“ all i want for christmas is... non ça va, en fait j'veux rien. (a) ”

Noël. Dans la tête de certaines personnes, ce mot c’est comme un signal, genre, une annonce d’un bonheur à venir. Drôle de façon de penser, non ? J’avais jamais vraiment compris cet étrange engouement pour cette fête qui, au final, n’avait rien de plus que les autres, à part peut-être un côté encore plus commercial. Même la St Valentin n’était pas pire que Noël, pour la simple et bonne raison que tout l’monde fêtait Noël. C’était toujours la même vieille habitude : les décorations de Noël à disposer dans l’appartement, juste pour faire joli et plus par pur esprit de compétition avec le voisin d’en face qu’autre chose. J’avais d’la chance, moi, j’avais Elya. C’était une nana, elle se chargeait de tout ça, évidemment. Et moi, j’me contentais de rentrer le soir et de sentir l’odeur du sapin ; c’était peut-être c’que j’appréciais le plus, dans Noël. Cette odeur étrange et qui ne symbolise qu’une seule et unique période de l’année : celle dans laquelle je venais d’entrer.
Bon, le petit inconvénient de Noël ? Allez, vous l’savez tous, j’parle des cadeaux, évidemment. Genre, ça fait chier de devoir remuer ciel et terre pour trouver LE cadeau parfait. Et le pire, c’est qu’il suffit pas d’en trouver un, non non. Faut en trouver un pour chaque personne digne d’en recevoir un et donc, évidemment, digne de t’en faire un. Galère. Quelle galère, cette fête. J’avais jamais été rabat-joie ou quoi hein, au contraire même : j’étais le genre de mec à avoir toujours le sourire. Mais Noël, ça me gonflait de plus en plus. Surtout cette année, en fait. Vous vous rappelez quand tout à l’heure, j’ai dit que tout l’monde fêtait Noël ? Considérez que j’aurais dû y réfléchir à deux fois. Parce que cette année, Noël allait être pour moi une occasion… Bah, de regarder « maman j’ai raté l’avion », et de pioncer après avoir picolé une petite bière tout en sachant que, le lendemain, je n’irai pas bosser. Cool, hein ?
Bref, j’avais pas que ça à foutre moi : c’est bien marrant de se plaindre sur son propre sort, mais il restait encore ces cadeaux à acheter. Quoi, telle était la question, hein. Mais, pour le coup, il fallait avouer que le marché de Noël était une bonne idée : il m’avait sauvé la vie bien plus d’une fois et, surtout, il m’avait évité de vider mon portefeuille et ça, c’était le top. Parce que le cadeau est bien choisit quand il plait à la personne à qui on l’offre. Mais, il est excellent quand il plait à celui qui le reçoit, et également à celui qui l’achète, quand il ne le ruine pas. T’as compris mon raisonnement ?

Donc, je marchais tranquillement dans Montsimpa, les mains dans les poches et, clairement, la tête ailleurs. Faut être concentré pour faire ses achats, bordel ! Qu’est-ce que j’pouvais bien prendre à Elya, moi ? Genre, est-ce que j’avais vraiment une idée de cadeau à offrir à une nana, alors que moi, j’étais un mec ? Pas facile la vie. Perdu dans cette pensée relativement intéressante, j’ai pas vu cette fille dans qui je suis rentré. Ou bien, qui m’a foncé dessus. Bref, je baisse les yeux vers elle, un drôle de sourire semi-désolé et semi-amusé collé aux lèvres. Elle relève doucement la tête et… Merde, elle me dit quelque chose. On s’est déjà croisé quelque part, nan ?!