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LOÏS&PRIAM
« T’as compris ? La racine elle englobe la totalité de l’annuité versée pour le capital initial … C’est ce que Jessie Pearson m’a dit fièrement, sauf que j’ai rien compris ! Explique en plus anglais. » Alors que je regardais, ma camarade de classe les yeux ronds par l’incompréhension, elle ajouta.
« Tu dors ou quoi Loïs ?! » Je m’esclaffai avant de lui lancer un de mes regards de braises
« j’ai passé ma nuit à faire autre chose que dormir, tu m’excuseras, les maths ne sont pas mes compagnons de chambrés » Que foutais je ici, alors que ce devoir ne m’était même pas adressé. Attirée de force dans ce lieu avide d’intérêt, j’avais voulu m’intégrer à la population étudiante que composait ma classe de médecine. Tandis qu’ils se renfrognaient à faire, en majorité, des tas de calculs pour un cours de math appliqués dont je n’avais pas choisi en option, je me laissais tenter par cette gentillesse qui m’habitait si rarement : les soutenir dans cette épreuve mentale.
« Regardes moi Maddie ! Est-ce que j’ai vraiment une tête à pouvoir te donner une réponse en mathématiques appliqués ? T’as déjà oublié pourquoi j’ai renoncé à cette option ? » Elle acquiesça d’un regard pleins de compréhension, replongeait dans des souvenirs où je lui montrais fièrement chaque F- que je récoltais.
« Han oui pardon... C’est vrai j’avais oublié ! » Elle remit son nez dans sa synthèse d’arithmétique tandis que je me levais pour aller prendre l’air. L’odeur des anciennes reliques poussiéreuses me donnait légèrement la nausée et l’envie de la poudre blanche commençait à se faire sentir. Je descendais désormais les marches deux par deux pour éviter de ne perdre plus de temps afin d’en gagner avec ma précieuse amie, la cocaïne. Ce n’est qu’une fois dans le hall que je songeai à l’idée stupide que de sniffais dehors à la vue de tous. Repartant sur mes pas pour trouver les toilettes des filles –endroit où je pourrais avoir un peu d’intimité- j’entendis mon prénom ; Tournant légèrement la tête, voulant à peine découvrir la personne qui allait me priver de mon loisir favori. Priam. Mon agacement disparu derechef. Lui sautant au cou comme un enfant, je finis par m’exclamer, les sourcils froncés, quelque peu perturbée de le voir.
« T’étais porté disparu ou quoi ! J’avais plus de nouvelles de toi… » Ce sont ses chuchotements qui me résignai à me taire.
« Cap ou pas cap de jouer ma petite amie et de me rouler la plus grosse galoche de toute ta carrière devant tout le monde ? » Je souris amusée. Il ne m’avait jamais demandé de l’embrasser auparavant. Malgré nos nombreuses mises en scène de couple, nous n’en étions jamais venus jusque-là. Nos prestations étaient plus que convaincantes sans besoin d’y ajouter un baiser de cinéma. Néanmoins, j’avais toujours était tenté de me laisser aller à mes pulsions. Cette fois il me le demander gentiment, d’un ton défiant. Je me devais d’y répondre, et de ne pas refuser. La joueuse hors pair que j’étais, s’exécuta sans un mot. L’attrapant à la nuque, j’approchai son visage du mien et m’empara de ses lèvres avec fougue. Jouant le jeu à fond, tout disparut autour de nous. J’en oubliais les gens, qui devaient certainement nous dévisager, ce lieu ennuyeux à en crever, j’en oubliais même mon défi. J’étais simplement accrochée à lui, nos mâchoires en adéquation totale.