part.one
[Seuls les modérateurs ont le droit de voir cette image] « 'It's like your screaming and no one can hear. » ;; Elle avait toujours ce sourire, collée sur la comissures de ses lèvres, qui ne la quittait jamais. Chaque jour, elle souriait, brave et honnête, et chaque jour, son sourire était différent. Au premier regard, on aurait pu croire que la vie lui semblait merveilleuse, un brin de perfection qu'elle seule pouvait entrevoir. Elle ne se plaignait jamais, et avait toujours agis en fonction des autres. Et pourtant, ses semblables ne l'appréciaient pas, trouvant sans cesse une cause pour la hair. Une parole déplacée, un geste mal interprété. Les gens la méprisait ; ils ne savaient pas pour quelle raison, mais ils le faisaient. Après tout, il fallait bien un bouc émissaire. Et c'est sur cette fille souriante, aux mèches dorées qui lui tombaient souvent sur le front, que le sort s'est abbatu. C'était affreusement injuste de punir ainsi une pauvre âme dès les premières années de sa vie. Hélas, personne n'y pouvait rien disait-on. Elle était la petite fille que le monde aimait détester, que les parents aimaient détruire. La petite fille au regard blessée. Elle ignorait pourquoi on la traitait ainsi, et de son âme innocente, elle n'y songeait jamais. Mais, au fur et à mesure que le temps passait, son minuscule sourire commençait à disparaître, les fins traits de ses lèvres ne recouvrant plus ses joues rosées. Regret, ennui. Sa vie, se disait-elle, ne représentait qu'une infime étoile dans le ciel, étouffée, heurtée de plein fouet par ses voisines. Elle n'avait pas peur des autres : ce sont les autres qui avaient peur d'elle.

La gorgée nouée, je regardais impuissante, le coup de talon qui vint s'abattre sur mon petit camion blanc. Milles morceaux enfoncé dans le sable fin. Deux minuscules roues s'échouaient près de mes mains égratinées, une parcelle de l'engin à mes genoux, désarmé, et quelques bouts de plastiques que le vent poussait vers la balançoire d'en face. Tristesse enfantine. Je retins mon souffle un court instant, prenant le temps d'observer les restes de mon petit camion blanc, son cadavre entérée sous ses graines de sables beiges. Tête baisée sous le poids du chagrin, j'ai saisi entre mes mains l'infime volant, qui érait seul dans un coin. Les insultes et les cris. Et, ce pauvre gamin qui riait aux éclats juste en face de moi, gesticulant sur la balançoire, presque exicité et fier devant le fait accompli. Mon esprit juvénile se perdait dans l'écho de ces injures, que mes caramades me crachaient à la figure. Maudie petite fille. Des mains applaudissaient autour de moi. D'un coup d'oeil, je pouvais voir leurs sourires, affichés gravement sur leurs visages, le plaisir intense qu'ils ressentaient tous à cet instant, inscrits au fond de leurs prunelles. Honte. Tu devrais avoir honte. Je secouais la tête une fois, deux fois, avant de me relever. J'en avais presque l'habitude, de ses hulements quotidiens, qui était le centre d'attraction de l'école à chaque fois que je posais un pied en dehors de la salle de classe. J'avais le nom de maltringue, gravé sur mon front, collé à mon cou. Encore et encore. Une fulgurante jouissance brulait dans leurs regards, le sourire moqueur, leurs mots de rage. Ils avaient tous cette façon, si particulière, de prononcer mon prénom. Comme si j'étais l'enfant le plus terrible que l'univers n'ai jamais connu. La petite fille d'Hilter, surnom qu'un représentant des parents m'avaient donné un jour. Je les ai tous fixé longuement, un par un, cherchant dans chacun de leurs regards, un signe qui pourrait me montrer leurs faiblesses. Un coup de pied hargneux dans le sable, des fines graines s'immisant dans mes chausettes. Et puis, j'ai souri, une minute, puis deux, ou peut-être plus. Sourire lumineux, éclatant mais triste. Leurs paroles ne m'atteingnaient jamais. Avec le temps, j'avais fini par ne plus les laisser arriver jusqu'à ma poitrine. Ce n'était que du vide. Maudite petite fille. Rapidement, j'ai ramassé les débris de mon petit camion blanc, les tenant d'une seule main. Je m'élançais alors vers la porte de la grille, bousculant les maitres d'école qui admiraient eux aussi le spectacle, marchant sur tout. Un coup de plus sur une poupée blonde, une peluche désarticulé. Des amas de plumes s'envolaient après mon passage. Leurs cris ne cessaient pas, malgré le son comateux de l'horloge. Bruyant. Je me dirigeais vers les toilettes des filles. J'avais pris l'habitude de m'y rendre, y laisser mes perles glacées.[/justify]