"J'ai un lit moelleux, pour baiser, c'est parfait. "

Il était le seul à rire, Pearl tentait de ne pas s'énerver mais elle ne supportait pas ce genre de réflexion. Si elle avait décidé de faire connaissance avec d'autres gens ça n'était pas pour se faire prendre encore plus pour une salope et encore moins comme une pute.

"Dans tes rêves !" La jeune femme n'était plus si enjouée à l'idée de le suivre chez lui. Peut-être que dans le fond, c'était un connard et qu'il jouait un rôle à travers RedDragon juste pour trouver quelques victimes à emmener chez lui.

Elle n'était pas du genre à revenir sur ses dires, ils allaient donc aller ensemble chez le jeune homme. Et il allait même pouvoir mettre les pieds dans sa voiture. Pearl tenait beaucoup à sa Mini, et n'y invitait pas n'importe qui. Elle ne prenait jamais sa voiture lors d'une soirée, pour éviter les vomis de personnes ne connaissant pas leurs limites.

Arrivés sur le parking du campus, Pearl sortit ses clés et fît signe à Damien pour qu'il rentre à l'intérieur.

"Je te présente mon petit bijou, chéri !" "Chéri" elle n'entendait par là qu'une terme affectueux, rien de plus, évidemment.

En moins dix minutes ils seraient arrivés, le côté pratique d'être voisins c'est qu'il suffisait de garer sa bagnole devant chez soi, et de traverser. Pearl faisait très attention à sa voiture, elle se l'était acheté elle-même, sans l'aide de papa, maman pour une fois !

Venant d'une famille aisée, elle n'avait jamais eu de problème d'argent. Ils étaient toujours là pour elle, la maison de Pearl était d'ailleurs payée chaque mois à leur frais.

A première vue, l'humour dont faisait preuve la jeune femme s'était totalement estompé, la remarque de Damien n'avait rien de sérieux, et pourtant, elle y avait cru dur comme fer, tellement dur qu'elle pensait réellement qu'il avait décidé de la conduire en ces hauts lieux pour la violer durablement et sauvagement, comme on voyait souvent aux informations.

Seulement, il faut rappeler quelque chose : Damien n'est pas directeur du Fond Monétaire International ni adorateur des prostitués d'un hôtel d'une grande chaine. Damien, bien que son prénom possédant la même lettre que Dominique n'est pas un français franc-tireur habitué aux tromperies diverses et aux cocufiages intempestifs entre amis du show-business. Tout le monde ne pouvait pas se prétendre DSK quand on voulait, même ce président italien, un certain Silvio Berlusconi qui organisait de larges soirées entre ami(e)s où on chantait la queue-leuleu mais avec une vraie queue et de vraies amies prêtées par un émir quelconque d'une patrie affreuse dont le nom n'était même pas prononçable pour le plus commun des mortels.

C'était parfois bizarre, hein ? De se dire que l'humour était tellement déconnecté de la réalité que parfois, les interprétations étaient mauvaises, cette jeune fille n'avait donc pas le sens de l'humour qu'elle se vantait d'avoir durant les longues soirées sur le slash discussions ? Mais après tout, c'était comphrénsible, l'air toujours très sérieux de Damien introduisait parfois en erreur, il n'avait ni l'habitude des blagues, ni de l'humour et encore moins du style. Il était quelqu'un de très atypique, banal et différent à la fois.
La vie c'était parfois un damne social, mais ça avait de bons côtés. Elle avait une chouette bagnole qui faisait vraiment super pétasse, mais ça allait, c'était vraiment chouette comme bagnole.
Il avait une envie de boire un truc frais, du genre, boire un RedBull, comme d'habitude.

-T'as une bagnole ? Et bah putain, t'as des parents qui dealent quoi au juste ?

Sans attendre de réponse, il ouvrit la portière du côté passager et posa ses fesses sur le siège moelleux, ça faisait du bien de se poser, et surtout pour rentrer chez soi, parce qu'il avait du boulot : manger une mandarine, boire un RedBull et coder. Il avait cours d'OS demain, et il n'en avait pas encore glandé une, il ne glandait jamais rien.

-C'est vrai que les bagnoles, ça change du métro et de toutes ces merdes.

" T'as une bagnole ? Et bah putain, t'as des parents qui dealent quoi au juste ? "

"Ils ont même pas besoin de ça. C'est ça la classe !" En effet monsieur et madame Winston étaient riches depuis très longtemps. La mère de Pearl tenait sa fortune de ses propres parents qui étaient patrons d'un grand garage. Son père quant à lui, avait été élevé dans une famille moyenne, et il avait monté une grosse boîte de publicité en partant de rien.

Pearl n'avait donc jamais connu le besoin de se serrer la ceinture. Elle avait toujours eu ce qu'elle désirait, il suffisait de faire la capricieuse et les Winston se faisaient une joie d'envoyer quelqu'un chercher l'objet des désirs de leur chère fille.

La jeune femme se gara avec aisance juste devant sa maison. Même si les pétasses sont censés avoir couché pour leur permis, elle n'en avait pas eu besoin. Elle l'avait réussi du premier coup ce qui n'avait pas étonné ses proches. Et oui, car quand Pearl veut réellement quelque chose, elle y met toute sa volonté. Plusieurs de ses amies avaient voulus passer cet examen en même temps, et pourtant la jolie blonde était la seule à l'avoir eu en poche.

Ce qui signifiait aussi qu'elle était souvent demandé, il faut des gens pour ramener les bourrés chez eux ! Elle était généralement le Bob des soirées.

La boisson ne lui plaisait pas plus que ça, elle avait juste un grand faible pour les cocktails et le champagne. Mais encore une fois, un peu de volonté et elle s'en tenait à une verre de Coca-cola.


Laissant Damien prendre les devant, elle le suivit juste à sa porte d'entrée. Elle était pressée de rentrer à l'intérieur de cette demeure inconnue et surtout de voir le jeune homme dans son élément.

Damien avait un peu comme une haine profonde des bagnoles. A vraiment dire, si il aurait voulu en acheter un parc, juste pour faire rugir des moteurs à longueur de journées, il aurait pu, mais il ne voyait aucunement l'utilité d'avoir des wagons et des wagons de bagnoles rangées comme à la parade, en plus, on polluait et les transports en communs offraient très bien tous les services que pouvaient offrir une voiture, la sécurité de ne pas s'envoyer en l'air sur la banquette arrière en plus.

Avec les transports en commun, on pouvait également être certain qu'on ne se tuerait pas, en se lançant dans une course de la mort avec deux motos et un vieux taco sur la route. Les écuries de bagnoles, Damien n'en voulait pas, il adorait regarder les gens dans les transports en commun, il devinait le statut social de ces derniers et la raison de la non acqusition d'un truc qui faisait la modernité, pourquoi est-ce que ce type n'avait pas de bagnole ? Cette femme venait elle de se faire arracher le permis pour mauvaise conduite ? Tout ça, c'était des questions qu'on se posait lorsqu'on voyait quelqu'un sans voiture, mais le choix, n'était-il pas le principal facteur ? Avec la peur, le choix était sans doute la chose la plus commune sur Terre, on faisait des choix pour tout : vivre, manger, et même le choix de son emplacement au cimetière. Nan, même le choix de comment faire dévier son cadavre de la charge divine.

Au si loin qu'il le fallait, Damien aurait signé qu'il ne voulait pas de voiture. Il se vantait de défendre la planète, mais à vraiment dire, il ne voyait pas l'utilité d'avoir une viture dans un monde où très vite, les bouchons étaient tellement présents qu'on ne pouvait même plus voir à deux cent mètres, tout était si paranoïaque, tout était tellement défini par des règles stupides, le monde brûlait et l'essence était la flamme de cette consommation excessive. On se battait sur les cercueils, et la mort, rythmant la vie avait prise une tournure de délivrances que tout le monde attendait. Dés que l'argent empoisonne la mort, il ne ressort de la mort que la tristesse comme disait Zola.

Il poussa la porte d'entrée et invita la jeune femme à entrer. Dans le salon, amas de cartons de pizzas, de canettes défoncées. Il traversa rapidement la salle en lançant son sac sur un lit de camp et tapota un à un claviers de chaque écran, le tout s'alluma dans une harmonie presque militaire.

-A table, les Curly sont servi.

Pearl posa son pied dans l'entrée de Damien, émerveillée elle découvrit qu'il n'était pas qu'un Geek en apparence. Son salon était une vraie décharge, on avait l'impression que personne n'avait fait le ménage depuis plusieurs mois et ça ne devait pas être qu'une impression.

Heureusement pour elle, Pearl était loin d'être maniaque, elle n'aimerait pas vivre dans autant de crasses mais elle pouvait les supporter aisément. "On peut dire que tu aimes l'ordre toi !"

Elle rit doucement, et avança un peu plus dans la pièce, elle remarqua encore plus le désordre une fois complètement à l'intérieur. La jeune femme suivit Damien du regard, il se dirigea vers la cuisine et en ressortir un paquet de Curly à la main et une chaise dans l'autre.

Pearl s'approcha de lui et lui enleva la chaise des mains, allant la placer directement à côté du bureau. "A table, les Curly sont servi. "

Elle s'installa sur la chaise et se servit d'une poignée de chips. "Alors c'est quand que je vois le pro en action ?"

La jolie blonde était pressée de voir Damien jouer, elle l'avait déjà vu mais à travers deux fenêtre, là c'était différent. Peut-être même qu'il la laisserait tenir la manette pendant quelques minutes, si ça c'était pas la classe !

De là ou elle était, elle apercevait les rideaux mauves de sa chambre, elle se demandait s'il arrivait aussi au jeune homme de l'observer. Et surtout s'il l'avait déjà vu en sous-vêtements lorsqu'elle oubliait qu'on pouvait la voir...

L'ordre ? Qu'est-ce que c'était que cette connerie ? L'ordre, c'était pour les tarlouzes et les homosexuels en tous genres. C'était une merde ambulante que l'on faisait pour que certaines personnes se trouvent un leitmotiv, une simple motivation. Les gens étaient parfois tellement débiles qu'ils suivaient, tels des moutons vers l'abattoirs, les systèmes dictatoriaux que l'on instaurait pour qu'une police puisse baiser leurs femmes, violer leurs maisons et brûler leurs enfants (et dans ce sens s'il vous plait). Il fallait suivre une certaine discipline mon bon monsieur !

La discipline ? Qu'est-ce que c'était ça encore ? Une variante que l'ordre nous imposait, nan ? C'était pas ça, le truc qui obligeait à réaliser des trucs dont on avait pas envie de faire ? La discipline te forçais parfois à te vêtir de rouge alors que tu avais envie de noir, et elle te forçais même à ne pas dire "merde" à tes parents lorsqu'ils faisaient chier avec leurs reproches. Il fallait en gros être quelqu'un de normal, voire de mort, quelqu'un qui ne pensait plus que pour dire oui à cette putain de masse.

Il vira rapidement les déchets posés sur sa chaise, ces derniers se retrouvèrent à terre, entre deux pauvres paquets de chips et une bouteille de coca complètement remplie d'un liquide qui semblait pourri, moisi. Mais quel était ce liquide ? De l'urine ? Du coca vieux de quelques années ? Il n'avait pas fait le ménage depuis quoi ? Trois ou quatre ans ? Impossible de se souvenir de la dernière fois où il avait simplement redressé un putain de coussin.

Il pianota sur son clavier rapidement, il lança quelques programmes sur l'un, vérifiant que la connexion avec le serveur soit établie. Il tapota une ligne de code. Il la regarda, toussotant. Une fille dans sa grotte, c'était quelque chose d'improbable quelques jours plus tôt.

-Tu veux quelque chose à boire ? Le frigo USB est là, juste à côté du 27 pouces.

Les deux jeunes gens étaient plus que différents. Un trou béant les séparaient. Pearl possédait le but ultime de se faire à tout prix remarquer, dans le bon sens du terme évidemment ! Elle adorait qu'on la regarde, qu'on l'admire et encore plus qu'on l'envie.

Être aussi populaire était assez nouveau pour elle, certes au lycée elle faisait partie des cheerleaders et elle était à la pointe de la mode. Mais beaucoup d'autres filles la dépassaient.

Pearl n'avait qu'un atout en plus, l'expérience, pas mal de garçon étaient passé par son lit et vu que les rumeurs vont vite...la jeune blonde était très vite devenue la reine du sexe. En arrivant à la fac cette rumeur ne fût que s’amplifier, pourtant Pearl s'était assagit.

Aujourd'hui la majorité des potins la concernant sont faux, mais elle laisse courir, après tout ça ne fait qu'augmenter le nombre de personnes qui parle d'elle.

Depuis quelques mois, elle ne sortait plus, et pourtant des gens continuaient de "l'apercevoir" à de nombreuses fêtes, marrant non ?
La jeune femme préférait maintenant rester enfermée chez elle avec un bon film, ou sa PS3. Comme quoi tout le monde peut changer.

"Tu veux quelque chose à boire ? Le frigo USB est là, juste à côté du 27 pouces. " Pearl se leva et ouvrit le frigo, ne s'attendant pas à trouver grand chose. Il était effectivement vide, seul quelques canettes de coca et de bière, ainsi que du saucisson remplissaient le premier étage.

Pearl sorti deux bières, elle adorait ça et les geeks aussi. Elle en tendit une à son voisin. "Tu joueras peut-être mieux avec ça !". Elle lui tira la langue et but une gorgée.