La veille, j'avais pris l'initiative de programmer mon réveil, afin d'être réveillé à l'heure comme à mon habitude. Une fois les yeux grands ouverts, je ne perdis pas plus d'une seconde pour me mettre debout et me diriger jusqu'à la salle de bain. Douche prise, tenue portée, quelques minutes passèrent et je me retrouvai assez vite devant le lycée dans lequel j'enseignais des cours de cinéma, à des jeunes assez différents les uns des autres. Je n'aimais pas réellement cette journée, car je travaillais avec des gamins puérils, pathétiques, inintelligents et sans culture ; je me demandais d'ailleurs pourquoi avaient-ils pris l'option cinéma audio-visuel si ça ne leur intéressait pas un minimum. Je tentais de rester stoïque, sérieux et intransigeant face aux remarques désobligeantes de mes élèves, mais durant l'heure, j'ai bien failli craquer quelques fois. J'ai souvent cette envie de leur coller ma main dans leur figure, cependant je sais que je dois résister fortement à cette tentation, au risque de perdre mon poste d'enseignant. Si je perdais ça, je serais totalement foutu. J'aimerais avoir des gens en face de moi studieux, qui ont la hargne pour bosser, pour apprendre, écouter, en savoir davantage, histoire que je puisse transmettre mes connaissances ; mais c'est toujours bien autre chose que j'ai devant mes yeux. Certains rigolent, d'autres ont une tête de déprimé avec comme seule occupation, jouer avec un stylo, ou encore d'autres font mine d'écrire alors qu'ils sont en train de dormir. Je déteste donc cette classe, néanmoins je suis tout de même obligé de faire cours dans un enfer pareil, à mon plus grand désespoir. Lorsque la sonnerie retentit, je fus tout aussi heureux que les élèves, le calvaire était enfin fini. Précipitamment, je fis comme eux, je sortis de la salle tout en m'emparant de mon portable. Un message adressé à ma meilleure Cloé, lui demandant s'il était disponible pour me rejoindre dans un restaurant chic dans la soirée. Une réponse reçue et positive, j'étirai un large sourire et j'allai me promener dans la ville en attendant le rendez-vous prévu à vingt-heures, c'était elle qui l'avait décidé. Une fois que la marche m'avait suffise et qu'il ne me restait plus qu'une heure, je retournai rapidement chez moi afin d'enfiler un costard cravate dans lequel je paraissais d'autant plus intelligent et séduisant. Parfum, coiffure, tout en attrapant la surprise pour ma meilleure amie que je glissai dans une de mes poches. En deux trois mouvements, je regagnai le restaurant, en attendant Cloé à la table qui nous était adressée.