Le calme de Montsimpa. Il n'y a rien de mieux pour avoir une vie on ne peut plus normal. C'est comme une bouffée d'oxygène, je ne me suis jamais vu vivre ailleurs. Souvent, lors d'interview on me demande pourquoi je préfère vivre à Montsimpa alors que je pourrais vivre dans le tumulte de Bridgeport. Alors, à chaque fois j'esquisse un sourire et mon regard se perd au-delà du journaliste qui me pose cette stupide question. J'encre ensuite mes prunelles d'un vert incandescent dans les siennes et je réponds : « Tout simplement parce que j'y suis chez-moi. Montsimpa est l'endroit où je suis né ... c'est là-bas que j'ai grandi et que j'ai forgé mon identité. Jamais je ne pourrais vivre ailleurs. Je pense que j'ai énormément de chance de pouvoir vivre à l'endroit où je suis né, peu de personnes ont cette fabuleuse possibilité. » Un brin de nostalgie me submerge alors et des brèves passages de ma vie font surface. Je me souviens de ses moments magiques de mon enfance où je joue avec mes amis en toute tranquillité dans les rues de Montsimpa, juste devant la maison de mes parents. Je me souviens de chaque jour de neiges passé avec ma sœur à faire des bonshommes de neige. Je me souviens aussi de ses magnifiques soirées dans le garage de mes parents à jouer de la guitare avec mes meilleurs amis. Pour rien au monde j'aurais aimé grandir ailleurs qu'à Montsimpa. Au fond de moi je le sais, je ne pourrais jamais vivre ailleurs. J'aurais l'impression de me perdre, de ne plus savoir qui je suis. La première chose à laquelle je pense lorsque je dois partir en tourner à l'étranger est la date de mon retour. Je ne supporte pas être loin des personnes que j'aime et de ma ville. J'aime chaque endroit de Montsimpa, chaque parcelle de terrain, chaque arbre, brin d'herbe ...

Le soleil se couche lentement sur l'horizon alors que je suis dehors à errer dans les rues de la petite ville. En t-shirt blanc et jeans, je parcours les rues de mon enfance les mains dans les poches, profitant de chaque instant passé dans ma fabuleuse ville. Un sourire se fend sur mes lèvres lorsque je vois des enfants courir et rire. Cela me fait retomber en enfance et je suis emprunt à un élan de nostalgie. Je dois bien admettre que depuis que je suis célèbre je suis très souvent nostalgique. Je suis heureux de faire ce que je fais, j'aime chanter, composer, jouer, animer des foules, être en parfaite osmose avec mon public mais, j'aime aussi la tranquillité et malheureusement j'ai beaucoup de mal à avoir les deux. Souvent, on me reconnaît dans les rues, on me demande des autographes. Cela ne me dérange pas outre mesure tant que cela reste « normal » si je puis dire ... je veux dire par là que lorsqu'il y a trop de monde, j'ai beaucoup plus de mal à gérer la situation. Un ou deux fans ne me dérange pas mais, lorsque c'est la cohue je dois très souvent m'en aller rapidement avant que les évènements ne dérapent. C'est pour cela que je vis à Montsimpa et non à Bridgeport où j'ai besoin de gardes du corps pour me déplacer. C'est donc heureux et seul que je m'en vais jusqu'au parc. J'aime y aller tous les jours pour m'asseoir près de la fontaine. C'est souvent le soir que je suis inspiré et que je compose ou que j'écris les paroles de mes chansons. Alors, une fois arrivé je m'assois près de la fontaine pour entendre la délicieuse mélodie de l'eau qui s'écoule et je ferme les yeux un instant. Des frissons parcourent mon être alors que des pas se font entendre derrière moi. Je me demande qui peut bien se promener ici alors que la nuit tombe et que l'obscurité prend le pas sur la lumière. Déposant mon regard sur l'inconnu je me rends compte que je connais cette personne. Un sourire s'épanouit sur mon visage lorsque je croise son regard. « Jade, je suis heureux de te voir. Évidemment que tu peux t'asseoir à mes côtés. » Mon sourire reste alors encré sur mon visage. Jade est comme Montsimpa à mes yeux, elle est une bouffée d'oxygène dont j'ai besoin pour vivre.

J'adore la nuit et tout ce qu'elle représente aux yeux de tous. Pour les enfants, la nuit est souvent synonyme de monstres sous le lit. Avec leur imagination débordante, ils perçoivent dans chaque ombre qui se dessine dans leur chambre une nouvelle créature affreuse qui risque de les dévorer tout cru. J'ai moi-même cru aux monstres et finalement avec le temps mais, aussi une veilleuse, cette peur de la nuit c'est évaporé lentement. À présent la nuit est semblable à un havre de paix à mes yeux. La journée la foule de personnes, les sons de la vie en général, la pollution, les rires et crient des enfants s'abritent dans chaque recoin de la ville de Montsimpa mais, lorsque viens la nuit tout est différent. Le calme survient aussi lentement que la nuit elle-même et les bambins rentrent chez-eux épuisés par leur journée. Les voitures se garent pour finalement cesser de polluer et les personnes rentrent chez-elle pour pouvoir profiter d'une soirée tranquille auprès des personnes qu'elles aiment. Pour les plus téméraires mais, aussi pour les personnes désireuses de s'évader d'une journée particulièrement difficile, le centre de la ville reste un lieu de rendez-vous. Seulement, je ne suis pas de cette catégorie. Je suis de ceux qui désirent profiter de la nuit en se promenant dans les rues sombres. Je suis de ceux qui désirent retrouver le calme, une tranquillité apaisante qui permet de recharger les batteries. C'est pour cela que généralement je ne sors que lorsque la nuit tombe. Le crépuscule, il n'y a pas de meilleur instant durant mes journées. C'est d'ailleurs souvent que je me rends au parc, près de la fontaine afin de profiter de l'air particulièrement fraiche qui émane de l'endroit. Toutefois, c'est la première fois que je croise une personne à cette heure aussi tardive de la nuit. Généralement des personnes traversent le parc afin de rentrer chez-eux mais, jusqu'à aujourd'hui personne n'a demandé à s'asseoir à mes côtés afin de profiter de la soirée. Il faut croire que Jade fait partie de ces personnes qui, comme moi profitent de la tranquillité de la nuit et de sa magie pour retrouver une sorte d'apaisement intérieur. Souriant tendrement, je me laisse bercer par la beauté du ciel illuminé par les étoiles tout en étant attentif à ses dires. « Je dois bien t'avouer que moi non plus je ne pensais pas tomber sur qui que ce soit. Je viens quasiment toutes les nuits ici, sauf qu'aujourd'hui je suis arrivé bien plus tôt mais, je suis réellement heureux de passer cet instant avec toi. Je n'aurais pu espérer meilleure compagnie. » M'enquis-je. Il est vrai que j'aime la solitude mais, comme à dit un grand auteur : « La solitude est un sentiment partagé par tellement de personnes que ce serait extrêmement égoïste d'éprouver sa solitude tout seul. » Laissant échapper un soupire d'entre mes lèvres, je dépose mon regard légèrement grisé par la nuit dans celui de Jade. « Je crois que je recherche l'inspiration oui ... cela fait plusieurs jours que je n'en ai plus mais, toi que fais-tu ici Jade ? »

Je dois moi aussi admettre que j'aime tout particulièrement la nature. J'aime être seul pour profiter de cette douce tranquillité qu'elle dégage. Bons nombres de fois la nature m'a inspiré pour écrire des chansons. Sans elle nous serions privée de quelque chose de précieux à mon sens. D'ailleurs, les personnes ne se rendent pas compte qu'on en a cruellement besoin. Sans arbre nous ne pourrions pas respirer. C'est pour cela que j'aime me promener ici au parc, je profite de la tranquillité du lieu durant la nuit mais, aussi de tout ce que m'offre la nature. De l'oxygène quasiment pur ou plutôt très peu polluée. Malheureusement, pour beaucoup de Montsimpiens, ces lieux ne sont que des endroits de rencontres ou de retrouvailles, ils aiment bien mieux aller dans des bars pour passer leur soirée ou encore dans des restaurants grouillants de monde. Je n'ai jamais compris l'être humain, pourquoi ont-ils besoin de se sentir autant entourer ? Nous sommes seuls quoi qu'il advienne. Personne ne peut partager l'intégralité de nos pensées, à croire que la solitude leur fait peur. Ce n'est pas mon cas heureusement et cela me permet de me réjouir lorsqu'une personne me rejoint. Si je dois vivre avec des personnes en permanence je ne serais pas aussi heureux de les retrouver, du moins c'est mon avis.

Par ailleurs je n'ai pas vu Jade depuis plusieurs semaines déjà et elle m'a cruellement manqué. Je suis réellement heureux de pouvoir partager ce havre de paix avec elle, je n'aurais aimé que cela soit avec une autre. Jade est un peu comme mon alter égo. Nous nous comprenons, nous pensons très souvent les mêmes choses, elle comme moi aimons ce sentiment de solitude et cette tranquillité et puis, nous avons tous les deux les mêmes passions. Je crois que je ne pourrais jamais me sentir aussi bien avec une autre personne, c'est une évidence, nous sommes faits pour partager de merveilleux moments ensemble comme ce soir. Alors, lui souriant, je l'écoute attentivement, sa voix est faible mais, douce, en parfaite harmonie avec les lieux. « Je m'en serais douté tu sais. Moi aussi je chérie la nature plus que je ne le devrais. Une fois je me suis frotté contre un arbre ! Malheureusement, il y avait des paparazzis et j'ai dû expliquer qu'il s'agissait d'un pari stupide avec des amis. Durant longtemps on m'a parlé de ce moment d'égarement. » Je ris tendrement, profitant de l'air mais, surtout de l'atmosphère douce par cette nuit splendide. « Je crois que l'inspiration me reviendra lorsque je retomberais amoureux. Le soucis c'est que ma maison de disque veut mes nouvelles chansons pour hier, je ne sais pas trop quoi faire. Je ne suis absolument pas inspiré depuis plusieurs mois et je n'aime pas qu'on m'oblige à faire quelque chose. Du coup je les ai envoyé chier et je ne leur réponds plus. Maintenant ils viennent frapper à la porte de ma villa mais, je ne leur ouvre pas et puis, souvent je flâne dans les rues pour trouver l'inspiration mais, je ne l'ai plus. Elle s'est comme évaporée. J'essaye tant bien que mal de la recouvrer. Je crois qu'il me faudrait la cape d'invisibilité d'Harry Potter, elle me serait d'un grand secours ces derniers temps. Mais, toi alors, que deviens-tu ? Je trouve cela dommage qu'on ne se voie que lorsqu'on se croise. Tu me manques, je pense souvent à toi. » Lui dis-je sur le ton de la confidence en m'empourprant légèrement. Passant une main dans ma chevelure cuivrée, je me surprends à mettre la seconde dans l'eau comme pour y chercher quelque chose.

Je me souviens de toutes ces soirées entre amis et je dois bien admettre qu'elles me manquent. Lorsqu'on connaît la célébrité on ne peut se permettre de passer tout le temps que l'on souhaiterait avec les personnes que l'on aime. Depuis que je suis musicien je n'ai plus passé de soirées avec mes amis. Durant les fêtes, je suis avec mes parents et ma sœur qui eux aussi se plaignent de ne jamais me voir. Ma boite mail est pleine à craquer parce que mes amis ne peuvent pas me joindre par téléphone et je m'enferme chez-moi parce que je n'arrive plus à écrire quoi que ce soit. Parfois, je me dis que je devrais passer du temps avec eux pour retrouver l'inspiration. Un léger sourire s'esquisse sur mes lèvres à cette pensée mais, il s'estompe rapidement. Je n'ai pas envie de faire une immense fête à mon domicile pour tous les retrouver et bien j'aime trop la solitude et le calme pour laisser quoi que ce soit entraver ce besoin. Alors, j'abandonne. Chaque fois que je fixe mon téléphone pour commencer à appeler des amis je le garde dans la main et je le fixe longuement pour finalement le balancer sur mon canapé. C'est pour cela que je me suis rendu ici ce soir, la solitude me plait beaucoup trop ces derniers temps. « Si tu veux je peux me coller à un arbre et me frotter contre mais, si je termine de nouveau dans les tabloïds je te le ferais payer Jade ! » Je ris légèrement, passant une main dans mes cheveux. J'aime entendre le son mélodieux de l'eau qui s'écoule, je crois que je pourrais passer toutes mes journées ici, devant la fontaine. Posant mon regard sur celle-ci, mon regard se perd dans l'eau qui scintille par cette nuit noire grâce à la lune et aux étoiles. Un doux sourire se fend de nouveau sur mon visage, une main légère ébouriffe mes cheveux et j'écoute Jade se moquer de moi. « Arrête de te moquer. Je te prendrais en photo dans tes positions compromettantes tu vas voir ! Et je suppose que oui, si tu cherches bien tu dois les trouver sur le net. » Alors, je m'empare de mon iphone et je tape mon nom sur le web. « Cela ne date pas de bien longtemps ... quelques mois je suppose ... »

La nuit est douce, l'atmosphère l'est tout autant mais, il commence à faire frais. Se tenir aux côtés d'une fontaine n'aide pas à se réchauffer, pourtant, je n'ai pas envie de m'en éloigner. Bien au contraire, j'aimerais ôter mes chaussures et mettre mes pieds dans l'eau. J'adore faire cela bien que je le fasse plus souvent dans l'océan plutôt que dans une fontaine. De plus, on ne sait jamais vraiment ce que font les personnes ... souvent, ils jettent des pièces et font des vœux mais, d'autres n'hésitent pas à faire des choses plus ... plus oser dirons-nous. Je range donc cette envie dans l'une petite boite dans ma tête et je continue de chercher une photo de moi contre cet arbre. « Je ne trouve pas. » Je lui dis, avant qu'elle ne reprenne parole. Il est vrai qu'elle a arrêté notre métier depuis un petit temps déjà. Je ne sais plus trop pourquoi, en fait, je ne lui ai jamais demandé et je ne lis pas ces torchons de la presse. De ce fait, je ne connais pas les raisons de son choix et je suppose qu'elle n'aimerait pas en parler avec moi. Malgré le fait que nous nous connaissons nous ne sommes pas non plus de proches amis. Alors, je me contente de l'écouter avant d'encrer mes prunelles bleutées dans les siennes et je lui dis : « Je suis bien heureux que tu te sentes libre et bien, c'est tout ce qui compte. Bien, à présent passons aux choses sérieuses. » Je me lève et range mon téléphone dans ma poche. « Je n'ai pas trouvé de photos, donc je vais te montrer mais, tu gardes tout ça pour toi. Si je vois un flash je te tue ! » Je lui dis en riant légèrement et puis, je m'approche d'un arbre et j'enroule mes bras autour de lui avant de déposer un baiser sur son écorce et je me frotte contre lui. « Alors, heureuse ? »

Parfois, je me sens particulièrement con. J'admets que j'agis souvent sans réfléchir, je suis naturel et je fais ce que j'ai envie sur le moment sans le regretter ensuite. Je ne suis pas de ces célébrités qui calculent tout au millimètre près simplement pour qu'on les aime davantage. Je suis moi-même, je suis vrai et c'est sans doute ce que j'apprécie le plus chez-moi. Je ne fais pas semblant, je ne me prends pas pour une star, une célébrité et surtout je ne me prends pas la tête. Je déteste être considéré comme une star montante, je suis Adam, seulement Adam et je vis de ce que j'aime. C'est une chance je le sais mais, je subis aussi le revers de la médaille. J'aimerais parfois que tout soit différent. Pourquoi n'est-il guère possible de rester dans l'ombre en faisant ce que l'on fait de mieux ? Ce n'est pas possible dans le monde dans lequel je me trouve malheureusement. Alors, lorsque je fais des choses stupides pour amuser les personnes ou tout simplement m'amuser tout seul je ne regrette rien. Lorsque je me retrouve dans les magazines j'acquisse simplement en expliquant une fois seulement ce qu'il s'est passé puis je n'y reviens plus. Ah quoi bon de toute façon. Une fois que j'ai donné mon explication les journalistes en font ce qu'ils en veulent. Je ne me sens pas offusquer lorsqu'ils racontent des âneries sur moi, cela ne m'intéresse pas. Je ne lis aucun de leur papier, je n'y prête pas attention, sinon je deviendrais fou et parano ! De ce fait, je réponds simplement aux journalistes que je rencontre dans le cadre de mes promotions étant toujours aussi vrai et naturel. NO PRISE DE TÊTE, c'est un peu devenu ma devise. C'est pour cela que je m'amuse sans faire attention aux alentours même si je sais ce que je risque si un débile avec un appareil photo se trouve dans le coin. Arrêtant de me frotter contre l'arbre, je pose mon dos contre celui-ci en essayant de recouvrer mon calme doucement, ne cessant de rire à gorge déployée. Je réponds d'un signe négatif du doigt à Jade, sans pouvoir encore lui répondre, quand je pose mes mains sur mes genoux pour reprendre un nouveau souffle. « Pardon, je fais des choses dingues parfois. Je refuse de me retrouver dans un album photo, il faut payer pour avoir le privilège d'avoir une photo de moi ! » Je ris une nouvelle fois mais, je me calme rapidement. Respirant de nouveau, je retourne près de la fontaine et de Jade, toujours assise. La fixant, je me rends compte qu'il est si facile de vivre en sa compagnie. C'est comme une évidence qui s'impose à moi chaque fois que je la regarde lorsque je suis en sa compagnie. « Je ne suis pas certain que Greenpeace voudrait de moi en fait pour répondre à ce que tu as dit tout à l'heure. Enfin. » Posant mon regard sur la lune, je passe de nouveau mes doigts au-dessus de l'eau sans toutefois la toucher. Me mordant la lèvre doucement, je demande à Jade dans un quasi-murmure : « Tu n'as pas froid au moins ? Tu peux prendre ma veste si tu le souhaites, je ne voudrais pas que tu attrapes du mal. » Rapidement mon humeur change et je suis pris de nouveau dans les tourments de mon existence. Une mélancolie m'accapare soudainement et je suis incapable de m'en défaire. Des larmes commencent à perler dans mes prunelles grisées par la nuit et la lune qui brille au-dessus de nous. Mes pensées se font de plus en plus sombres, elles heurtent mon crâne et je me sens vaciller. Il est si aisé pour moi de rechuter dans les méandres de mon passé, mes peines, mes détresses, mes déceptions, mes angoisses ... « Je te demande pardon. » Je dis alors tout bas, m'adressant à moi-même lorsque je croise de nouveau le regard de Jade. Confus, je passe une main lasse dans ma chevelure. « La nuit m'entraîne souvent dans une mélancolie. Je suis navré, je dois te sembler barge. » Un sourire s'esquisse sur mes lèvres alors que mes prunelles sont toujours encrées dans les siennes. « J'ai l'impression que tu es l'unique personne avec qui je peux être moi-même, c'est à la fois étrange, déstabilisant mais, aussi réconfortant. »

Elle me manque. Les instants que nous avons passés ensemble, son odeur, la douceur de sa peau, son rire emprunt d'une véritable joie et carillonnant. La longueur de ses cheveux, sa douceur, ses boucles, son minois. Elle était tout bonnement parfaite à mes yeux. Absolument parfaite. Personne ne m'avait rendu aussi heureux avant elle, je me sentais si fort, si épanouit. Je pouvais déplacer des montagnes pour elle, je pouvais tout faire, donner ma vie, lui offrir mon dernier souffle, lui donner tout ce qu'elle désirait de matériels, tous les présents qu'elle désirait. Elle se nommait Anna, je la considérais comme la femme de ma vie. Je nous voyais déjà entourer de nos futurs bambins, heureux et amoureux comme au premier jour. Je me souviendrais toujours de notre fabuleuse rencontre, c'était au lycée, elle riait avec ses amies devant les casiers et j'arrivais pour la première fois au lycée. Nos regardent s'étaient croisés et à cet instant j'avais su. Il n'avait suffi que d'un regard pour que je sache que j'étais fou amoureux d'elle. Mon cœur battait à tout rompre, mes prunelles scintillaient de mille feux et au plus profond de moi je savais qu'elle était l'amour de ma vie. Nous aurions pu avoir un happy end, nous aurions pu avoir de fabuleux enfants, une vie magnifique. Nous aurions pu nous aimer jusqu'à notre dernier jour mais, tout ceci n'est jamais arrivé. Elle m'a trompé avec l'un de mes meilleurs amis et c'est à cet instant que tout était fini. Je ne sais combien de temps s'est écoulé depuis notre rupture, peut-être des semaines, des mois, une année mais, je souffre toujours autant de son absence. Chaque fois que je ferme les yeux, je l'imagine à mes côtés, chaque fois que frôle mon oreiller j'imagine son odeur. Chaque fois que j'entends un rire je me retourne espérant la retrouver mais, cela n'arrive jamais. Je n'ai aucun instant de paix, je pense perpétuellement à elle sauf lorsque je suis avec Jade. Elle a ce don unique de m'aider à me sentir mieux simplement par sa présence. Ces sourires pansent mes peines, son rire envahit mon cœur, ses magnifiques prunelles transpercent les miennes et lui dévoile mon cœur et mon âme. Son regard m'apaise, son odeur m'enivre et sa gentille me coupe le souffle. Du coup je me sens revivre à ses côtés, comme si elle me permettait de recouvrer une nouvelle respiration, comme si elle faisait se dissiper toutes mes peines. Elle se nomme Jade et elle est devenue la personne qui compte le plus à mes yeux, elle est tout simplement devenue mon ange, celle que j'attendais depuis toujours.

Ce soir nous nous sommes retrouvés dans ce parc. Est-ce un signe du destin ? Peut-être, du moins j'aime le croire. Il n'y a que nous dans cette pénombre, deux âmes seules et nues, se dévoilant à la lumière de la lune, discutant à cœur ouvert. Je n'ai pas peur de me confier à elle, je n'ai aucune crainte quant à l'idée de lui dévoiler mon âme. J'ai coupé les ponts à ma famille depuis ma rupture, ma sœur et ma meilleure amie mais, je l'ai retrouvé en la personne de Jade. Nous ne nous cachons rien, nous ne portons aucun jugement l'un sur l'autre, nous ne sommes même pas au courant des racontars que l'on écrit sur nous dans les journaux et autres torchons. Nous n'en avons tout simplement pas besoin. Jade est pure et parfaite à mes yeux, elle est la douceur incarnée dont j'ai besoin pour pouvoir de nouveau respirer et grâce à elle j'y arrive de nouveau à présent. Alors, lorsque je croise son regard magnifique au clair de lune, je ne peux que sourire. Toutes les peines envahissant mon être se sont dissipées. Ce flot de douleur constant dans mon cœur à laisser place à la sérénité. Nous sommes en parfaite osmose, sur la même longueur d'onde sans faire le moindre effort. J'ai tout simplement l'impression que nous sommes connectés d'une certaine façon. « Tu es magnifique au clair de lune. » Je lui dis dans un murmure sans m'en rendre compte et puis, je me pince les lèvres, réalisant ce que je viens de dire. « Pardonne-moi, je ... Sur l'instant, je le pense bien sûr mais, je ... J'aurais sans doute dû le garder pour moi. Pardon. » Gêné, je passe une main dans ma chevelure, soupirant une nouvelle fois en observant la lune.