sometimes you have to act like a bitch, to get things done.

« c’est ça le truc, il faut être cruel pour régner. anne bolen ne pensait qu’avec son cœur et elle s’est fait couper la tête. du coup, sa fille elizabeth fit le vœu de ne jamais épouser d’homme. elle a épousé son pays. oublie les garçons. ne détourne pas la tête de ton objectif. tu ne peux pas forcer les gens à t’aimer, mais tu peux les forcer à te craindre. i guess i'm not the super-slut you all think i am ... or i'm lying. •• kick ass »

 « Like a virgin, ouh ! Touch for the very first tiiiime ! » Cette bonne vieille Madonna, c’est plus ce que c’était. Assise dans sa vieille polo, Reese monta le volume de nostalgie -heureusement, pas de témoin. Elle était encore une fois coincée au feu rouge interminable du grand carrefour du centre ville, et plutôt que d’insulter tous ces stupides piétons incapables de se dépêcher, elle préféra se détendre. Les trois cafés avalés plutôt n’aidaient pas. Elle sautillait sur son siège, chantant à tue-tête alors que son voisin de galère dans sa belle porche la regardait amusé. Il frappa à sa vitre, fier comme un coq, et sortit son plus beau sourire colgate. « Ça te dirait d’aller boire un verre ? » « Avec toi, non, mais je te remercie d’avoir trouvé pour moi mon occupation de ce soir. » Elle haussa les épaules, remonta la vitre et eut un petit cri de joie en voyant le feu passer au vert. Appuyant sur l’accélérateur, elle laissa en plan le pauvre garçon encore choqué de n’avoir pas réussis à la mettre sur son tableau de chasse. Il faut plus qu’une belle bagnole pour impressionner la Reese. Quoi que. Mais là il avait vraiment une sale gueule. Elle changea donc son itinéraire habituel -celui de la maison- et s’arrêta devant le Hogan, un bar simpa où elle avait l’habitude de rejoindre toutes sortes de connaissances, professionnelles ou personnelles. Un lundi soir, elle ne croiserait sûrement personne. En théorie. Elle salua d’un baiser sur la joue le gérant du bar qui en réclamait toujours un autre à son départ -sur la joue ou la bouche selon la consommation. Elle s’assit au bar et commanda un jet27 pour débuter. Elle se faisait toujours ce petit plaisir une fois par semaine, quelques verres, seule, pour elle c’était bien mieux qu’un soin en institut. Elle se chouchoutait en allant ici. Quelques minutes plus tard, elle sentit une nouvelle présence à ses côtés. Elle n’avait pas l’habitude de regarder à droite à gauche qui venait de s’asseoir au bar, mais elle fut saisit par un détail. « Chanel n°5, n’est-ce pas ? » Elle se retourna pour regarder la jeune femme, une belle femme, blonde et élancée, elles semblaient avoir le même âge. Et elles portaient le même parfum. Un sourire franc se dessina sur les lèvres de Reese. Cette inconnue gagnait déjà un grand point auprès de Reese, mais combien de temps ce sourire mettrait-il à disparaitre ?

reese & andie; what goes around
comes all the way back around

Le Hogan. Je passais déjà ma vie à y bosser, et même pendant mes jours de repos je devais y retourner. J'espère que le patron retiendra ma bonté et l'ajoutera à mon salaire, après tout je ne cracherais pas sur une augmentation. Et cette fois, c'était pourquoi ? Je n'en avais pas la moindre idée. A tous les coups, l'une des serveuse était en retard, absente, que sais-je encore et il fallait que je vienne remplacer, que je m'occupe des tables ou alors que je décharge les stocks. C'était bien ma veine, ça. Mais ça ne faisait que s'ajouter à la longue liste de mes problèmes ces temps-ci. Mon appart était inaccessible à cause de ces foutus orages, et donc de l'inondation. Tout le rez-de-chaussée était complètement foutu, dieu sait combien de temps ça pouvait prendre pour le rénover. Ajoutez à cela une éternité ou deux, et peut-être que je pourrais réintégrer mon chez-moi. Même si Olive avait pu m'héberger le temps que tout ça soit terminé, je n'avais pu récupérer que quelques affaires. D'ailleurs, c'était vraiment gentil de sa part, de m'accueillir, et Cooper aussi, qu'elle connaissait à peine. Enfin, elle semblait le connaître du temps où il était acteur, ou quelque chose comme ça. Vous l'avez compris, je ne renonçais pas à quelques heures supplémentaires si cela faisait une différence sur ma fiche de paye, surtout que je ne connaissait pas l'étendue des dégâts dans mon appartement. Tout ce que je savais, c'était que j'avais un reçu un texto plus tôt dans la journée et que je devais venir le plus rapidement possible. Et c'était ce que j'avais fait. J'avais sauté dans la douche et emprunté deux ou trois trucs à Olive, après tout, j'étais certaine qu'elle ne m'en voudrait pas. Et comme si ça n'avait pas suffit, une fois à l'intérieur du bâtiment, personne ne semblait savoir pourquoi on m'avait appelé. Je pris simplement place au comptoir, impatiente, à attendre que quelqu'un m'explique, quand ma voisine m'interpela. « Chanel n°5, n’est-ce pas ? » Je jaugeais la jeune femme, elle n'avait pas vraiment l'air de celles qui viendraient se détendre dans un endroit comme le Hogan. Rien d'intéressant ne s'y passait jamais, de toute façon. Tout ce qu'on y trouvait, c'était quelques déjeuners des employés de bureaux d'en face, les habituels piliers de bar mais rien de bien palpitant. « C'est possible. » C'était pas pour faire du suspens ou quoi que ce soit, la vérité était que je n'en avais moi-même aucune idée. Ca faisait des trucs que j'avais emprunté à Olive. Quelques vaporisations en sortant de la douche et le tour était joué. J'étais prête à retourner à mes affaires, mais quitte à attendre, autant le faire en discutant. « Vous venez souvent ici ? Vous aviez l'air de bien connaître le boss. » Il ne me semblait pas l'avoir déjà vu auparavant, mais on voyait tellement de gens défiler que c'était dur de se rappeler de tout le monde. Et pourtant elle avait semblé très "proche" du patron quand j'étais arrivée, alors peut-être qu'après tout, c'était possible. D'ailleurs, peut-être qu'il pouvait savoir pourquoi j'étais ici, si seulement il n'avait pas disparu entre-temps.

«sometimes you have to act like a bitch, to get things done.» « C'est possible. » Reposant son regard sur le verre que venait de lui servir le boss. Elle adorait les moments qu'elle passait ici : l'ambiance tamisée, la déco grunge rétro, les vieilles chaises inchangées depuis des lustres, et son verre de whisky. Rien de bien séduisant pour n'importe quelle autre fille, mais Reese ne pouvait pas se permettre de passer sa soirée dans un de ces bar lounge à la mode. Loin de détester l'ambiance qui y régnait, elle n'avait simplement pas de fric à claquer dans un cocktail hors de prix à base de goyave et fruit de la passion, ce qui en étonnait plus d'un. Elle donnait l'illusion d'une femme bien habillée, sophistiquée, et c'est exactement ce qu'elle cherchait à faire. Elle était au courant de sa détresse financière, mais que les autres le sachent ? c'était hors de question. Elle était née riche, elle avait tout perdu en un quart de seconde. Bien. Elle n'aurait pas la vie qu'elle espérait, mais elle pouvait toujours faire croire que c'était le contraire. Son parfum ? Un cadeau d'un de ses amants, offert il y avait trois ans de cela, et pour ne pas avoir à en racheter, elle en mettait au compte goutte depuis cette date. Sa robe ? Berny Cosline, deux mois auparavant, il espérait qu'elle la mette pour être présentée à sa famille ; elle eut rapidement fait de le quitter avant cette date et de partir avec ses cadeaux. Son maquillage venait d'un homme organisateur de défilés, et ces chaussures venaient de sa meilleure amie. Pas de quoi en être fière, mais elle vivait ainsi. Rien ne lui appartenait, elle enfilait cette peau de jeune femme libre tous les jours et la retirait seulement le soir, dans cet appartement qu'elle partageait avec Quentin, au fond de son lit minable dans son pyjama minable. « Vous venez souvent ici ? Vous aviez l'air de bien connaître le boss. » La blonde la tira de ses rêveries. Elle regardait le fond de son verre depuis quelques minutes déjà, sans en avoir but une gorgée. Elle porta le délicieux arôme à ses lèvres, avant de regarder à nouveau sa voisine. « Carl ? C’est un vieil ami. Il m’a déjà sorti de pas mal de situations cocasses... » Elle fit un signe de la main au dénommé Carl -pourquoi les patrons des bars s’appelaient-ils toujours Carl ? Y’avait-il une école de barmans où vous étiez pris selon votre prénom ?- qui lui rendit un sourire, avant de disparaitre de la circulation. Elle se rappela de la première question de la jeune femme. « Je viens ici quand mon humeur s’y prête. C’est vous qui avez appelé mon colocataire le mois dernier quand j’étais incapable de prendre le volant. » Elle avait dit ça d’un coup, comme si une ampoule s’était allumée au dessus de sa tête : voilà où elles s’étaient déjà croisées ! Son visage se fendit d’un large sourire alors qu’elle repensait à cette soirée où l’alcool avait été son seul ami après avoir revu Cooper.

reese & andie; what goes around
comes all the way back around

« Carl ? C’est un vieil ami. Il m’a déjà sorti de pas mal de situations cocasses... » C'était plutôt étrange d'entendre quelqu'un parler de cette façon de mon patron. En fait, c'était plutôt étrange d'entendre quelqu'un d'aussi séduisant parler de cette façon de... Carl. C'était Carl. Tout le monde semblait connaître Carl. Le mec super viril, aux muscles - bon d'accord, et au ventre - imposants qui sert à la fois de gérant, de patron, de videur, bref, de tout ce que vous voulez. Il fallait le reconnaître, il était plutôt efficace lorsqu'il s'agissait de mettre dehors les derniers résistants à l'heure de la fermeture, et il était aussi notre sauveur pour décharger tous les gros cartons qui arrivaient. Il était peut-être dragueur sur les bords mais jamais je n'aurais pensé que quelqu'un comme la jeune femme ait pu se prendre au jeu. Je ne la connaissais pas plus que ça mais elle finirait bien par déchanter, personne ne restait si longtemps au Hogan simplement pour les beaux yeux de Carl. En attendant, si elle semblait amie avec le boss, je devais sûrement l'avoir croisée quelque part, c'était certain. « D'ailleurs, vous ne sauriez pas où il est passé ? Il m'a appelé en urgence et maintenant que je suis là, impossible de le trouver. » Après tout, si une personne pouvait bien savoir où il était passé, c'était bien ma voisine de bar, elle qui semblait si bien le connaître. C'était aussi avec elle qu'il discutait avant de disparaître. « Je viens ici quand mon humeur s’y prête. C’est vous qui avez appelé mon colocataire le mois dernier quand j’étais incapable de prendre le volant. » Voilà d'où je la connaissais ! Je m'en souvenais, maintenant. J'avais du combattre pendant dix longues minutes avant qu'elle me laisse emprunter son téléphone pour récupérer le numéro de son colocataire. Si, alcoolisée, elle était déjà si difficile, j'imaginais à peine à quoi elle pouvait ressembler quand elle était en colère. « Un autre pour ma nouvelle amie, et la même chose pour moi. » Je saluais ma collègue d'un sourire avant de reporter mon regard sur la jeune femme. Ce n'était peut-être pas le meilleur plan avant d'aller bosser, mais puisque je ne semblais même pas travailler, il n'était pas nécessaire de garder l'esprit parfaitement clair. « Et si je peux me permettre, qui est la personne qui vous a valu une bonne gueule de bois ? » Maintenant qu'elle l'avait mentionné, je me souvenais très bien l'avoir croisée quelques fois pendant mes services, mais j'étais toujours aussi étonnée qu'une femme de son genre, portant des vêtements plus chers que mon salaire, vienne dans un endroit comme celui-ci, c'était comme aller à la banque et espérer pouvoir échanger ses bonbons contre de véritables billets. « Je suis Andie, au passage. » Je gratifiais la jeune femme d'un sourire et trinquais, je l'espérais, à la naissance d'une amitié florissante.

«sometimes you have to act like a bitch, to get things done.» Alors qu'elle finissait son verre tout en gardant ses prunelles dans ceux de la blonde, elle vit une lueur éclairer les yeux de celle-ci. Ah, elle se souvenait d’elle. Visiblement, une Reese bourrée ne passait pas inaperçue. Au vue de ce qu’on lui racontait, c’était vrai que la brune avait l’air de bien s’amuser aux soirées où l’alcool coulait à flots. Par contre, elle, s’en souvenait rarement, si bien que maintenant elle faisait plus attention –sisi je vous assure-. « Un autre pour ma nouvelle amie, et la même chose pour moi. » Ouais, bon, ce soir pouvait être une exception, non ? Et puis ce serait son dernier, elle l’avait promis maintes et maintes fois à ses amis. Elle pouvait se retenir, elle en était sûre. La collègue de la blonde leur servit la même chose, et Reese leva son verre pour trinquer avec sa compagnie du soir. Boire accompagnée, c’était bien plus agréable que boire seule. En buvant la première gorgée, elle grimaça légèrement, réflexe de jeune adolescente qui vient de goûter à l’alcool ; la deuxième serait bien meilleure. « Et si je peux me permettre, qui est la personne qui vous a valu une bonne gueule de bois ? » Souriant sous les bordures du verre, elle fit semblant d’y réfléchir. Elle se souvenait parfaitement de cette soirée, du moins, du début, et connaissait les raisons de sa présence dans ce bar avec les dizaines de verres qu’elle y avala. Pour qu’elle se saoule à ce point, il n’y avait qu’une personne : Cooper. Ce jour-là, elle l’avait revu pour la première fois depuis des années. Revu était un bien grand mot, ils avaient passé leur temps à s’envoyer des vacheries pour prouver qu’ils avaient bel et bien tourner la page. Elle avait tourné la page, mais par hasard, elle était passée devant ce bar, si accueillant ce soir-là, toujours plus que Cooper l’avait été un peu plus tôt. Alors en souvenir de cette relation belle et bien morte et enterrée, elle avait bu à la santé de cet abruti et s’était retrouvée la tête dans la cuvette le lendemain matin. « Un sale type. » Elle n’en dit pas plus, histoire de filles, elles se comprirent en un regard. Elles trinquèrent une nouvelle fois à la santé de qui le voulait et ne tardèrent pas à boire une nouvelle gorgée du délicieux liquide. « Je suis Andie, au passage. » « Reese. » Elle lui sourit avant d’avaler cul sec le reste de son verre et de sentir son corps s’amollir légèrement. Et ce fut le début d’une longue soirée…

Une heure, deux heures qu’elles étaient là ? Peut-être même plus, Reese avait perdu toute notion du temps. Elles avaient quitté le bar pour s’installer sur les banquettes au fond de la salle, bien plus confortables et riaient à gorge déployée à une blague vaseuse lancée par la brune en réponse à la blonde. C’était raté pour l’abstinence à l’alcool, mais elle se rattraperait un autre jour. Riant encore de sa mauvaise blague, la jeune femme regardait Andie et attrapait maladroitement son avant bras. « Tu sais Andie, je pensais que la seule personne avec qui je pourrais un jour me bourrer la gueule à onze heures un soir de semaine c’était un conducteur de camion tueur en série, mais je te trouve trop menue pour faire ce job, alors je vais rester. »

reese & andie; what goes around
comes all the way back around

Il s'était écoulé plusieurs heures depuis que nos verres s'étaient rencontrés dans un doux tintement pour la première fois. Carl était sans doute rentré chez lui depuis longtemps, ce lâche, et j'avais fini par abandonner l'idée de chercher pourquoi on m'avait fait venir. Tant pis pour les heures supplémentaies. A la place, les verres avaient défilé et les gens autour de nous aussi. Il était sûrement tard dans la soirée à présent, j'avais oublié toute notion du temps depuis le troisième verre. Je suis plutôt de bonne humeur aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est la rencontre avec Reese qui me rend comme ça, ou bien simplement l'alcool qui me rend souvent de bonne humeur. Certain ont l'alcool plutôt mauvais, moi, je deviens simplement mielleuse, vois des papillons partout et tout devient prétexte à rire. « Tu sais Andie, je pensais que la seule personne avec qui je pourrais un jour me bourrer la gueule à onze heures un soir de semaine c’était un conducteur de camion tueur en série, mais je te trouve trop menue pour faire ce job, alors je vais rester. » J'avais posé mes mains réchauffées sur les siennes, qui elles-même étaient posées sur mon avant-bras, touchée par cette soudaine déclaration. Avalant une autre gorgée de mon énième verre - j'avais finit par perdre le compte - je compris soudain la véritable accusation dans sa remarque et pris un air faussement vexé avant de regarder de chaque côté comme si je m'apprêtais à révéler un secret d'Etat. « N'importe quoi, je ferai une très bonne tueuse en série. C'est super facile. Regarde, je vais t'apprendre. D'abord, tu choisis ta cible. Tu échanges quelques banalités, puis tu l'entraînes dans un coin sombre grâce à n'importe quel prétexte. Tu penches la tête doucement, tu la regardes fixement, et là BAM ! » J'imitai la figure du parfait petit tueur en série selon moi, notamment grâce à tous les films de seconde zone qui passaient en pleine nuit à la télé, quand on avait rien d'autre à faire, avant de me mettre à rire soudainement. C'est que j'avais presque réussi à m'effrayer toute seule. Riant encore de ma plaisanterie, je m'arrêtai soudainement pour attraper le bras de Reese. « Tu sais ce que tu devrais faire ? Tu devrais interviewer mon copain dans ton émission. Il était acteur avant, tout le monde le connaissait à ce qu'il m'a dit. Tu vas voir, tu vas l'adoooooooooorer. » Oui, c'était une idée de génie. La meilleure de tous les temps. Et puis Cooper était obligé d'accepter, pas vrai ? Lui qui venait d'avoir une audition, ça ne pouvait qu'être bon pour sa carrière. Les idées floues, je songeais un long moment à cette alternative, excessivement fière de moi. Il n'y avait pas de doute, si Reese acceptait la proposition, il nous faudrait d'autres verres pour fêter l'évènement.

«sometimes you have to act like a bitch, to get things done.»Elle avait oublié à quel point c’était agréable de partager une soirée avec une amie. Une amie rencontrée quelques heures plus tôt, mais une amie quand même, oui, Reese l’appellerait ainsi pour ce soir. Le destin avait un joli sens de l’humour ; il avait réussi à réunir autour d’une même table les deux femmes qui n’auraient jamais du s’entendre ou se rencontrer. Reese ne se serait jamais douté de rien, Cooper restait assez discret quand à ses fréquentations depuis la fin de leur relation. Elle n’avait jamais rien lu à propos d’une possible petite amie. C’était simple, elle ne pouvait pas imaginer Cooper autrement que dans un lit, attaché aux barreaux avec une fille récupérée dans un bar. C’était peut-être ce qu’elle avait décidé des années auparavant pour guérir de lui plus facilement. Ca avait marché, dans son esprit il restait le goujat qu’elle avait quitté. C’était tout aussi bien, car si elle avait su, ça lui aurait fait mal. Elle n’aimait pas Cooper, mais il avait été son premier amour, et même si elle n’avait rien de romantique en ele, aucune fille n’aimait savoir qu’elle n’avait plus aucune place dans le cœur du premier qu’elles avaient aimé. Surtout si la nouvelle petite amie ressemblait à Andie : longues jambes, 90C et une chevelure d’or. Dingue de jalousie, elle l’aurait été. Si elle avait su. Mais elle n’en savait encore rien.
Quoi qu’il en soit, ces deux filles semblaient s’être bien trouvées ce soir-là. Après de nombreux verres, elles étaient maintenant hilares, riant à la moindre occasion. Cela faisait un moment que la brune n’avait pas rit comme ça, et elle ne pouvait que remercier silencieusement la jeune femme en face d’elle pour avoir cet effet sur elle. Andie posait ses mains sur celles de Reese, et les deux se regardèrent intensément. C’était la minute déclaration, et Reese tentait de tenir le regard de son amie. « N'importe quoi, je ferai une très bonne tueuse en série. C'est super facile. Regarde, je vais t'apprendre. D'abord, tu choisis ta cible. Tu échanges quelques banalités, puis tu l'entraînes dans un coin sombre grâce à n'importe quel prétexte. Tu penches la tête doucement, tu la regardes fixement, et là BAM ! » Reese sursauta alors qu’Andie imitait les terreurs nocturnes de leur enfance. Cette dernière se mit à rire de ses propres paroles, et Reese en fit autant après quelques secondes d’absence –c’était qu’elle y avait presque cru-. « T’es trop chouette pour être une tueuse Andie, ton visage rayonne comme un soleil et t’es plus belle que Cendrillon. » Elle lui avait dit ça en la prenant par les épaules, l’air très sérieux. Elle finit par se pencher en arrière, riant toujours alors que la serveuse nous apportait deux autres verres. Alors qu’elle allait prendre le sien, Andie lui attrapa vivement le bras et la regarda avec des yeux émerveillés. « Tu sais ce que tu devrais faire ? Tu devrais interviewer mon copain dans ton émission. Il était acteur avant, tout le monde le connaissait à ce qu'il m'a dit. Tu vas voir, tu vas l'adoooooooooorer. » La bouche de Reese forma un magnifique O de stupéfaction tellement l’idée était géniale à ce moment-là. Un petit cri sortit de sa bouche sans qu’elle ne puisse rien contrôler et elle commença à sautiller sur son siège alors qu’Andie faisait de même. « Ce serait trop géniaaaaal, faut trop qu’on fasse ça ! » Elles souriaient toutes les deux et vidèrent une nouvelle fois les nouveaux verres qui avaient atterris sur leur table. Reese remarqua que le téléphone d’Andie était posé près de son verre et elle eut l’idée du siècle. « Appelle-le, faut trop que tu lui demandes, c’est trop une bonne idée, trop trop. » Trop trop trop con.

reese & andie; what goes around
comes all the way back around

« T’es trop chouette pour être une tueuse Andie, ton visage rayonne comme un soleil et t’es plus belle que Cendrillon. » Reese trouvait encore le moyen de grimper un peu plus dans mon estime. Un compliment par-ci, quelques rires par-là et il ne m'en fallait pas plus dans l'état où j'étais pour avoir une nouvelle meilleure amie. J'observais la présentatrice, entrant dans une profonde réflexion. « Si j'étais un mec, je crois bien que je t'aurais embrassée, mais je risquerais de faire des jaloux. » Pointant du doigt deux hommes qui nous épiaient avec attention quelques tables plus loin, je riais à nouveau sans aucune raison. Le temps passait plutôt rapidement quand on y faisait pas attention et il faudrait bientôt trouver un moyen de rentrer. En attendant, je venais d'avoir la meilleure idée de tous les temps, une idée qui révolutionnerait certainement tout ce que j'avais connu jusqu'à présent. « Ce serait trop géniaaaaal, faut trop qu’on fasse ça ! » Ravie qu'elle accepte ma proposition, je nous commandais deux autres verres. De toute façon, cette histoire ne pouvait que fonctionner. J'étais sûre que Cooper aimerait Reese, et puis Reese ne pourrait pas refuser d'avoir une célébrité dans son émission. Le plan idéal, quoi. Je hochais la tête vigoureusement, signe que j'étais complètement d'accord avec elle puis trinquais une nouvelle fois. Je crois qu'au fil de la soirée on avait trinqué à tout ce qu'on pouvait trinquer : l'amitié, la joie, plus de verres ? Oh et puis, avait-on réellement besoin d'une raison pour boire ? Pour l'instant je voulais juste continuer à m'amuser. « Appelle-le, faut trop que tu lui demandes, c’est trop une bonne idée, trop trop. » En voilà une autre, de bonne idée. Contente de notre action, il fallait que je l'appelle pour lui faire partager la bonne nouvelle. Encore une fois sur la même longueur d'onde, j'attrapais mon téléphone pour composer le numéro de Cooper. J'approchais le téléphone de notre oreille afin que l'on puisse entendre toutes les deux alors que les tonalités retentissaient. Une sonnerie, puis deux, puis trois. Répondeur. Tant pis, ce sera pour une autre fois. « Coooooooooooooper. Dis, j'ai une trop trop trop bonne nouvelle à t'annoncer. Appelle-moi, d'accord ? » Déçue de ne pas avoir pu lui parler en personne, je raccrochais et reposais le téléphone. Je lui gardais la surprise pour une prochaine fois alors. En attendant, j'avalais une nouvelle gorgée de mon verre avant de reporter mon attention sur Reese. « Il n'a pas répondu. » lançais-je dans une moue en haussant les épaules. Et à défaut d'avoir un petit-ami à cette heure-ci, il me restait au moins une amie.

Spoiler:

reese & andie; what goes around
comes all the way back around

Il fallait qu'on arrête de boire. C'était mignon au début, carrément sympa y'a déjà de ça plusieurs heures, mais là, c'était totalement pathétique. Je crois que l'une comme l'autre, on avait fini par perdre toute notion du temps, toute notion du nombre de verres qu'on avait pu commander. Un instant, je me demandais à combien la note allait s'élever. Puis cette idée, fugace, inutile, repartit aussi vite qu'elle était arrivée. « Putain de bordel de cul. » Je sursautais, arrachée à ma contemplation de la table, comme si elle s'apprêtait à me révéler tous ses secrets. « Quoi ? » Je relevais la tête tant bien que mal, j'étais dans un état proche du coma. Pourtant Reese me gardait suspendue à ses propos, sans rien ajouter de plus. Difficile de dire si elle m'avait même entendue tellement elle aussi semblait perdue dans ses pensées. En attendant qu'elle se décide, je sentis mes yeux se fermer presque d'eux-mêmes alors qu'un sourire niais placarda mon visage. Il fallait songer à rentrer. « Il faut que je m’en aille. » Reese semblait avoir eu la même idée, parce que déjà elle se levait précipitamment, mettant fin à la soirée sans plus d'explications. Et même, elle semblait différente de la fille que je connaissais depuis quelques heures seulement. Je ne sais pas si c'était cette soudaine prise de conscience, ou bien si c'était simplement moi, mais elle semblait carrément détachée, comme si j'étais redevenue cette parfaite inconnue. Qu'est-ce qu'il lui prenait maintenant ? Elle n'avait pas vraiment l'air d'être en état de rentrer, titubant contre la table, peu importe la façon dont elle était venue, mais elle semblait pressée. Et moi, je n'étais pas vraiment dans l'état de la raccompagner non plus. Il fallait que je songe à la façon dont je rentrerai, moi aussi. Peut-être à pieds, tant pis pour la voiture, je retournerai la chercher plus tard. Ou bien en métro, car pour se rendre chez Olive, il fallait une tonne de motivation pour s'y rendre à pieds, motivation, dont à l'évidence, je manquais cruellement. Il restait alors ma collègue du bar, qui s’apprêtait justement à fermer. Elle pourrait bien me ramener, oui. « Attends ! Tu rentres comment ? » Même si à moi, un élan de responsabilité me traversait, ça ne semblait pas être la même chose pour Reese qui s'enfuit dans un haussement d'épaule fatigué. Tant pis pour le covoiturage alors. Désormais seule dans la pièce, je m'installais difficilement au comptoir en attendant le retour de ma collègue.