Je m'étais enfin décidé à sortir du lit, j'y ai été plutôt forcé par mon frère, qui je crois est venu au moins une dizaine de fois en même pas une heure. Je me levai donc, m'assoyant sur le matelas et regardant à travers la fenêtre de ma chambre. Rien ne différait vraiment, la température avait l'air fraiche, le ciel était dégagé et il y avait toujours des passants dans les rues environnantes. Donc comme je le disais, il n'y avait rien de bien anormal, était-ce bien ou mal ? Je vous dirais que c'est de la malchance, pour ma part car je n'aime vraiment pas la routine et ça me rebutait de voir que rien ne changeait depuis que j'étais à Montsimpa. Je me dirigeai donc vers la cuisine, désespéré de voir, en plus de la routine continuelle, que Lysander n'était pas encore parti et qu'il se trouvait exactement là où je voulais aller. Je fis comme si il n'existait pas et disparu le visage dans le réfrigérateur. Quelques temps plus tard, dès que j'ai eut terminé mon petit-déjeuner, j'entrepris d'aller prendre ma douche et de m'habiller pour sortir à l'extérieur. Peut-être qu'ainsi je pourrai faire quelque chose de différent, de moins monotone. C'est beau de rêver, je sais. Bref, j'ai pris jambes à mon cou, me hâtant pour partir le plus vite possible du même toit que mon frère. La plupart se demandait pourquoi je le détestais à ce point parce qu'il était pour eux tellement parfait, toujours à l'écoute, toujours aimable, toujours ci, toujours ça, mais c'est exactement pourquoi il me tombait sur les nerfs ! Il est invivable avec sa gentillesse maladive et ses manières de me prendre pour un jeunot sans grandes responsabilités, sans expériences, sauf qu'il ne sait rien de moi, rien du tout et il n'en a jamais fait parti. Je m’apprêtais à sortir de l'appartement, quand, biensûr, "IL" me cria de me couvrir. Je lui répondis par des insultes en attrapant mon paletot, ne voulant pas me mettre à m’obstiner avec lui, j'avais d'autres choses plus intéressantes à faire. J'entrepris une marche rapide vers un petit café pour me prendre un petit réchaud avant de repartir vers le parc, prendre un peu l'air quoi. Je m'y dirigeai donc et commanda un cacao chaud ou chocolat chaud, si vous aimez mieux. Bref, quand je reçu mon breuvage, je parti vers un parc non loin de là, juste à côté d'ici. À la vue d'un banc libre, et le seul dans les environs, je m’y suis assis et j'ai commencé à boire dans mon gobelet, il était encore chaud, heureusement. Je sorti mes quelques crayons et mon cahier, que je traînais partout d'ailleurs, puis je commençai à écrire mes pensées, ma façon de voir les choses, etc. Jusqu'à ce qu'une demoiselle, je dirais peut-être un peu plus vieille que moi, vienne me déranger durant mes écrits. « Je vous dérange pas au moins ? » Je soupira d'exaspération, puis tournai la tête tranquillement pour la regarder en face. J'arquai un sourcil, elle n'était pas si moche après tout, ça valait la peine d'être un peu gentil, on sait jamais se qui s'en découlerait. « Non pas du tout, belle demoiselle. » Il lui souria en coin puis, referma délicatement son cahier, ne voulant pas prendre de chances qu'elle les aperçoive puis il la scruta du regard pendant un moment, regardant chaque détail.

Il fallait dire que je n'étais pas une personne très subtile dans la vie. Tout ceux qui me connaissaient, savaient que je ne m'en faisais vraiment pas de la façon dont les gens me percevait. Je suis de ceux qui regarde le décolleté d'une demoiselle, quand elle est sur le fait même, entrain de me parler. Mais, puisque je voulais tout de même paraître respectueux un tant soi peu, je me résignai et regardait la jeune femme dans les yeux. Un rictus se forma sur mon visage quand je la découvris entrain de rougir. Je la regardai se placer près de moi, je déposai une de mes mains sur mon calepin, prenant aucune chance pour qu'il s'ouvre d'une quelconque façon, puis je continuai de la fixer un temps soi peu quand elle se détourna pour regarder les alentours. Je pris le temps de regarder mes écrits et en fit quelques uns de plus. Un petit rire se fit entendre et je fermai doucement mon carnet, tout en remontant la tête pour voir d'où il venait. De la demoiselle sur le même banc que moi qui regardait les passants. Mignon. Et qui vous dit que c’est pas madame ? Ce fit à mon tour de rigoler quand elle prononça ses quelques mots, pas un rire hystérique, un simplement pour montrer à quel point ce qu'elle venait de dire n'était pas logique de mon point de vue. Vous avez quel âge dans ce cas ? Parce que moi je ne vous donnais pas plus de 21 ans, environ, peut-être une ou deux année de plus mais tout de même pas encore 30. Si c'est le cas, alors pardonnez-moi madame. Je suivis son regard vers ses mains et arquai un sourcil en voyant ses quelques bagues. Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle c'était levé pour aller jeter mon gobelet. J'échappai un petit rire et m'accotai sur le dossier du banc, les bras positionnés à l'arrière de ma tête. Ainsi je la regardai revenir vers moi. Je ne lui fis aucune remarque, puisque de toute manière je l'avais fini. Vous êtes timide au point de cacher vos pensées ? Je baissai le regard vers mon carnet, qui se trouvait toujours sur mes cuisses et quand elle le caressa je posai ma main sur la sienne pour ne pas trop qu'elle s'y aventure. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est de la timidité, mais je n'aime pas savoir que les gens puisse lire ce à quoi je peux penser, je tiens à mon intimité. Dis-je en lui souriant pour ne pas paraître trop sec. Quand elle se blottit contre moi, je posai mon bras autour d'elle, ne me souciant pas vraiment du fait que je la connaissait que depuis quelques minutes. Je tassai une mèche de ses cheveux qui cachait son visage et plongea mon regard dans le sien. Je lui fis un sourire en coin, puis je levai les yeux vers le ciel regardant les quelques nuages, et fermai les yeux ensuite, pour pouvoir sentir le soleil sur ma peau.

J'arquai un sourcil, incrédule. Je savais bien qu'elle n'était pas très âgé, mais puisque j'étais curieux de nature, je me demandais si elle était marié, ou simplement en couple, je ne pouvais m'empêcher d'y songer. J'étais peut-être un homme sans coeur et sans émotions, je n'étais pas non plus du genre à attraper les ennuies à deux mains. J'étais plus de ceux qui s'amusaient au dépend des autres mais sachant tout de même que ça n'irait pas jusqu'à engendrer sur leur vie futur. Oui quoi, je n'étais souvent qu'un simple rejeton parmi tant d'autre, n'est-ce pas, sans valeur, sans grande importance quand on regardait les choses sous un autre angle. Bonne théorie. Je la dévisageai du coin de l'oeil, épiant sa réaction et je souris tout bêtement à ce que j'allais dire. Ma volonté à vouloir savoir était plus importante que toute, et puis de toute manière, ma question ne changerait rien alors je la posa. Mais alors, êtes-vous mariés ou mes dires sont véridiques ? Quelques temps après avoir fait allusion à mon carnet et à mes pensées que j'aimais mieux garder pour moi, pas que je ne voulais pas le dire, car j'étais du genre très direct, mais puisque la plupart des gens n'aimait pas ma franchise, j'aimais bien garder tout ça sur papier, ainsi je pouvais me relire en plus de vraiment tout dire, sans avoir peur que quiconque soit choqué. J'avais les yeux fermés, et quelques instants plus tard je les rouvris car la jeune femme m'avait dérobé mon petit livre. Je la fixa, désemparé, pendant un instant, puis quand elle ria, je fis de même, mais peut-être un peu moins prononcé. Le coin de mes lèvres s’arquèrent et je du faire un grand effort pour ne pas reprendre mon livret brusquement. Quand on me prenait au dépourvu, sur le coup j'étais souvent blessant, ou sec, je ne pourrais dire exactement, mais ce que je savais c'est que pour une fois, j'avais été gentil, un minimum. Laissez au moins lire vos dernières lignes. À ce moment, ça ne me dérangeait pas tant que ça qu'elle lise quelques phrases, de toute manière, c'est elle qui voulait savoir ce qui était inscrit à l'intérieur. Je ne dis rien, tout de même et continuai de la faire languir, elle était amusante quand elle devenait capricieuse. Je rigolai quand elle le mit dans son polo et j'eus presque envie d'aller le chercher même si se pouvait être déplacé, je m'en fichai, mais je me résigna à simplement lui parler. Vous savez, ce n'est pas une très bonne cachette, je pourrais aller le chercher quand même. Je lui fis un clin d'oeil au même instant, elle souriait, ce qui me fit sourire aussi. Je la gardais encore près de moi, frottant ma main sur son bras, pour la réchauffer un peu, puisqu'elle avait l'air d'avoir un peu froid. S’il vous plait ! Et vous pourrez me demander tout ce que vous voulez. Je passai alors mon autre main contre mon menton, faignant de réfléchir à sa proposition, puis je me tournai directement vers elle, regardant son visage. Je déposa mon doigt sur son nez et lui chuchota quelque chose, comme si tout ça aurait été confidentiel. Ce n'est pas bien de faire de tels déclarations, surtout à un garçon comme moi vous savez. Mais puisque je me sens généreux aujourd'hui, vous pouvez lire mes derniers écrits, à condition que vous ne le dites à personne. Je rigolai amusé de ma déclaration, puis la regardai après avoir prononcé ses quelques phrases. Je savais que je la laissais, dans un sens, entré dans ma tête, mais il fallait bien commencer quelque part, non ? Je déplaçai finalement ma main de sur son nez et allai la déposé sur ma jambe, attendant de voir ce qu'elle allait faire.