Avançant tranquillement parmi les autres clients dans les nombreux rayons de supermarché je m’étais décidée à enfin remplir mon frigo, il criait famine depuis quelques jours et j’avais vraiment compris qu’il fallait que je retourne faire des courses au moment ou je m’étais levée, affamée pour prendre la moindre connerie sucrée dans le placard, mais voilà… A force de remettre à demain le passage par la case monoprix je n’avais plus rien à manger. Tout ça pour dire que j’y allais généreusement, prenant au fur et à mesure des nombreux produits dans chacune des allées, passant tout d’abord par les fruits et légumes je m’arrêtais ensuite dans les gâteaux en achetant quelques paquets divers pour mes longues soirées devant la télé. M’arrêtant quelques secondes dans la partie multimédia de ce supermarché je trouvais un album de Rihanna, le retournant pour voir si je connaissais quelques titres je ne voyais pas approcher la femme avec qui j’étais entrée en collision il y a quelques secondes, reculant je levais automatiquement les yeux vers elle. « Désolée… Ca va ? » Je ne saurais dire quelle tête est-ce que je faisais lorsque je compris que cette femme était une amie, une vieille amie datant de ma première année de lycée… A New-York. « Maria ? Mais… Qu’est-ce que tu fais là ? Je suis contente de te revoir ! » Lui sautant dans les bras on aurait dit que nous ne nous étions jamais quittées toutes les deux.

J’avais rapidement achevé mes courses conviant mon ancienne meilleure amie à me rejoindre dans le bar le plus proche de cette grande surface. Nous étions maintenant toutes les deux assises, un café bien chaud entre les mains. « Alors… Raconte-moi, tu deviens quoi ? » Un petit sourire sur les lèvres je me demandais s’il fallait vraiment que je lui dise dans quel parcours je m’étais aventurée. « Oh bah tu sais… Je n’ai pas fait grand-chose depuis le lycée, j’ai pris mes valises et j’ai quitté New-York pour venir m’installer à Montsimpa. J’ai fais quelques années d’études pour exercer mon métier… Je suis policière. » Je pouvais voir qu’elle était surprise, la conversation s’était poursuivie entre nous. Mes années à New-York n’avaient pas été des plus glorieuses et c’était peut-être pour ça qu’elle était si surprise de me savoir policière, pendant toute mon adolescence j’avais été une fille que l’on considérait comme un mec, qui ce battait comme un mec, qui parlait comme un mec, qui faisait pas mal de conneries. Mais cette époque était révolue, à la seconde ou j’étais partie de New-York je m’étais reprise en main, j’étais parvenue à dévoiler toute ma féminité, je parlais beaucoup mieux et j’étais justement plus sage pour ce qui était du respect des lois.