J'avais mon après-midi, ce qui était assez rare. Étant interne à l'hôpital, je suis toujours appelée de tous les côtés pour tous les boulots, même pour des boulots qui ne sont même pas dans ma spécialisation ! Mais aujourd'hui, il y avait apparemment moins de personnes qui avaient besoin de mon aide alors, j'ai du temps libre ! Bien sûr, il ne fallait pas que je lâche mon biper, mais ça ce n'était pas grave, je dois toujours l'avoir sur moi de toute façon. J'avais décidé d'aller prendre un café chez Hogan. J'étais déjà venue auparavant ici, à vrai dire quand je venais d'arriver, et comme j'avais adoré l'endroit, j'étais obligée de revenir ! J'avais donc pris la voiture que je venais de m'acheter pour me rendre à la ville d'à côté, Montsimpa. Quand j'arrivai, je me dirigeai tout de suite au comptoir pour commander un café et une part de tarte. Je me posai ensuite à une table et sortit un de mes bouquins de médecine que je commençai à lire tout en écoutant de la musique. J'écoutais Marilyn Amstrong. Je venais de la découvrir en venant ici, car à Londres je n'avais pas entendue parler d'elle – enfin, il est possible qu'elle soit connue là-bas, mais il faut dire qu'en Angleterre, il y a tellement d'artistes qu'il est très difficile de tous les connaître ! Puis comme dans un rêve, je levai les yeux une seconde quand j'aperçus une femme qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau... Ah mais... C'EST PAS POSSIBLE ! C'était sorti tout seul. Je l'avais dit tellement fort que quand son regard croisa le mien, je ne pus m'empêcher de baisser les yeux. C'était pas tous les jours qu'on rencontrait une célébrité, surtout une célébrité qu'on aime ! Je me levai et fis quelques pas. Hum, je suis désolée. C'est que... J'adore ce que vous faites ! Enfin, on doit vous dire ça tout le temps... Comme justement on doit vous dire tout le temps qu'on vous dis ça tout le temps... Euh, je m'embrouille. Je lâchai un rire nerveux. Je vous laisse tranquille maintenant, je suis désolée de vous déranger... Euhm, bon bah au revoir... Je détestais comment j'avais parlé, j'étais tellement étonnée de la rencontrer mais aussi tellement contente ! J'avais tellement honte. Et ça devait s'être vu sur mon visage, j'avais rougi tout le temps où j'avais parlé avec elle ! Mais c'était fini à présent, j'étais de retour sur ma chaise, à essayer de me concentrer sur la médecine en essayant d'oublier qui était dans la même pièce que moi.

J'étais tellement embarrassée ! Parfois, je pouvais être vraiment maladroite. Finalement, après avoir essayé de faire abstraction de sa présence dans le café, elle me proposa de prendre une photo avec elle. J'en mourais d'envie ! Je sortis mon téléphone et demandai à un serveur qui passait de prendre la photo. Après cela, je lui demandai si elle accepterait de me signer un autographe également, histoire d'avoir même un souvenir écrit. Bon, j'étais une grande fan même si je ne la connaissais pas depuis longtemps ! Bon, aller, je vous offre le prochain café. Ça ne vous dérange pas au moins si je m’asseye un peu avec vous ? J'en revenais pas. Elle était tellement sympa ! Juste quand elle dit cela, ma part de tarte et mon café arriva. Je serais super contente si vous restiez un moment avec moi ! lançai-je avec un large sourire. Je n'arrivais pas à croire à mon attitude face à elle. Moi qui, pourtant, n'est pas du genre à s'exciter quand je vois des stars, qui n'aime pas montrer mon admiration si je les adore, me voilà en train d'agir en parfaite groupie devant Marilyn Amstrong ! Bon, à croire qu'elle faisait exception à la règle ! Vous savez, j'étais justement en train d'écouter votre musique quand je vous ai vu ! Si c'est pas du hasard, je sais pas ce que c'est, dis-je en riant légèrement. Je ne savais pas quoi dire. Je n'osais pas lui demander de questions personnelles de peur qu'elle ne croit que je ne suis qu'une de ces personnes qui va profiter de ça pour vendre ces informations aux paparazzis, mais je n'osais pas non plus lui poser des questions sur son travail de peur qu'elle ne pense que je ne m'intéresse qu'à sa carrière et non la personne qu'elle est vraiment. Bref, j'étais dans un dilemme bien compliqué, malgré moi. Qu'est-ce que je pouvais bien faire ? Attendre, oui, attendre qu'elle choisisse elle-même le sujet de conversation ! En attendant... Vous voulez qu'on partage ? lui proposai-je en mettant la part de tarte au centre de la table avec un air innocent.

« Vous voyez, ils ne me lâcheront jamais, ça devient insupportable. S’il te plaît, j’ai une paire de basket derrière, tu peux me les donner, je ne pourrais pas courir jusqu’à la porte en talon. Tiens toi prête à courir, ces photographes sont de véritables guépards quand ils cherchent des photos » J'hochai la tête comme réponse. Mon dieu, je crois que je ne voudrai jamais être une célébrité. Certes, vous faîtes ce qu'il vous plaît et puis beaucoup de gens vous admirent pour ça, vous prennent comme modèle. Mais après ça, il n'y avait rien qui me plaisait. Vous étiez traqué sans arrêt pour une simple photo. On inventait des histoires alors que vous vouliez simplement voir un de vos proches. On vous critique, vous examine de la tête au pieds. Vous n'avez pas le droit de faire un seul faux pas, une seule erreur, au risque qu'ils vous tombent dessus ! J'avais de la compassion pour la belle Marilyn, car elle semblait avoir conscience des inconvénients de son succès. Je lui donnai ses baskets qui me semblaient bien confortables, puis la regardai enlever ses talons qu'elle jeta sur la banquette arrière pour enfiler ses baskets par la suite. Tout ça en conduisant, je dois vous avouer que j'étais un peu -beaucoup- en stress à ce moment-là. « Je veux connaître ton prénom. Je me permets aussi de te tutoyer, si sa ne te dérange pas ? » Je lui souris. Je m'appelle Primrose. Oui oui, tu peux me tutoyer. Ça me faisait bizarre de ne pas l'avoir vouvoyer. « J’aime fumer, même s c’est déconseiller, j’en ai besoin. Le stress, l’anxiété, tous disparaît en une cigarette. Même si ça me raccourci peut-être la vie, ça me la rend aussi plus agréable. Tu imagines, si je devais supporter ces paparazzis sans être calme ? Je pense sincèrement qu’il y aurait eu des morts. J’aime beaucoup la littérature, ainsi que la solitude. J’ai beaucoup besoin de me retrouver seule pour écrire mes chansons, je ne peux vraiment pas m’en passer, c’est trop compliqué. C’est tellement agréable d’entendre le silence. » J'avais réussi à comprendre tout ce qu'elle m'avait dit même si elle avait parlé plutôt rapidement. J'en connaissais maintenant un peu plus sur Marilyn Amstrong, plus que son simple statut d'idole de la musique ! Et je peux vous dire que j'en étais heureuse, presque fière. « Nous arrivons, je vais déverrouiller ta portière » D'accord. Quand nous sortîmes de sa voiture, je fus éblouie par les appareils photos des paparazzis. J'avais même l'impression qu'ils étaient plus nombreux que tout à l'heure, c'était fou. Je mis mon sac devant ma figure, juste histoire de garder ma vue intacte, puis la suivit de près jusqu'à ce que nous fûmes à l'intérieur de sa maison. Même si je suis complètement contre la cigarette, je comprends quand même ce que tu m'as dit tout à l'heure !