Je crois que quand on rencontre une personne comme Rafaelle, on est marqué au fer rouge, comme un bétail de ferme, une bête sans importance qui finira par être bouffée. Ce sera bientôt difficile d'oublier tout ce que nous avons vécus, tout ce que nous avons partager et les rires sans fin qui nous secouaient. Je crois que lorsqu'on s'attache à une personne comme elle, on s'y attache pour toujours et je sais pas si je dois m'en réjouir. Je voudrais être de ces hommes bioniques qui jouent avec les femmes comme des pantins et baisent plutôt que de faire l'amour. Mais j'arrive pas. J'arrive pas à être comme ça avec Rafaelle. Même si j'aime me noyer dans ses draps, je préfère me noyer dans ses yeux et afficher cet air pathétique. C'est con. Je suis con. Mais j'aime être con avec elle et personne pourra me l'enlever. Mais pourtant qui est-elle ? Qui se cache derrière ce visage aux traits parfaits et à l'allure désinvolte ? La question a traversé mon esprit un nombre de fois sûrement in-comptables et à chaque question que je lui posais, une réponse évasive sortait des ses lèvres roses. Mais désormais je n'en pouvais plus. Je ne voulais plus vivre avec une inconnue qui savait tout de moi alors que je ne connaissais qu'à peine son prénom. Je ne voulais pas vivre sans savoir de quelle manière elle gagnait son fric. Je ne voulais plus. Je m'apprêtait sûrement à faire une chose que j'allais finir par regretter, mais j'assumais. Totalement. J'avais attendu que la nuit tombe et que la porte claque pour me rendre dans la chambre de Rafaelle. En y regardant de plus près, je n'étais pas rentrer dedans très souvent. Sauf exception, mais je n'avais pas prit le temps aux détails. Mes yeux passent de son lit à l'armoire et j'avance comme un aveugle à travers cette chambre qui ne me semble pas si familière que ça. Je n'ai aucune idée d'en quoi cette expédition en terre inconnu m'apportera, et j'espère sûrement que je serais rassuré, trouvant simplement que Rafaelle était une barman amoureuse des cocktails explosifs. Le parquet grince. Un sursaut halète mon cœur quelques minutes et mon calme réussit à reprendre le dessus. D'un geste tremblant, j'ouvre la porte de son armoire et entre string et soutient-gorge, une boite trône. Elle est noire, assez grande pour abriter toute sorte de choses. Ma main s'approche doucement du couvercle et un soupire me traverse. D'un geste brusque, je me relève et ferme la porte, me rendant en trombe à la cuisine pour me servir un verre d'eau. Je ne veux pas la trahir de cette manière. L'eau glacée coule le long de ma trachée et mes yeux se rivent sur l'horloge. Que peut faire une femme à une heure du matin dans un ville comme Montsimpa. Je soupire et passe une main dans mes cheveux. Je n'en peu plus. Je pose le verre avec fracas sur le granite et retourne d'un pas décidé dans la chambre de ma colocataire. A genoux, j'ouvre l'armoire, puis la boîte. Ma main plonge à l'intérieur et celle-ci bute sur un objet métallique. Mon sourcil se lève et je l'empoigne interrogé sur la nature de cette .. Chose. Un ouvre-serrure. Je déglutis. Qu'est-ce que Rafaelle peut bien faire avec ça ? J'amène la boîte un peu plus vers moi et en sors des gants, un pied de biche et un sac. Les sourcils froncés, je les étales sur le parquet de la petite chambre. Mon cœur fait un bon. Des pas dans le couloir, des clés dans la serrure. Je m'apprête à tout ramasser mais à la place d'y ranger à sa place, j'y prend avec moi et les dépose sur la table de la cuisine. Assis sur un tabouret, je fixe la porte d'entrée. Depuis le temps, nous devrions penser à changer cette serrure impossible à ouvrir. Rafaelle pourrait sûrement s'en charger.