Elle mange tout le temps des bonbons Ҩ Elle adore lire Ҩ Elle fait du jogging tout les matins Ҩ Elle est fan des films Disney, surtout le Roi lion, elle connait la chanson Hakuna Matata par cœur et la chante à chaque fois qu'elle se trouve sous la douche Ҩ Elle ne peut pas passer une seule journée sans écouter de la musique Ҩ Elle ne se sépare jamais de son iPhone et de son iPad Ҩ Elle parle anglais, français, italien, espagnol, japonais et coréen grâce à ses études Ҩ Quand elle s’ennuie, contrariée ou triste elle fait les boutiques Ҩ Quand elle s'énerve il lui arrive de sortir des phrases en langue étrangère et bien sûr personne ne comprend ce qu'elle dit Ҩ Elle va souvent dans un parc ou à la plage lorsqu'elle a besoin d'être isolé. Ҩ truc à savoir Ҩ truc à savoir Ҩ Elle déteste les relations à distance Ҩ Elle préfère les relations d'un soir Ҩ

Les yeux rivés sur l'écran de télévision, Mary Jane se triturait nerveusement les mains. Minuit cinq et sa petite sœur n'était toujours pas rentrée. Elle avait hésité à l'appeler, mais finalement, elle s'était dit qu'elle était un peu trop protectrice avec sa cadette. Ainsi, elle attendait le retours au domicile de la gamine. Du mouvement dans la serrure lui fit relever immédiatement la tête et une fois qu'elle vit sa sœur débarquer dans le salon, toutes craintes s'envolèrent. Sourire aux lèvres, la cadette était un monde à part, dans un univers où tout était beau et merveilleux, rien ne pouvait la sortir de sa bulle. Pas même les satanés aboiements des chiens de sa vieille voisine, pas même le fait que l'ascenseur soit en panne... rien. Tout en chantonnant, elle déposa son sac sur le petit meuble dans le salon et entra un peu plus dans la pièce, les yeux remplis d'étoiles, le cœur gros comme une patate. Sourire rêveur aux lèvres, elle s'affala sur le vieux canapé sans même porter attention à sa grande sœur qui la regardait, presque désespérée. "- AÏE TU T'ES ASSISE SUR MOI GROSSE VACHE !". Non, pas même ses paroles blessantes ne la heurtèrent. Elle était dans son monde, un monde merveilleux et pour l'instant, elle n'avait pas vraiment envie de redescendre sur cette bonne vieille Terre. MJ connaissait assez bien sa petite sœur pour savoir que dans ces moments là, elle n'était pas vraiment avec elle. "- Tu m'écoutes quand je te parle ou pas ?". Non, la voix de sa sœur était lointaine... très lointaine. MJ soupira, sachant pertinemment ce qu'il se passait dans le crâne de l'adolescente. Elle se ressassait en boucle les événements qui s’étaient déroulés quelques auparavant. Merveilleux, fantastique, elle aurait donné n'importe quoi pour y faire un bond dans le passé. "- Bon... j'imagine que le concert était bien ?". Ça n'était pas vraiment une question et on pouvait sentir une vague de cynisme et de colère dans la voix de la belle rousse. La petite Lewis se décida enfin à tourner son visage et toisa longuement sa sœur. A cet instant, elle avait presque envie de la prendre dans ses bras, MJ le perçut aisément et ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. "- Bien n'est qu'un trop petit mot...". Et elle repartie dans ses pensées, ses si douces pensées... Oh oui, cette nuit était la plus belle de toute sa vie. Elle l'avait vu... Lui. Sur cette scène. Ce garçon dont les posters recouvraient chaque centimètre des murs de sa chambre et ce, depuis de très longues années. Il n'avait été qu'à quelques mètres d'elle, elle avait même failli le toucher. Mais elle n'y était pas parvenue... Elle l'avait bien vu et c'était le principal... Elle aimait tellement ce garçon, depuis si longtemps que la petite blonde répondant au doux prénom de Alisha, avait réussi à dégouter sa grande sœur de cet homme, de sa musique et de son groupe. Pitoyable. Cette bande de chanteurs pour adolescentes en rûtes lui sortaient par les trous de nez. "- Je ne sais pas ce que tu leur trouves à ces glandus ! Encore plus à ton petit bassiste à deux balles, là !". Les sourcils de la cadette se froncèrent immédiatement et elle se retourna rapidement vers sa sœur, la colère se lisant aisément sur son si doux visage d'ordinaire. "- QUOI ?!?!?". MJ leva une fois de plus les yeux au ciel. Elle pouvait l'insulter, la traiter de vieille morue ou même de calamar mal frit, Alisha s'en fichait éperdument, mais critiquer son groupe ! SON bassiste adoré !!! Non, s'en était trop ! MJ partit alors à rire, ce qui n'atténua en rien la colère de la cadette. Elle finit par se lever, vexée et partie dans sa chambre en claquant la porte ne portant aucune importance aux faibles excuses de son aînée. MJ regarda un instant l'écran de télévision et après quelques secondes, elle se décida à aller voir sa petite sœur, histoire de s'excuser et de ne pas lui gâcher sa soirée.


Attrapant rapidement son sac de cours, la demoiselle entra en trombe dans la cuisine, choppa une pomme qui trainait sur le plan de travail et croqua dedans, cherchant dans chaque petit recoin l'ombre de ses clefs. Elle sentit rapidement une présence derrière elle et n'eut même pas besoin de se retourner pour savoir que sa petite sœur l'observait, un sourire peint sur les lèvres. "- Au lieu de rester à rien foutre, tu pourrais pas bouger ton gros derrière et m'aider à trouver mes clefs ?". Elle entendit sa cadette rire dans son dos et la sentit alors bouger. C'était monnaie courante ce genre de langage entre les deux Lewis. Et malgré les apparences, elles s'aimaient. Oh ça oui, plus que n'importe quelles sœurs. D'ailleurs c'était simple, lorsque MJ avait pris la décision de quitter Boston afin de s'éloigner au mieux de cette famille de malades dans laquelle elle avait grandi, elle n'avait pu résister aux demandes de sa sœur et avait finit par la prendre sous sa tutelle, l'emmenant avec elle à New York. Elles ne concevaient pas l'avenir l'une sans l'autre et la vie était plutôt belle dorénavant. Il ne suffit que de quelques secondes à cette dernière pour trouver les clefs de son aînée, cachées dans la boite de céréales... Elle ne la connaissait que trop bien et égarer toutes sortes de choses dans les endroits les plus farfelus qui soient était sa spécialité. Elle posa alors une main sur sa hanche, laissant les clefs pendre au bout de son doigt, un air fier et taquin peint sur son visage. Ne sentant plus de mouvements du côté de sa cadette, la belle rousse stoppa toutes recherches et se retourna vers son amie. A peine les clefs furent-elles dans son champs de vision qu'elle sauta presque sur Alisha et les lui arracha, toute contente. "- Ah merci, tu me sauves la vie !!!". Elle dévala alors l'appartement, sortit à grande vitesse, courut dans les escaliers et se retrouva enfin dans la rue, prête à se rendre le plus vite possible à l'université. Elle était déjà en retard et tenait à avoir son diplôme en langues. Il fallait donc qu'elle se rende à son cours, même si c'était mal parti pour. Elle s'élança alors dans la rue, à travers les passants afin de rejoindre au plus vite la première bouche de métro, lorsque au coin d'une petite rue déserte, elle bouscula quelqu'un et se retrouva le popotin à terre, ses cours éparpillés autours d'elle. Elle avait mal, mais peu importait, elle était trop énervée pour ne pas passer ses nerfs sur la personne responsable de sa chute. "- NON MAIS CA VA PAS BIEN DANS VOTRE TÊTE ABRU...". Il ne lui suffit que d'un seul regard pour le reconnaitre. Lui... Ce garçon que sa cadette aimait depuis trois, peut-être quatre ans. Aaron Grayson. Il était là, devant elle, à ramasser ses quelques feuilles de cours étalées à même le sol. Elle ouvrit grand son regard, cligna des yeux à diverses reprises et crut véritablement rêver. "- Oh. Pu-tain", chuchota-t-elle ce qui fit relever le regard du jeune homme sur sa silhouette. Il se confondit timidement en excuses, lui tendant la main pour l'aider à se relever. Elle n'attendit pas même une seconde et attrapa sa main, s'amusant à deviner la réaction que sa sœur aurait eu à sa place : probablement un évanouissement du à une trop grand émotion ? Un frisson lui parcouru tout son corps et malgré les lunettes de soleil du garçon, elle devinait aisément ce regard azur dont sa sœur ne cessait de lui rabattre les oreilles. Il lui tendit ses cours, qu'elle attrapa timide, se demandant si cette situation était rêvée ou bien réelle. "- Je... euh... ça te dirais de venir boire un verre ? ... Pour m'excuser de ma maladresse !". Elle n'en revenait pas. D'ailleurs, il lui fallut un certain temps avant d'oser ouvrir la bouche. C'était une grosse blague, forcément. Et pourtant, ça n'en avait pas l'air. Elle haussa alors les épaules, abasourdie et répondit un timide : "- euh.. si tu veux !". C'était étrange. En théorie, elle détestait ce mec. Sa musique. Ses copains. Son style. En vérité, elle aimait sa musique, mais le fait de l'entendre non stop du matin au soir depuis des lustres l'avait dégouté de lui. Pourtant, elle était si décontenancée, que toute raison était perdue à tout jamais. Où était-elle ? Elle l'ignorait ! Quelle heure était-il ? Elle s'en fichait. Au diable l'université, au diable son diplôme ! Elle était en compagnie du fantasme vivant de sa sœur et allait boire un verre avec lui... Bizarre. Ils arrivèrent très rapidement au premier petit café de la rue, s'installant au fond de la salle. Son cœur battait la chamade, elle se demandait quant est-ce qu'elle allait se réveiller. Il commanda un café et elle... un simple verre d'eau. Pas besoin de café pour une fille aussi dynamique qu'elle. C'était mieux ainsi. D'après Alisha, en se privant de café, elle préservait l'humanité toute entière. Aaron enleva alors ses lunettes de soleil et elle faillit tomber dans les pommes. Il était si beau. Bien plus beau que sur ses couvertures de magasines ou même dans les vidéos clips de son groupe - qu'elle connaissait par cœur, malgré elle - et si d'ordinaire elle vous aurait dit que ce mec n'est qu'un attrape minettes, cette fois, elle était simple abasourdie par sa beauté. Elle se perdit un instant dans son regard clair avant qu'il ne tende la main devant elle, se présentant enfin : "- Au fait, moi c'est Aaron!". Elle observa sa main quelques secondes. Si elle avait été dans son état normal, elle aurait fort probablement traité de tous les noms, lui crachant au visage toutes sa colères due à ces nuits entières durant lesquelles sa sœur parlait de lui, seulement de lui... mais son cerveau ne lui répondait plus vraiment et le savoir aussi près, lorsqu'elle le regardait, toute vague de colère s'évanouissait. Elle la lui serra timidement, rougissant à vue d’œil. "- Mary-Jane...". Le serveur réapparut, disposant sur la table leur commande. MJ était plongée dans ses pensées, ne cessant d'observer le jeune homme qui lui souriait naturellement. Elle avait des étoiles dans les yeux, des papillons dans l'estomac... Quel drôle de situation tout de même ! Alors, ils passèrent une bonne heure dans ce café. Aaron était un garçon bavard et si en temps normal MJ l'était aussi, cette fois, elle n'émit que très peu de mots et c'était plus des sons que des mots au final. Il l'intimidait. Elle le détestait, elle le haïssait même et pourtant... elle ne pouvait désormais s'empêcher de l'admirer et de le trouver bien plus que charmant. Elle le connaissait bien plus qu'il ne pouvait le penser, connaissant chacune de ses chansons par cœur, chaque détail de sa vie... malgré elle encore une fois... Mais elle ne lui dit rien, laissant planer le suspens sur le fait qu'elle connaissait ou non sa célébrité. Il ne lui en parla pas, croyant probablement qu'il était tombé, par chance, sur une fille ignorant tout de sa célébrité, et Dieu que ça lui faisait du bien ! Il parlait, de sa vie, sa famille, sa présence à New York. Sa sœur vivait ici et étant en vacances avec son groupe, il avait décidé de rester auprès d'elle. Finalement, il était temps pour lui de partir et ce fut sous le regard médusé de la rousse qu'il lui demanda son numéro de téléphone, lui affirmant qu'il avait passé un excellent moment en sa compagnie et souhaitait la revoir... Pourtant, lorsqu'elle rentra chez elle, une sorte d’appréhension lui laissa supposer qu'il valait mieux pour elle qu'elle ne dise rien à sa sœur et puis... il n'allait surement pas la rappeler... Qu'est-ce que ça lui faisait après tout ? Elle le détestait, non ? Et pourtant, au fond d'elle même, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer un coup de téléphone de sa part...