Cinq heures trente-six, le soleil levant à Montsimpa. Praskovia était toujours éveillée à cette heure, impossible de dormir plus longtemps. La jeune femme finit donc par sortir de son lit, à peine dix minutes plus tard, avant d’enfiler un pantalon de jogging ainsi qu’un t-shirt et une veste de sport. Elle mit ses souliers asics exprès pour courir et sortit de chez elle. Il était cinq heures cinquante. Elle trouvait que la journée commençait toujours mieux lorsqu’elle allait courir. Ce qu’elle faisait donc à pratiquement chaque matin.

Il était près de huit heures lorsqu’elle revint chez elle. Praskovia commença donc par se doucher, pour finalement se vêtir d’une paire de jeans skinny, d’une camisole grise AC/DC, d’un veston décontracté noire et finalement, d’une paire de bottes grises, style ugg. La jeune femme mit aussi des boucles d’oreilles argent, un collier – aussi argent – de sa grand-mère, sa montre Guess préférée et sa bague de finissante de son école secondaire en Russie. Après sa petite routine « beauté » de passée, elle se rendit à la cuisine de son appartement et y prit un verre de jus d’orange avec une salade de fruits qu’elle mélangea à du yaourt et des céréales.

Praskovia n’avait pas de cours aujourd’hui et avait une rencontre avec un avocat à Montsimpa qui l’aidait dans ses démarches pour retrouver sa famille biologique russe. Cette rencontre était annoncée pour dix heures tapantes et il était déjà près de neuf heures. Détestant être en retard, la jeune femme regarda rapidement ses messages sur son portable avant de prendre son sac à main et ses clés puis d’embarquer au volant de sa voiture en direction du bureau d’avocat au centre-ville. Sa rencontre fut devancée – tant mieux presque – et elle discuta longuement avec l’avocat. Il avait trouvé certaines informations au sujet de ses parents. Son père était dans un centre de désintox’ après avoir sombré dans un coma suite à une trop grande consommation d’alcool. Sa mère vivait sous le seuil de la pauvreté, ayant fréquenté un drogué qui prenait tout son argent. C’était tout ce qu’il savait. Il ne savait par contre plus s’ils étaient toujours à Irkutsk ou pas. La jeune femme le remercia et retourna chez elle vers les onze heures.

Finalement chez elle, consternée par les informations reçues à propos de ses parents biologiques, la jeune Praskovia décida de se plonger dans ses travaux. Elle avait une pièce écrite par Shakespeare à analyser d’ici vendredi – nous étions mercredi mais tout de même – et elle était seulement à la moitié du livre. Sauf qu’elle n’avait pas la tête à s’y concentrer chez elle et donc, prit sa voiture et se dirigea au parc, question de lire en toute tranquillité, sans personne pour la contrarier. Arrivée à la vallée du bois, elle prit son livre et des papiers pour finalement se diriger dans un endroit calme du parc, s’installer à une table de pique-nique et se remettre dans la lecture de son roman avec la douce brise fraîche lui frôlant les joues.