, et il y avait répondu, du moins jusque là. Il ne faisait plus que soupirer et elle n'aimait pas qu'il fasse cela. Cela l'excédait de ne pas tirer plus de lui, pas même une autre pique, rien. Son unique phrase éclaira cependant son regard un court instant tandis qu'elle s'approcha de lui, l'envie de le défier devenant encore plus présente que précédemment. Elle le regarda droit dans les yeux, ses yeux allumés par une envie profonde de jouer un peu plus qu'avant, de le défier plus fortement et finit par lui dire : "- Alors pourquoi es-tu encore là ? Rien ne t'oblige à rester là, tu sais..." C'était vrai, si elle l'agaçait tant que ça, il pouvait partir, mais il ne le faisait pas. Il était là, planté devant elle, à l'observer. Elle ne bougeait désormais plus non plus, figée, attendant avec impatience sa réaction, quelle qu'elle soit. Elle jouait, elle s'amusait et se sentait finalement plutôt bien, finalement, là, à ne pas savoir à quoi s'attendre de sa part. Elle avait toujours aimé l'inattendu, le défi et tout ce qui composait ce moment précis.

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Alors pourquoi es-tu encore là ? Rien ne t'oblige à rester là, tu sais... Tout en sourire, tout en sureté la blonde. Je la jauge un instant de haut en bas réfléchissant à mes paroles alors que mes lèvres s'entre-ouvre pour ré-aborder le sujet du boa. Je ne m'y résous pas, pas assez sadique. De plus il fait dire que son rapprochement et son regard de gamine séductrice m'en empêche un peu. Je l'observe en silence, provocatrice comme n'importe quelle gamine de vingt ans de nos jours. A croire que c'est devenu à la mode d'être forte et tentatrice. Elle me font pitié, mais... c'est devenu naturel. Alors nous aussi on s'y habitue. Je la regarde de haut en bas, revenant à ses yeux bleus qui n'ont rien mais alors strictement rien d'innocent. Les secondes passent alors que je ne répond toujours pas, sur le coup c'est pas que je ne sais pas, mais surtout que les méchanceté disons fuse. Et bon, c'est pas que je l'aime bien faut pas abuser, mais... elle a rien fait de mal quand même. Elle est même plutôt belle. Je finis par sourire en haussant les épaules comme si je me rendais à l'évidence à sa question qui m'ouvrait les yeux. Une légère moue réaliste. Oui, c'est vrai... Rien ne m'y oblige en effet. Mais c'est pas comme si non plus je m'obligeais à rester par simple provocation envers elle ou que je me sentais maintenant obligé de partir la tête haute pour lui prouver qu'en effet rien ne m'y oblige. Non je reste planté là, avec la mine du type qui a rien de mieux à faire, alors autant se coltiner une blonde dans un parc quoi...

Un défi posé. Un espoir de jouer un peu plus. Elle avait tout fait pour s'amuser un peu plus. Et plus rien. Sa simple phrase venait de désamorcer la bombe à retardement qu'elle était. Les gars adoraient d'habitude la taquiner, jouer avec elle, et ensuite la mettre dans son pieu, mais pas lui. Lui, il était là, tout simplement à ne rien dire. Elle hésitait presque à le gifler. Son regard s'éteignit un instant, comme si elle était atteinte par sa réponse, par lui, par sa facilité à la désarçonner. Il n'en était rien, en un instant, la machine redémarrait et le bug s'était effacé. Elle ne le laisserait pas faire. Il voulait jouer à ça, il comprendrait tôt ou tard que Colleen finissait toujours par gagner, quelle que soit la manière. Cette simple seconde d'hésitation aurait pu sembler inaperçue, elle aurait pu disparaître dans les méandres de cet hiver qui rebondissait sur eux à l'aide de petites bourrasques de vents. Elle resta silencieuse, puis recula doucement, le regard retrouvant cette petite lueur de défi qu'il possédait quelques minutes auparavant. "- Alors va-t-en, fais-toi plaisir." Allait-il le faire ? Honnêtement, elle ne l'espérait pas. Non pas que sa compagnie lui soit un bonheur sans équivoque, mais la menace du serpent rodait toujours, que ce soit dans son esprit ou dans la réalité. Alors silencieuse, elle faisait un nouveau pas en arrière, pour se trouver assez loin de lui pour lui laisser l'opportunité de partir librement. Quelques secondes auparavant, c'était face au serpent qu'elle faisait exactement le même geste, pour s'extirper de cette emprise que l'animal avait eu sur elle, pour enlever cette crainte qui l'avait possédé et déjoué en un instant à peine...

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Le jeu semble pas avoir de fin pour elle , c'est a en être intéressant même. Cependant lorsque je lui répond je vois un instant son regard changer, son attitude se limer légèrement alors que je discerne la manière dont je l'ai désarçonné. Le temps s’éteint quelques instant, se fige dans son regard de fille enfantine, joueuse et trop vulgaire devenir une pâle poupée sans son. Je la fixe durant ce temps qui pourtant reprend son allure et sa coquille se referme dans cette carapace qui reprend le jour. Elle reprend surface, elle reprend pied et me dévisage avec assurance. Ses sourcils se froncent avec détermination qui d'un seul coup me tire un sourire intéressé. Ça en devient quasiment de l'obsession chez elle a jouer à cela, et ça me plait. Elle recule, et pourtant tout dans son attitude montre qu'elle avance, qu'elle fait tout pour gagner du terrain. Alors va-t-en, fais-toi plaisir. Je la fixe sans bouger, elle recule encore, et ses yeux n'ont pas finit de me fixer avec déstabilisation. Je détourne le regard en riant. Elle est doué, super douée. Je regarde le parc autour de nous avant de m'étirer, et finir par hausser les épaules. Pourquoi pas après tout. Je m'éloigne d'un pas avant de la con tourner pour m'en aller. Elle n'a pas émit une seule protestation contre cela alors bon. Et puis... je ne fais que rentrer dans son jeu, même si c'est pas de la manière qu'elle le souhaiterait, ni même forcément moi. C'est une manière comme une autre. Je passe donc à côté d'elle pour la laisser. T'es bien sur de ne pas être un mec, pour dégager autant de sex appeal ?! Je glisse avec un sourire. Sachant pertinemment qu'elle sait que les femmes m'intéressent pas, elle a été la seule, un soir d'égarement. Mais sincèrement , y'a bien aucune fille qui a été un jour capable de me faire envie au point de passer à l'acte. A croire, sans être vexant ou critiquer, qu'elle n'en est pas une. Dingue.

Il n'était pas n'importe qui pour elle. Il était le facteur même de ses déstabilisations. Il avait eu ce rôle spécial, il l'avait eu dès leur nuit torride après quelques verres. Il avait eu le rôle, mais il l'avait eu elle. Il avait eu une emprise qu'elle avait tenté de nier. Elle avait tenté de se battre contre cette attirance coriace qu'il ressentait au fond d'elle. Elle avait nié, elle avait profité d'Eliott pour ne rien tenter, profitant de ces rares valeurs d'amitié pour ne pas avoir le droit d'aller vers lui. Elle s'était battue. Elle était tombée et avait dû fuir. Il avait été son serpent pendant des jours et des jours, l'obsédant, semblant la poursuivre, vouloir la détruire, mais n'en faisant rien. Elle avait été figée par ce sentiment nouveau qu'elle n'avait jamais ressenti autrement. Ce ne pouvait plus être le cas. Ce n'était plus le cas. Ce voyage à travers le pays lui avait remis les idées en place et elle était revenue un peu plus forte. Désormais, elle se permettait de jouer avec lui, de le taquiner, de lui montrer qu'elle maîtrisait la situation là où elle en avait été incapable auparavant. Elle se montrait forte, et l'était, mais il trouvait tout de même des tailles. Il faut dire qu'elle avait rarement eu des adversaires à sa hauteur, ils avaient tous tout de suite craqué et avoué qu'elle était doué pour en faire des miettes. Pas lui. Jamais lui. Il était l'exception et elle le haïssait pour cela précisément. Elle avait failli baisser les armes, mais elle avait finalement attaqué à nouveau. Elle ne bronchait plus, elle avait juste un peu reculé. Et il était là, à commencer à partir. Elle ne broncha toujours pas. Tant mieux s'il partait, c'est qu'elle gagnait. Puis, il ouvrit la bouche pour ce qui aurait dû être une dernière pique. Elle ne le regardait plus tandis qu'il passait à côté d'elle. Elle frissonna. Un coup de vent venait de passer, c'était probablement ça. Il la cherchait, c'était évident. Alors, un petit sourire en coin, elle tourna la tête vers lui, le regarda à nouveau droit dans les yeux et lança "- Il me semblait pourtant que tu avais déjà vérifié. Pas assez ?" Vous pensiez qu'elle le remercierait, qu'elle le complimenterait en retour ? Eh bien non, rien de tel qu'une petite allusion à leur nuit bien chaude passée ensemble pour évoquer son genre. Et lui rappeler aussi qu'il l'avait déjà trouvé pleine de sex-appeal à l'époque probablement.

✝

Je la contourne, je m'arrête, et elle se tend. Ça se voit légèrement à son profil alors que je finit par parler et que tout en elle prouve qu'elle écoute. Avec attention. Je la vois frissonne r et étrangement ça me fait plaisir, bien marrer aussi. Alors comme ça la petite poupée, c'est vraiment que du papier froissé pour illusionner ?! Je n'en dit rien, je n'en fais rien. C'est la blonde qui finit par se retourner et de nouveau planté ses yeux bleus plein d'innocence faussée contre les miens. Proche physiquement, je ne m'éloigne en rien, loin de là. Il me semblait pourtant que tu avais déjà vérifié. Pas assez ? Yeah, elle me plait définitivement, elle me plait cette peste fausse et acide juste à souhait. Elle me ravit la gamine blonde et masquée comme chaque fille. Je sourie, réellement entre charmé et charmeur, avant de légèrement en rire. Pas assez faut-il croire... Je murmure avec un regard fort explicite. Finalement me reculant en fronçant les sourcil. Je rompt la distance ou même l'autre truc de proximité en tendant ma main. Cependant il me semble que tu as la chance de connaître mon prénom, ainsi qu'une forme de mon passé...et moi hormis quelques détails... pourrais-te avoir au moins ton prénom ? Je demande, pour une fois ma voix quittant le sarcasme ou tout autre jeu étant assez "sérieuse" pour cette question.

Tournent, tournent les sentiments et les humeurs. Qu'ils se recoupent dans un instant de fraîcheur. La vie n'était qu'un grand jeu qui vagabondait à chaque seconde. Ce n'était qu'une petite lueur qui s'intensifiait selon les ondes. Les regards, les sourires et tous ces petits gestes n'étaient peut-être qu'un pas vers une conclusion inattendue. Un petit rien et tout ce qui semblait insignifiant prenait une tournure des plus différentes. Un serpent, il ne leur avait fallu qu'un serpent pour que le jeu commence, que les remarques fusent et puis les sous-entendus. Et dans chacun de leurs gestes, dans chacun de leurs mots semblaient se déguiser une ronde vers le rapprochement. La nuit qu'ils avaient passée ensemble voilà quelques mois était un souvenir qui leur rappelait que leurs corps s'étaient finalement trouvés dans une étreinte passionnée, une étreinte d'une nuit, une simple nuit de leur vie où ils ne se laissaient le droit à aucun attachement, mais juste au plaisir éphémère. Mais leurs mots semblaient cacher l'envie d'une nouvelle nuit comme celle-ci. Alors, doucement, les deux âmes fortes se combattaient, semblant chercher une victoire sur l'autre, avant de finalement se regrouper sous un thème commun. Ils ne se combattaient plus du tout, ils se cherchaient, se trouvant à chaque nouvelle phrase et nouveau regard plus ambigus. Elle avait avec souplesse fait comprendre qu'il pouvait vouloir découvrir son corps à nouveau, et il n'avait pas nié, pas du tout, et chacun de ses gestes faisait naître en Colleen une envie de le tenter un peu plus. Il la trouvait plein de sex appeal, il le lui avait dit, et elle en jouait, exprimant qu'elle le trouvait tout aussi attirant. Son murmure avait résonné dans sa tête jusqu'à ce qu'elle trouve comment lui répondre. Un simple sourire en coin réussit à s'échapper d'entre ses lèvres, laissant les images passées revenir par à-coups dans sa tête. Il lui tendit ensuite sa main. Elle décrocha ses yeux de son regard pour les diriger vers cette main, dont elle se saisit tandis qu'il parlait. Elle profita de ce geste pour l'attirer contre elle et lui murmurer à l'oreille. "- Je ne sais pas si tu le mérites... très peu de gens vont jusqu'à connaître mon prénom... elle était à quelques centimètres de son visage quand elle lui a dit ça, un regard pétillant par cet air taquin qu'arborait son visage, puis elle contourna son visage pour se retrouver à son oreille et ajouter dans un murmure assez sensuel "-... mais tu peux m'appeler Colleen." Elle n'avait pas su garder ce sérieux dont il avait fait preuve pour lui demander son prénom, et elle avait préféré saisir cette question comme une opportunité de le laisser la découvrir un peu plus, lui laisser entrevoir cette chance qu'il avait.

✝

Je lui tend la main le plus sérieusement du monde possible. En effet la blonde a quand même été l'une des femmes la plus... proche de moi par la nuit de l'autre fois, elle est se qui semblerait..; une amie d'Eliott et de plusieurs de mes connaissances, et pourtant j'ignore jusqu'à son prénom. C'est ce à quoi je tente de remédier en procédant ainsi alors que je sens bientôt sa main douce et féminine saisir la mienne. Main qui d'ailleurs me tire en avant sans que j'émette la moindre résistance le chemin entre elle et moi s'étant ainsi raccourcit énormément alors que je la fixe de plus près sans la moindre gêne. Tant mieux elle ne semble pas le moins du monde gênée, elle n'ont plus son sourire et sa manière d'être ayant particulièrement changé en quelques secondes alors que je la vois se rapprocher, le souffle de ses mots percutant mon coup vu sa taille. Je baisse le regard vers elle l'observant me parler. Je ne sais pas si tu le mérites... très peu de gens vont jusqu'à connaître mon prénom.. Je sourie un peu plus face à ses paroles, la sachant réellement sur le point de me le dire alors que je sourie doucement. Je pense pouvoir être l'exception, hum ? Je demande ma voix répondant à ses paroles dites bassement alors que je la vois se rapprocher encore plus, son souffle venant chatouiller mon oreille avec provocation. ... mais tu peux m'appeler Colleen. Je sourie en découvrant son prénom, son jeu m'amusant de plus en plus, le non sérieux qu'elle adopte au fur et à mesure me plaisant plus que ses airs de pimbêche. Mes doigts glissant de sa main à son avant bras avec lenteur et ... provocation alors que je me mors légèrement la lèvre. Colleen... tu viens de franchir un cap... rare sont les personnes dont je connaisse réellement le prénom... Je dis avec cependant une réelle sincérité dans la réalité de mes paroles, faut dire que la plus part de mes conquêtes, je ne sais et ne saurais jamais leur prénom. Mais bon... colleen...

Chaque seconde semblait n'être qu'un pas de plus l'un vers l'autre. Une familiarité qui se créait entre eux, une envie de se connaître davantage, de jouer davantage, de se maîtriser l'un l'autre. Ce n'était pourtant que le début. Ils se connaissaient assez bien physiquement, mais autrement, ils n'étaient en fait que des inconnus. Mais il était impossible de nier que ce simple physique avait déjà un rôle crucial. Il les avait liés avec une ardeur trépidante et les menait aujourd'hui à se recroiser avec des souvenirs brûlants plein la tête. Ne leur restait plus qu'à se connaître vraiment. Tout commençait, il était vrai, par le prénom, et c'est sans hésitation que Colleen lui avait divulgué son identité, se rapprochant de lui tout autant matériellement en l'attirant à elle, que mentalement, en franchissant une des barrières qui étaient entre eux. Elle commença sa phrase, et il évoqua le fait qu'il pouvait être non pas une exception, mais l'exception. En réalité, il avait toujours été l'exception pour elle. Le seul qui avait réussi à la renverser, à la faire chavirer complètement en une seule nuit et qui avait réussi à la faire fuir. "- L'exception ? Eh bien, tu en demandes beaucoup je dirais... mais si tu le souhaites..." Elle avait déjà évoqué le fait que très peu allaient jusqu'à connaître autant d'elle, mais il avait surenchéri de son côté en disant qu'il s'agissait d'une étape franchie, d'un cap dépassé, peu de temps après avoir parlé d'exception. Ce contact qui glissa sur son avant bras et cette phrase auraient pu lui faire perdre le contrôle, si elle n'avait pas été autant fixée dans son regard. Son sourire éclaira encore un peu davantage son visage, respirant encore un peu la malice, mais surtout le bien-être. Elle ressentait rarement cette sensation, à part peut-être quand elle était ivre, ou quand elle était au lit avec un homme. Ils ne faisaient rien de tout ça, et pourtant, elle se sentait bien. Alors, d'une voix sensuelle et douce, elle laissa un sous entendu s'échapper dans les airs, s'envoler doucement et monopoliser le peu d'espace qui était entre eux "- Et c'est quoi la récompense quand on franchit ce cap ? Parce que je veux bien faire l'effort de dire mon prénom mais faut que ça en vaille la peine..." Elle s'approcha encore plus que ce n'était déjà le cas. Ils n'avaient même plus besoin de se chercher, ils s'étaient finalement trouvés. Il n'y avait que lui qui réussissait à la faire se sentir si bien en seulement un contact du bras. En fait, le serpent rampait sur son bras, et elle ne pouvait plus rien faire, elle était paralysée. Mais ce serpent-là, c'était son acceptation qui lui permettait cela, non pas la phobie... Il l'envoutait, comme ces serpents que l'on croise dans certains contes... Pourtant, tous deux n'avaient strictement rien de personnages de conte...