J'avançais lentement le long de la rue, n'avançant qu'à quelques kilomètres heures vu que j'étais à pied. Le prix de l'essence augmentant, j'avais de plus en plus de mal à me décider à prendre ma voiture le matin et puis comme on dit, cela fait du bien de faire du sport, cela entretient la santé. Et puis, à force de calculer les économies que je faisais en prenant le bus, j'avais de plus en plus envie de le prendre. Oui, je le sais, je suis d'une logique implacable ! Néanmoins, ce matin, j'avais perdu beaucoup de temps dans les transports pour pas grand chose vu que mon cours de calcul matriciel, une matière de mathématiques que je n'affectionnais vraiment pas le moins du monde, avait été annulé. Trois heures de cours en moins qui m'avait fait terminé ma journée en fin de matinée. Je pris la décision de manger au restaurant universitaire avec quelques personnes de ma classe, avant de rentrer chez moi. Mon réfrigérateur était totalement vide, ce qui expliquait mon choix. J'étais donc sur le chemin du retour, mes écouteurs sur les oreilles avec un doux son de hard rock en émanant. Arrivé au niveau de la maison que j'occupais depuis maintenant plusieurs mois, je sortis mes clés, enlevant mes écouteurs. J'allais entrer la clé dans la serrure de la porte d'entrée quand un bruit non loin me fit sursauter. Je me retournais aussitôt et vis une jeune femme qui devait avoir à quelque chose près, le même âge que moi et qui mieux, était dans mon jardin. Je ne fis pas vraiment attention à ce qu'elle pouvait être en train de faire mais décidais de lui demander : « Excusez-moi mais qu'est-ce que vous faites dans mon jardin ? » Je ne suis pas spécialement du genre à refuser ma pelouse à tout le monde comme ces vieilles personnes grincheuses mais je n'aimais pas pour autant voir des gens fouiner autour de chez moi, surtout à cause de mon passé de délinquant. « Vous avez besoin de quelque chose peut-être ? » Et oui, j'avais commencé sur la défensive mais peut-être que je pouvais me rendre un petit peu utile et gentil.

Durant les dernières semaines, qui étaient aussi mes premières à Montsimpa, j'avais dû observer Brownie Carmody. Je connaissais son emploi du temps par coeur à la longue. Etant donné que Brownie avait trois heures de mathématiques avancés, j'avais prévu de faire une petite visite chez lui.

Sa demeure possédait un certain charme et l'espace d'un moment je crus m'être trompé d'adresse pourtant ce n'était pas le cas. Tandis que j'avançais pour ouvrir la porte avec l'aide de mes petits outils, mon pied glissa et je tombai les fesses sur le sol. Mes affaires répandues tout autour de moi, je partis à la chasse pour les retrouver. Je fus surprise lorsque j'entendis une voix derrière moi. Cette voix appartenait à Brownie ! Mais que faisais-t-il là ? Il était censé être en cours et non chez lui ! C'était la première fois que je le voyais d'aussi près, je fus dans un premier temps étonnée puis figée sur place. Aucun mot ne sortait de ma bouche alors que je faisais tout mon possible pour articuler un simple "bonjour". Il me sortit de mes pensées à l'instant même où il me demanda la raison de ma présence dans son jardin. Je réfléchissais à une excuse, n'importe laquelle, il fallait juste que je ne paraisse pas étrange. Malheureusement, c'était trop tard pour ça ! « Bonjour, je dois dire que c'est une longue histoire ! » disais-je. Tout en regardant les fleurs près de moi, j'ajoutai : « En fait, je me promenais dans le quartier quand j'ai aperçu vos magnifiques hortensias. Cela fait une éternité que je n'en avais pas vu ! Je n'ai pas résisté à m'approcher pour les voir de plus près et c'est alors que je suis tombée. » Je fis mine d'avoir un peu mal et mal à l'aise et récupérai mon sac tandis que qu'il me demandait : « Vous avez besoin de quelque chose peut-être ? » Si je répondais non, à coût sûr, je repartirai comme j'étais venue : sans information. Il fallait absolument que je trouve quelque chose ! C'est alors que je me souvenais de ma dernière rencontre en date, il s'agissait d'une petite fille qui avait perdu son ours en peluche. Cette excuse me paraissait plausible d'autant plus que c'était la seule qui me vins à l'esprit. « De l'aide pour me relever et je cherche un ours de peluche ! » répondis-je en souriant et tendant ma main dans l'espoir qu'il fasse de même.