Comme à son habitude Emy était debout à 6h30 du matin même un dimanche, les grasses mat' elle ne connaissait pas, avec son boulot, elle se levait toujours très tôt et son corps s'était habitué à dormir très peu la nuit. Ce matin elle se sentait d'humeur énergique, elle prit sa douche, enfila une petit robe d'été, but un café tout en regardant les infos, son petit rituel du matin quand elle ne travaillait pas. Elle remarqua soudain un brouhaha dans la rue, Dexter avait encore laissé sa fenêtre ouverte, un petit coup d'oeil par la fenêtre pour se rappeler que c'était la fête du quartier, en tant que présentatrice télé elle devait aller y faire un tour, juste par curiosité et surtout qu'elle allait surement en parler le lendemain dans son émission. Elle prit ses lunette de soleil, son portable et quitta la maison en silence pour ne pas réveiller Dexter qui était encore rentré tard la veille. Elle suivit la foule déjà bien présente à cette heure-ci et salua quelques connaissances. Puis se posa à une table après s'être servit une bière, attendant que les gens arrivent. Quelques heures plus tard, elle aperçut son colocataire arriver, elle s'excusa auprès de sa voisine avec qui elle discutait pour venir à la rencontre de Dexter. Bien dormi bogosse ?

Spoiler:

La fête des quartiers. Je pouvais dire que le maire de Montsimpa avait mit les petits plats dans les grands cette année. Depuis que je vivais à Montsimpa, donc depuis vingt-trois ans, je n'avais jamais vu une seule fête des quartiers. Je m'entendais plutôt bien avec mes voisins, du moins je n'avais pas à me plaindre d'eux. La rue du bois était la plus riche de toute la ville, je devais retrouver aujourd'hui des personnes qui étaient pétées de fric. J'en avais moi aussi du fric, j'en avais à la pelle même. Mais je ne voulais pas du tout tomber dans l'addiction de l'argent. Je savais ce que cela avait fait à mon père Bart avec sa chaîne d'hôtel. Il était obsédé par sa forture que j'allais toucher à sa mort. N'était-ce pas charmant ? Encore plus de fric dont je n'avais pas particulièrement besoin. Bref, à l'occasion de cette fête des quartiers, j'avais décidé moi aussi de participer. Depuis la naissance de ma fille Bonnie, je m'étais découvert une passion pour la cuisine. J'adorais lui cuisiner les plats qu'elle mangeait. Purée de carotte, de pomme de terre. La purée j'en connaissais un rayon. Pour aujourd'hui, j'avais décidé de cuisiner un rôti froid aux herbes ainsi que des pâtes en sauce. Pas de gros plats, c'était un genre de pique-nique géant pas une réception mondaine. Je sortais de mon grand manoir qui était la dernière maison de la rue, avec la poussette de ma fille Bonnie ainsi que les plats préparé en dessous. Je n'allais pas employer les gros moyens de transporter ça jusqu'au bout de la rue. Quelques minutes de marche, et je me retrouvais en compagnie de mes voisins. Des enfants courraient partout, certaines personnes discutaient. Je m'employais à poser sur la table les plats que j'avais préparé puis je m'en allais vite rejoindre ma fille. Je m'agenouillais devant la poussette afin de lui caresser les joues. C'est fou ce qu'elle était belle ma petite princesse.

Cela ne servait en rien à prier le ciel pour un peu de silence. J'aurais désirer dormir quelques secondes de plus mais hélas la fête du quartier résonnait non loin de mes oreilles. Je plongeais machinalement ma tête sous l'oreiller en maugréant quelques injures peu courtoises par la même occasion. Je détestais les fêtes de quartier surtout celles qui m’arrachait aux bras de Morphée. Je rêvais de sommeil, de tranquillité. Je lâchais un profond soupir, avant de me diriger vers ma fenêtre pour y jouer les curieux. Certes, monsieur le Maire c'était donc permis de sortir le Grand Jeu avec toutes ces décorations et ces petits plats mijotés par tout le quartier. Cela était bien tendant d'aller goûter à tous ces plats, mais je ne voulais pas que l'on me fixe avec des grands yeux ahuris et outrés. Je ne connaissais personne dans ce quartier même les voisins et pourtant j'avais déjà une réputation toute faite. J'entendais encore ces vieilles mégères murmurer : "Pauvre garçon, avoir comme mère une actrice de pornographie ! Quelle horreur comment voulez vous que cet enfant puisse avoir une éducation normale ?" C'est ainsi que je venais à prier la faucheuse pour quelle puisse nous débarrasser de toutes ces commères impitoyables ! J'enfilais rapidement un tee-shirt et un pantalon qui traînait dans la pièce, sans oublier mes fameuses converses. Je ne prenais même pas l'envie de me coiffer, je préférais plutôt passer inaperçu même avec ma tignasse sur la tête. Il fallait bien un peu secouer tous ces puritains malhonnêtes qui régnait sur le quartier. Le nez dehors, je pouvais enfin apercevoir mes voisins. En l’occurrence il y avait beaucoup de famille respectable aucune comparaison avec la mienne. J'avais un père différent tous les soirs et une mère avec peu d'estime pour sois-même. Triste vie. Étant donné que je venais de me lever et que mon ventre criais famine, j’accourais vers les stands de nourriture. Un plaisir pour les yeux et sans doute pour les papilles gustatives.

Mon dieu ce que je m'ennuye. La fête de quartier est l'événement le plus pitoyable de Montsimpa. J'en viens même parfois à me demander pourquoi mon père est tombé amoureux de cette ville, cette ville qu'il décrit de parfaite pour des "affaires". Wouah. J'étais tombée bien bas en tout cas. Mais penser à mon père n'est pas la meilleure des choses lorsque je suis déjà de mauvaise humeur. Après un long soupir que j'espère bien audible, je m'approche des tables. Ils auraient pu faire un effort niveau décoration. Des nappes de pique-nique ? Des chaises en plastique ? Où est passé le strict minimum ? D'après ce que je vois, ils ont oublié le chauffage de terrasse, le chariot à vins et le jacuzzi géant. Et après, tout le monde vient me voir pour me dire que je devrais être plus généreuse, mais vous avez vu ce qu'ils proposent à cette fête de quartier ? D'accord, je me tais. Mais si vous saviez à quel point la semaine a été difficile. Des éditeurs n'ont pas cessé de me harceler pour savoir quand j'aurais fini mon nouveau livre « Préjugés menteurs ». J'avais juste envie de leur lâcher d'aller se faire voir mais je tiens à ma carrière. J'ai passé tellement de temps à la créer, à la préparer. Car bon, en même temps, ma carrière, c'est mes choix, mes décisions, n'est-ce pas ? Cette fête de quartier tombe au mauvais moment, en bref. Tout en regardant autour de moi avec dégoût, je prends une bière, enfin, si c'en est bien une. L'alcool est le seul moyen de faire passer le temps dans une soirée comme celle-ci. Je vois quelques personnes que je connais. Je ne vois personne que j'apprécie. Je me contente de me cacher dans un coin et de dégainer mon téléphone portable afin de contacter ma cousine Violette. Elle habite à San Fransisco mais sa mère veut quitter la ville pour s'installer à Montsimpa. Je serai ravie de retrouver Violette. C'est sans doute la seule personne qui me comprend dans ce monde cruel.