Une journée de plus passé dans cette ville aux allures idylliques et tranquilles dans laquelle je m'étais installé pour vivre ma vie. Loin de ma famille, de mon passé et de mes idées noires. Je n'étais pas quelqu'un de très expansif, mes yeux l'étaient à ma place. J'éteignis les lumières de mon atelier jetant un dernier regard à tous mes outils et les voitures encore présentes, j'enclancha l'alarme et claqua la porte et la ferma à clé. Je me dirigea vers ma voiture une américaine gris claire (Chevrolet Chevelle Malibu de 1973) que je m'étais acheté avec mes économies, et me mis au volant, l'empoignant et tourna la clé dans le contact et ferma les yeux en l'écoutant ronronner. C'était un plaisir indescriptible, oui j'aimais les voitures, la sensation quelles nous donnent quand on appuie sur l'accélérateur, le risque de déraper, d'une fausse manœuvre qui à grande vitesse est impardonnable. Mais après quatorze ans de conduite on peut dire que je commençais à mis connaitre et que j'étais plus confiant qu'à mes débuts. La radio ce mit en marche, j'écoutais donc une musique prit de court, je desserra le frein à main passa la première vitesse et joua avec mes pédales afin de la faire rouler à une allure respectable. Le visage presque crispé, je repensais à cette journée qui avait été infernale, ça n'avait pas arrêter des petits soucis quotidiens aux plus graves qui faisait que la voiture devait être immobilisée de suite. Et certaines personnes n'étaient pas, comment dire ... Compréhensives ! C'était ça le métier, se confronter à des gens qui pensent mieux savoir que tout le monde. Je secoua la tête comme pour me sortir ça de la tête, d'oublier cette journée. Je pris la direction de mon appartement pour prendre une douche et pour pouvoir passer la soirée tranquillement. Une fois cette douche prise, je dévala l'escalier de l'immeuble où je louais et pris la direction du bar "chez hogan" toujours au volant de ma voiture que je gara sans grande difficulté devant l'établissement. Je claqua la portière de ma voiture, la fermant à clé et traversa la rue pour enfin pousser la porte du bar. Quittant ma veste en me dirigeant vers le bar, je la posa sur le dossier du tabouret en bois et m'assit. Je connaissais le barman de ce soir car j'étais devenu un habitué, les coudes sur le bar ma connaissance vint pour prendre de mes nouvelles : « Alors Drew, comment ça va ce soir ! » je lui fit un mince sourire et lui lança rapidement « Arrêtes de parler et sert moi un verre de vodka ! » je lui serra la main qu'il me tendait et attendit qu'il me serve ma commande, il avait l'habitude de ma froideur et de ma distance. Je passa mes mains sur mon visage sentant alors à ce même moment une main se poser sur mon épaule ...

La journée avait été difficile, et ce n'était rien de le dire, cependant ce soir je voulais oublier cette dernière, et ce n'était pas en parlant de celle-ci au barman que ça allait changer quoi que ce soit. Je n'étais pas le genre de type qui se plaignait pour tout et rien, non, j'ai faits de ma vie ce que j'en voulais et quoi de plus beau que d'exercer un métier que l'on aime ? Mettre les mains dans l'huile, les motrices et autres parties des voitures cela pouvait paraître un sous métier mais j'étais fier d'avoir monté mon affaire, qu'elle marche et de me lever le matin avec une hâte sans nom ! Faire le métier que l'on aime : on est très peu à le faire. Certains étaient avocat ou médecins parce qu'il s'agissait de la décision de leurs parents. Moi, j'avais ça dans le sang, la conduite et la mécanique et je tenais ça de mon père... Et ma mère ne m'avait jamais mis de frein même si c'était à cause de cette passion dévorante que je me retrouvais sans père. Ma mère, c'est une chic femme, elle a toujours été là pour moi et je pense bien que c'est la seule avec mon ex petite copine à qui j'ai dit je t'aime. Après tout c'est bien grâce à elle que je suis ici, et cela avait un déchirement pour moi de me séparer d'elle, mais j'en avais besoin et elle l'avait bien compris. Enfin, il est vrai que beaucoup de personnes que je connais me disent que je suis quelqu'un qui paraît froid au premier abord et même après, et certains le prennent pour eux, alors que pas du tout je suis comme ça avec tout le monde, c'est une sorte de carapace pour éviter de trop m'attacher aux gens. Comme si prendre de la distance avec tous m'aiderait à ne plus souffrir ... Même si c'était tout à fait le contraire ! Une main vint se poser sur mon épaule, je jetai un regard interrogateur sur la personne qui avait entrepris ce geste à mon égare. Une belle personne : crinière blonde, une silhouette élancée et le regard charbonneux. Je lui fis un mince sourire et lui répondis « Olalala, je t'en parle même pas ... Et toi ? » je savais qu'elle faisait un travail qui n'était pas plaisant et je me devais de faire comme elle ; prendre de ses nouvelles, puis je lança un regard au barman qui arriva pour m'apporter ma commande et prendre ainsi par la même occasion la commande de la jeune demoiselle qui s'était assise à mes côtés. Nous nous étions rencontrés dans ce même bar, et nous avions longuement discuté, il me semble même que nous étions restés jusqu'à la fermeture. À cette pensée j'eus un sourire, je me confiais à elle, tout comme elle le faisait avec moi et ce qui était spéciale c'est qu'il n'y avait aucun jugement, aucune leçon de morale. Juste parler et s'écouter parfois ça fait du bien. Je pris mon verre entre ma main et buvait une gorgée. Je n'étais pas de nature très bavarde mais parfois un simple regard suffit. Je jetai un regard furtif dans la salle ou toutes personnalités se rencontraient ici, et de tout âge. Qui aurait pu croire que parmi tant de personnes nous avions pu nous connaitre Nirvana et moi ? Surtout que nous avions le même style de caractère, et un peu le même vécut, qui aurait pu le croire ? Drôle de coïncidence, mais j'avais pour règle de prendre les choses que la vie m'offrait comme elles venaient. Et la rencontre avec Nirvana en faisait partie : une relation amicale simple et sans chichi. Juste à papoter de choses essentielles à notre existence.