Moins tu t'accroches, plus que je m'obstine à te vouloir pour ensuite mieux te jeter ; un principe basique et connu chez les hommes, du moins les hommes intelligents. Ceux qui ne se contentent que de voir par leur sexe -petit ou grand, là n'est pas le détail- change de proie dès que celle qu'il avait trouvéles repousse. Moi j'étais loin de faire partie de ce tas d'incompétent. J'aimais les défis, j'aimais les femmes qui me rendent totalement dingue : Louhàan en faisait partie. Je la voulais pour ma propre petite fierté -également mon désir, ne me prenez pas pour un sombre macho qui ne pense qu'à sa propre personne. C'est pourquoi je venais de frapper à la porte de son domicile. Malin ? très. Elle me repoussait, elle me repoussait tellement que je m'étais arrangé pour la prendre par surprise. Fini les rencontres en soirées, fini les instants volés en se croisant dans la rue ; j'avais décidé de passer à l'étape supérieure de notre jeu en m'imposant dans son quotidien. J'attendais donc sagement devant sa porte d'entrée, les mains dans le fond de mes potes, un charmant sourire sur le coin de mes lèvres. J'avais bien ma petite idée derrière la tête, me montrer agréable et sans arrière pensée pour ensuite mieux attaquer la bête. Un vrai bon plan de chasseur. J'étais un beau connard qui s'amusait et qui appréciait courir après les femmes durant ces heures perdues - soit, vu que je ne foutais rien de mes journées, je n'étais bon qu'à cela. Enfin, c'était la première fois que je me plantais face au domicile d'une des femmes que je désirais. C'est alors qu'une charmante rousse ouvrit enfin la porte, surprise de me voir, réaction prévisible. Bonjour Louhàan. Mon ton se voulait agréable, mon sourire également. Succombera-t-elle au charme Haestings ou refermera-t-elle la porte sur mon nez ? Je penchais plus pour la deuxième solution. J'étais cependant prêt à l'en empêcher en bloquant la porte avec mon pied, en la repoussant chez elle pour m'inserrer dans son espace personnel -un vrai connard.

La musique résonnait à fond dans ma chambre, presque à en faire vibrer le sol, c'est comme ça que j'aimais l'entendre. Seulement vêtue de mon pyjama qui se composait d'un shorty en coton blanc ainsi que d'un débardeur beige avec quelques dentelle, je me déhanchais sur un rythme entrainant, ne pensant à strictement rien. C'était un des rares moments où j'y arrivais ; en dansant. Habituellement mon cerveau tournait à plein régime, par forcément sur des questions existentielles, c'était même bien souvent sur des banalités mais il n'empêche que trouver l'équivalent du bouton Pause sur un cerveau s'avère chose compliquée. Pourtant lorsque seules les décibels entrent dans votre cerveau qui ne retient comme seul ordre de bouger chaque membre de son corps en harmonie, lors de ces instants précis, le bouton Pause est actionné, rien autre ne compte que les mouvements créés en accord avec la chanson. Je virevolte, saute et me balance pour décompresser. C'était la journée idéale à vrai dire, mes parents étaient partis pour je ne sais quel voyage d'affaires afin d'avoir encore plus de fric et j'avais donc la maison à moi toute seul, ce dont bien entendu je profitais. Plus l'album filait, plus la soif me gagnait et je tentais vainement de combattre cet instinct primaire jusqu'à ce que l'envie de boire une bonne grenadine fraiche gagne. Je laissais alors le disque tournait et descendait à la cuisine me servir un verre lorsque la sonnette retentit ce que j'eu peine à attendre tant la musique était forte, d'ailleurs si je n'avais pas été en bas la personne derrière la porte aurait pu poireauter un bon moment. Pour autant je n'attendais strictement personne et c'est une grande surprise lorsque qu'en ouvrant la porte je vis planté devant moi Declan, un sourire arrogant collé au visage. Mais pourquoi j'ai entendu la sonnette. Je me postais alors juste dans l'ouverture de la porte qui ne lui laissait pas l'occasion de se faufiler à l'intérieur et lui sortit mon plus beau sourire d'hypocrite.

« Je peux faire quelque chose pour toi ? »