A l'époque, je n'étais qu'un jeune officier de patrouille. Avec ma coéquipière, nous parcourions la ville en quête d'un délit, d'une infraction. Une jeune femme éméchée s'avançait dans la rue, avec ma collègue nous la regardions dans un soupir, il était à peine 20h et déjà elle était bourrée, pathétique. « Elle ne va quand même pas conduire ? » elle montait dans sa voiture et s'apprêtait à la démarrer. J'étais horrifié par cette scène, et son amie avec elle était au moins aussi alcoolisée que l'autre, la solution aurait été de prendre un taxi. Nous nous approchâmes de la voiture dans un bruit sourd. « Oh, c'est pas vrai, des poulets ! » elle éteignit le contact et me regarda avec un grand sourire. « Bonjour monsieur l'agent, que puis je faire pour vous ? » En plus, elle se moquait éhontément de moi. Je bouillonnais à l'intérieur. J'aurais aimé la foutre directement en prison, sans passer par la case départ, mais ce n'était pas comme ça que ça se passait. « Vous devriez prendre un taxi, je ne pense pas que vous soyez en état de conduire mademoiselle. » « Ah oui, et vous allez payer pour ce taxi ? » « Allez, fini de rigoler, sortez du véhicule ! » « Parce que vous trouviez qu'on rigolait ? » fit elle dans un sourire narquois. Je devais avouer trouver son aplomb déroutant. Elle me troublait par cette sincérité, ce coté grande gueule était quelque chose dont je n'avais clairement pas l'habitude, en général, la plupart des femmes que j'arrêtais tentaient de me séduire pour oublier la contravention. Je l'emmenais au poste à l'arrière du véhicule de fonction. « Dites moi, la boite de donuts entamée sur le siège passager, c'est pour le cliché ou vous les appréciez vraiment ? » Je ne pu m'empêcher de sourire face à cette remarque pertinente. J'adorais les donuts, étais je vraiment ce cliché ambulant qu'elle voulait peindre ? « Je préfère de loin arrêter de jolies jeunes filles ivres. » Non mais quel manque de professionnalisme, je venais de lui dire que je la trouvais jolie, en même temps, dire le contraire serait mentir, elle avait un physique qui en ferait rêver plus d'un.


« Tiens, encore vous. » Je me tournais, derrière le comptoir du commissariat, j'étais seul, c'était l'heure du déjeuner et j'avais été commis d'office pour "garder" le service en attendant. Mon interlocutrice n'était autre que la séduisante et délictueuse Liana. « Que puis je faire pour vous ? Etre derrière les barreaux vous manque. » « Vous n'allez pas le retourner contre moi si j'admets que c'est simplement pour me rapprocher de vous ? » Elle se fichait une fois de plus de moi, et je devais avouer adorer la détester. « Non sérieusement, pourquoi je me sens toute chose lorsque vous êtes près de moi ? » Je secouais la tête. Ne pas rentrer dans son jeu était surement la chose la plus difficile que j'eus à faire ce jour là, mais j'étais sur mon lieu de travail et je ne pouvais pas me permettre de perdre mon sang froid face à cette manipulatrice. Pourtant, la tension sexuelle était palpable, je croisais son regard, elle me fixait avec une intensité déroutante, cette fille me troublait. « Et bien, ce n'est pas que je n'aime pas nos conversations, mais j'ai un rendez vous, alors, pourriez vous me rendre mes effets, je les ai oublié en partant hier ? »


Elle me rend dingue, chacun des piques qu'elle me lance me donne envie de la serrer contre moi, la porter, la coincer sauvagement entre un mur et moi et lui faire l'amour comme jamais auparavant. Oui, je divague totalement. « Donc vous travaillez ici ? Vous savez, tenir un bar lorsqu'on a tendance a abuser de l'alcool soi même, ce n'est pas conseillé. » Je l'avais aperçu depuis le début de la soirée, elle aussi, mais j'avais préféré attendre une heure proche de la fermeture pour me décider à la voir. J'étais désormais le seul client dans le bar. « On va fermer ! » fit elle en ignorant ma remarque. D'habitude, elle m'aurait répondu de façon cinglante ou m'aurait au moins rembarré. Je la regardais attentivement, essayant de percevoir ce qui clochait, déformation professionnelle vous me direz. « Vous allez bien ? » me risquais je à demander. « C'est un interrogatoire de police, je suis obligée de vous répondre ? » « Non » « Et bien alors je vais passer mon tour. » sa froideur me gelait le sang. Je me levais, prêt à quitter le bar puisque je n'étais clairement pas le bienvenu. « Vous ne m'aimez pas beaucoup, je me trompe ? »Elle n'allait pas me laisser partir sans brouiller un peu plus mon esprit. Je lève les yeux vers la femme qui me maintient fermement le bras. Les battements de mon cœur étaient si proche que pendant un instant je cru que mon organe vital allait explosé dans ma poitrine. Un frisson parcourt mon échine, je l'embrasse, comment j'en étais arrivé à ce stade, je ne saurais vous le dire mais le fait est que ces lèvres avaient un gout fabuleux.