| | | I can't tell you what it really is, I can only tell you what it feels like (r) |  |
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 | | Sujet: I can't tell you what it really is, I can only tell you what it feels like (r) Lun 2 Juil - 21:58 | |
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J'ai pourtant l'habitude de venir ici. Je veux dire, j'y viens facilement plusieurs fois par semaine, je trouve toujours de l'argent pour boire ou des potes - ou des inconnus - pour m'acheter un verre quand mon porte-monnaie a trop chauffé, je trouve toujours une distraction, que ça soit une petite brune ou juste un jeu à la con avec des potes. Mais là, je m'ennuie. J'arrive pas à m'amuser, à me distraire, j'arrive pas à faire s'évanouir toutes ces pensées qui fourmillent dans ma tête, j'arrive pas à profiter de ce moment. Si le fait que j'ai vaguement croisé Jilly plus tôt dans la journée y est pour quelque chose ? Il y a des chances, oui. Ça m'a miné le moral. C'est totalement stupide, pourtant, parce qu'il est clair que la rupture - si on pouvait parler de rupture - est de ma faute. Si je n'avais pas embrassé mon ex, ça ne serait pas arrivé. Tout ça parce que je suis con, ouais. Désolant. En attendant, je suis là, mon whisky à la main, le regard perdu dans le vide et je réfléchis à ce que j'aurais pu dire à Jilly, ce matin, quand je l'ai vue, au loin. J'aurais pu aller la voir, au moins. Prétexter qu'elle avait un truc dans les cheveux, je lui aurais enlevé. Ça aurait été pas mal, non ? J'aurais eu un contact avec elle, au moins. C'est dingue ce qu'elle peut me manquer. Mais c'est con, je devrais tirer un trait sur cette histoire. Ce n'est pas comme si on allait finir notre vie ensemble, qu'on allait se marier et toutes ces conneries. Ouais, ça faisait cinq ans et alors ? Ça ne change rien. C'est mieux comme ça. Oui, c'est mieux ainsi. Et bien sûr, c'est quand je pense ça qu'il faut que la porte du bar s'ouvre, attire mon attention. Jilly. Cette tête blonde, je la connais par cœur. Bien sûr qu'il a fallu que ça soit elle. Le hasard est vachement mal foutu, qu'on se le dise. Je lâche un soupir, je passe une main sur ma nuque. Et surtout, je regarde ailleurs. Pas besoin de la fixer. Si je la fixe, je vais vouloir l'approcher. Non, attendez.. Même quand je la fixe pas, j'ai envie de l'approcher. Sauf que si je l'approche, je vais vouloir la toucher, l'embrasser, la prendre dans mes bras. Non, je ne vais pas me laisser tenter, hors de question. Une minute. Deux minutes. Trois minutes. Je secoue le pied frénétiquement, je noie mon désespoir dans mon verre. Je ne peux pas l'approcher, je ne peux pas. Pourtant, je me lève finalement, mon whisky en main et je vais vers elle, je me place bien trop proche d'elle pour des raisons évidentes: cette nana me rend dingue. ❝ Jilly, j'ai retrouvé quelques unes de tes affaires dans l'appart', faudra que tu viennes les chercher, ça me fait chier de les avoir dans les pattes. ❞ C'est tout ce que je trouve à dire, parce que je suis sacrément con. En même temps, qu'est-ce que j'aurais pu dire d'autre ? "Oh tiens, Jilly, tu me manques, j'en peux plus de vivre sans toi ?" Bien sûr, ouais.
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| | Sujet: Re: I can't tell you what it really is, I can only tell you what it feels like (r) Ven 6 Juil - 14:17 | |
| On dit qu'après une rupture il ne faut pas se renfermer sur soi-même, qu'on doit continuer sa vie en tenant bon et qu'au final on ne remarque pas l'absence qui nous manque tant. Mais je ne sais pas si je dois admettre que ce que je vis c'est une rupture, je ne sais pas pourquoi je continue de pleurer alors qu'au final ce n'était que du vent, je ne sais pas pourquoi je me suis attachée à quelqu'un qui ne semblait pas faire de même. Pourtant je me suis attachée, j'ai tenté d'y croire puis j'ai chuté, j'ai eu mal, j'ai encore mal et tout ce qu'il me reste ce sont mes yeux pour pleurer. Mais je ne sais pas à quoi ça rime. Pourquoi devrais-je être triste pour lui, qui n'en a royalement rien à faire. Il a tourné la page. Il n'a pas mis longtemps. Et moi ? Je continue à me lamenter. Et je me déteste, presque autant que je le déteste lui. Je le déteste de m'avoir fait ça et je me déteste de l'avoir laissé me faire ça. De le laisser me rendre faible. J'ai toujours été le genre de fille qui se moque de ces filles qui ne semblent vivre que pour leur copain, qui sont déprimées dès qu'elles sont quittées. Oui avec le temps je suis devenue l'une de ces filles dont j'ai toujours critiqué les agissements. Je suis l'une d'entre elles. Je suis pire qu'elles. Je me sens pitoyable alors que je ne devrais pas. Je dois me reprendre en main, je dois faire quelque chose qui me ferait me sentir moins pathétique. Alors je décide de sortir. Oui c'est ça, faut que je sorte. Sortir, peut changer les idées, peut faire changer les choses. Mais avant ça, je dois rendre visite à ma salle de bain. Pour me doucher. M'habiller autrement qu'avec un jogging et un t-shirt totalement difforme. Me coiffer, correctement. Que je paraisse moins fatiguée, que je fasse disparaître mes yeux rougis et bouffis d'avoir trop pleuré. Que j'affiche un sourire plus que radieux qui ferait paraître à tous que oui je vais bien. Et alors, peut-être que je finirais par croire aux Oui ça va que je répondrais lorsqu'on me demandera si je vais bien. Petit pas en début de journée pour aller travailler, puis pour aller me chercher une tenue convenable pour sortir le soir. Soir qui arrive vite, trop vite, je n'ai pas le temps de faire énormément de choses. Je n'ai pas le temps de voir le temps passé que déjà, ma robe se retrouve sur mon dos. Chez Hogan, ouai c'est là que je vais. C'est là que je vais penser à autre chose qu'à Iwan et sa pouf en train de faire je ne sais quoi, je ne sais où. Mais c'est vite dit. Je ne m'attendais pas à le voir là dès que j'entrerais dans le bar. Mais je fais mine de pas l'avoir vu. Je ne le vois pas et me dirige d'un pas assuré vers un groupe que je ne connais pas mais qui me servirait de couverture. Mais pourtant vite, peu de temps après avoir entamé une conversation, je sens quelqu'un derrière moi, proche de moi et je me retourne. Iwan. Si proche et pourtant si loin qui me lance d'un ton indifférent un Jilly, j'ai retrouvé quelques-unes de tes affaires dans l'appart', faudra que tu viennes les chercher, ça me fait chier de les avoir dans les pattes Il est si froid que ça me fait déchanter de l'intérieur mais je fais semblant. Faire semblant il avait eu l'air d'y arriver durant ces cinq dernières années, alors j'allais faire pareil, faire semblant que le voir ne me faisait rien, que le fait qu'il soit si froid ne me touchait pas. Je devais tenir. Il ne devait pas voir que cette situation me détruisait. Quel tact. Vraiment. Mais ne t'en fais pas, je viendrais les chercher pour que l'autre puisse ramener les siennes. Avais-je dis sans flancher. J'étais restée forte, j'avais tenu alors que mes jambes semblaient n'être que du coton. Imaginer une autre ramener ses affaires dans notre appartement me rendait malade. Tout autant que de l’imaginer avec une autre. Par contre là je suis occupée. Je vais faire comme toi. Prendre du bon temps. Dis-je sournoisement en insinuant que c'est ce qu'il faisait. Bien sûr dans mon cas, c'était faux. Je n'allais rien faire. Mais il ne le saurait pas. |
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