Une journée de plus qui s'envole, sans que tu puisses l'empêcher, tu cherches ce que tu as accomplis mais rien ne vient, un jour à bosser au milieu de ta passion, la musique est ta drogue, celle qui te fournis ce que ta vie ne t'apporte pas, l'adrénaline, pourtant à chaque fois c'est la même chose, ce sentiment de vide t'envahis, cette sensation d'inachevé, que tu refoules au final comme toujours. Mais ce doux rêve a toujours une fin, tel un papillon éphémère, s'envole plus vite à chaque fois. Depuis que tu as découvert ta maladie, tu sens ta vie te filer entre les doigt. Ce soir, est un soir ordinaire, tu viens de revenir à Sunset Valley, tu as subis le courroux de ton frère et celui de ta meilleur amie en même temps, tu es épuisé, physiquement et surtout moralement, tu leur as menti bien-sûr et tu ne le supportes pas mais tu n'as pas le choix, ils ne doivent pas savoir, quitte à ce qu'ils te haïssent, ça facilitera les choses. Ils ont finis par quitter l'appartement, ce soir c'est juste toi et le fond de ton verre, déjà vide pour la troisième fois, tu as tenté d'appeler Damian mais tu as raccroché avant qu'il ne décroche, trop lâche sûrement. Tu préfères rester seul, assis sur ce foutu sofa, à mater ce foutu film pourris, dont tu es incapable de dire de quoi il parle, et tu t'en fous royalement tant qu'il t'occupe l'esprit ça te va. L'heure défile, les cigarettes aussi, les verres se vident, tes yeux se ferment sans que tu ne t'en rendes compte, tu te laisses sombrer dans les ténèbres lorsque tu les vois s'éloigner, lorsque tu entends la porte s'ouvrir et se refermer derrière toi, mince Ciàran est déjà rentré, tu hésites à bouger, il a sûrement pas envie de te parler pour le moment.

Journée longue. Voix fatiguée. Muscles fatigués. A peine de quoi s'acheter du pain. Voilà ce qui pouvait en clair résumer ta journée. Il y avait des jours comme cela où ça n'allait pas. Des jours où t'avais juste envie de rentrer chez toi. Un chez toi t'en avais pas vraiment en plus. Tu squattais un appartement abandonné par son réel propriétaire dont le frère n'avait qu'une envie qui était de te jeter dehors. De toute façon, cela faisait un moment que tu ne dormais plus tellement là-bas. Tes conquêtes d'un soir t'hébergeaient pour la nuit. Tu te tirais le lendemain discrètement en leur laissant la seule satisfaction d'avoir pu te rencontrer. T'en avais rien à faire qu'ils aient pu croire une seule seconde que c'était du sérieux. Dans ta tête c'était clair et c'est tout ce qui comptait.  
Ce matin tu t'es réveillé chez un autre inconnu. T'as pris tes affaires et t'es rhabillé. Sa porte d'entrée a grincé quand tu l'as ouvert. T'as entendu sa voix t'appeler depuis la chambre mais tu l'as ignoré et tu t'es cassé de chez lui. Pendant un moment, t'as pensé à repasser 'chez toi' mais finalement tu l'as pas fait. Alors tu as remis les même vêtements que le jour précédent. T'as sorti ton téléphone, branché les enceintes et mis la musique. T'as jamais eu l'argent pour te payer une guitare. Puis, tu as commencé à chanter tout en regardant le monde autour de toi n'en avoir rien à faire de ta petite personne. Ça à duré longtemps. La soirée tombait et t'en as eu marre. T'avais pas le cœur à draguer. Pas le cœur à faire ton petit numéro habituel. Récupérant tout ton bazar, tu es parti.
Rentrant à l'appartement, tu savais que Ciaràn te ferais une habituelle réflexion à laquelle tu avais fini par t’accommoder. T'ouvris la porte et tu sentis l'odeur familière de la cigarette. T'entendis que la télé était allumée et tu te dirigea vers celle-ci. Ce fut le choc quand tu le vis assis sur le canapé, les yeux clos. « Wow...Reed ! Heu, salut mec...qu'est-ce que tu fous là ? » Niveau dialogue on repassera. Mais, sur le moment, quand tu ne voies pas un gars pendant la moitié d'une année et que tu le retrouves assis là, comme si de rien n'était sur son canapé, tu as le droit de rester perplexe. Et tu le pris ce droit. Parce que, franchement, tu t'attendais à tout, sauf à lui.