Avachie par terre, les cheveux tapissant son sol, les yeux vers la fenêtre, Loïs regardait la pluie tombait sous sa triste grise mine. Elle n’aimait pas ce genre de temps. Tout simplement parce qu’il influait sur son humeur. Du soleil et la belle ne se contentait que de sourire toute la journée, de la pluie et elle se retranchait dans de tristes sentiments. Chose que la demoiselle détestait par-dessus tout, elle qui affirme qu’elle en est tout simplement dépourvu. Apparemment elle avait tort. Dans cette position depuis bientôt une heure, la jeune femme lambinait, n’ayant rien fait de son après-midi excepté prendre un peu de cocaïne, se laver les cheveux, dormir. Reprendre un peu de cocaïne. Loïs songeait d’ailleurs réellement à arrêter. Elle savait que ce n’était pas bon et qu’elle commençait une réelle addiction pour la poudre, mais elle n’arrivait pas à ne pas y toucher. Cela lui permettait tellement de s’évader, de ne pas penser à la vie et à ses complications. La coke, l’immunisait de tout ce qu’elle ne désirait pas ressentir. Oui, comme l’amour par exemple. L’italienne avait déjà gouté au poison de l’amour et cela lui avait suffi. Bref, les étoiles brillaient collaient au lugubre ciel, tout comme des étoiles s’activaient quand Loïs clignait un peu trop les paupières. Effets secondaires, une habitude. Déconcentré par le bruit de son vibreur, la jeune femme se leva enfin. « Temps pourri. Dans 20 min je suis chez toi, je t'emmène voir le soleil. :D » Loïs tapota sur son Iphone et le balança sur le fauteuil. « Le temps de m'habiller... dois-je me mettre en maillot de bain ? :p ». Gabriel ! Souffla-t-elle dans ses dents, un doux sourire aux lèvres. Elle ne savait jamais à l’avance quel plan il projetait, toutefois elle n’avait jamais été déçue. Il en était toujours ainsi. C’était le seul qui valait le coup. Le seul qu’elle se permettait de revoir quand elle en désirait, le seul dont elle avait confiance, même si elle se l’avouerait jamais. Loïs aimait les facettes les plus belles de Gabriel Fallen, tout comme les plus sombres. Elle prenait son pied quand elle le voyait exploser, à deux doigts de tout casser, adorer le voir ronronner à ses côtés après une nuit agitée. Prête à l’entendre sonner à tout moment, la jeune femme fila vite, dans la salle de bain pour enfiler un jean troué au genou et laissa glisser sur ses épaules un débardeur blanc des plus simples. Loïs n’avait pas besoin d’user d’artifices, quand elle était à ses côtés. Elle laissa tomber ses cheveux en cascade et releva son regard d’un léger trait de khôl. Il en fallait peu pour raviver son visage fatigué. « Palma-chou j'attends! » La sonnerie raisonnait dans toute la pièce ainsi que sa voix grave. Un vrai gosse. Loïs sentait que les voisins, elle se les coltinerait demain matin à la première heure, leur petit air hautain toujours au rendez-vous. « J’arrive !! » cria t’elle sans prendre la peine d’ouvrir la porte. Elle attrapa sa veste en cuir usé marron, pris ses clefs son téléphone ou venait de s’afficher un second message du jeune homme. Elle le lu, à la va vite et sortit. « Mais c’est que tu me connaitrais même plus que moi-même je me connais.. » Enfilant sa veste tout en descendant les escaliers, elle rangea le tout dans son sac fourre-tout Chloë. Une fois dehors, Loïs prit enfin la peine de jeter un œil au canon postait à ses côtés. « t’as pris la Vespa. Yes. Je l’adore. » Elle effleura sa joue d’un minuscule baiser. « Peut-être même plus que toi ! » . La jeune femme se sentait déjà mieux, oubliant les pensées noires qui lui avaient effleuré l’esprit trois quart d’heure plus tôt. la blondinette contempla longuement ses yeux nacrés. Elle les adorait. « Tu m’emmènes ou ? »

C’était une sorte de rituel. Les voisins de Loïs connaissaient désormais Gabriel. Un moteur grondant et vacarme tel qu’il ne pouvait paraitre discret à chacune de ses venues. Ça en devenait limite amusant si ce n’était pas à la belle de se morfondre d’excuses chaque matin envers ses voisins aigris et mal léchés. Que voulez-vous ? Ce n’était pas à leur porte que venez sonner un si bel homme. Et comme à son habitude pour marquer le coup, Loïs ne daigna pas porter attention sur le garçon pour qu’il apprenne qu’elle devenait lasse de ce petit jeu même si il fallait avouer que ça le rendait d’autant plus sexy. Vous avez dit maso la Loïs ? C’est ainsi qu’elle descendit sans un mot, sans un regard, sans même une réaction à ce qu’il pouvait rétorquer. Une technique que de le rendre invisible pour qu’il se fasse au petit soin. Une technique qui ne marchait d’ailleurs jamais avec Gabriel, ou plutôt qui marchait au passé. Il devait en avoir pris l’habitude, désormais, au grand regret de la belle. C’était comme si il pouvait anticiper chaque attitude qu’elle pouvait entrevoir, chaque geste. Ils se connaissaient presque par cœur. Laissant tomber son plan vouait à l’échec pour le rendre dingue, elle se laissa porter par l’envie de poser enfin son regard sur lui. Canon. « T’as pris la Vespa. Yes. Je l’adore. » Une ruse que de parler de la Vespa pour éviter de porter toute l’attention sur le fait qu’elle avait limite envie de lui sauter dessus, cet air inaccessible, la rendant folle. Quoi qu’il fallait tout de même avouer qu’elle adorait la Vespa, lui ajoutant tant de virilité. « Peut-être même plus que toi ! » Nouvelle phrase pour feindre tout in-intéressement à Gabriel. « Ma vespa ne sait pas tout faire cela dit... » Et cela marchait à merveille. Un sourire satisfait sur les lèvres, Loïs se laissa submerger par les frissons engendré par le toucher tendre du jeune homme qu’il venait de laisser sur sa nuque froide. Stoïque elle ne prit la peine de se retourner même si elle mourrait d’envie de lui rendre son baiser par un autre plus passionné. Refrénant ses pulsions, la jeune femme suivit du regard la silhouette de Gab qui lui tendait désormais un casque. Elle l’attrapa derechef pour le laisser glisser sur sa tête, englobant sa chevelure, une attache au menton qu’elle serrait délicatement pour ne pas se faire mal. Une vraie tête de vainqueur. « Tu m’emmènes ou ? ». La curiosité, l’un des plus grands défauts de Loïs. D’ailleurs ce qu’elle en avait gâché comme fête d’anniversaire à cause de cette manie à vouloir toujours savoir avant. Ajouté à cela l’impatience. Sa mère avait ainsi décidé de ne plus lui faire aucune surprise pour la punir de ses défauts qu’elle considérait comme inacceptable quand on se nommait "Wingfield". Garce ! « C'est une surprise...! » « Génial… » Ironisa-t-elle alors que monsieur Fallen savait pertinemment que la jeune femme détestait les surprises. Quoi que les siennes, étaient l’exception à la règle. Loïs tentait de contrôler ce besoin de savoir tout avec le beau brun afin de ne pas tout gâcher, elle en était que plus heureuse après. Se glissant derrière lui sur le bolide, pendant qu’il commençait à démarrer, elle ne se retenu pas d’enlasser sa taille afin de ne pas tomber. La moto prenait de la vitesse. Même beaucoup. Tandis que Loïs profitait de sa pression contre le torse du jeune homme pour y glisser ses doigts à l’intérieur de la veste de l’intéressé. Elle ronronna gaiement. « Hummm… »