Je me tenais debout, en face de la porte, attendant que la prochaine cliente débarque. Je sentais un regard, assez lourd je dirais. Je tournais légèrement la tête et vis le jeune homme. Il venait d'arrivé derrière la caisse et me regardais avec insistance. Je dois dire qu'il était plutôt craquant mais son comportement était louche. Je lui fis un sourire assez gêné avant d'entamer la discussion. « J'ai l'impression que le fils de la patronne ne m'aime pas beaucoup, je me trompe ? » Le jeune homme fronçait les sourcils. « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? » Il le va les yeux au ciel l'espace d'un instant. Quant à moi je je haussais les épaules « Je sais pas, la manière dont tu me regardes peut être ? » - « Tu m'intrigue c'est tout. Tu as l'air si gentille, si calme et si douce. Je me demande juste comment tu arrives à être aussi parfaite. » Je souris à peine, pour qu'il ne puisse pas l'apercevoir et posais mes mains sur mes joues comme pour vérifier que je rougissais pas. Il sourit à son tour. Non, je ne rêvais pas, il venait de me draguer, de me faire un de ces compliments que les gars font quand ils craquent sur une fille. « Ça change de toi non ? J'ai entendu par ta mère que tu étais un enfant rebelle ? » - « Rebelle ? Ouais, on va dire ça. C'est que j'aime pas qu'on me donne des ordres. En plus, je dois travailler ici comme j'ai arrêté l'école. » - « C'est bête, tu vas devoir supporter la perfection toute l'année » rétorquais-je ironiquement avant de me mettre à rire. Je remarquais que lui aussi passait un bon moment, au fur et à mesure du temps, de l'avancé de la conversation. Son visage se décrispait, passant de la froideur à la la décontraction petit à petit. Il se transformait en mec cool, comme je les aimais.



Nous étions tous deux assis dans le salon, l'un en face de l'autre. Comme à notre habitude, nous joutons à cap ou pas cap, son jeu préféré. Le jeune homme avait pour but de jouer à ce jeu pour me faire repousser mes limites. J'avais toujours été une fille sage et sans vice. Il voulait me voir plus dévergondée, plus libérée. J'étais une femme rigolote et attachante mais je n'osais pas tout, je me mettais des stops pour pas mal de chose, souvent sans réelle importance. Je ne voulais surtout pas qu'on est une mauvaise image de moi. « Cap ou pas cap de regarder les power rangers pendant une heure » dis-je en riant. Benjamin me jeta un regard froid et effaçais le sourire qu'il avait avant sur ses lèvres. « T'as cru qu'on avait quinze ans pour faire des défis comme ça ? » Je fis ma tête de malheureuse « T'es même pas drôle. Vas-y toi, trouves en un autre un défis » - « Sans problème. Humm... Ah! J'ai trouvé de faire un strip-tease à ton voisin de palier ? » - « T'es fou ou quoi ? A ce vieux pervers ? Il va croire que je veux me le taper alors qu'il est moche comme un cochon. » Il se mis à rire. Je riais avec lui deux seconde et me mis à chercher un autre cap ou pas cap plus rigolo pour que ça me plaise et plus mature pour que ça plaise à monsieur. « Ah j'en ai un. Cap ou pas cap, d'appeler ta mère, de sortir à deux de dessous la couette tout décoiffés et de dire "on jouait au monopoly". » - « Ça j'adore, ma mère va péter un câble. »



J'arrivais devant l'appartement du jeune homme assez en colère, enfin assez pour que la porte d'entrée s'en souvienne. En effet j'avais toqué très fort, mais ma colère n'avait pas toutes les responsabilités, je voulais aussi qu'il m'entende, vu le volume de la radio. Il ne mis que quelques instants pour venir m'ouvrir. Je vis à sa tête qu'il avait eu une soirée agitée la veille. « Putain, Ben, tu fous quoi là ?! » il se laissait glisser contre le mur, une cigarette à la main. « Je te regarde » Je soupirais et me plaçais juste en face de lui [color=darkmagenta]« Ah, ah ! Très drôle. Non sérieux, tu m'avais promis que t'arrêterais tous ça, que tu prendrais ta vie en main. » Il levait les yeux au ciel, l'air de dire, " t'as été bien conne. " « Oui, j'ai promis et je vais tenir ma promesse, j'ai rien bu, et c'est ma première cigarette de la journée » Mes yeux se dirigeaient automatiquement vers l'horloge suis se trouvait au dessus de lui, elle affichait vingts heures « Alors pourquoi t'as marqué ça sur facebook ? Et puis pourquoi t'as cette tête de déterré ? » - « Une j'ai pas dormis de la nuit, et deux je voulais voir si tu allais réagir » - « T'es chiant Ben ! » lui dis-je . Le jeune homme venait de se lever devant moi. Évidement plus grand, je me sentais petite, il lui fallait donc se baisser légèrement pour que nos regard se croisent. Il mis sa cigarette dans sa bouche et recrachait l'air qu'il avait avalé en plein dans ma figure. Je me mis à tousser, ce qui le fis évidement rire. Je n'avais jamais touché une cigarette de ma vie et lui en touchait tout les jours « Recommences pas ç... » Je n'avais pas le temps de finir mon mot que ses lèvres capturaient les miennes dans un élan de passion. Je me pétrifiais devant lui, ne sachant quoi, faire, quoi répondre. Pour moi, cet instant n'aurait jamais pu exister, nous étions trop différents l'un de l'autre pour former un couple, ou même juste s'mbrasser. Le bad boy avec l'intello, ce n'était que dans les films romantiques.