berlioz & aspen-chloé

❝ herewecome. it all comes down to this, i miss your morning kiss, i won't lie, i'm feeling it, you don't know, i'm missing it, i'm so gone i'm must to be, it's too much to hold it in, i can't say no more than this, i just hope your heart hear me now, i let you know how I'm feeling, you own my heart he just renting, don't turn away, pay attention, i'm pouring out my heart oh boy ❞ RIGHTBYMYSIDE. © CJ.POMME'

Les gosses étaient couchés, c'était bien le meilleur moment de la journée. Aspen-Chloé savourait cet instant avec délice, honnêtement ces mômes c'était une pure horreur. Il fallait chaque seconde les conduire à un endroit puis à un autre, les nourrir mais faire à manger n'était pas une chose si simple lorsqu'il fallait accorder les goûts de chacun aux ingrédients qui se trouvaient dans le frigo, jouer avec eux ou les calmer en les mettant devant un film. Non sérieusement, un enfant c'était fatiguant, c'était un événement qui bouleversait toute une vie en bien comme en mal. Un, un seul. Mais alors, imaginez trois. Ces trois petits monstres âgés de cinq ans, deux ans et un mois dont devait s'occuper Aspen chaque jour. Et Dieu sait que ce n'était pas rien. Chaque soir elle était épuisée, mais ce n'est pas pourtant qu'elle s'affalait dans son lit comme une loque à la fin de la journée. Non, au contraire, elle prenait ses clics et ses clacs et s'enfuyait à la conquête de la ville. La nuit, tout était plus beau. Les lumières, les ombres, les odeurs, les murmures, les frayeurs.

Parfois, certaines petites habitudes manquaient à Aspen. Des trucs tout cons comme balancer ses fringues par terre après le avoir retirées et se balader à poil dans la maison tout en chantant du Oasis à tue-tête dans la télécommande. Ouais c'était bête, mais rien que ça elle ne pouvait plus se le permettre au risque de se faire virer ou de se faire prendre pour une pédophile. Sales mioches. Ils étaient son gagne-pain mais aussi son pire cauchemar. Parfois, Aspen sa vie d'avant lui manquait. Ouais … En fait. Elle avait comme l'impression d'être plus libre lorsqu'elle était là-bas, à Bristol, au bled. Mais Aspen n'aurait pas le culot de se plaindre,e cette vie c'est elle qui l'avait choisi, c'est elle qui avait décidé de se barrer après y avoir mûrement réfléchi. Et lorsqu'elle comparait les pour et les contre, la réponse semblait évidente, c'était bien ici qu'elle était le mieux. Alors certes elle avait plus de responsabilités, elle avait plus l'impression d'être adulte, mais on la prenait plus au sérieux, aussi. Et la nuit, elle redevenait enfin libre.

Citation :

Berliamour, ramène-moi vite ton joli petit cul dans ma piaule.

Il était vingt-et-une heures ce soir-là lorsqu'Aspen envoya un texto à son meilleur ami. Celui-ci était sûrement libre, et puis, il avait bien un peu de temps pour elle non ? Souvent, lorsqu'elle ne sortait pas, la blonde appelait Berlioz pour qu'il vienne la rejoindre dans cette jolie pièce que constituait sa chambre et nouvelle demeure depuis un an. Il passait en scred par une petite porte qui menait directement à l'étage par un minuscule escalier, et hop. Voir son meilleur ami et lui parler pendant des heures faisait partie des choses qui lui faisaient le plus plaisir sur terre. N'hyperbolons pas, mais il est vrai qu'Aspen était réellement heureuse d'avoir un tel ami sur qui compter. Allongée sur son lit, les écouteurs vissés aux oreilles, la blonde avait les yeux fermés.

berlioz & aspen-chloé

❝ herewecome. it all comes down to this, i miss your morning kiss, i won't lie, i'm feeling it, you don't know, i'm missing it, i'm so gone i'm must to be, it's too much to hold it in, i can't say no more than this, i just hope your heart hear me now, i let you know how I'm feeling, you own my heart he just renting, don't turn away, pay attention, i'm pouring out my heart oh boy ❞ RIGHTBYMYSIDE. © CJ.POMME'

Allongée de tout son long sur son lit – qu'elle avait d'ailleurs récemment fait changer pour un deux places ; bah quoi les Calvin étaient riches – Aspen chantonnait à tue-tête une de ces stupides chansons qui passaient en boucle quinze fois par heure sur toutes les radios nationales. Elle était à fond dedans et ne remarqua même pas que son meilleur ami était déjà là. Les mélodieuses et peu intelligentes paroles de cette chanson sortaient toujours de sa bouche. Le rouge à lèvre sur celle-ci avait réussi à tenir la journée malgré le parcours du combattant qu'elle avait subi entre les batailles de nourriture des gamins et le barbouillage de figure au feutre que lui avait fait subir la benjamine de la famille. Les mômes, c'était comme les animaux de compagnie, bien mignons lorsqu'on les voit mais dès qu'il s'agit de s'en occuper cela devenait un enfer. Vade retro satanas. Qu'importe puisqu'ils étaient couchés à cette heure-ci, se consola-t-elle en silence. Ou pas, puisque son iPod venait de switcher la chanson suivante et qu'elle se mit à chanter encore plus fort. Elle exultait.

Soudain, une secousse lui fit frissonner tout le corps. Son lit fut bringuebala. Elle en eut presque un haut-le-coeur. Aspen venait en effet d'être brusquement réveillée de sa transe par … le magnifique Berli qui venait tout juste de sauter sur son lit. Quoi déjà ? Il n'avait pas perdu son temps. Pressé de la voir, huh ? « Que me vaut cette agréable demande ? Je savais bien que tu ne pouvais pas vivre sans moi. » Aspen lui pinça le nez comme à un enfant qu'on taquine, avant de retirer son second écouteur, le premier étant tombé de son oreille dans le tumulte. « Idiot tu m'as fait peur ! … Evidemment, et tu le sais bien. » Ironisa-t-elle à moitié seulement. La jolie blonde se redressa dans son lit et déposa un doux baiser à son meilleur ami sur la joue, ce qui lui valut l'occasion d'avoir une marque de rouge à lèvres. La jeune femme trouvant qu'il faisait un tantinet frisquet dans la pièce, regarda le brun avec un regard de chaton perdu. « J'ai froid, tu veux pas me donner, 'fin prêter, ton sweat meilleuramidumondeentierdelaplanèteterreetdelagalaxietoutentière ? » Elle lui fit alors son plus beau sourire, tout ça parce qu'elle avait la flemme de se lever pour aller chercher un pull dans son armoire. Et puis, même. « Et fais pas ton radin hein. »

berlioz & aspen-chloé

❝ herewecome. it all comes down to this, i miss your morning kiss, i won't lie, i'm feeling it, you don't know, i'm missing it, i'm so gone i'm must to be, it's too much to hold it in, i can't say no more than this, i just hope your heart hear me now, i let you know how I'm feeling, you own my heart he just renting, don't turn away, pay attention, i'm pouring out my heart oh boy ❞ RIGHTBYMYSIDE. © CJ.POMME'

« Merci pour la marque de rouge à lèvre. Tu sais ma mère va peut-être se faire des idées même si elle sait que je suis gay comme un phoque ! Sinon tes petits garnements ont été sages ? Tu m'as l'air épuisée ! » Aspen éclata de rire de toutes ses forces. Il n'y avait pas plus gay que son meilleur ami. D'ailleurs s'il ne l'avait pas été il lui aurait bien plu, mais là était une autre affaire. Lorsque Berli évoqua sa mère, Aspen faillit lui demander comment allait celle-ci, or elle savait bien que c'était un sujet sensible chez le petit Berliberlo, c'est pourquoi elle décida de garder sa curiosité personnelle enfouie au plus profond d'elle-même pour le bien de son meilleur ami de toujours. Ne pas aborder les sujets qui fâchent, jamais. Pourtant c'est ce que fit le brun au visage enfantin. Les petits garnements, ouais.. « Sage n'est pas le mot adéquat.. Ils ont été eux-mêmes, je dirais plutôt. » corrigea-t-elle avant de faire un clin d'oeil en direction du garçon. Il savait très bien ce qu'elle entendait par là. Qui appelait-elle les soirs de déprime, ou lorsque son quota de cris ou de courses-poursuites de la journée avait été dépassé ? Lui bien sûr ; qui d'autre ? Aspen lui caressa le dos de la main comme pour lui dire merci en silence pour tout ça. Les deux meilleurs amis du monde s'allongèrent côte à côté sur le grand lit que possédait désormais la blonde, un écouteur dans une oreille de chacun. Ils chantonnèrent à tue-tête quelques instants, puis Aspen se rendit compte qu'elle avait froid, et demanda à ce qu'il lui prête son sweat. Au vu de sa mine de chaton adorable et de la voix mielleuse qu'elle avait emprunté, il ne pourrait que dire oui, n'est-ce pas ? Bingo. Un peu trop précipitamment Berliberlo s'exécuta et s'emmêla les pinceaux, ce qui eut le don de faire éclater de rire la jolie jeune fille au pair à nouveau. Il était sa dose quotidienne de bonne humeur. « Merci, vu tout ce que tu as traversé pour m'offrir ce sweat, franchement merci. » Moquerie, vous dites ? Nooon, vraiment pas. Un sourire mignon mais sarcastique ornait son doux visage, on ne pouvait pas lui en vouloir de le taquiner. Aspen enfila rapidement le sweat après avoir veillé, elle, à retirer son écouteur au préalable. « C'est mieux comme ça. » « Moi radin ? Tu rêves c'est plutôt le contraire ma cocotte ! Fais gaffe à force de traîner avec ces gosses tu vas nous couver une angine, voir la varicelle. Je t'imagine pas du tout avec plein de boutons sur la tronche... » La bouche d'Aspen se tordit en un "O" choqué. « Tu t'es cru où, toi ? Tu vas voir ce que tu vas voir mec. » Aussitôt dit aussitôt fait, la jolie blonde attrapa deux coussins qu'elle voulut lui balancer à la figure pour faire entendre raison à cet insolent, qui eut la bonne idée de se faufiler sous la couette. Il n'allait pas s'en sortir comme ça ! Aspen releva la couette et se jeta sur lui pour le chatouiller sur tout le corps. « Alors, tu rigoles moins là j'espère ? Vas-y, souffre ! » clama-t-elle en redoublant ses chatouilles de plus belle. Malheureusement Aspen restait une fille, et Berlioz un garçon. C'est pourquoi elle redoutait sa vengeance plus que tout.