« J'y vais ma chérie, n'oublies pas d'éteindre le four ! » Comme tous les dimanches, maman me laisse seule dans notre grande maison pour aller au marché et papa reste enfermé dans son bureau toute la journée, comme d'habitude. Ma mère me regarde de ses grands yeux noisettes clairs, presque verts, et affiche un énorme sourire. Si je ne savais pas qu'elle est malade, je n'aurais pas pu m'en douter une seule seconde. « Ne t'en fais pas maman, j'ai l'habitude, tu sais ! » rétorquais-je. Elle soupira et déposa un baiser doux et chaleureux sur mon front. Elle franchit le seuil de la porte et me fit un signe de la main. Je me forçais à sourire, essayant d'étirer ma bouche de chaque côté. Cela ressemblait plutôt à une grimace. Le bon côté c'est que mon comportement la fit rire, moi, je m'exaspérais. Je m'assis devant notre télévision neuve et attendis qu'elle revienne. Je ne vis pas le temps passé. Ce n'est qu'une heure plus tard que je me souvins du four. J'essayais tant bien que mal de l'éteindre tout en prenant mille précautions car un accident n'est que trop vite arrivé. Et malheureusement, il arriva. Je réussis à me brûler et à sortir mon père de son bureau. Il appela ma mère et nous fuîmes tout les trois aux urgences.

Aujourd'hui, c'est à peu près la même chose. J'ai l'impression d'être encore cette gamine de douze ans qui s'est brûlée avec le four en voulant l'éteindre. Je refais les mêmes erreurs mais cette fois maman n'est plus là pour m'emmener à l'hôpital. Le problème c'est qu'aujourd'hui, elle me manque terriblement. C'est parce que j'ai besoin de lui raconter ce qui m'est arrivé, j'ai besoin qu'on s'inquiète pour moi. J'ai bien des amis mais l'inquiétude d'une mère n'est pas la même que la leur. Enfin bref, l'entaille qu'a fait la brûlure n'est heureusement pas si importante et il n'y a finalement pas eu besoin de faire une greffe de peau, comme la première fois sur mon bras droit, mais ça a été de justesse. Les médecins ont tout de même décidé de me garder quelques heures dans une chambre mais à seize heures, ils ont décidé que l'on pouvait me libérer. En soupirant pour la quatrième fois en une minute et appuyais sur le bouton pour appeler l'ascenseur. Je remarquais qu'une fille d'environ mon âge, un blonde, grimpa dans l'appareil au même moment que moi. Tout d'un coup, il s'arrêta dans sa descente. « C'est pas vrai ! » J'appuyais sur le bouton rouge, l'appel d'urgence. On était bloquées.

Bretzel se rendait à l’hôpital, non pas parce qu’elle s’était fait mal, non. Elle n’est pas réellement plus maladroite que la moyenne et se fait beaucoup moins mal que la moyenne des gens. Tout d’abord elle aime bien se rendre à l’hôpital, elle adore l’odeur de propre qui y règne, rassurez-vous, ce n’est pas une maniaque, loin de là, c’est même plutôt une bordélique assumée. Elle ne comprends pas à quoi ça sert de ranger, puis qu’après on va déranger. Il n’y a pas que l’odeur qu’elle aime dans les hôpitaux, il y a aussi les médecins – c’est vrai, ils sont craquant non ? – et puis étant une fille incroyablement généreuse, elle y va parfois en temps que bénévole pour filer un coup de main à droite à gauche, surtout pour tout ce qui est administratif.

Mais aujourd’hui ce n’est pour aucune de ses raisons qu’elle était là. La demoiselle était venue rendre visité à quelqu’un. ; cette personne elle ne la connaissait pas vraiment, elle ne connaît même pas son nom. C’était il y a trois jours de ça ; un homme d’une cinquantaine d’année s’était écroulé sur un banc dans la rue, évidemment, comme on pouvait s’y attendre, personne ne fit attention à lui, il avait grand mal à respirer et les gens passait comme-ci de rien n’était. Puis vint Bretzel, héroïquement, elle vola à son secours. Elle appela une ambulance et accompagna l’inconnu jusqu’à l’hôpital. Une fois rassurée, elle repartit chez elle, les médecins avaient toutefois préféré le garder en observation quelques jours. C’est donc naturellement que Bret’ vint rendre visite à son ami. Elle avait un énorme bouquet de fleurs en main. Attention pas n’importe quel bouquet ; un bouquet de roses, de toutes les couleurs des rouges, des blanches, des roses, des jaunes et même une bleue – très rare – elle avait prit ça chez son fleuriste préféré. Il y avait aussi une carte de bon rétablissement glissée entre les fleurs.

La demoiselle resta une petite heure au chevet de son ami à parler avec lui. Enfin, c’était plus elle qui parlait, étant extrêmement bavarde ! Elle ne partit que lorsque les médecins arrivèrent pour lui faire des piqûres, Bret’ déteste les piqûres, ça lui donne une peur bleue ! Etant sportive, mais pas trop, elle prit l’ascenseur, un étage ou deux à pied, ça va, mais cinq, ça commence à faire un peu trop pour elle. Surtout que les escaliers sombres des hôpitaux lui filent les cocottes. Elle fit un signe de tête à la personne qui montait avec elle dans l’ascenseur, par courtoisie. Il y a toujours cette gêne dans les ascenseurs, personne ne parle, tout le monde se regarde, c’est un peu angoissant, non ?

Tout à coup, l’ascenseur se bloqua, il ne manquait plus que ça ! Bretzel chuchotait « pensée positif, pensée positif… » La demoiselle est persuadée que dans une minute la machine va se remettre en route.

Lorsque j'appuyais sur le bouton rouge d'urgence, ce dernier émit un long bruit qui nous indiquait que l'appel était pris en compte. Je scrutais l'appareil dans lequel nous nous tenions, moi et cette jolie jeune fille blonde qui m'avait pourtant l'air sympathique. Juste après que j'ai lâché mon « C'est pas vrai ! »  en soupirant, elle chuchota quelque chose. Elle se parlait sûrement à elle même. Un moment, je crus que c'était une folle qui venait d'un asile de fou mais je finis par m'en dissuader. Il ne manquait plus que de se retrouver coincée avec une pyromane ou une suicidaire. Mais, lorsque je perçus les mots « positifs » et « pensées » je m'en résolus. Il ne fallait plus que l'ascenseur lâche pour que ça soit parfait ! La tour de la terreur en double. On a qu'à dire qu'on a eu des billets pour Disney gratuits. Je me demandais dans quel état ils étaient, là haut. Et si quelqu'un avait besoin d'être sauver ? Et si quelqu'un était sur le point de mourir ? C'était peut être à cause de nous. Je finis par en avoir marre de cette sonnerie incessante sortant du bouton rouge. Je décidais de m'assoir sur le sol, me disant que si je devais mourir maintenant c'est que mon destin avait été tracé de la sorte. Soudain, un ange descendit du ciel : on répondit à mon appel d'« urgence ». « Oui ? Ici le service des ascenseurs. Que se passe t-il ? » Que se passe t-il ? N'importe quoi ! Comme s'ils ne le savaient pas... Je faillis leur rire au nez, mais je me retins. « Nous sommes coincées dans l'ascenseur. Moi, Candice Harrison et une jeune fille blonde du nom de... » Je me rendis compte que je ne lui avais pas encore adressé la parole. Je la laissais compléter son nom et continuais de parler avec mon interlocuteur invisible. « Donc, pouvez vous faire quelque chose ? » dis-je la voix pleine d'espoir. J'espérais qu'ils allaient me répondre d'un oui assuré mais sa voix fut trouble et tremblait au fur de ses paroles. Comme s'il savait quelque chose que j'ignorais. « Oui... Je pense pouvoir envoyé une équipe. L'hôpital de Montsimpa c'est ça ? Le problème c'est que... Euh... Toutes mes équipes sont déjà occupées. Comme si quelqu'un avait déclenché toutes les alarmes d'ascenseurs en même temps dans Montsimpa, hilarant n'est ce pas ? » Hilarant, oui. C'était tellement marrant que je me tordais de rire. Bien évidemment, je ne rigolais pas. Je fixais l'appareil comme si c'était un extraterrestre. J'espérais encore qu'il ne me voyait pas. « Oui... Très... Très marrant, en effet. Bon, s'il vous plait, dépêchez vous, merci. » Ce fut le dernier échange que nous aillons. Je levais les yeux au ciel, et me tournais vers la blonde dont je ne me souvenais déjà plus du nom. « Bon, bah, apparemment, on est bloquées... » Je m'assis près d'elle attendant tranquillement qu'elle lance la conversation.

Après quelques minutes d’attente et d’énervement pour la comparse de Bret’, quelqu’un répondit enfin à l’appel lancé « Oui ? Ici le service des ascenseurs. Que se passe t-il ? » La demoiselle n’entendait pas la conversation que tenait les deux personnes, ou plutôt elle ne voulait pas l’entendre. Elle restait dans son monde de positive attitude, oubliant tout le reste. Ce n’est que lorsqu’elle sentit que quelqu’un tournait sa tête vers elle, qu’elle releva la sienne. Elle supposa, sans grande certitude et se souvenant du peu qu’elle avait entendu auparavant qu’elle lui demandait son nom, elle dit donc « Bretzel. Bretzel Hopkins » et c’était reparti, la demoiselle à ses côtés n’avait pas l’air très contente de ce que lui disait son interlocuteur. Bret’ reparti de plus belle à dire « penser positif, penser positif » elle espérait un peu aussi que celle qui était dans la même situation qu’elle ne la prenne pas pour une tarée, mais vu le comportement qu’elle a, elle en doute fortement. Bret’ n’est pas une fille simple et normale, elle est un peu, même beaucoup, folle et extrêmement bizarre, mais quand on la connaît, on s’y habitue ! Enfin, ce n’est pas non plus une folle qui veut tuer les gens ou ce genre de choses, non elle, elle est bizarre positivement, c’est à dire qu’elle dit des trucs bizarre et fait des choses bizarres, mais rien de hors la loi ou ce genre de choses, à ça jamais ! Elle respecte les règles, en général.

« Bon, bah, apparemment, on est bloquées... » Bret’ releva une fois de plus la tête, l’homme ne parlait plus, il avait coupé la communication. La demoiselle répondit avec un grand sourire « ce n’est pas si dramatique ! Il y a bien pire comme situation ! » puis elle ajouta pour elle « j’espère que Mr. Alex’ va bien » elle savait maintenant le nom de celui qu’elle avait sauvé, après avoir parlé avec lui.

« Bon, bah, apparemment, on est bloquées... » Lorsque je prononçais ces mots, la blonde apparemment nommée Bretzel – j'avais faim, tout d'un coup – releva la tête. Je m'assis à ses côtés et, en souriant, elle me répondit tout simplement. « ce n’est pas si dramatique ! Il y a bien pire comme situation ! » Mais bien sûr ! Comme si je n'avais que ça à faire de ma vie : rester enfermée dans un ascenseur pendant je ne sais combien de temps ! Il y avait le ménage à faire, le boulot, la cuisine – d'ailleurs je n'étais pas pressée de rentrer pour voir dans quel état je l'avais laissée – et un tas d'autres choses dont, parfois, je ne voyais pas l'intérêt mais pourtant il fallait bien que quelqu'un s'en occupe. Maintenant que la conversation avec le gars de la compagnie qui gérait cette marque d'appareils, je m'ennuyais un peu. Je finis tout de même par répondre à la blonde avec un sourire hypocrite. « Oui, bien sur, restons croupir ici. Je vais même appeler les pompes funèbres ! Dis moi, tu veux quel genre de cercueil ? » Je soupirai, encore. Maintenant c'était moi qui avait l'air d'une folle hystérique. Tant pis. De toute façon je ne verrai pas cette jeune fille à moins qu'elle suive les cours de gym du mardi soir ou qu'elle se coiffe dans le salon où je travaillais. Je ne vois pas dans quelles meilleures circonstances je pourrais la revoir. Je décidais de me calmer un peu et lui répondit plus franchement. « J'ai toujours eu peur des ascenseurs, je ne crois pas que je vais remonter dedans si tôt ! » Je m'arrêtais de parler quelques secondes, pensive. « Mais, c'est vrai, il y a pire comme situation dans la vie ! » Je me relevais, en me retenant pour ne pas faire les cent pas. Je me demandais ce que je pouvais faire pour m'occuper. J'étais du genre hyper-active, du type à devoir bouger toutes les trente secondes ou explosion, du style à ne pas sombrer dans l'ennui mais là... Là.... Je ne voyais pas vraiment que faire. J'ouvris mon sac en me rasseyant et y trouvais mon carnet de brouillon ainsi qu'un vieux crayon. Je tournais la première page et le crayon bougea tout seul dans ma main, je ne découvris que quelques minutes plus tard une tenue merveilleuse. Je devais absolument la créer lorsque je serai de retour chez moi. Il était question d'un top blanc nacré sous un gilet marinière bleu et blanc s'arrêtant sous la poitrine. Un jean slim noir ainsi que des escarpins à bouts arrondis avec environ huit centimètres de talon, du même bleu marine que le gilet. Depuis toujours, je créais moi même mes vêtements – comme aujourd'hui avec mon pantalon beige, mon sac en daim du même coloris et mon chemisier blanc - d'où mon choix de devenir styliste. Je passais une main dans mes cheveux puis les attachais en queue de cheval. « Excuse moi mais... Tu ne pourrais pas juste... Enfin.. Tu ne pourrais pas me donner ton avis sur cette création ? »

« Oui, bien sur, restons croupir ici. Je vais même appeler les pompes funèbres ! Dis moi, tu veux quel genre de cercueil ? » dit-elle avec un grand sourire qui n’avait rien de réellement bien veillant. Bret’ préféra ne rien dire de peur de l’énerver encore plus, elle était franche mais pas suicidaire non plus ! Surtout que Candice, puisqu’elle était ainsi nommé, aurait très bien pu la tuer, sans que personne ne puisse prendre sa défense. N’étant pas hyper douée pour se défendre, elle resta muette. Bien sur elle fait du sport mais rien de bien « aventurier » du jogging et de la gymnastique. De plus, elle n’aurait pu faire aucune figure de gym’ dans un endroit aussi restreint, elle est habituée au praticable réglementaire de douze mètres de côté.

Candice n’avait rien de bien gentil et n’inspirait aucune réelle sympathie envers Bretzel. Celle-ci étant habituellement extrêmement bavarde, là elle se tue, resta muette comme une carpe. Elle s’assit par terre réfléchissant à ce qu’elle allait bien pouvoir faire une fois sortie de cet endroit. Peut être irait-elle simplement sur son ordinateur ? Ou irait-elle au bar, Chez Hogan, elle n’y avait pas encore été aujourd’hui, elle irait sûrement dans la soirée.

La comparse de Bretzel avait repris ses esprits apparemment puisqu’elle disait à présent « J'ai toujours eu peur des ascenseurs, je ne crois pas que je vais remonter dedans si tôt ! » c’est sur qu’après ce petit accident, c’est compréhensible qu’elle ne remonte pas dedans tout de suite. Pour Bretzel, ça ne changerait rien, elle va continuer de prendre l’ascenseur comme à son habitude. C’est peut être bizarre, mais ça ne lui fait pas grand chose qu’il soit en panne, elle est extrêmement optimiste et se dit que les dépanneurs vont arriver dans pas très longtemps et que de toutes façon ça ne sert à rien de paniquer.

« Mais, c'est vrai, il y a pire comme situation dans la vie ! » dit-elle. Oh oui il y a pire, bien pire, il y a la faim dans le monde, la guerre, les piqûres, ce genre de choses. Ce n’est pas comme-ci elle était coincé pour l’éternité non plus ! Ensuite Candice s’assit par terre, beaucoup plus calme qu’auparavant et Bretzel aussi était plus calme, celle qui était avec elle ne lui faisait plus aussi peur qu’avant. Enfin elle n’avait pas réellement peur, elle était plus paniqué à l’idée de ce que sa colère pourrait engendrer.

Quelques minutes de calme suivirent, aucune d’elles ne parlaient, tout était silencieux. ON pouvait quand même entendre par moment un cri, provenant des étages du dessus et du dessous. Ensuite Candice montra un dessin à Bretzel et lui demanda son avis « Excuse moi mais... Tu ne pourrais pas juste... Enfin.. Tu ne pourrais pas me donner ton avis sur cette création ? » Bretzel était ravis de constater qu’elle était deux à savoir dessiner, sauf que la première c’était, à première vu, pour devenir styliste et l’autre pour devenir dessinatrice de BD. Mais le dessin les rapprochait. La demoiselle trouvait ça plutôt jolie et bien fait elle dit donc « je trouve ça très jolie, j’aime beaucoup, je rajouterais peut être un accessoire ou deux je pense, mais sinon je trouve ça magnifique même ! »

J'avais l'impression de devenir folle. Ils étaient vraiment bornés de nous laisser mourir ici, comme des mouches ! « Oui, bien sur, restons croupir ici. Je vais même appeler les pompes funèbres ! Dis moi, tu veux quel genre de cercueil ? » répliquais je ensuite. La fameuse Bretzel ne répondit rien à ma réplique. Je me rendis compte que j'étais un peu hystérique sur les bords et que j’effrayais surement la jeune blonde. Je me demandais aussi ce que j'allais faire une fois sortie d'ici. J'allais vaqué à mes petites occupations habituels - rien de bien méchant en comparaison de mon petit (long) détour par cet ascenseur - mais je crois qu'en fait c'est ce manque qui créait un vide dans ma vie : les choses dangereuses. Certes, j'étais assez maladroite et je me coupais souvent, trébuchais constamment, faisais toujours les choses à l'envers mais depuis quand n'avais je pas pris de vrai risque ? Longtemps.

Lorsque je m'assis enfin pour me calmer et que je commençais à me détendre en dessinant, Bretzel parut plus calme elle aussi. Peut être parce qu'elle s'était rendue compte que je n'allais pas la tuer, que je n'étais pas folle - même si, parfois, on pouvait en douter... « Excuse moi mais... Tu ne pourrais pas juste... Enfin.. Tu ne pourrais pas me donner ton avis sur cette création ? » J'hésitais à lui montrer, sachant qu'auparavant elle me prenait pour une tarée. Après tout, ça ne pouvait qu'apaiser l'ambiance. « je trouve ça très jolie, j’aime beaucoup, je rajouterais peut être un accessoire ou deux je pense, mais sinon je trouve ça magnifique même ! » Je fus ravie de l'avis de la jeune femme même si j'étais quasiment sûre qu'elle en rajoutait pour que je ne sorte pas une arme de ma bouche dans la minute. Je souris, hochant la tête pour réponse. Elle avait raison, en plus. Les accessoires manquaient. Je dessinais en m'appliquant un serre tête, un collier long avec comme pendentif une feuille d'arbre et quelques bracelets sur le poignet droit. Sur le gauche, je dessinais une montre très originale qui s'accordait très bien avec la tenue. « Comme ça, vous vous dire ? » Vouvoiement volontaire, afin qu'elle sache que je la respectais trop pour la liquider. De toute façon, je n'aurai été capable d'enlever la vie personne, j'étais bien trop froussarde pour cela. Raison de plus pour ne jamais être médecin. Raison de plus pour quitter cet hôpital.

Bretzel ne pouvait s’empêcher de dire ce qu’elle pensait. Peut être aurait-elle pu arrêter sa phrase à « j’aime beaucoup » au lieu de continuer en disant qu’elle pourrait rajouter des accessoires. Elle ne sait pas se taire, à part quand elle a peur, là, elle ne dit plus rien de peur de dire quelque chose qui pourrait lui retomber dessus. Enfin, elle n’a pas souvent peur, mais ce n’est pas pour autant qu’elle aime le danger ; se conformer aux grandes règles c’est son truc. En général elle n’est pas réaliste dans ses peurs : elle pourrait être effrayé par une araignée, mais être tout à fait confiante lorsqu’elle se balade dans la rue très tard le soir et qu’un parfait inconnu à l’air très étrange arrive en face d’elle. De toute façon, ça été prouvé scientifiquement ; Bretzel est bizarre !

Candice se mit alors à dessiner quelques accessoires sur les conseils de Bret’. Une fois cela finit elle montra le résultat, et lui demanda ce qu’elle en pensait en la vouvoyant. La demoiselle ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle remarqua que Candice l’avait vouvoyé, bien sur elle savait que c’était volontaire. Elle n’a pas l’habitude qu’on la vouvoie, et puis ce n’est une chose qui lui plaise vraiment, elle a l’impression d’être vieille, alors qu’elle n’a que vingt-quatre ans. Bien sur elle pense qu’elle n’est pas toute jeune et se considère un peu comme une vieille parfois, mais elle déteste ça, penser qu’elle est vieille.

Pour répondre à la question de sa camarade d’ascenseur, elle dit « c’est beaucoup mieux ! Maintenant c’est parfait ! » Bret’ sortit elle aussi son carnet à dessin et commença à dessiner la situation dans laquelle elle se trouvait en la caricaturant bien sur, et en la rendant drôle. Elle fait partie de ses personnes qui dessine pas du tout sérieusement. Les BDs, elle aime ça bien sur, mais son objectif n’est pas d’en écrire une sachant qu’elle n’en est pas capable, mais de poster chaque jour un dessin humoristique sur son blog et peut être éventuellement, pour gagner de l’argent faire une couverture de livre ou quelque chose de ce genre. En très peu de temps, elle finit son dessin et écrivit une petite phrase en dessous de sa belle écriture. Ses dessins sont pas extrêmement élaborés mais ce qu’elle dessine n’est pas non plus à la portée de n’importe quel amateur. Elle montra donc à Candice son dessin pour savoir ce qu’elle en pense.