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We're all shake when the feeling comes
We're all fade towards the dawn

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Nouvelle garde, nouvelle tenue, nouveau travail. J'étais aujourd'hui aux urgences de l'hôpital pour une durée indéterminée, juste le temps qu'on est besoin de mes services. J'étais un électron libre au Mémorial de la Rate Sacrée. J'allais où on avait besoin de moi et c'est ainsi que je me retrouvais la plupart du temps aux urgences, service qui demandait beaucoup de concentration et d'attention. J'étais à la pharmacie, préparant les chariots de soins dans le cas d'une arrivée rapide de patients tous aussi importants les uns que les autres. Malgré tout, je restais l'un des meilleurs et, même si j'avais failli être inculpé pour faute professionnelle, mon avocat avait mon té ce dossier en béton qui m'avait sauvé la mise et prouvé que je n'étais en rien responsable des malheurs de cette famille déçu du verdict final. J'avais toujours fais mon métier par passion et je ne cesserais de répéter que j'adorais ce que je faisais quotidiennement ici, sauver des vies.

Je retournais dans la grande salle, attrapant le premier dossier qu'un médecin me tendait pour que j'aille m'occuper d'un patient qu'il venait d’ausculter. Face au patient, je regardais les directives et, apparemment, il n'y avait rien de bien méchant, si ce n'est cette affreuse marque qu'il n'avait pas signalé. « Bonjour, monsieur Harris. Je m'appelle Cassandre et je vais m'occuper de vous. » J'attrapais le chariot de soin et saisis les compresses. Je nettoyais ces plaies. Il commençait à me parler, à discuter avec moi et je lui accordais alors toute mon attention, répondant à ces interrogations tout en achevant les soins avec précision. « Voilà pour vous et évitez désormais de croiser le chemin d'un chien enragé. » Il rigola, moi aussi. Je me relevais du tabouret et déposais le dossier à l'accueil. Je jetais un regard vers la pendule et retournais au travail lorsqu'un médecin m'interpella. Une ambulance arrivait.

Je me retrouvais alors nez à nez avec Steve. Je le dévisageais, en écoutant les sirènes qui se rapprochaient des urgences. C'était une situation assez dérangeante. Depuis un moment, il ne me parlait plus. J'avais l'impression d'être le vilain petit canard qu'il évitait depuis l'annonce de son divorce avec mon amie d'enfance. Je ne savais pas ce qu'il lui avait pris. Peut-être croyait-il que je le châtierais, que je le lapiderais ? J'avais cherché à lui parler de sa situation mais rien n'y faisait, il réussissait toujours à m'échapper. « Bonjour. » Je restais simple. Pas de salut amical, ni une entrée trop professionnel. J'ajustais mon comportement à ses réactions passées et, en l'observant longuement, je constatais déjà que ma seule présence à ses côtés l'irritait. Je soupirais, me concentrant sur mon travail. « Qu'est-ce qu'on a ? » Demandais-je pour me préparer à recevoir le patient afin qu'il bénéficie de la meilleure prise en charge possible.

Un troisième café d'avalé, une opération qui s'était passée comme sur des roulettes, bref la journée s'annonçait excellente pour Steven. Et il fallait que ça se passe bien, il fallait que son boulot aille pour compenser le capharnaüm qu'était en ce moment sa vie privée. Heureusement pour lui, être chirurgien ne laissait pratiquement aucun répit, surtout lorsqu'on était chirurgien trauma ! Les urgences, il y en avait au moins dix par heures et si pour la plupart, les infirmiers ou les internes pouvaient s'en charger, il arrivait parfois que le chirurgien ait à intervenir. Adosser contre le comptoir de l'accueil, observant l'entrée des urgences tout en écoutant les derniers ragots de l’hôpital, Steve jeta son gobelet à la poubelle tout en fronçant les sourcils. Il détestait ces moments où c'était trop calme, paradoxalement. Immédiatement son esprit en profitait pour lui rappeler à quel point sa vie était en train de partir en morceau et à quel point, sa femme lui pourrissait la vie en tenant absolument à le rester. Heureusement pour lui - Et malheureusement pour la victime, son bipper émit un son qu'il ne connaissait trop bien et le presque-trentenaire se précipita vers les urgences. Immédiatement, il se retrouva au milieu d'une foule de médecins et infirmiers qui naviguaient dans tous les sens. Se frayant un chemin avec difficulté, il demanda à l'accueil qu'on lui envoie un infirmier ou une infirmière pour accueillir son futur patient. Prenant enfin le temps de regarder son bipper pour voir à quoi s'attendre, il ne s'attendit pas à rencontrer le visage de Cassandre Lefèvre en relevant la tête...

Si un sourire était déjà sur le visage de Steve, il aurait tout simplement disparu. Rien que de voir le visage de l'infirmier l'agaçait au plus haut point. Pourtant tout allait bien, jusqu'à ce que Steven découvre les infidélités de sa femme, jusqu'à ce qu'il demande le divorce, jusqu'à ce que tout explose dans sa vie. Cassandre était ou plutôt est, un vieil ami d'enfance de la future ex Madame Vega et les deux garçons ont très vite sympathisé au fil des soirées passées ensemble. Proche de sa femme, Cassandre était un peu comme son confident, tout du moins, c'était de cette façon que percevait cette relation Steve. Et si c'était le cas, le chirurgien était persuadé que Cassandre était au courant de l'adultère de sa femme et ça, Steven ne pouvait pas le concevoir. Sans même prendre le temps de discuter, il avait coupé les ponts avec l'infirmier. Il l'ignorait, le fuyait comme il pouvait... Il sentait bien l'incompréhension dans le visage de Cassandre mais il prenait ça pour un mauvais jeu d'acteurs. Il savait très bien ce qui n'allait pas ! Bref, il n'avait certainement pas envie de faire équipe avec ce dernier et se força à faire un signe de tête en guise de salutation. Observant sa montre, il espérait que les portes s'ouvrent avec le brancard et qu'il ne s'agisse que d'une banale intervention qu'il pourrait refiler à un interne. « Accident de voiture à la sortie de la ville. Adolescent de 17 ans, fracture ouverte de la jambe droite et possibilité d’hémorragie interne ! J'en sais pas plus.» Court, direct et surtout froid. Ne prenant pas la peine de l'observer, sachant qu'il allait croiser son regard, il poussa pratiquement un soupir de soulagement quand les portes s'ouvrirent et que la vision d'un jeune homme sur un brancard apparût.

Se précipitant vers ce dernier, il arracha le dossier avec les premières analyses de faites et prit la parole. « On dégage, je prends la salle trois ! » Immédiatement, un couloir se forma et les deux infirmiers déposèrent le blessé sur un lit. Sortant de sa lecture, Il remarqua que le patient était conscient et s'avança vers lui. « Bonjour, je suis le docteur Vega ! Vous avez eu un accident de voiture, vous êtes à l'hôpital de Bridgeport » Observant ses pupilles, il s'écarta alors que le brun gémit de douleur quand un des brancardiers bougea sa jambe. « Ma sœur ? Où est... Ma sœur ? Elle était dans la voiture avec... Moi. » Hochant la tête, Steven relut une nouvelle fois le dossier et hocha la tête. « Ne vous inquiétez pas pour votre sœur, elle a été prise en main ! On va vous examiner pour en savoir plus sur vos blessures... » Le jeune homme hocha la tête et Steven regarda pour la première fois Cassandre. Ce dernier l'observait et Steven sentit la colère montée en lui. « Lefèvre, vous comptez rester planter là, à ne rien faire ? Faites les premières analyses, à moins que vous comptiez que je le fasse... » Il reconnaissait être injuste mais c'était plus fort que lui. Il avait trop de rancœur en lui et Cassandre était la victime idéale. Le fait qu'il ait pu être au courant, qu'il prenne partie pour sa femme et, bien qu'il ne l'avouerait pas, que Steven ne le voyait plus de la même façon, c'était beaucoup trop pour Vega, beaucoup trop...

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We're all shake when the feeling comes
We're all fade towards the dawn

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Retrouver Steve en face à face après avoi appris qu'il allait divorcer de sa femme, mon ami d'enfance, était une situation bien étrange. Même si je n'étais au courant de rien, même si elle ne m'avait rien dit sur les raisons de leur séparation, je voyais dans le regard du chirurgien que je n'étais pas le bienvenue à ses côtés. J'en ignorais la raison. Son simple signe de tête en salutation eut pour conséquence de me perdre encore plus. Je n'y comprenais plus rien. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il agissait de cette manière et pourquoi il avait subitement couper les ponts sans explications concrètes. J'avais bien essayé de renouer contact avec lui mais rien n'y faisait, il me fuyait comme la peste. De l'autre côté, mon amie était toute aussi silencieuse que lui et je me retrouvais au milieu dans l'incompréhension la plus totale sur leur couple, sur leur divorce sans aucune raison pour éclaircir mes pensées. « Accident de voiture à la sortie de la ville. Adolescent de 17 ans, fracture ouverte de la jambe droite et possibilité d’hémorragie interne ! J'en sais pas plus. » C'était simple et froid. Tout ce à quoi je ne m'attendais pas réellement. Je regardais Steve avec de grands yeux, me retenant de lui faire un commentaire. Après tout, il tentait peut-être de se concentrer pour prendre en charge le patient.

Je restais silencieux, bougeant en même temps que lui, exécutant mes gestes habituels sans que personne ne me le demande. J'étais indépendant et autonome au sein du service et j'installais la saturation. Les premiers bips se firent entendre rapidement alors que que docteur Vega se présentait au patient de 17 ans. Je l'écoutais, continuant ma prise en charge en préparant le matériel nécessaire. J'attendais qu'il se dégage légèrement sur le côté pour faire les premiers examens. « Lefèvre, vous comptez rester planter là, à ne rien faire ? Faites les premières analyses, à moins que vous comptiez que je le fasse... » Je lui jetais un regard noir, me retenant encore de hausser la voix pour exprimer mon soudain mépris à son égard. Il commençait à devenir comme tous ces neurochirurgiens. Il devenait prétentieux, imbus de sa personne. Je le détestais pour ça mais je restais calme. « Dans ce cas, docteur, pourriez-vous vous pousser pour que je puisse m'exécuter ? » Lui répondis-je doucement, calmement, sans m'énerver, sans empirer la situation face au jeune patient qui était conscient.

Je débutais donc les premières analyses, prise de sang et compagnie sous le regard surement attentionné de Steve. Je ne comprenais pas sa réaction. Je ne comprenais pourquoi il me traitait de cette manière alors que j'avais toujours été sympathique avec lui, alors que nous avions partagé énormément depuis qu'il avait rencontré sa femme. Bien que je fasse bien mon travail, je sentais son jugement sur moi. J'étais à peu près sûr qu'il me descendrait encore une fois et je ne savais pas pourquoi. Il était si froid, si distant, si professionnel que je ne reconnaissais pas mon ami. Je me tournais alors vers lui. « Mon travail vous convient ? » Lui demandais-je assez sèchement en me redressant.