Tu n’aimes pas ça, étrangement ça te fous les choquottes car t’as jamais mis les pieds dans un cabinet de ce genre-là. Tu te demandes si t’as réellement choppé une maladie et tu t’imagines la suite. Ne plus pouvoir danser te donne des sensations de nausées mais tu n’essayes pas d’y penser. Tu vas dans la salle d’attente selon les conseils de la secrétaire et attend que le gynécologue en question vienne te voir. Tu comptes les carreaux du sol pour passer le temps mais tu as du mal à compter au bout d’une cinquantaine, ça te donnes un tournis incontrôlable alors tu arrêtes et, quelques minutes plus tard, tu lèves la tête. Un homme en blouse blanche te dévisages, l’air mélancolique, comme si la nostalgie le prenait puis il se ressaisit et avec un sourire charismatique te demandes. « Mademoiselle At-Kâtib je suppose ? » Tu saisis ton sac posé à terre et t’enlève de la chaise de manière à pouvoir te diriger vers la sortie. Alors c’est lui ? C’est lui ton gynécologue ? Tu imaginais la tête d’un vieux rat qui reniflera avec folie ta chatte mais ce n’est pas le cas. Il doit sûrement avoir dans la trentaine d’années et son regard réconfortant te donne envie de lui faire confiance mais au fond tu n’as pas envie. Pourquoi tu lui ferais confiance alors que tu ne l’as donnes à personne, qu’est-ce que cela changerait de toute évidence ? Toujours être sur ses gardes ta mère t’a-t-elle dit. Ce n’est pas le moment de baisser ton bouclier, pas maintenant, pas pour lui. « C’est bien ça. » Tu lui rends son doux sourire et avance en sa compagnie dans son bureau, frais, délicat à l’arôme de pêche. Tu fronces les sourires face à cette ambiance bien trop normale à ton goût mais tu ne fais mine de rien et te poses sur une des sièges en face de lui avec élégance. Il t’observe faire avec un certain côté pervers que tu préfères ne pas tenir compte et réponds à ses nombreuses questions. Tu lâches un rire à l’une de ses remarques, un rire légèrement nerveux, mais sincère, oh ça oui il l’est. Tu sens des frissons te parcourir le corps quand il te demande d’enlever les vêtements du bas. Tu as l’impression d’être une coincée, que ton côté sauvage et sûr de toi c’est envolé. Tu n’es plus pareil, tu as peur. Peur de quoi ? Qu’il te trouve laide ? Mais tu exécutes tout de même ce qu’il te dit, simplement parce qu’il faut que tu lui fasses. Parce que tu n’as pas le choix et enfin, tu t’allonge sur la table en écartant les jambes en te mordillant la lèvre inférieure tout en l’observant faire. Quand il se remet correctement et enlève ses gants qu’il pose sur la table d’à côté, il te fixe dans les yeux et tu fais de même en te redressant. Tes jambes entour le bassin de ce dernier pour que tu puisses te coller à lui. L’homme te saisis le cou avec son imposante main et baisse sa tête de façon à t’embrasser. Tu connais la suite, mais pas la fin, et c’est bien de la fin dont tu as peur.