No sympathy for the dead • REBEKAH
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No sympathy for the dead • REBEKAH

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MessageSujet: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptySam 5 Jan - 2:19


NO SYMPATHY FOR THE DEAD
REBEKAH&BAX


    J’n’arrive pas à dormir. Comme d’habitude. C’est douloureux de rester là, sans rien faire, dans la chaleur étouffante des couvertures. J’les enlève dans un geste brusque, énervé de ne pas réussir à plonger dans le sommeil. J’m’assoies, et je regarde l’heure. Deux heures. La lune est presque pleine, elle est belle, j’ai envie de sortir. Envie d'me changer les idées, de penser à autre chose que mon dos douloureux, abîmé par tous ces jobs où seule ma force physique compte. Envie de prendre l’air, j’étouffe quand j’suis comme ça, quand j’ferme les yeux et que la seule chose que j’vois, c’est le noir. Pas de rêves, rien. J’crois que j’suis un peu insomniaque. J’me lève. Mon chien s’réveille à cause du bruit. J’lui chuchote de descendre en silence, que j’le rejoins rapidement. Il m’obéit. Bon chien. J’enfile un jean, un pull, une veste, celle pour l’hiver. J’sors de la chambre, essayant de faire le moins de bruit possible, mais je souris quand j’entends Sean ronfler. La voie est libre, il m’emmerdera pas d’main matin en me disant que j’suis encore sorti la nuit, comme un psychopathe. Il fait chier avec ses allusions à chaque fois, j’suis bien content de pouvoir partir sans avoir de compte à rendre. J’prends ma sacoche, celle avec ma caméra, et j’mets mes rollers. Je n’sais pas encore où je vais, mais j’veux y aller vite, sentir l’air sur mon visage. J’ouvre la porte, mon chien sort en courant, aboyant joyeusement. « Ta gueule », j’lui dis et il baisse les oreilles, penaud. Je jette un coup d’œil derrière moi, Sean ronfle toujours. J’ferme la porte et je caresse la tête de mon chien. Comment lui en vouloir, il aime la nuit autant que moi. Je le comprends. Il tourne autour de moi, il veut courir, faire la course. J’roule, je patine sur le sol, j’vole presque. J’me dirige vers Montsimpa. C’est un peu long, mais la nuit c’est plus tranquille pour se promener. Doug court, la langue qui pend, il me fait rire. « Allez, attrape moi ! » J’accélère, je saute, je tourne, lui aussi. On forme une belle équipe. Après quelques minutes comme ça, je freine brusquement, adorant cette sensation de presque tomber, du cœur qui s’arrête pendant un instant. Je sors ma caméra, mode infrarouge activé. J’roule en arrière, me laissant glisser, et j’filme mon chien qui me poursuit. J’recommence mon manège de figure, filmant toujours. Et j’roule, encore et encore, profitant du silence. La chaleur qui m'envahit est agréable cette fois-ci. C'est celle de l'adrénaline, du plaisir.

    J’arrive à Montsimpa. J’suis arrivé par le cimetière et j'm'arrête devant. J’suis tenté d’y aller. J’adore cet endroit. Il ne me fait pas peur, il m’attire et m’intrigue. Il me rappelle un passé révolu, aussi. Quelque chose dont j’ai pas envie de parler. J’ouvre les grilles, elles ne sont pas souvent correctement fermées, et j’entre, patinant lentement entre les tombes, Doug au loin, traînant de son côté. J’regarde les noms, j’les filme même, et j’filme autour de moi, essayant de capter un mouvement suspect, un truc qui pourrait paraître surnaturel. « Encore au cimetière, ouais. » Je parle à ma caméra, je garde toutes mes bandes et je pense que j’aimerai bien m’entendre parler lorsque je serai vieux, pour me rappeler ces moments avec moi-même, les plus précieux. « J’essaie de capter quelque chose, la lune est belle, peut-être que ça ira ce soir. » Je filme la lune, montrant à mon vieux moi que j’mens pas, que la lune est splendide et que j’ai raison d’être ici. « J’arrivais pas à dormir, fallait que je sorte. » Je baisse la caméra et je crois voir quelque chose au travers, c’est rapide mais j’y crois. Je m’arrête, et j’abaisse la caméra, regardant la scène de mes propres yeux. Rien. J’suis un peu désespéré, j’espérais… quoi au juste ? Que ce soit elle ? Faut pas rêver. J’pose mon cul sur le sol, et Doug vient me rejoindre. J’tripote un peu ma caméra, et je sens le froid m’envahir. Est-ce que c’est mon inconscient qui essaie d'me faire comprendre que j’suis déprimé ? Ou est-ce qu’il est vraiment en train de se passer un truc ? Cette sensation de froid, de légèreté… « Faut pas rêver, Doug. » Il n’y a rien autour de moi, et pourtant j’ai un sentiment de déjà-vu. Mon chien couine peu dignement et pose sa tête sur mes genoux, et j’lui caresse les oreilles. Il adore ça. J’regarde ce que j’ai à supprimer dans ma caméra, ne faisant plus attention à ce qu’il y a autour de moi, n’espérant plus tellement pour le moment. J’suis perdu dans la technologie et j’oublie le surnaturel. Mon chien grogne, je lui caresse les oreilles pendant une seconde pour le faire taire. Il grogne de nouveau et j’arrête tout ce que je fais. J’me rends compte qu’il ne grogne jamais, Doug. J’ose pas relever la tête. Mais j'le fais, caméra devant les yeux, j'dois filmer. Et c'que j'vois... Bordel.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyLun 7 Jan - 11:22

Le silence a cette douceur agréable qui m'attire ce soir. Je n'ai pas envie de chercher la vie, de les regarder profiter de ce qu'ils ont et que je n'aurais plus jamais. Pas ce soir. Je pourrais errer, mais je n'en ai pas l'envie. Il y a des soirs comme ça où seul le silence suffit à combler le vide dans vos pensées. Je respire ce silence ce soir, je me l'approprie pour me sentir plus légère, pour me sentir flotter comme je devrais le faire depuis des mois déjà. Je guette d'abord ma propre tombe, observant ces chiffres qui délimitaient banalement ma vie à ma mort et ma naissance. Je m'imagine la douleur de mes proches quand ils approchent le monument, et comme régulièrement, je m'en veux de leur avoir fait connaître cette peine. Je n'ai pourtant pas choisi, je n'ai pourtant pas voulu tout ça, mais je ne me suis pas assez battue non plus. J'avance un peu dans les rangs. Le vide me transperce l'âme, il me ramène à la cruauté de cette existence folle qu'il me reste. Je fuis en laissant mon regard passer d'une tombe à une autre, laissant les noms m'envahir l'esprit et chasser mon désarroi. La mort ne se choisit pas, elle ne se vit même pas. Elle se subit. Elle se dessine dans ton ombre et vient te choper quand tu ne t'y attends pas ou plus. Elle vient ôter ta vie et une partie de celle de tes proches, les défigurant à jamais avec une cicatrice qui ne s'effacera pas. Elle est l'ennemie de l'espoir et du souvenir doux qui t'effleure l'esprit quand tu as envie d'exploser. Elle est mon quotidien. Mon étrangeté et mon interrogation quotidiennes. Elle est chacun de mes pas, qui cherchent pourtant un chemin plausible vers son adversaire de toujours qu'est la vie. Je cherche la vie mais suis la mort. Je suis elle et je la suis. Là où tout le monde la fuit. Je la suis dans chacun de ses gestes, ne devenant que pâle observatrice souhaitant attirer la vie à moi, voulant la retirer pour me l'accaparer. Je suis égoïste. La mort l'est aussi. Nous tentons d'attirer des proies dans nos filets pour nous les accaparer, pour rompre l'éternelle solitude qui nous noie et nous entraîne dans ce tourbillon de ressentiments. Je me déteste. Je la déteste. Je déteste ce qu'elle fait de moi. Le ressentiment est là, chaque jour davantage, menant à tous les envier et détruisant toute humanité en moi. Je ne suis plus humaine de toute manière. Je croyais auparavant qu'être fantôme était peut-être une opportunité de continuer une vie que je n'ai jamais su achever, mais je me trompais. Empêcher les erreurs des autres est peut-être la seule chose que je puisse faire. Un bruit m'arrache à mes songes. On dirait un chien. Je regarde devant moi et aperçois que je suis revenue devant ma tombe. Une voix accompagne le bruit de chien. Qui a donc l'idée saugrenue de venir dans ce cimetière en pleine nuit ? Il faut être fou. Dans ma tête, une idée se crée, mais je la chasse aussitôt. Ce ne peut être lui. Non, ce n'est pas possible. J'avance vers le bruit, n'ayant pas peur d'être découverte. Très rares sont les gens qui ont eu la possibilité de me voir. À nouveau, cette pensée me ramène à lui. Non, arrête. Pourtant, c'est vrai, il a été le seul à me voir jusqu'à présent. Il y a lui, les animaux et les appareils électroniques. Le chien se met à faire des couinements qui me rappellent que je suis l'étrangeté incarnée et que je ne sais créer que la peur quand je suis décelable. J'avance, et je vois une personne là, avec son chien. Il ne me faut pas longtemps pour le reconnaître. Pas même une demie-seconde je crois. C'est vraiment lui. Il est là. Est-il venu me voir ? Je vois alors la caméra, et je comprends. Cet idiot n'est donc là que pour se la péter parce qu'il sait que les fantômes existent et veut le prouver par une vidéo ? Je tourne le dos et repars alors même que je commençais à être proche de lui et son chien. Il m'a vu, je le sais. Sa caméra était braquée sur moi. Lui non, juste sa caméra. J'ai envie d'exploser là, soudainement. J'ai envie de laisser sortir tous les sentiments qui avaient été en moi à l'époque où je l'ai rencontré. J'ai envie de destruction, de larmes et de colère. Mais au fond, j'ai surtout envie de rien. Rien. Surtout pas lui. Parce que si je me suis décidé à le fuir des mois auparavant, ce n'était pas pour rien. Si je ne l'ai plus rejoint, c'était réfléchi, voulu. Mais surtout déchirant. Si j'avais encore un cœur, je pourrais dire qu'il est en train d'exploser, mais c'est impossible, alors c'est dans ma tête que tout explose. C'est mon âme qui explose et se prend une claque en plein visage. Je ne sais pas comment faire. Je suis hors de sa vue, et pourtant, j'ai envie d'y retourner. Mais cette caméra est là. Je sais que mon monde l'intéresse, mais je ne veux pas être un objet de foire. Je marche alors, sous l'emprise d'une idée que je ne suis pas sûre de pouvoir bien concrétiser. Je fais le tour, veillant à ne pas être repérée. Je finis par arriver derrière lui. Dans ce que je voulais être un souffle mais qui devint une prière presque désespérée, marquant ma peine, je me mets enfin à parler... "- Eteins cette caméra... s'il te plaît Bax..." Mes yeux sont fermés, comme si j'ai peur de voir qu'il ne cède pas à ma demande et braque sa caméra sur moi. Comme si j'ai peur de voir son regard sur moi. Comme si j'ai peur de retourner des mois en arrière, quand il m'a perdu dans un tourbillon de sentiments que je ne suis pas censée ressentir.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyMar 8 Jan - 2:19


NO SYMPATHY FOR THE DEAD
REBEKAH&BAX


    Ce matin j’pensais pas à elle, ce matin j’travaillais, l’esprit occupé, ce matin j’parlais à Sean de cette nana que j’ai croisé quand j’faisais du roller et que j’ai trouvé vraiment canon. Cet après-midi, à peu près pareil. J’pensais juste pas à elle, même si ça m'arrive souvent, mais aujourd'hui c'était le vide, j'l'avais oubliée pour une journée, par miracle, j'avais oublié son existence, sa présence quelque part, sa transparence envoûtante... et mes pas m'ont conduit ici, et elle est là, derrière moi, murmurant mon prénom, me faisant frissonner. J’entends sa voix m’effleurer les oreilles et dans le flou total, j’éteins ma caméra, j’lui obéis pour ne pas lui faire de peine, elle est là, je ne veux pas qu’elle s’enfuit. Pas encore. Elle m'hypnotise. J’ai cru qu’elle était partie, dans l’autre monde, celui où elle aurait dû être accueillie dès le départ, celui où je lui souhaitais d'être, celui où je voulais désespérément et égoïstement qu'elle n'aille pas. Le froid me glace le sang et, pourtant, il me réchauffe le cœur. Je n’ai pas peur d’elle, je ne l’ai jamais eu, elle m’a toujours fasciné… mais jamais je ne la blesserai, jamais je ne la filmerai comme un objet si elle me le refuse. Seuls les autres, seuls ceux qui m’importent peu, se retrouveront sur ma caméra. Si jamais elle s’y retrouve, je la garderai pour moi. C'est ma découverte, ma folie. Je pose ma caméra et je n’ose pas me retourner. Doug est parti se cacher derrière une pierre tombale, quelque part là-bas, il n’a jamais vraiment apprécié Rebekah ou ses paires. Je n’le comprends pas. Elle fut ma ressource, celle qui me maintenait en vie, bizarrement, quand j’étais accablé par le travail. Puis elle a disparu, en coup de vent, et le froid glacial qu’elle transportait toujours avec elle s’est transformé en vide, incroyablement dur à gérer seul, surtout que j’n’ai parlé d’elle à personne. Je préfère son froid au vide, sa transparence au néant, ses blessures à une existence banale. J’ose toujours pas me r’tourner, j’ose pas voir son visage, son visage pâle, pur, brisé par la mort. Son visage obsédant, ses yeux d’abysse. J’me relève, tremblant, perdant presque l’équilibre sur mes rollers. J’décide de les enlever, même si j’me retrouve en chaussettes sur le sol plein de cailloux du cimetière. J’m’en fous tant qu’elle reste là. Maintenant, j’ai peur que si j’me retourne, elle ait disparue de nouveau, comme avant. Comme le soir où j’suis venu, où j’ai presque hurlé son prénom pendant des heures, attendant son retour, priant presque sur sa tombe. Mais j'la sens derrière moi, je sens son ombre s'étendre jusque dans mon coeur. « J’vais me retourner ma belle. » Je l’ai toujours appelée comme ça, même lorsque je venais de la rencontrer. A cette époque, je prenais les fantômes pour des créatures, j’oubliais qu’ils avaient vécu avant, qu'ils furent des humains… j’ai changé depuis, mais j’me souviens avoir murmuré qu’elle était magnifique la première fois, comme une biche en pleine forêt, comme l’innocence dans un monde d’horreur , et je continuerai comme ça. Après tout, elle est magnifique. Une ombre de splendeur, la mort peut donc être belle… « Reste là je t’en prie, j’veux te voir. » Je la supplie, parce que j'flippe, parce que ça me blesserait qu'elle disparaisse de nouveau. J'me retourne, comme promis. Elle est là, éblouissante et froide, deux contrastes que j’adore, deux contrastes qui m’attirent et me font perdre la raison à chaque fois. Peut-être est là la malédiction des fantômes, ils nous font perdre la tête. « Putain, t’m’avais manquée. » Je mâche mes mots, stupéfait par son éternité, son immunité contre les rouages du temps. Elle n’a aucunement changé. J’ai envie, comme toujours auparavant, de la toucher, mais je n’ai jamais osé le faire. Je sais que je n’en suis pas capable, et pourtant j’en crève d’envie. Elle me plaît, j‘l‘ai désirée, je la désire toujours, et ça me tue. « Si tu comptes repartir, dis-le moi. » Le désir, l'amertume, les souvenirs... J’voulais pas me montrer amer, mais ce fut plus fort que moi. J’lui en veux un peu, d’m’avoir laissé comme ça, sans prévenir, sans m’dire qu’elle en avait marre de moi, ou peu importe la raison. « Je voudrais au moins une image de toi, juste pour moi, pour me souvenir, pour pas devenir fou. » C’est ce que j’ai cru être quand elle a disparu dans l’ombre, pour ce que je pensais être à tout jamais. J’ai cru avoir rêvé, que j’devenais cinglé à trop vouloir croire aux fantômes, à trop bosser, à me torturer au boulot, à l’école, partout. Mais elle est là maintenant, j'dois oublier tout ça, j'y repenserai si jamais elle part de nouveau. L'envie prend le dessus sur la raison, et j'étends ma main vers ses cheveux, j'suis indéniablement happé par sa beauté, par son mystère, par ses cicatrices. Je frissonne alors que je touche ses cheveux, alors que je pense les caresser, j'imagine la texture qu'ils avaient auparavant et mes sentiments explosent. J'ai envie de saisir des mèches mais je ne peux pas, mais pourtant je suis juste heureux d'avoir ma main là, posée sur ce qu'il reste de son existence et qui suffit à faire battre mon coeur à une vitesse folle. « Ouais, tu m’avais manquée Rebekah. » J’dis son nom, parce qu’il est vrai qu’elle est autre chose que belle, elle est une personne, peut-être pas comme moi. Non, pas comme moi du tout. Mieux que moi.


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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyVen 11 Jan - 12:29

Les mots me manquent. Mes pensées se sont embourbées dans une telle confusion que je ne trouve plus le moyen d'en sortir. Les sentiments, eux, abondent et ne veulent pas se dissocier, me laissant dans une impression de ne plus rien contrôler. La surprise a régné quelques secondes, mais l'appréhension finit par reprendre la main, tandis que je fixe cette caméra. Il l'éteint. Une des chaînes à mes poignets me semble se rompre tandis que mon appréhension peut désormais s'envoler. Il ne me reste plus qu'une pointe de ressentiments et de colère. Je lui en veux. Si tant est que j'en sois capable. Je lui en veux parce que malgré ma fuite, il continue à flirter avec la mort. Maintenant qu'il ne peut plus le faire avec moi. Il s'obstine à observer ce monde, mon monde, alors qu'il a encore accès à la vie. Il ne me regarde pas, j'en suis encore plus troublée. J'ai tenté de fuir pendant des jours et des jours, j'ai puisé une force que je ne me connaissais pas pour m'empêcher de le chercher la nuit, pour le fuir. Il est là quand même. Dans un cimetière en pleine nuit. Il veut voir des fantômes, cela semble clair. Mais il préfère braquer sa caméra sur moi, et pas ses yeux. Je ne sais comment le prendre. Mal assurément. Il se lève. Je recule d'un pas. C'est automatique, comme un sursaut, un réflexe. Je veux me protéger, je veux l'empêcher de briser cette carapace pourtant déjà en miettes à ses pieds. Juste à côté des restes de mon cœur. Il ôte ses rollers. Il ne veut donc pas partir. Il veut rester là. Je ne sais pas si je dois m'en sentir soulagée ou non. J'ai envie qu'il reste, j'ai envie de retrouver la douceur de sa présence, l'unicité de ce que nous partagions. En même temps, je déteste l'espoir qu'il me donne. Cette putain de vague en moi qui me dit que ne pas vivre n'est pas grave, car il s'en fout et que d'autres peuvent s'en foutre aussi. Cette même vague qui me dit qu'il me rend vivante à sa manière. Peut-être même juste en un regard. Il a l'ascendant, il détient un pouvoir entre ses mains. Il est une exception, le seul à ce jour qui a pu me dissocier au milieu des ombres de la nuit. Je le hais pour ça. Je le hais. Je le sais... et pourtant, c'est probablement tout l'inverse. Ses mots brisent le silence qui s'installait jusqu'au plus profond de moi. Il va se retourner. Je veux qu'il le fasse, et pourtant la peur m'assaille. Elle me prend les tripes, me les broie. Il continue à parler et j'éteins toutes mes pensées pendant ces quelques nouvelles secondes qui, inévitablement, me rassurent. Malgré moi, un sourire fend mon visage, j'oublie la peur qui m'empêchait de me rappeler que je me sens bien quand il est là. Que je me sens moi. "- Je reste. Je ne veux pas partir." Cet aveu me fait mal, mais je n'ai pu l'arrêter. J'ai besoin qu'il le sache. Dans ma tête, la cohue recommence, tout repart dans tous les sens. Sa silhouette se tourne alors, il me fait face. Les mots me manquent, encore. Son regard, posé sur moi, me tourmente, me brûle. J'aurais pu rêver de ça, mais je ne veux plus que fuir. J'ai mal. Mon âme entière préférerait l'enfer. Les flammes m'y provoqueraient une douleur moins vive. Je le hais, plus que jamais, parce que j'aimerais être vivante pour ne pas avoir à tant regretter cette émotion qu'il me fait ressentir, pour ne pas craindre, ne pas faiblir inutilement devant lui. Je ne sais pas comment je réussis, mais je me détache de son regard et m'obstine donc à chercher son chien du regard. Pourquoi son maître ne comprend pas que son animal est sensé en partant quand je suis là ? Pourquoi ne fait-il pas pareil pour m'éviter d'avoir si peur à sa place. "Putain, t'm'avais manqué". J'oublie le chien, j'oublie les tombes, je ferme les yeux une seconde, comme pour apprécier les répercussions de cette phrase sur mes pensées qui se sont tues. Je le regarde ensuite, me concentre alors à nouveau sur ce visage qui m'a tant marqué. Il est sincère, je ne peux en douter. "- Bax..." Je ne réussis même pas à exprimer ce que je voudrais lui dire. J'aimerais lui montrer combien je lutte pour l'oublier, combien j'aimerais ne penser qu'à vivre au lieu de juste asphyxier dans l'océan d'une détresse et d'une incompréhension qui règne autour de moi. Les seuls mots qui m'échappent ne sont pourtant pas ceux qu'il faudrait pour cela. "-... tu m'as manqué aussi." Je m'en veux. Je me hais. C'est moi-même que je voudrais fuir désormais. Fuir l'existence à laquelle je suis vouée pour l'éternité. Fuir cette apparence vide, transparente, cette frontière si mince entre réalité et imagination. Le pas que j'ai fait en arrière quand il s'est relevé s'efface. Je reviens à ma place originelle. Mais au même instant, tout s'efface. Il m'en veut. J'ai envie de pleurer. C'est ignoble parce que j'ai causé cette situation, cette distance entre nous, mais maintenant qu'il est là, je réalise que j'ai peut-être eu tort. Mon cœur, organe si fragile qui a valu ma mort, n'est pas revenu plus fort pour cette sorte de seconde vie. Il vient d'éclater une énième fois. Ou du moins, ce qui est désormais placée à cet endroit-là de la matérialisation de ma présence. Dans mes yeux, je devine qu'il peut désormais y voir combien je suis désolée d'avoir fait ça, et à quel point je suis triste. Si seulement je pouvais le lui cacher. "- Je... Bax... je... Non. Pas ce soir." Un rire sort sans le vouloir d'entre mes lèvres, mélange de nervosité et d'ironie. "- Tu es déjà fou tu sais à venir ici ! Mon rire se stoppe, et je redeviens sérieuse Ne m'en veux pas mais je ne préfère pas. Déjà parce que t'accrocher à mon souvenir n'est pas une bonne idée. Et cette image serait fausse. On prend des photos de la vie, on se rappelle les bons moments de ce qu'on a vécu. Mais je ne vis pas. Je ne revivrai jamais. Prétendre l'inverse serait bête, stupide et... " Les larmes veulent s'échapper, mais je les retiens férocement, refusant de montrer ma faiblesse face à lui même après tant de temps. Je voulais continuer ma phrase, mais je n'en ai même plus l'envie de me battre pour le convaincre. Je ne réussis même pas à me convaincre. Je passe ma main sur mon visage, m'attardant devant mes yeux pour reprendre mes esprits. Quand je l'enlève, il est plus près de moi, sa main est proche de mes cheveux. Je m'enfonce alors dans les profondeurs de son regard, ne réussissant pas à m'en détacher. Je sens ce contact, je ne sais toujours pas comment je fais, mais je sens ce geste et il m'inonde d'un bien-être incroyable. Il me répète que je lui ai manqué. Pourquoi ne l'ai-je pas rencontré avant ? Je lève ma main et essaye de la poser sur la sienne. J'ai l'impression de la saisir. Je ne sais pas si c'est réel. Cette sensation est unique. J'oublie toutes mes interrogations, toute ma rancœur. J'oublie tout. Tout sauf sa présence.


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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyDim 13 Jan - 22:16


NO SYMPATHY FOR THE DEAD
REBEKAH&BAX


    Elle reste, elle ne veut pas partir. Alors pourquoi l’a-t-elle déjà fait une fois ? Pourquoi a-t-elle disparu sans rien dire ? Pourquoi ça a changé ? J’ai envie d’lui demander tout ça, de n’pas lui faire confiance et de l’assaillir avec mes doutes, mais j’sais que ça la fera fuir. Que ça la blessera. Alors j’me contente de ses mots, parce qu’ils me soulagent, m’apaisent. J’me retourne et elle m’illumine, elle qui n’a pourtant plus aucune couleur. J’sais qu’elle doit être malheureuse, j’sais que ça doit être dur d’être ainsi, mais j’suis égoïste, et j’continuerai de l’être pour elle. A cause d’elle, sûrement. J’m’en fous, et j’la soutiendrai si un jour elle m’avoue ce qu’elle ressent chaque seconde. Nous n’en avons jamais vraiment parlé. Elle détourne le regard et j'l'observe, perdu dans ses traits si bien dessinés, perdu dans son expression de... une expression que je n'arrive pas à définir, mais qui me fait sentir faible, et fort à la fois. Elle est là. J'lui dis qu'elle m'avait manqué et elle me regarde enfin de nouveau. Elle ferme les yeux. Elle est magnifique. Elle murmure mon prénom et c'est à mon tour de les fermer une seconde, savourant mon prénom entre ses lèvres, goûtant la saveur de sa voix contre mes oreilles. J'lui ai manqué aussi, et ça me suffit à lui faire confiance de nouveau, même si une appréhension reste logée dans mon coeur, peut-être à tout jamais. Cette peur de revenir ici, un soir, et de ne plus la voir, de ne plus la sentir. Elle se rapproche de moi, et j'suis heureux de voir qu'elle ne recule plus, comme elle l'avait fait. Mais j'lui dis quelque chose qui la blesse, et j'm'en veux immédiatement. Elle ne veut pas que je la filme, et j‘la comprends, même si j‘en meurs d‘envie. J‘ai besoin d‘avoir son image avec moi, et j‘en aurais eu besoin ces derniers mois. Mais j‘la comprends et je ne la forcerai pas. Elle rit, et j’aime pas, parce qu’elle ne rit pas pour les bonnes raisons. Elle ne rit pas parce qu’elle heureuse, sûrement parce qu’elle ne pourra jamais l’être vraiment, et ça me rend malade de savoir qu’j’suis heureux à ses dépends. Mais je profite, honteusement, de cette douce mélodie. Elle me dit que j‘suis fou, et j‘pense à mon frère. Non, j‘suis pas fou. J’suis pas comme lui, j’suis pas perdu dans un coin d’mon propre esprit. J‘suis… j‘sais pas. J‘suis amoureux. J‘suis accro. J‘suis con, peut-être. Mais pas fou. Je le serai de ne pas l‘aimer, je le serai de ne pas revenir la voir, de… Elle me coupe dans mes pensées. « Ne m'en veux pas mais je ne préfère pas. Déjà parce que t'accrocher à mon souvenir n'est pas une bonne idée. Et cette image serait fausse. On prend des photos de la vie, on se rappelle les bons moments de ce qu'on a vécu. Mais je ne vis pas. Je ne revivrai jamais. Prétendre l'inverse serait bête, stupide et... » Je baisse les yeux. Ce qu’elle me dit me fait du mal, parce que je sais que c’est la vérité, qu’elle a raison. Peut-être que j’suis fou oui, finalement. Mais je n’veux pas guérir. Alors j’la regarde méchamment, reprenant foi en mes propres convictions. « La ferme. » Après avoir prononcé ces deux mots, j’ai envie de m’cogner. J’suis une personne qui s’énerve vite, mais jamais contre elle. Elle m’a toujours semblé fragile et, de toute façon, je n’avais jamais eu de raison de m’énerver. Mais là… Ca me met hors de moi, parce que j’peux pas changer les choses, parce qu’on restera toujours trop différents, parce que jamais je n’aurais sa peau contre mes doigts… Mais j’aurais pas dû. « Tu m’as énervée, excuse moi. » J’m’approche d’elle, doucement, pour ne pas l’effrayer. Comme j’l’aurais fait avec un animal, et j’m’en veux, mais elle est tellement fragile… « Parce que tu dis la vérité. J’suis stupide de m’accrocher à ton souvenir, ouais. Mais tu peux revivre. Tu peux revivre à travers moi. Tu signifies tellement pour moi. » J’me rends compte qu’elle pourrait penser qu’elle n’est qu’un sujet d’observation mais ce n’est pas le cas, pourtant j’n’ai pas le courage de le dire, je me sens tellement mal de la voir ainsi, la main devant les yeux, abattue par son sort. J’lui passe la main dans les cheveux, elle pose sa main sur la mienne, et j’me sens complet, comme si cette sensation était la seule qui m’avait toujours manqué. Comme si j’avais besoin de ce froid étonnant, inhumain… comme elle. Elle qui m’emplit pourtant de chaleur et d’espoir. « J’sais même pas si c’que j’dis a un sens, tu vois. Mais je te vois, je te sens, et je sais que tu es là. Tu n’es pas vivante, mais tu existes. » J’ai foi en ce que j’dis, je ne mens pas pour la rassurer, ni pour me rassurer moi-même. J’sais que c’est vrai, que tout ça n’est pas un mensonge, qu’on est là dans ce cimetière… et que j’me sens plus vivant que jamais, face à la mort. J’suis certain qu’elle aussi, j’espère qu’elle défie sa condition, et que j’lui fais le même effet. Je l’espère de tout mon être, parce que ce serait la chose la plus triste au monde que de la savoir vide quand j’suis là. Egoïste, encore une fois. Mais j’voudrais être celui qui la libère, au moins un peu, de ses tourments. Peut-être, pourtant, que je n’fais que les empirer, peut-être est-ce pour ça qu’elle est partie… Une nouvelle fois, malgré tout, l’amertume me brûle les lèvres. J’ai besoin de savoir, de savoir si j’suis le seul à être bien ici. A profiter de ce moment. « Ma belle… » Je soupire un peu, j'baisse la tête. J’veux pas en parler, pourtant il le faut. J’dois savoir. « Pourquoi est-ce que tu es partie ? Pourquoi t’m’as lâché ? J’nous trouvais bien tous les deux, et jamais j’aurais… » J’la regarde. « Jamais j’t’aurais blessée. » J’ai peur qu’ma voix se brise un peu. J’suis peut-être un mec, mais ce sont des choses dont je n’aime pas me souvenir. L’absence. Le vide. La solitude. « Tu sais… Tu n’es peut-être pas vivante », j’ose pas dire morte, j’ai jamais eu le cran, « mais tu fais partie d’ma vie. J’me rappelle de nos moments, j’me rappelle de tout. J’me souviens. Alors t’sais quoi, j’me trouve pas stupide, finalement. Tu fais partie des bons moments d’ma vie. Et rien n’était faux. » J’me retourne, parce que je sais que j’craque, j’pleure pas mais j’craque complètement. « En tout cas, pas pour moi. » J’attrape un caillou et j’le jette plus loin, brisant le silence, essayant d’occuper mes putains de mains qui tremblent.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyDim 13 Jan - 23:25

C'est pas juste. C'est pas juste que je ne sois pas vivante mais qu'il me transperce comme si je l'étais. Je ne suis plus sensée souffrir ni même ressentir, mais avec lui, tout cela est intense, peut-être plus que lorsque je vivais encore. Toutes les résolutions que je me suis faites ont éclaté quand j'ai vu qu'il était là. J'ai tant voulu fuir, et il n'y a à présent que son absence que je veux éviter. Je lui dis que je reste, et je ne sais même pas pourquoi. Je ne veux pas savoir. Toutes ces pensées brûlent en moi et me ramènent à ma fragilité, à mon sentimentalisme bidon. Je suis un fantôme, je ne ressens rien. Je ne suis qu'un peu de vent que le temps sème dans l'ombre des gens. Il me fait devenir tempête, ouragan et dévaste même mon propre territoire. Je m'essouffle à tenter de lutter contre cette idée qui au fond de moi me torture. Je le veux. Je le veux dans chaque instant de mon errance. Être et avoir sont deux auxiliaires essentiels à l'expression, mais ils me sont inutiles. Je pense. Mais je ne suis pas. Je n'ai rien. Je n'aurai jamais rien. De mes mains, je ne récolte que ce silence empoisonnant qui accompagne ma solitude. Sauf quand il est près de moi. Je ne supporte pas cette pensée. Je ne dépends de rien, même pas du battement de mon propre cœur. Alors dépendre de lui... Non, ce n'est pas juste. Ce n'est pas normal. Pas possible. Ce n'est rien. Je n'ose parfois même pas le regarder tellement je sais qu'il détruira toutes les pensées que j'essaye de former contre lui, tous ces arguments que je veux faire puissants pour ne pas craquer, ne pas céder. La vérité est dans ses yeux, parce qu'ils reflètent mon espérance et mon attirance. Même sans le regarder, juste savoir qu'il est là, sentir sa présence, entendre sa voix, ma résolution ne peut tenir contre tout ça. Non, ce n'est définitivement pas juste. Je m'avance vers lui. Il y a pourtant toujours cette barrière, cette ligne qui ne semble pas vouloir se franchir. La vérité. La cinglante vérité que je devrais avouer mais qui me maintient à la gorge, m'interdisant même de respirer son air. Il veut se souvenir de moi, il veut une image de moi. Je suis là, et il ne pense qu'au cas où je ne reviendrai pas. Je le comprends, mais en même temps, je lui en veux, car j'aimerais oublier cette caméra et qu'il n'y ait que lui et moi. Lui, moi et son chien toujours aussi apeuré à l'autre bout du cimetière. Qu'il ne pense pas toujours à l'image, au souvenir. Mais juste à notre présence là, l'un avec l'autre. Je ne veux pas penser à après. Comme toujours. C'est pour cela que je ne lui ai pas dit qu'on ne se reverrai pas. Je n'aurai jamais pu prendre cette décision en le voyant. Il l'aurait annulé aussitôt en un simple regard. Je lui explique mon refus, avalant les difficultés pour mieux m'exprimer, et il me dit de me taire. Je suis effarée, et cela doit pouvoir se lire sur mon visage. Il ne peut pas être sérieux. Je me prépare à faire un nouveau pas de recul, mais me renfrogne au dernier moment. Je veux qu'il s'explique, alors, comme si j'étais prête à me rebeller, je rétorque "- Quoi ?" Il n'a pas le droit de me parler ainsi, de me réduire à néant, au silence. Il est le seul qui m'arrache à ce silence. Il n'a pas le droit. C'est pas juste. Il s'excuse. Je ne sais quoi répondre, alors je ne dis rien. Il s'approche. J'ai envie de reculer plus que jamais. J'ai peur. Pas de lui, mais de moi. J'ai peur de me sentir exploser un peu plus. Il continue. Il dit vrai, et j'ai juste envie de lui dire qu'il a raison, mais les larmes au bord de mes yeux disent déjà tout. Je revis déjà à travers lui. Je veux pas de ça. Je ne veux pas vivre par procuration. Je veux vivre. Vivre moi-même et pour moi-même. Pouvoir lui donner un bout de ma vie en lui laissant en faire partie. Mais j'ai rien à lui donner. Je préfère ne pas répondre, je n'en ai pas la force. Je me laisse donc aller à ce doux contact qu'est sa main dans mes cheveux, puis ma main sur la sienne. Je la serre doucement. Je devine qu'il ressent cette même force que moi, cette même intensité, et je suis assez débile pour vouloir la rejeter. Il se remet à parler, continuant sa phrase précédente. Cette fois, il faut que je lui réponde. "- Si, ça a un sens. Tu as un sens pour moi, tout a un sens. Il n'y a que moi qui n'en ait pas. Et quand je parlais de la stupidité de cette pensée, je ne parlais pas de toi. Tu as l'innocence de la vie. Moi je n'ai pour amie que ce stupide espoir que m'offre la mort en cadeau." Mon visage est étiré par le dégoût de cette condition dans laquelle je suis. Je ne m'aime pas. Je ne m'aime plus. Je ne sais plus. Je suis perdue face à cette mise à nue à laquelle je dois m'exposer pour dire ce que je ressens. Je lâche sa main, emportée par ce ressentiment contre ma propre personne. Je le fixe à nouveau, je ne veux pas qu'il croit que je pars. Je tourne la tête un instant tout de même, et mon surnom résonne entre ses lèvres, me décrochant un petit sourire au milieu de ma peine. Il a pourtant l'air de ne pas aimer ce qu'il va dire. J'entends la suite et je reste muette. Il veut des explications. C'est normal. C'est moi qui n'ai pas été juste en partant sans rien dire. Il ne m'aurait jamais blessé, et je m'en veux à nouveau. Moi je l'ai blessé. C'est sûr. Et c'est pas juste non plus. J'écoute chacun de ses mots en laissant mon âme se serrer, s'écorcher vive. "- Parce que c'est pas raisonnable. Tout ça... nous deux. C'est pas raisonnable parce qu'on peut pas réellement être ce qu'on voudrait être. On est juste deux âmes qui veulent se lier, mais y a ma mort qui cloche. Et j'veux pas t'empêcher de vivre, c'est pas une bonne chose, Bax. Rien n'était faux pour moi non plus, mais je suis morte..." Il s'est retourné, et c'est parfait, je ne veux pas qu'il me regarde. Je sais qu'il craque, mais moi aussi. Je sens les larmes rouler sur la chair inexistante de mes joues. "-... On pourra jamais être totalement bien ensemble. Il y aura toujours ça entre nous. Je sais même pas pourquoi tu me vois, ni pourquoi tu peux me toucher. Tu es une exception, mon exception, mais ça ne veut pas dire qu'être ensemble est une bonne chose. Ça m'fait mal bordel, ça me détruit, mais je ne vois pas de solution. Il n'y a aucune échappatoire. Ni à nous, ni à cette putain d'errance à laquelle je suis vouée." Je me suis lâchée, et ça ne m'a pas fait de bien. Le conflit en moi est réveillé plus que jamais. La bataille fait rage, aucun clan ne gagne, mais les armes se font plus violentes et les dégâts plus importantes. Je m'approche de lui et pose ma main sur sa joue, avec tendresse, pour le faire se tourner vers moi. Je n'enlève pas ma joue. En fait, plus je m'acharne à ne pas accepter sa présence, plus elle me semble essentielle. C'est vraiment pas juste.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyMer 16 Jan - 19:00


NO SYMPATHY FOR THE DEAD
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    Elle se rebelle lorsque je lui dis de se la fermer, et voir la colère sur son visage, voir autre chose que de la tristesse, ça m’rend plus fort. Pourtant j’m’en veux, j’ai pas le droit de l’empêcher de s’exprimer, alors que la mort s’en occupe déjà… J’ai pas le droit de jouer son tortionnaire alors qu’elle doit déjà souffrir aux mains âpres de la fatalité. J’m’excuse, et j’lui parle, parce que j’en ai besoin, j’dois cracher sur la vérité. Elle met du temps à me répondre, et j’aurais préféré qu’elle ne le fasse pas. Ca m’fait tellement mal, tellement de savoir qu’elle a raison, qu’elle n’a que la mort, que je n’ai que la vie, et que ça nous sépare plus que n’importe quoi d’autre. Ce sont deux mondes si opposés… et pourtant j’me sens si proche d’elle. C’est une addiction. Pas celle de la curiosité, pas celle de la popularité, mais une addiction enivrante, empoisonnante peut-être… Empoisonnante parce qu'elle m'embrouille les sens, parce qu'elle s’insinue en moi comme le froid que Rebekah dégage, et elle me prend aux tripes, m’empêchant de voir clair, d'me rendre compte que j’fais peut-être une grosse connerie de m’attacher à l’amie de la mort. La mort qui déforme son beau visage, qui la rend presque aussi funèbre que la mort elle-même. La mort l’entraîne dans sa chute, détruisant ce qu’elle était avant et ce que je veux voir chez elle. Je ne veux plus la voir ainsi, je veux la voir sourire, comme avant, où tout semblait plus simple. Putain, c’était simple pour moi, pourtant ! Qu’est-ce que la mort a chuchoté aux oreilles sensibles de Rebekah ? Quels mensonges est-elle allée lui raconter pour l’éloigner de moi, pour la garder à tout jamais dans son étreinte malfaisante ? J’lui demande pourquoi elle est partie, espérant recevoir une réponse, espérant pouvoir blâmer son bourreau - la mort, parce que j’espère de tout cœur que c’n’est pas moi. Et elle me répond, ouais. Et putain ça fait mal. J’sais qu’elle dit vrai, que tout ça c’est d’la folie. J’me retourne, j’me sens tellement faible, et pourtant tellement en colère… Le feu bouillonne en moi. Je serre les poings, essayant de me canaliser, mais c’est difficile lorsque tant de choses m’oppresse, quand la nana qu'j'aime se pose trop de questions et finit par tenter de détruire ce qui pourrait s’passer entre nous. Elle ne pense qu’à moi, et c’est pas juste. J’veux qu’elle ne pense qu'à elle, qu'elle soit égoïste, comme j'peux l'être, et qu'elle se serve de moi. Elle doit se sentir tellement seule… et moi aussi, finalement. On se tient compagnie. Seule elle me voit réellement, pourquoi me rejette-t-elle ? Elle continue sa tirade, elle devient même vulgaire, et j’peux pas m’empêcher de sourire - et heureusement qu’elle ne me voit pas, sinon elle penserait que j’me fous d’elle. Son exception… J’aime bien. J’la sens s’approcher de moi, je sens ce qui reste de son existence m’envelopper dans un cocon, et j’veux pas que ça se finisse comme ça, juste parce que c’est pas raisonnable. Juste parce que c’est écrit quelque part que c’est fou. Juste parce que la mort nous regarde constamment. Elle pose sa main sur ma joue et j’me sens bien, j’suis apaisé. « Tu vois ma belle, j’me sens bien. Là, avec toi. » Je soupire et j’me retourne, faisant face à une nouvelle personne au visage décharné, ravagé par les larmes, et ça m’tue. « Putain, arrête de pleurer. » Une supplique comme jamais j’aurais cru pouvoir en faire. J’veux qu’elle arrête, elle fait pleuvoir dans mon cœur. J’finis par me dire que la solitude valait mieux que ses mots destructeurs, que son visage anéanti. « C’est toi qui m’fais vivre merde. » J’ris, blessé, agonisant quelque part au fond d’mon esprit. « J’m’en fiche de la bienséance, c’que j’veux c’est être avec toi. On s’en voudra plus tard, quand je serai sur le point de crever, mais pourquoi est-ce que tu repousses quelqu'un qui t’aime ?! » J’m’arrête, presque essoufflé par mon explosion, et j’me rends compte que c’est la première fois que j’dis tout haut ce que je ressens pour elle, avec des mots si clairs, si significatifs. J’attrape son visage entre mains, de la meilleure façon que j’le peux, et j’la regarde droit dans les yeux, essayant de passer au travers de ses larmes, de la voir elle, et de ne plus voir son cœur se consumer. « La seule différence entre nous, c’est ma chaire. Rien n’empêchera mon âme de se lier à la tienne, de toute façon c’est trop tard. Seule toi peut arrêter tout ça, et je sais que tu n’en as pas envie. » Je m’approche plus près, jamais je n’ai été aussi proche d’elle, c’est une sensation tellement étrange… si libératrice. Je n’veux pas me priver de ça. « On s’en voudra plus tard… » Je répète ce que j’ai dit, perdu dans ses yeux, dans son âme, dans mes prières pour ne plus voir ses larmes. « D’accord ? » Je lui demande doucement, ne voulant pas l’effrayer, j’veux juste qu’elle accepte et qu’on oublie tout ça, et qu’on existe. J’aurais dit vivre dans d’autres circonstances, mais ça nous est impossible, alors on va juste exister, être. Parce qu’elle est. Malgré tout, malgré la mort qui nous rit au nez, elle est. Et être, elle le fait merveilleusement. J’lui souris doucement et j’passe un doigts sur ses joues, avant de reculer. J’cherche Doug du regard et il n’est pas loin, couché à nous regarder de ses grands yeux. « T’es mon exception aussi », j’lui dis subitement, la regardant de nouveau. « La plus belle qui soit… » Je lui souris. « La plus désirable », je murmure. J’ai envie de continuer ainsi, mais j’me doute que j’pourrais perdre le contrôle, et aller trop loin dans mes propos. La voir si fragile plus tôt, et la voir effondrée, énervée… Elle était magnifique dans sa douleur, et elle l’est encore plus lorsqu’elle sourit.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyDim 20 Jan - 23:14

Mon âme s'embrase. Mon cœur, lui, explose. Il se détruit, se déchire, se laisse émietter minute après minute. Pourtant, il ne bat plus, depuis des mois, des mois qui me semblent des années. Années de solitude, d'errance où il n'a semblé ne me manquer qu'une chose. Qu'une présence. Lui. Éclairant l'obscurité de mes pensées et de ce qu'il me reste d'existence. Je suis pourtant face à lui, et chacun des mots qui acceptent de sortir sont ceux que ma raison m'a murmuré à l'oreille chaque fois que je n'étais pas près de lui, chaque fois où mes sentiments n'ont pas eu le pouvoir de me guider. Je parle mais j'ai l'impression de hurler, même de hurler à la mort, ma tendre amie depuis bien trop longtemps, ma seule amie. Je lui dis ce que je ressens dans l'espoir de le convaincre, mais je ne me convaincs pas moi-même. Les arguments que je cite, les mots que j'exprime sont pourtant tous dans ma tête, raisonnés, pensés. Mais je ne veux plus y croire, pas alors qu'il est face à moi. J'ai refusé de me taire pour lui dire la profondeur de ma réflexion. Toutes ces questions dans ma tête n'ont pas de sens, elles n'en ont plus. Elles ont cherché leurs réponses pendant des nuits et des nuits, mais face à lui, elles les ont à nouveau perdues. Je suis désarçonnée par sa présence, par sa facilité à me rendre si fragile, si éphémère... si vivante. Pourtant, je ne sais même pas comment, je réponds à sa question, je lui dis tout. Peut-être parce que retourné, son regard ne pèse pas sur ma réflexion, parce que le poids de ses sentiments ne réussit pas à donner l'envie aux miens de se montrer, ou parce que je réalise plus que jamais que la vie me tourne le dos, elle aussi. Mais pas l'amour. Ça ne semble pourtant pas réaliste, ni même possible dans l'imaginaire le plus vaste qu'il soit. Je vois qu'il réagit, je continue à parler, je lui balance toutes mes pensées, et je le vois bien se crisper. Même si je m'en veux, je me dis que sa colère peut être bien. Peut-être qu'il m'en voudra et sortira de ce cimetière alors même que je n'ai plus la force de faire un pas, même vers lui. Je me sens prisonnière d'une cage invisible alors que mon propre corps en est déjà une. Je ne trouve comme moyen de me libérer de cette douleur que les larmes que je déverse autant que les mots contre lui. Il se retourne. Je devrais reculer après tout ce que je viens de lui dire, mais ma main se pose sur sa joue, profitant de cette proximité si exquise. Ses mots me font vaciller, je frissonne. Je ferme les yeux, les savourant et en même temps les détestant. Il ne m'en veut pas, il n'est pas énervé. Il ne part pas, au contraire même. Je n'en suis que davantage retournée, bouleversée. Quatre nouveaux mots sortent de ses lèvres et j'ouvre les yeux. Je ne me rendais pas réellement compte que je pleurais. Pourtant, toute mon âme se déverse sur mes joues, et je suis incapable de faire quoi que ce soit contre ça. Son regard me transperce, sa douleur se lie à la mienne, nos deux âmes se tiennent la main, attendant probablement que nos corps fassent de même. J'essaye de me battre contre mon propre corps, luttant contre ce flot de peine et de colère qui m'emplit depuis que lui et son chien sont venus par ici. Je le fais vivre ? C'est ça qu'il vient de répondre ? J'ai peur d'avoir bien entendu, mais la suite de ses paroles confirment ce que je pense. La surprise me secoue, tandis que les autres sentiments se font la guerre. Je n'ai même pas le temps de réagir, malgré mon envie de lui dire qu'il a probablement tort, mais que je voudrais tellement être avec lui aussi, et que ce soit suffisant. Ses mains sur mon visage, son regard dans le mien. Je suis perdue. Je suis à des kilomètres de là. Je ne sais pas où je suis en réalité, je suis perdue. Je le veux, plus que jamais, j'en suis sûre. Le feu en moi n'est plus celui de la colère, mais de mon attirance pour lui. Je n'entends même pas le vent qui tente de se mettre entre nous, rappelant la fraîcheur, qui m'est inexistante, là où nous nous consumons de trop nous aimer. Je l'entends encore parler. Le son qui me parvient me semble pourtant lointain. Il a raison. Je n'en ai pas envie. Je n'en ai probablement jamais eu envie. Quand je le croyais, je ne faisais que mentir, que me laisser emporter sur un océan de douleurs et de remords. Je sais pourtant bien qu'il faut profiter du bonheur que nous avons à portée de mains avant qu'il ne file. Il s'approche. La tension qui s'est emparée de moi se fait plus forte. Mon cœur semble presque se remettre à battre, propulsé par l'électrochoc qu'il m'a fait subir. Il répète alors ces doux mots qui m'apaisent, et je murmure un "- D'accord" pour lui dire qu'il a gagné cette bataille, qu'il a gagné mon être entier et que je ne veux plus me battre. Je n'en ai plus la force. Je m'apprête alors à m'avancer vers lui, mais il recule. Je suis frustrée. Il n'y a pas d'autres mots. La joie se laisse à nouveau courser par la colère. Il parvient avec aisance à dévaster tout en moi et semble s'en servir. Il ne me regarde même plus, occupé à chercher son chien. J'veux même pas m'énerver pourtant. J'en peux plus de me mentir, surtout alors qu'il est juste là. Ses compliments suppriment également un peu de ma frustration. Mes mots ne semblent cependant pas s'allier avec le calme qu'il fait régner en moi. "- T'as pas le droit Bax... t'as pas le droit d'agir sur moi comme ça... t'as pas le droit de m'faire ça... de m'faire cet effet. T'as pas le droit de me dire tous les mots doux possibles pour tenter de me convaincre. Pourquoi tu me rappelles combien je tiens à toi alors que je sais que c'est pas bien ?" Les larmes remontent, la rancœur s'empare de ma gorge, je ne peux même plus parler. J'étouffe presque, cloisonnée dans une panique qui m'empêche quoi que ce soit. Je le regarde, paniquée à cause de lui, mais malgré tout persuadée qu'il est le seul à pouvoir m'aider, à pouvoir me sauver, me sauver de tout, peut-être même de l'emprise qu'il a sur moi. Je fais un pas vers lui, je m'approche de lui et je murmure les seuls mots qu'il me semble possible de prononcer "- Prends-moi dans tes bras.." Je veux lutter, toujours, mais contre mon ressentiment, je veux me laisser porter par sa présence, par l'effet qu'il me fait, et je ne peux pas seule. Il est le seul à pouvoir m'aider à abattre cette contradiction en moi. J'ai besoin de lui. Oui, c'est ça. Il m'est même vital. Ironique, non ?
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyVen 25 Jan - 18:19


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    Elle est d’accord. Je n'm'attendais absolument pas à ça, j’pensais qu’elle allait encore lutter, lutter contre quelque chose dont il est impossible de se défaire… les sentiments. J’pensais qu’elle allait nier, qu’elle allait trouver d’autres excuses pour pouvoir s’enfuir, me laisser, et qu’on allait se retrouver chacun de notre côté à se battre pour des résolutions qu’on ne devrait même pas penser à faire. Pourquoi se résoudre à ne plus aimer quelqu'un, à l’oublier, à l’effacer ? On ressent les mêmes choses, pourquoi se démener face au destin si tout est déjà tracé ? J’veux croire que ma place est ici, avec elle. Bon, peut-être pas dans un cimetière. Mais avec elle. C’est l’plus important. J’sais que j’ai besoin de la reconnaissance de mes paires, d'mes camarades à la fac, et des jolies filles. Mais c’est rien comparé à ce que j’ai envie qu’elle me donne, et à c’que j’ai envie de lui offrir. Rien du tout. Alors je suis heureux de la voir d’accord, de la voir enfin accepter ce qui doit être. J’pensais pas que j’arriverais à la convaincre, elle semble si effondrée par ce qui arrive… et puis, je ne suis pas doué avec les mots, j’suis un scientifique, je manie les calculs à la perfection mais le langage… Pourtant, la voilà d’accord. Mais elle recule, alors que j’allais lui sourire, alors que j’allais lui dire que c’était l’bon choix et que j’prendrai soin d’elle, au possible. Que j’lui tiendrai compagnie, que j’lui montrerai des choses extraordinaires. J’essaie de lire sur son visage pourquoi ce revirement, j’essaie de comprendre dans ses yeux, mais je ne suis pas très doué pour ça non plus. Un peu désespéré, alors que j’étais satisfait il y a quelques secondes, j’cherche Doug, cherchant quoi dire à Rebekah pour qu’elle s’avance de nouveau, pour qu’elle soit d’accord pour de bon. Puis j’lui dis qu’elle est mon exception. Ca sort tout seul, c’était pas prémédité, c’était pas dit pour la récupérer. Il faut juste qu’elle le sache, qu’elle comprenne enfin que je n’mens pas, que je n’reste pas ici pour voir un fantôme, mais pour voir la femme. Alors j’la complimente, et arrête, car lui dire tout ça me fait un peu d’mal. J’ai peur de ce qui pourrait se passer, d’en dire trop, ou de ne pas en dire assez. De la perdre ou de la gagner parce que je l’y aurais presque obligé… Elle me parle enfin, elle me dit que je n’ai pas l'droit. J’ferme les yeux, j’m’en veux terriblement d’être si égoïste, mais j’ai tellement besoin d’elle. Ce n’est pas comme les autres que j’veux impressionner. C’est plus sérieux, plus profond… Peut-être même plus profond que l’amour que j’porte à mon frère. Pour elle, j’suis prêt à braver la mort, à déroger à ses règles. Mais j’n’en ai pas le droit. Pourtant, je n’arrive pas à céder à la raison, elle qui régit ma vie depuis trop longtemps… Elle s’approche, et me murmure une supplique que je n’aurais jamais cru entendre après ses propos. J’obéis bien sûr, et la serre contre moi ; contre nature. J’en fais fi, j’fais fi de la sensation si différente de celle qu’on ressent lorsqu’on étreint un être vivant, j’en fais fi parce que j’me sens presque renaître dans ses bras, tous les maux qui se sont accumulés dans mon esprit depuis qu’elle lutte si farouchement se sont envolés. J’ai l’impression que j’ai enfin ce que je veux, et ce n’est pas une victoire amère parce que je vais tout faire pour qu’elle ne regrette pas son geste. « Merci », j’lui murmure dans son oreille. Je n’sais pas pourquoi j’la remercie. Peut-être parce qu’elle accepte, enfin. Parce qu’elle est belle, aussi. Et parce qu’elle veut de moi, le p’tit génie d’la fac, le maladroit, le puceau. Elle me voit, elle, et c’est juste… indescriptible. Je recule un peu, restant quand même proche d’elle, profitant de cette situation, ayant quand même consciemment un peu peur que ça ne se renouvelle pas. J’regarde l’heure, à contre cœur. Il se fait très tard, et j’ai du boulot demain, mais je n’ai pas envie de partir, je n’veux pas la laisser dans cet état après que nous nous soyons confiés tant de choses. Et même si demain j’suis fatigué, je sais que je ne regretterai aucunement le fait d’être resté ici. Parce que ça vaut l’coup. « J’espère que tu ne vas plus te battre contre moi, maintenant », je souris, essayant de rendre l’atmosphère un peu plus légère, priant pour qu’elle oublie toutes ses questions, tous ses doutes… qu’elle oublie le futur, tout simplement. Peut-être que penser au passé aidera… « Dis-moi ce que t’as fait pendant tout ce temps ? Des fiestas entre fantômes ? » J’ai peur de ne pas avoir poser les bonnes questions pour parler avec elle, c’est tellement fragile comme sujet, mais c’est sorti tout seul… Trop tard pour revenir en arrière. J’espère ne pas lui faire se remémorer des souvenirs douloureux, c’est la dernière chose que je souhaite, et elle pourrait regretter de m’avoir donné son accord si j’me comporte comme un imbécile… Mais j’ai un peu perdu la main face à Rebekah. C’est bizarrement plus facile de lui conter mes sentiments que de lui causer banalités… Parce que rien n’est banal là, dans ce cimetière, rien n’est banal dans sa vie, dans sa mort… dans son existence. J’ai toujours peur de mettre les pieds dans le plat. C’était simple avant, on parlait de moi, et j’restais avec elle, lui tenant juste compagnie… Mais j’veux que ça change, je veux lui montrer qu’elle aussi peut me parler, que je ne flippe pas d’entendre ce qu’elle a à m’dire, même si c’est douloureux ou dérangeant. J’veux qu’on soit deux à parler, et deux à s’écouter. J’veux dédramatiser notre situation, et la rendre agréable à ses yeux… Et je sais malheureusement que ce sera la partie la plus difficile, le jeu le plus compliqué, le calcul le plus délicat. Mais j’suis prêt.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyDim 27 Jan - 22:33

Le paradoxe est mien, il me caractérise. Je suis à cheval entre la sagesse et l'envie de me laisser aller à la douceur de sa présence. Nous sommes le paradoxe, lui vivant cherchant à se rapprocher de la mort, tandis que je le repousse. La vie et la mort sont-ils tant que cela contradictoires ? Ne se lient-elles pas un jour, pour étinceler dans les souvenirs de tous ces vivants qui regrettent le passé ? La mort ramène à la vie. Elle donne un nouveau souffle, je ne peux le nier. Elle m'a donné une nouvelle vision de ce qui m'entoure et une envie de profiter de ce qu'il m'est encore donné d'avoir. Pourtant, je n'ai pas le droit à l'amour. Pas avec la vie. Cette idée ne me semble pas logique. Je ne réussis même plus à identifier ce qui peut être logique ou non. Je suis un fantôme. Et lui, il est là. Il est là, vivant, à m'attirer encore plus à la vie. À m'attirer tout simplement même. Je lui en veux. Non, je le veux. Je le veux au point que ma tête explose, que mes pensées se chamboulent à l'instant même où il pose son regard sur moi. Au point qu'il réussit à calmer tous mes doutes, à balayer ma raison. J'aimerais fuir tout autant que je veux plus que jamais être près de lui. J'accepte ses louanges, je le laisse me convaincre que tout peut valoir le coup. Je ne le crois qu'à moitié, mais c'est déjà plus que ce que je n'aurais pu penser. J'abandonne, je m'abandonne à lui tandis que je vais me réfugier dans une étreinte qui m'apporte un calme étonnant. Mes yeux se ferment, mes sentiments envoient paître ma raison, et je me sens bien. Mieux que jamais la mort ne me l'a permis. Sa voix résonne alors, elle s'envole et s'enroule autour de nous alors que ce n'est qu'un doux murmure. Il me remercie. J'aimerais lui dire tout ce que je ressens. Peut-être même lui dire que je l'aime. Le silence reste pourtant ma meilleure réponse. Je le serre un peu plus contre moi, profitant de la chaleur de son corps pour garder cette flamme au fond de moi, cette lueur de vie qu'il me fait ressentir. Je souris, c'est inévitable, et lorsqu'il se recule, je ne peux me résoudre à le garder trop loin de moi et reste assez proche malgré tout. Ses yeux se dirigent vers sa montre, que je regarde également pour comprendre qu'il ne nous reste plus très longtemps. Le temps a déjà pas mal filé. Il ne nous reste plus tant de temps que ça avant que mon existence ne s'éteigne et qu'il n'étreigne la sienne. Il ne veut pas que je ressasse mes idées, que je le repousse encore, et je n'en ai pas envie non plus. Je lui souris, avec une tendresse que je me découvre tandis que la tristesse s'empare néanmoins de ma voix. "- Je ne suis pas capable de me battre contre toi... tu es trop important pour moi... c'est contre moi-même que je cherche à lutter... j'aimerais tellement que tout soit plus facile... sincèrement..." Je garde néanmoins mon sourire, le fixant et rêvant de replonger dans ses bras pour que les idées noires ne puissent revenir. Ce furent ses paroles qui les chassèrent pourtant, éloignées par mon faible rire s'éparpillant entre les tombes et faisant même sursauter son chien toujours apeuré. "- Non, pas de fiestas... les fantômes sont tellement grincheux que je ne suis pas arrivée à leur arracher un sourire tu sais..." Je me moque de ma propre personne, sachant que je ne suis pas plus capable qu'eux de me sentir épanouie dans ma condition. "-... j'ai plutôt tenté de voir comment avançait la vie sans moi... je crois d'ailleurs que la personne à qui je manque le plus est moi-même..." Je ne suis plus à même de sourire, ni même de prétendre m'être sentie bien pendant que je le fuyais. Mes yeux se perdent dans les siens, y cherchant une lueur de courage qu'ils s'approprient finalement. Je suis en train de céder complètement à cette tentation qui prend possession de mes sens, mais le mensonge ne m'est plus agréable. Ce leurre que je m'étais créé montre sa faiblesse et m'empêche de repenser à mes actes sans amertume. À petits pas, je me remets contre lui, laissant ma joue se coller à la sienne pour laisser mes mots y glisser "- Je ne me sens moi-même qu'avec toi... je me sens bien..." Cet aveu déchire mes lèvres et transperce mon être de part en part. Je me décale à nouveau pour l'observer. Je regrette déjà mes quelques mots et recule encore un peu, fuyant son regard comme pour qu'il ne comprenne pas que mes sentiments sont encore plus intenses que ce que je viens de lui dire. J'efface alors mes songes pour paraître plus distante, moins affectée par sa présence près de moi. Je lutte contre cette explosion que je ne peux malgré moi pas contrôler. Intuitivement, je lance un nouveau regard au chien. J'aimerais m'en approcher, le caresser, lui montrer que je ne suis pas son ennemie. Je fais un pas vers lui et il recule. Je soupire et préfère donc me reconcentrer sur tout ce qui m'importe en réalité. "- Tu as cours demain ? " Je veux qu'il parle de lui, qu'il pense à sa vie. Je ne veux pas qu'il s'oublie pour moi, je préfère presque qu'il m'oublie. Non, cette idée m'est inconcevable en fait.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyDim 10 Fév - 16:24


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    Elle veut se battre contre elle-même, mais pour quoi ? Est-elle prête à affronter la mort et à embrasser cette chaleur que j’essaie de lui transmettre, ou va-t-elle essayer, comme la dernière fois, d’étreindre la raison et de me fuir à nouveau, parce que la nature le veut ? J’espère sincèrement qu’elle va enfin voir que, si elle est obligée d’errer à cause de l’égoïsme de la mort, elle doit en profiter autant qu’elle le peut, et devenir égoïste elle aussi. Elle doit oser, elle doit avoir le culot de vivre, alors qu’elle est morte. Oh, moi aussi j’aimerai que tout soit plus facile, j’aimerai qu’elle soit faite de chaire, j’aimerai la sentir, la toucher. J’aimerai que tout soit logique… La logique. Je l’ai aimée, c’est elle qui m’a sauvée des griffes de la campagne, c’est la seule que j’comprends, la seule qui m’accompagne… Et pourtant je la rejette maintenant, pour elle. Parce que rien n’est logique dans notre relation, dans nos rencontres la nuit, et pourtant j’m’en fiche. C’est elle maintenant qui m’sauve, c’est elle maintenant qui m’fait vivre, qui m’fait perdre la raison, mais qui m’fait écouter mon cœur, pour une fois. J’lui demande ce qu’elle a fait pendant tout c’temps, parce que j’veux qu’elle me parle d’elle, j’veux qu’elle s’ouvre à moi, qu’elle ne reste pas cette entité qui m’écoute… parce qu’elle est bien plus que ça pour moi. Certes, j’aime le fait que j’peux être un livre ouvert pour elle, j’aime le fait que j’peux tout lui dire, et qu’elle m’écoutera, sans relâche. Mais c’n’est pas juste, même si elle est morte, elle existe encore, elle subit encore le joug de la vie, malgré elle, et elle avance, elle croise des gens, elle fait des choses… Elle est quelqu'un. Elle n’est pas juste un fantôme. J’veux qu’elle s’en rende compte, même si mes débuts sont maladroits. Mais je n’veux plus avoir peur de c’que j’dis, j’veux pas qu’il y ait de tabous. J’veux qu’on soit à l’aise, qu’il n’y ait pas de honte. Parce qu’il n’y aucune raison pour ça. Elle fait un peu d’humour et j’souris, ça fait du bien de la voir ainsi, et j’suis heureux de voir qu’elle n’a pas mal pris ma question. Néanmoins, l’ambiance change vite, comme si nous étions incapable de sourire, parce que sourire à la mort est impossible. La morosité revient, la douleur, la peine… et je n’sais pas quoi faire. Ca m’fait mal de la voir ainsi, sans pouvoir la réconforter, parce que ça m’est inaccessible. Je n’peux rien faire pour elle, si ce n’est l’écouter, même si ça signifie plonger dans les réminiscences de sa mémoire, même si ça signifie la voir pleurer… parce qu’au moins, j’suis là. Et elle aussi. Au moins, elle n’est pas juste là m’écouter, elle me parle, elle me tue, elle me fait battre mon cœur comme il n’a jamais battu auparavant. Notre relation est un filet de contradictions, mais j'l'aime ainsi. J’le regarde, et elle s’installe contre moi, à nouveau, et j’soupire de bien-être. Elle aussi se sent bien, elle me le dit. Elle se recule, comme effrayée par sa révélation, et s’habille d’un masque d’indifférence. Je lui souris. « J’suis ravi, ma belle. Ne te comporte pas comme ça. J’ressens la même chose que toi. » Je m’approche d’elle, et j’ai envie d’lui faire part de ce que j’ressens, même si ça risque d’être compliqué de mettre des mots sur mes maux… « J’sais que je vis, le jour, que j’suis quelqu'un d’autre, que j’recherche la présence d’autres filles, parce que… » Je déglutis. « Parce que j’suis un imbécile, parce que j’veux être populaire, parce que j’veux ressembler à Sean. » Je la regarde, presque froidement, implacable, j’veux lui montrer que c’que j’vais dire c’est la vérité, qu’il n’y a pas de sortie de secours, que c’est comme ça, c’est tout. « Mais t’es la seule qui compte vraiment. J’suis Bax avec toi. » J’pensais pas dire ça un jour à une fille, mais c’est fait, et je n’dis pas ça pour l’avoir, c’est juste la vérité, la sèche vérité, parce que tout ça c’est compliqué. Mais je m’y connais dans le compliqué. Ne suis-je pas un mathématicien ? Si je peux m’en sortir avec les maths, je m’en sortirai avec la mort, j’en suis certain. Elle tente d’approcher Doug, et ce p’tit con recule. Mais quel trouillard. J’suis sûr que ça doit la blesser, et ça m’met hors de moi. « Hé Doug, enfoiré d’chien, dis bonjour à la d’moiselle. T’sais bien c’que j’ressens pour elle, tu voudrais pas m’faire honte, non ? » J’lui lance un regard, celui du maître, celui que j’utilise presque jamais parce que je n’le considère pas comme inférieur… mais il m’y oblige. Il viendra souvent avec moi aux rencontres du cimetière, j’veux pas qu’il se comporte comme ça. Il me regarde et couine, il baisse les oreilles, et se dirige vers Rebekah, la queue entre les pattes. Mais il s’assoie en face d’elle et lève la tête, semblant implorer son pardon. J’souris à la paire, et j’prie intérieurement pour qu’il agisse directement ainsi la prochaine fois. Parce que j’suis sûr qu’il y aura une prochaine fois, avec tout c’qu’on s’est dit, je n’pense pas qu’elle ose partir de nouveau… Elle me demande si j’ai cours, et j’suis déçu qu’on n’parle plus d’elle, surtout que penser à la fac, c’est pas très réjouissant. « Ouais », j’dis, déjà blasé rien qu’en y pensant. « Revoir tous ces abrutis… » Je lui souris. « J’préfèrerai rester avec toi, c’est certain… Mais je ne vais certainement pas tarder. » Je m’approche d’elle, et j’imprime son visage dans ma mémoire, parce que je n’ai pas le droit de la filmer, et j’espère au fond d’moi que j’pourrais un jour, parce que même dans la mort, elle est magnifique. J’aurais tellement aimé la connaître vivante… « On se reverra, n’est-ce pas ? » J’ai un peu honte d’ma petite voix, mais j’ai besoin d’une promesse… Elle semble parfois tellement incertaine par rapport à tout ça que j’ai peur qu’elle décide de s’en aller, finalement, et d’errer, seule, plutôt qu’avec moi.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptySam 23 Fév - 18:29

Je brûle. Jusqu'au plus profond de ce qu'il reste de moi, le feu de mes sentiments embrase mes pensées, les efface une à une. Me voilà démunie, ne retrouvant plus cette réflexion que mes soirées d'errance semblaient pouvoir avoir rendue imbattable. J'ai erré des semaines, des mois, j'ai passé ma mort à chercher le lien qui me ramènerait à la flamme de mes souvenirs passés. Pourtant, ce n'est peut-être pas la bonne quête qui m'a faite avancer jusque là. Peut-être aurais-je dû me concentrer pour avancer dans cette obscurité. Avec lui, pour la première fois, j'oublie toute cette notion de vie terminée, j'oublie que j'ai passé ce qui n'était que le début de mon éternité à m'en vouloir de n'avoir pas assez profité de ma vie. Je ne profite en réalité pas plus de ce que j'ai devant moi : une éternité à construire. Certes, tout le monde ne peut pas me voir. Certes, je ne peux pas faire tout ce que je pouvais faire avant. Mais lui, Baxton, sait me prouver que mes sentiments peuvent toujours me faire exister, qu'ils peuvent encore faire trembler chacune de mes cellules, faire vaciller les battements de mon cœur. Ce n'est peut-être qu'illusoire, mais je me sens vivante. Malgré tout cela, je sens la peur présente. J'ai peur de me dire que tout ne dépend que de lui, même les derniers soupçons de vie qui me traversent. J'aimerais reculer davantage, mais tout mon être refuse le moindre écart supplémentaire. J'ai pourtant fait un pas en arrière, et il l'a remarqué. Ses mots me touchent, une énième fois. Ils me réchauffent, ils s'accaparent de ma peur et la réduisent un peu. Il se rapproche à nouveau, effaçant cette distance que mes craintes avaient marquée. Il continue à me parler, il cherche à me rassurer, il me dit des mots qui me font du bien. Mais il parle aussi d'autres filles, et inconsciemment, je ne peux m'empêcher de les envier. J'aimerais pouvoir être les journées de Bax, j'aimerais passer un quotidien, si scolaire soit-il, près de lui. Ou peut-être aimerais-je du moins qu'il ne le passe pas avec d'autres. L'égoïsme de ma jalousie me noie sous de nouvelles craintes. Je regarde au dessus de son épaule, perdant mon regard dans le vide. Il me dit alors qu'il est Bax qu'avec moi. Un sourire s'incruste sur les traits éteints de mon visage, tandis que je dirige lentement mes yeux vers les siens. Je suis la seule qui compte vraiment. La seule. Inévitablement, les larmes reviennent à mes yeux, l'émotion me submerge. Mon âme brûle et mes yeux pleurent. Mon sourire reste là sur mes lèvres, témoin de la douceur qui enlace tous les maux que j'ai cumulés jusque là. Dans un geste timide et avec peu d'assurance, j'approche ma main de la sienne. Je sais que je ne peux pas réellement la toucher, pourtant, la chaleur de cette idée me fait du bien. Les sentiments et l'imagination ont toujours surpassé la réalité quand on les laissait nous bercer. Cependant, persuadée que ce geste n'est peut-être pas une bonne idée, je finis par remettre ma main à sa place, pour me tourner plutôt vers le chien. Même si le comportement de ce dernier m'était blessant, je n'imaginais pas que Baxton le reprendrait de telle sorte. Le chien obéit. Ce lien entre les deux est d'une rare beauté, et je m'agenouille devant le chien qui semble oublier toutes ses peurs, lui aussi. Je ne le caresse pas, sachant que c'est inutile, mais je sens qu'il perçoit toute la gentillesse dont j'aimerais lui faire part. Je m'assois finalement près de l'animal, espérant peut-être qu'il pourrait m'apprécier. C'est à ce moment-là que je me tourne vers ce roux qui me chamboule tant pour lui demander s'il a cours. Je suis déçue, non pas de sa réponse, mais du fait qu'il doive bientôt partir. Son regard insistant semble noter chacun de mes traits, et malgré moi, la pâleur de mes joues s'efface tandis que je rougis. Sa question me transperce, je n'en ai pas la réponse. "-Si seulement nous pouvions plutôt ne jamais nous laisser... mais faisons avec le peu de temps qu'on a déjà..." Je ne suis pas forcément claire, mais mon propre esprit ne l'est pas plus. Je regarde alors à nouveau le chien qui me fixe comme s'il se demandait comment je pouvais agir, mais pourtant en partie rassuré. Baxton doit avoir un vrai pouvoir pour savoir nous rassurer si facilement tous les deux...
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyLun 25 Fév - 20:32


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    J’observe Rebekah et Doug, et j’me dis qu’on a un futur. On a quelque chose qui se construit, un lien qui se crée entre nous, inviolable. Je peux le voir, il est palpable, et j’en suis satisfait. Lorsque je lui ai dit qu’elle était la seule, son sourire m’a réchauffé le cœur, illuminé ma nuit. Elle m’a presque touché la main mais s’est résignée, et j’ai souri alors qu’elle s’approchait de Doug. Elle est adorable. Mais rien n’est jamais parfait, j’dois le reconnaître. Notre relation est loin de l’être. Nos existences sont en décalage, elle vit la nuit et moi le jour. Elle aimerait que ce soit autrement, qu’on ne doive pas se laisser. Sa phrase me perturbe au plus haut point et je reste coi, à ses côtés. Je m’installe près d’elle, savourant sa présence comme je le peux, l’aura si différente qu’elle projette. Pour elle, j’affronterai ces nuits, même si mes journées doivent en pâtir. Pour elle, j’affectionne la mort, peut-être même plus. Elle m’interpelle, elle m’appelle, m’attire. Elle essaie de me piéger dans l’étreinte de Rebekah, et ça fonctionne presque. Mais jamais je ne songerai au suicide, parce que je sais que ce n’est pas la solution, que j’partirai peut-être pour de bon plutôt que de mourir pour l’éternité, et que j’détruirai Rebekah, même si j’revenais. J’préfère sacrifier mon vivant plutôt que de m’ouvrir à la mort. Mais je ne le lui dirai pas. Elle refuserait, c’est certain. Elle me dirait que j’suis fou, peut-être con, à l’image de mon frère. Ils auront peut-être raison, pour dire vrai. Mais j’mentais pas quand j’disais que c’était la seule et, quand j’la regarde, je vois notre avenir qui se dessine au loin. Des nuits à parler, à se découvrir. A trouver un moyen de se toucher. A essayer de vivre comme les autres. A se rendre compte que ça n’suffit pas, mais qu’on s’en fiche, parce qu’on est à deux. Je ne connais rien d’elle et j’crève d’envie d’en voir plus. J’veux l’imaginer vivante pour l’aimer encore plus ainsi. J’ai besoin de savoir qu’elle a été heureuse. Je caresse distraitement mon chien qui s’est étalé de tout son long devant nous et j’souris à Rebekah, fatigué. « On a plus de temps que tu ne le penses, il suffit de nous l’donner », j’dis d’un seul coup, me demandant presque d’où me vient cette idée philosophique, mais je crois savoir. L’inspiration, les ailes, toutes ces choses niaises… j’crois que je les ressens. J’ai envie d’en parler à mon frère, j’ai envie qu’il se fiche de moi, j’ai envie d’entendre son rire, et qu’il soit heureux pour moi, même si un peu triste parce que celle que j’aime est morte. « J’aimerais que mon frère me voit comme ça », j’dis soudainement, une nouvelle fois sans réfléchir. « Si épanoui… » je souris, songeant à son visage souriant, « Tu saurais que je dis la vérité si tu le rencontrais. Il ne sait pas mentir », je ris un peu, repensant à toutes ces fois où il m’a mis dans l’embarras en révélant des choses que j’avais osées lui confier. Mes parents doivent d’ailleurs être au courant pour Rebekah, même s’ils ne doivent pas le prendre au sérieux, pensant certainement que c’est sa maladie qui lui fait dire de telles histoires à mon sujet. S’ils savaient… « Tu as des frères toi ? Ou des sœurs ? » je demande curieusement. On a toujours parlé de moi, elle sait tellement de choses sur ma famille, sur ses attentes… moi je n’sais rien. Je ne sais pas si elle a gardé contact avec les gens qu’elle aimait malgré sa condition, ou si elle est juste éperdument seule, errant sans but dans ce vaste monde, sans aucun contact. Si c’est l’cas, j’veux y remédier. J’ai soudainement une idée. J’sais pas si elle acceptera, si elle osera même y songer… mais ce serait tellement bien, tellement plus pratique, plus intime, et moins… froid. « Tu sais tout à l’heure quand je parlais de nous donner l’temps », j’marque une pause, moi-même incertain même si je sais que c’est c’que j’veux, « que dirais-tu de venir parfois à la maison, dans ma chambre, la nuit ? J’pourrais travailler tout en discutant, on serait dans un environnement moins austère (quoique… vu mon bordel) et on pourrait se voir plus souvent, parce que j’sais que j’pourrais pas toujours me déplacer jusqu’ici. » Et avant qu’elle ne puisse objecter, je rajoute : « Sean ne nous verra pas, et de toute façon on l’entendra monter et tu pourras te cacher ! » J’ai presque envie de tripoter mes doigts, un peu stressé. Pour tout dire, c’est la première fois que j’invite une fille à la maison, et ce n’est pas n’importe quelle fille. J’ai envie qu’elle accepte, mais j’sais que ce sera peut-être dur pour elle, voire peut-être trop demandé après toutes ces concessions qu’elle doit faire de ma faute. Après tout, j’ai créé en elle un dilemme assez intense, j’veux pas en rajouter. Même si c’est tentant. De l’avoir tout l’temps pour moi.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyJeu 28 Fév - 18:10

Avec lui, je me sens bien. Parmi toutes les phrases qui déferlent dans ma tête, celle-ci est la seule qui est assez claire pour surpasser toutes les autres. Mes sentiments me crient de rester là, d'apprécier ce moment, de ne pas me mentir encore et encore, mais d'avouer que même si l'infini m'entoure, il est la limite à ma mort. Il est ma frontière entre le néant et tout. Il est tout pour moi en réalité. Tout ce qu'il me reste. Tout ce que j'ai pu avoir dans cet au-delà si fermé. Je ne suis qu'un regard qui se perd à observer la vie des autres... mais pas avec lui. Ni même avec son chien, qui effrayé par ma présence a pris l'habitude de me fuir. Jusque ce soir. Sous l'ordre de Baxton, l'animal change d'attitude et finit par devenir tout sage, venant à côté d'eux sans trop de crainte. Je le regarde, contente qu'il efface enfin sa peur pour s'approcher de moi... probablement de la même manière que j'efface ma peur et ma raison pour m'approcher de Baxton. D'ailleurs, je sens qu'il s'assoit près de moi. Je me tourne vers lui, et c'est les yeux brillants que je laisse mon sourire exprimer toute la joie que je ressens là, auprès de lui. Toute cette scène respire à la fois l'étrangeté et le calme dont j'ai rêvé depuis des mois. Il caresse son chien, et l'on se regarde, heureux l'un comme l'autre. Nous sommes bien, tous les deux, il me semble. Je ferme les yeux tandis qu'il se met à parler, mon sourire demeurant graver sur mes lèvres. "- Alors je te fais confiance. Donnons-nous le temps, oublions les stupidités qui m'ont fait m'éloigner." Mes yeux se posent à nouveau sur son visage, laissant le silence s'imposer à nouveau. J'observe chaque parcelle de son visage, il me fascine. J'aimerais pouvoir réellement le toucher, pouvoir partager un réel contact. Laisser ma main flirter avec ses joues, mes lèvres goûter aux siennes. Mes pensées se figent à nouveau alors qu'il évoque à nouveau son frère. "- Être épanoui te va tellement bien... il devrait essayer de te découvrir, de te connaître comme je peux le faire... enfin non, pas exactement comme je peux le faire. Je veux quand même un peu d'exclusivité ! Un petit rire interrompt mes paroles. Mais celui-ci cesse rapidement pour que je continue à parler : "- Mais je sais déjà que tu dis la vérité... je te crois Baxton...". Je choisis cet instant pour finalement poser ma main sur la sienne, prompte à me réchauffer de ce contact pourtant inexistant. Je l'effleure à peine. Je ne peux rien faire de plus, mon existence m'arrêtant à ce seuil. Puis, il me demande si j'ai des frères et sœurs. Je hoche la tête, mais je n'ai guère envie d'en rajouter davantage. "- Ouais, j'ai deux sœurs, Rafaëlle et Rhea... enfin j'avais, elles ne savent pas que je suis un fantôme. Je ne me montre pas avec elles. C'est trop... spécial je dirais, ça l'était même avant ma mort." Je n'ai pas envie de m'étaler sur le sujet, j'en dis le minimum. Même la mort ne peut être aussi spéciale que ma famille. Je n'ai jamais connu cette idée de la famille parfaite, je n'ai connu que les soucis de partout. Ce n'est que maintenant, morte, mais pleine d'une sérénité que je n'ai jamais connu, que je me sens bien. Puis, il me propose d'entrer dans sa vie, dans son monde. Chaque mot semble une douceur incroyable à mes oreilles, et je souris. Je vois qu'il a peur de ma réponse, mais moi je n'ai pas peur. Bizarrement, je ne me pose plus aucune question. "- Je serais ravie de venir chez toi te voir. J'essayerai de le faire. Ça ne peut être que plus agréable comme décor que celui-ci, hein" Je ris à nouveau, montrant d'un geste les tombes qui nous entourent. "- Si tu veux, je peux foutre la frousse à ton frère, il paraît que les fantômes, ça peut rendre les gens tout peureux ! Un peu comme les chiens en fait !" Je ris toujours, de ce petit rire discret qui me caractérise avec perfection. Je ne suis pas vraiment sûre de ce que je fais, de ce dans quoi je me lance. J'en ai envie, mais il est vrai que je ne suis même pas sûre de venir le voir. Je tente de nous rassurer tous deux, mais je ne sais pas ce que ma raison me dictera entre temps.
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MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyVen 8 Mar - 20:43


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    « Alors je te fais confiance. Donnons-nous le temps, oublions les stupidités qui m'ont fait m'éloigner. » J’baisse les yeux, un peu honteux, finalement, même si j’suis heureux d’être parvenu à atteindre mon but : lui faire changer d’avis, lui faire suivre le chemin que j’veux prendre. Pourtant… Pourtant je sais que c’qu’elle pensait n’était en aucun cas stupide. C’était juste raisonnable, et j’sais que tout pourrait mal tourner, qu’on s’rendra peut-être plus malheureux que nous le sommes déjà. Même si je suis persuadé du contraire, j’ai peur de l’avoir conduite là où elle ne doit pas être, de l’avoir enchaînée à un destin funeste de solitude lorsque je partirai ; car, un jour, je le devrais bien, mortel que je suis. J’secoue la tête pour oublier toutes ces idées noires et j’lui souris, décidé à lui parler d’mon frère. Je sens son regard posé sur mon visage et ça me donne une force que je ne pensais pas posséder. J’me sens bien, aimé. Elle me parle d’exclusivité et son rire me surprend, et je crois l’aimer encore plus. Elle est tellement belle comme ça, si éblouissante qu’elle en efface l’aura froide de la mort. Elle est extraordinaire, et lorsqu’elle me dit qu’elle me croit, j’en oublie mes peurs précédentes, j’en oublie cette histoire de destin funeste, de solitude ou de logique. Tout ce qui compte c’est nous et ce que nous ferons de ça. Tout ce qui compte c’est sa main sur la mienne, n’effleurant tristement pas mon corps mais effleurant mon âme, d’une force paradoxale à son apparence fragile. Je la regarde et je lui souris de nouveau, j’suis surpris qu’elle aie fait le premier pas mais je ne m’en plains pas. Aurais-je osé, après tout ? Malgré mes belles paroles et cette confiance qui n’me caractérise pas d’habitude, j’n’en reste pas moins maladroit ; même si ce soir j’ai la chance d’mon côté. Elle me parle de ses sœurs, et j’sens que sa relation avec elles n’est pas la même que celle que j’ai avec mon frère. Si j‘étais un fantôme, il serait la première personne à entendre parler de moi ; tandis que Rebekah a choisi de ne pas se montrer. J’suis curieux, mais j’suis pas fou non plus. J’ai envie d’savoir pourquoi c’était spécial, pourquoi elle n’ose pas aller les voir… mais on a tout l’temps d’apprendre à s’connaître et peut-être que le sujet reviendra sur le tapis. Je l’espère, en tout cas. « C’est marrant, vous avez toutes un prénom qui commence par la lettre r », j’dis, un peu naïvement, ne sachant pas quoi ajouter sans poser des questions trop personnelles. Ce sera pour plus tard. Quand j’serai sûr qu’elle sera apprivoisée. J’ai un peu de mal à me dire qu’elle l’est peut-être déjà, pourtant, quand elle me sourit et qu’elle accepte de venir chez moi de temps en temps, je sens mes doutes s’effondrer et je ne peux que voir la réalité en face : elle me fait réellement confiance. Elle me croit vraiment. J’arrive pas à définir ce que ça m’fait ressentir, mais c’est absolument magique. C’est une sorte de consécration, le résultat de toutes nos peines, de toutes nos questions, de cette soirée à argumenter, à essayer de lui prendre la main. Et la voilà, souriant et riante, acceptant quelque chose que je n’aurais jamais pensé qu’elle aurait accepté, que j’avais demandé avec difficulté, m’attendant à un refus sévère. Mais rien de tout ça n’est arrivé alors j’reste bouche bée, jusqu’à ce qu’elle me parle de mon frère. J’me rends compte qu’elle a mal compris et qu’elle confond certainement Sean avec mon frère, ou qu’elle pense qu’on habite tous les trois ensemble. J’vais devoir lui expliquer. Est-ce que j’peux être capable de lui dire quelque chose que je n’ai jamais osé dévoiler à personne, à part à mon meilleur ami ? J’sais qu’elle ne nous jugera pas, mais c’est toujours compliqué de parler d’ce genre de choses, surtout lorsqu’on a perdu l’habitude. Mon frère est presque devenu un secret honteux, je réalise. J’m’en veux, alors j’décide de lui dire la vérité, parce que mon frère mérite d’être connu de la femme que j’aime, connu comme il est réellement et non pas comme une image, sans défauts. « Je ne vis pas avec mon frère, j’vis en colocation avec mon meilleur pote », j’dis, et puis j’lui souris, « mais mon frère vit à Montsimpa avec mes parents, et j’suis certain qu’il aimerait avoir la frousse, il aime beaucoup les histoires qui font peur. Mais j’suis pas sûr que ça fonctionne. Il est un peu comme moi. Il serait impressionné. Fasciné par ton magnifique visage… » je dis tout ça sur le ton de la taquinerie, m’amusant un peu, n’arrivant pas à délier ma langue, à former les mots qui apprendraient à Rebekah ce qu’est mon frère. « Par contre, Sean hurlerait comme une petite fille, ça peut être marrant. Mais j’aurais besoin de filmer », je chantonne un peu ce dernier mot, continuant de la taquiner tout en lui montrant ma sacoche des mains, l’air innocent. Et puis j’décide de me lancer. « Mon frère est handicapé mental. Il est retardé. » Je lâche tout ça d’une traître, réalisant à quel point ça fait du bien de le dire à une personne en qui j’ai confiance. « S’il te voyait, il tomberait amoureux de toi aussi », je dis, rêvassant un peu, dans un état second après ma révélation. J’passe une main dans les poils de mon chien, qui me regarde avec inquiétude et j’lui fais un sourire tremblant, que je donne ensuite à Rebekah.
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No sympathy for the dead • REBEKAH Empty
MessageSujet: Re: No sympathy for the dead • REBEKAH No sympathy for the dead • REBEKAH EmptyDim 17 Mar - 14:39

Le seul remède à la peur est de se laisser emmener, sans résister, sans se battre. Ne juste plus réfléchir. Je ne sais comment, mais il a réussi à délier ma raison de mes sentiments. Je n'entends plus que mon cœur, dont les battements désormais inexistants ne viennent pas troubler la tranquillité. Il n'y a plus que de la sincérité. Je ne comprends pas comment j'ai réussi à nier tout ça. C'est tellement fort, tellement puissant. Je n'avais jamais ressenti de telles choses. Je suis vivante. Je crois que c'est ce qui correspond le mieux à mon état d'esprit, même si ce n'est pas entièrement vrai. Je me sens vivante. Plus que jamais. Je me sens aussi en confiance. On est bien là. J'oublie même ce décor lugubre, j'oublie que son chien avait il y a quelques minutes à peine peur de moi. Il n'y a plus de tombes, la nuit n'obscurcit plus mes pensées. Il n'y a que lui, moi et son chien. Juste nous trois. L'ambiance semble parfaite pour les confessions, et nous parlons de nos familles. Il remarque alors le lien entre nos prénoms et je souris à nouveau. Mes parents ont en effet fait ce choix de garder le R pour débuter nos prénoms, et ça a parfois été le seul lien que j'avais avec mes sœurs. Enfin avec Rafaëlle plutôt. "- Nous avons toutes commencé pareil et pris des chemins différents. Nos prénoms sont une bonne image de nos vies j'imagine..." Je ne suis aucunement nostalgique au moment où je prononce ces mots. Cela fait longtemps que j'ai tiré un trait sur les animosités que nous avions. Je les observe régulièrement, je les vois vivre, et bien que contentes quand elles sont épanouies, je ne me vois pas partager de nouveaux instants avec elles tout de suite. Baxton, lui... J'aimerais ne jamais quitter cet endroit, ne jamais avoir à mettre un terme à ce moment. Il ne m'en demande pas plus sur le sujet, et j'en suis rassurée. Je n'ai pas envie de me concentrer sur ce sujet-là. Alors, j'accepte sa proposition d'aller parfois chez lui avec un plaisir non caché. Je ne sais pas encore que j'ai fait une erreur et que je suis allée sur un terrain glissant. Je reste alors naïvement contente à l'idée de le revoir. Je tourne la tête, cessant de le regarder et je prends une grande inspiration en fermant les yeux tandis qu'un nouveau petit air frais nous secoue. Lorsque je réouvre les yeux, je sens qu'en plus de sa surprise face à mon acceptation de sa proposition, il semble hésiter à me dire quelque chose, je fronce donc les sourcils, me demandant ce qu'il se passe. Ma main est toujours près de la sienne, séparées seulement par la vie, mais liées par un lien indéfectible et invisible. Il se met alors à parler. Il m'explique qu'il vit avec son meilleur ami, pas son frère, et je me rends compte que j'ai fait une bourde. Je la sous-estime cependant, ne devinant pas les difficultés familiales qu'il a. Il me parle alors de son frère, et je réalise qu'il ne l'a donc jamais vraiment fait auparavant. Il complimente alors mon visage en me parlant de lui, et j'aurais pu rougir si ma pâleur ne l'empêchait pas. Même en parlant assez sérieusement, il réussit à me troubler encore davantage. Il a un pouvoir de fou sur moi. Je souris toujours autant et je reste désormais figée à le regarder, écoutant avec attention ce qu'il me dit. Sean, à nouveau, donc pas son frère, revient dans la conversation. Même s'il parle de filmer, je n'hésite pas longtemps à cette idée "- On fait ça quand tu veux". J'aime beaucoup cette ambiance plus calme qui s'installe, semblant faire oublier mon erreur et me rassurant par la même occasion. Puis, l'heure de la confession sonne alors que les quelques mots sur son frère sortent de sa bouche. Je ne m'y attendais pas, mais je continue à sourire. Je suis tout autant ravie qu'il me l'ait confié, qu'il m'en parle, tout autant que je suis triste que son frère ait ce souci. Je veux répondre, mais il continue avant que je ne le fasse. Le aussi n'est pas passé inaperçu dans ma tête. Il vient de dire qu'il était amoureux de moi en quelque sorte. "- Si un jour je le vois, il faudra donc que j'évite de craquer pour le charme que vous devez avoir en commun, ça mettrait un bordel monstre sinon d'être entre les deux frères." Je lui souris, le taquine pour détendre un peu l'atmosphère après la révélation qu'il a fait. Je vois qu'il n'est pas complètement bien là alors je me rapproche un peu de lui et le regarde dans les yeux. "- Vu toutes les difficultés que ta famille a dû surpasser, je comprends mieux pourquoi tu es un gars bien... J'ai vraiment de la chance de te connaître et d'avoir craqué pour un gars comme toi..."
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