Je rattachais mes cheveux en un chignon, mal fait avant d'attraper à la volée les clefs de ma voiture, attrapant mon sac en même temps. Je descendis les marches de l'immeuble à toute vitesse, manquant de tomber plus d'une fois. Je devais être présente chez Gahis dans dix-minutes, même si je risquais d'être en retard, je préférais rester prudente, en ne conduisant pas n'importe comment, car je savais comment ce genre de chose terminerai, en un accident où je serais la victime. Je sentais déjà ses yeux bleus qui me fixaient, avant qu'il ne parte travailler, pendant que je m'occupais de Cléo, sa fille. N'ayant que très peu d'heures de cours, finissant chaque jours à quinze heures, je restaient là-bas, jusqu'à dix-sept heures, pour être tranquille le soir, souvent à m'occuper de Cléo. Le plus souvent j'allais dans la maison de Grahis, mais des fois elle venait à la maison, lorsqu'il devait s'absenter plus longtemps. Cette situation, ne s'est pas produite, mais je me suis tout de suite proposée pour le faire, lorsqu'il a abordé le sujet. Je sifflotais, tout en garant ma voiture, mon chignon commençait à se défaire, en prenant le miroir dans mon sac, je me recoiffais d'une manière un peu plus classe, pour convenir à mes vêtements. Une veste légère bleue marine, avec un t-shirt blanc en dessous, avec un jean slim noir, et une paire de bottines, le modèle incarné de la tenue féminine. Refermant la portière, de ma voiture je marchais jusqu'à la porte d'entrée, où je sonnais, avant de me reculer, un peu comme à mon habitude. Ce fut les yeux bleus de Gahis, qui m'accueillirent. « Bonjour, comment tu vas ? » lui demandais-je en souriant, pendant que je pénétrais dans la demeure suite à son invitation, d'un geste de la main. Il ne lui fallut que quelques minutes pour qu'il s'éclipse pour la journée, partant au travail, en soupirant je posais ma veste et mon sac, sur une chaise du salon, comme je le faisais toujours. En apercevant la frimousse de Cléo, je souriais en marchant vers elle, faisant claquer mes talons contre le parquet. « Coucou toi. » m'exprimais-je à la jeune bambin, en lui chatouillant le ventre. Je venais de me lancer dans une après-midi de deux heures de travail, bossant aujourd'hui jusqu'à midi en tant que professeur, seize ans en tant que nounou pour la demoiselle. Quatorze heures sonnant, je m'installais dans le canapé, pour lire un magasine, pendant que la petite faisait la sieste, en fin... Ce n'est qu'une expression, car depuis quelques temps elle ne dort plus l'après-midi, donc on va dire que je ne peux plus vraiment m'absenter deux minutes, sans qu'elle pleure. Je marchais dans sa chambre, en traversant le couloir, pour aller la chercher. « Oui, tu auras ton biberon. » dis-je en soupirant, à l'égard de Cléo. L'asseyant dans la chaise haute, le temps que je prépare son biberon, je soupirais en préparant ce que réclamais cette petite, bien capricieuse en y repensant. Même si elle avait quatre années à son compteur - ce qui est relativement vieux, pour cela je vous l'accorde, buvait encore des biberons avec moi, je ne sais pas si c'est le cas avec son père, mais c'est une question qu'il faudrait que je lui pose, lorsqu'il rentrera. Le micro-onde sonnant la fin de la « cuisson »,  je la sortis de la chaise haute, pour lui donner ce qu'elle voulait tous les après-midi à la même heure. Je soupirais et lâche un juron en même temps, quand elle me bava dessus, sur mon débardeur blanc. « Cléo... » dis-je d'un ton lassé, soupirant en même temps. Je la reposais dans sa chaise, lui laissant son biberon en me dirigeant vers l'évier, où je trouvais sans mal l'éponge, en frottant sur la bave de Cléo, mouillant au passage mon débardeur le rendant transparent, ce qui me fit râler. J'envisageais d'aller prendre ma veste, mais puisque Gahis ne rentrait pas tout de suite, je pouvais attendre que cela sèche. Je me dirigeais vers la petite, quand la porte s'ouvrit, sous mon regard confus je vis son père, et ses yeux bleus qui me fixaient, comme d'habitude, en voyant qu'il remarqua mon débardeur, je soupirais, en tentant de lui expliquer, en me passant la main dans mes cheveux.« Je suis désolée d'être comme ça, Cléo à bavé sur mon débardeur, donc en voulant l'enlever, ben mon débardeur blanc est devenu transparent... » dis-je en soupirant. Mes abdomens se voyaient facilement à travers mon débardeur, comme mon maigrelet ventre... Comme ma poitrine, qui se soulevait au rythme de ma respiration...

D'une main réticente au début, j'accepte finalement sa veste, que j'enfile. Trop grande pour moi, elle sent bon. C'est en souriant, que je le remercie. « Merci. », alors qu'il prend Cléo, dans ses bras, je me recule un peu, gênée. « Sinon hors mis la bave sur votre .. t-shirt, elle n'a pas fait d'autres bêtises ? » En souriant un peu, mon regard se porte sur la petite, puis sur le père avec sa peau blanche et lisse. « Sage comme une image. Mais il y a une chose qui m'inquiètes un peu, elle ne dort plus l'après-midi... » dis-je en m'adressant à Gahis, en regardant la petite. Les pensées qui dérivent vers une toute autre chose, mon frère. Avec ses yeux bleus, comme moi nous avons gardé un aspect semblable, même si nous sommes comme des étrangers l'un pour l'autre. C'est une chose assez étrange, si l'on y pense ; mais c'est une chose à laquelle je dois m'habituer. Pourtant, il m'est à présent familier de le voir, comme si nous avions étés élevés ensemble, mais il n'en est rien. Ma main entrant en contact avec la bague que je porte, sur la main gauche, se crispa. Elle était froide et dure comme la pierre, enfin dure me semblait logique mais d'habitude elle était toujours chaude, ce qui ne me réchauffait, mais me faisait frissonner lorsque je la mettais le matin. Je ne savais pas quoi faire, car en réalité je n'allais pas me servir un café, alors que je n'étais pas chez moi. Je n'osais pas faire grand chose en réalité. « Demain, je viens vers quelle heure ? » demandais-je au chef de la maison, et même si il avait la trentaine, il restait charmant et courtois, envers moi. Je lui aurais donner tout au plus, vingt-huit ans, environ ou vingt-neuf, selon sa tenue et son aspect. Le voir couvrir de bisous la gamine, me fis un pincement au cœur. D'aussi loin que je me souvienne, Isabelle n'avait jamais fait ça pour moi, vraiment personne. Peut-être mon frère, lors d'une de nos étreintes, qui n'étaient pas rarissimes. Entendant mon téléphone vibrer dans ma poche, je m'excusais auprès de Gahis, en me tournant et décrochant. Je te retrouve à la maison... Oui ce soir, vers vingt-heures si tu veux.. Bon, je te laisse je suis au boulot là., ma conversation terminée je rangeais mon téléphone dans ma poche, en m'excusant une fois de plus. « Vraiment excusez-moi, c'était une urgence... familiale. » Gênée, fut le ton perceptible dans ma voix, j'avais réellement l'impression que la journée de la gêne dans mon corps aujourd'hui.